mercredi 4 novembre 2020

COMPTE RENDU DE MON VOYAGE EN COTE D’IVOIRE

 

Ce voyage avait trois objectifs :

1)Notre responsable provincial m’a demandé d’aller rencontrer la famille de notre diacre Guy Levis Kouadio. En effet nous ne l’avions pas fait depuis le début de la formation de Guy chez nous et sa venue au Sénégal. J’ai été accueilli chaleureusement. Nous avons tenu deux rencontres familiales, une à Bouaké et une à Abidjan qui nous ont permis d’expliquer clairement notre spiritualité et les caractéristiques de notre apostolat missionnaire spiritain.

A Abidjan, nous avons également rencontré la famille de Dieudonné Datte Yao, au noviciat au Cameroun. Tous ont compris et accepté la vocation missionnaire spiritain de leur fils.

A Bouaké, comme demandé, nous avons rencontré le vicaire général (l’évêque malade étant absent) pour poser les bases de l’ordination sacerdotale de Guy. Il nous a accordé un excellent accueil et a tenu à ce que je sois logé au presbytère de la cathédrale.

2)A la demande de l’aumônier international des Fraternités du Saint Esprit, nous avons aussi rencontré ces fraternités, qui nous ont étonné et apporté beaucoup de joie. Ce sont les responsables diocésains d’Abidjan et Yopougon qui m’ont accueilli avec Guy à mon arrivée, au cours d’un repas où nous avons fait connaissance. Ils ont ensuite organisé une rencontre générale le dimanche 27 septembre au sanctuaire marial national avec les délégués de la quarantaine de fraternités des 3 diocèses d’Abidjan, Grand Bassam et Yopougon. Ces fraternités ont fait notre admiration. Elles ont été lancées depuis 30 ans et sont toujours animées par les laïcs, avec le soutien de quelques aumôniers diocésains. Elles demandent un soutien plus fort de la part de la congrégation, à laquelle ces Fraternités sont confiées par le Vatican. Elles sont en train d’essaimer dans tout le pays.

Ces fraternités ont commencé à construire un centre spirituel à Assinie, sur un terrain de 30 hectares qui leur a été donné par le maire. Depuis 2006, elles y organisent des rencontres de formation et de prières. Elles vont inaugurer une grotte avec une grande statue de « Notre Dame du Saint Esprit, Mère de l’Eglise » en décembre, et un grand chemin de Croix itinérant et une chapelle pour le lundi de la Pentecôte 2021, date de la célébration de leur 30° anniversaire.

3) Assinie et Grand Bassam : A la demande du père provincial, nous sommes également allés en pèlerinage à Assinie et Grand Bassam où les pères du saint cœur de Marie du père Libermann, futurs spiritains, ont commencé une mission d’évangélisation en 1842, sous la conduite de Monseigneur Baron, un américain d’origine irlandaise. Malheureusement, à cause des maladies et des morts, cette mission a été arrêtée, les 2 survivants, le père Bessieux et le frère Grégoire, partant s’établir au Gabon. Les tombes ont disparu, pas seulement à cause du temps qui a passé mais parce que la bande de terre où ils s’étaient établis entre la lagune et la mer a été emportée par l’Océan. Mais nous avons été très émus de voir que l’évêque émérite de Grand Bassam, monseigneur Dacoury, a fait ériger une stèle rappelant le séjour de ces premiers missionnaires capucins, dominicains et spiritains à Assinie, là où certains ont été enterrés.

Voici donc quelques notes sur ma visite.

Guy m’attend à l’arrivée à l’aéroport, ce qui favorise grandement non seulement l’accueil, mais déjà le passage au service sanitaire et à la police, où j’ai eu de nombreux problèmes (voir mon autre document à ce sujet). A cause du retard pris, nous nous dirigeons directement, pris en charge par un membre des Fraternités, à un repas avec les délégués diocésains des Fraternités des trois diocèses d’Abidjan, de Grand Bassam et de Yopougon. L’aumônier vient nous rejoindre un peu plus tard. Le repas est très sympathique. Ces nombreuses Fraternités se préparent à fêter le 30ème anniversaire de leur Fondation et ils sont très heureux de nous accueillir, car ils souhaiteraient avoir une communauté de Spiritains en Côte d’Ivoire pour les accompagner. En attendant, ils ont déjà des aumôniers des différentes paroisses. Ils ont déjà obtenu un terrain de 30 hectares pour y construire un centre spirituel pour des prières, des pèlerinages et des retraites, à la mémoire des spiritains qui ont travaillé et qui y sont morts, à 50 kms d’Abidjan, à Assinie et Grand Bassam. Leur séjour s’est terminé par la maladie et par la mort au bout de 3 ans et donc leur travail d’évangélisation est pratiquement méconnu en Côte d’Ivoire. Déjà ils y organisent un pèlerinage chaque année, à partir de la Cathédrale du Saint Esprit de Grand Bassam, avec le soutien de l’ancien archevêque Monseigneur DACOURY.

Pour moi-même, je suis très heureux de revenir en Côte d’Ivoire. En effet j’y ai déjà passé une année de Formation et de Recyclage en 1975, pour travailler à la Pastorale des Jeunes à l’ISCR, l’Institut de Culture Religieuse, et aux problèmes de Développement avec les Jésuites à l’INADES, en soirée à Marcory à la catéchèse des jeunes, pendant les weekends en banlieue à Koumassi, et pendant les vacances dans les centres sociaux de l’Ouest, dans le diocèse de Man à Zouenoula et   Trokpadrou. Ensuite, tous les ans, je suis revenu à Bouaké pour travailler avec Simonne une Conseillère conjugale amie, à la rédaction de nos livres d’éducation pour les jeunes et les couples. Entre temps, j’étais plusieurs fois invité au centre Chappoulie de Yopougon pour des sessions en tant qu’aumônier de la JEC et de la JOC. Je suis donc très heureux de retrouver la Côte d’Ivoire, même si c’est dans un climat de grande tension, juste avant les élections présidentielles qui présentent beaucoup de problèmes.

En effet, aux dernières élections présidentielles, il y a eu une grande opposition entre Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA, et une rébellion qui s’est mise en place de Bouaké, là où je vais aller. Cela a entrainé beaucoup de casses, de vols, de violences aussi de morts, on parle de 3000 morts au total. Depuis, vous avez dû suivre les tensions qui se sont développées jusqu’aux élections présentielles, le président en place tenant à faire un troisième mandat malgré l’avis de l’opposition et d’une grande partie de la population.     (A suivre)