40 jours avec jésus,
à la suite du peuple hébreu
Carême
veut dire 40. Pendant 40 jours, nous revivons les 40 jours du
peuple hébreu au désert et les 40 jours de Jésus, également au désert. Le
désert n'est pas un lieu sans vie. C'est un lieu de silence où l'on rencontre
Dieu. Pendant 40 jours, nous faisons taire, non seulement les bruits extérieurs
qui nous distraient, mais aussi ceux qui occupent notre coeur, pour écouter
Dieu en vérité.
Les
40 ans du peuple hébreu: Ils étaient esclaves en Egypte.
Mais Dieu les libère. Car Dieu ne veut pas l'esclavage. Il ne peut pas accepter
qu'on tue des enfants à leur naissance. Ni qu'on oblige les travailleurs à
faire des travaux trop fatigants ou sans les payer. Il dit à Moîse: J'ai vu la
souffrance de mon peuple, j'ai entendu les cris qu'ils font monter vers moi. Va
sauver mon peuple. Nous sommes les nouveaux Moïse. Aujourd'hui, c'est nous que
Dieu choisit pour libérer son peuple de Guinée. Car il connaît nos souffrances.
Il a entendu nos prières. Pendant ce Carême, Il nous demande d'agir, ensemble,
pour que les bébés ne meurent pas de maladie ou de sous développement. Pour que
les travailleurs ne soient plus exploités. Et que nous puissions tous vivre
dans la liberté et la paix.
Dieu libère son peuple par l'agneau pascal et en les
faisant traverser la Mer Rouge. Ce sont les signes du baptême et de
l'Eucharistie. Pendant ce temps de Carême, nous célébrons les sacrements de
tout notre coeur. Et nous vivons de la Parole de Dieu.
Dieu fait marcher son peuple pendant 40 ans dans le
désert, pour qu'ils se convertissent. Qu'ils changent non seulement leur
comportement, mais leur mentalité profonde: qu'ils laissent les pensées
païennes d'autrefois, pour avoir les pensées de Dieu. Ce temps de Carême est un
temps de conversion, où nous cherchons à changer vraiment, pour vivre en vrais
enfants de Dieu. Nous luttons contre les choses mauvaises que nous faisons et
le mal et toutes les souffrances qui nous entourent. Mais d'abord nous
changeons notre coeur, pour vivre dans un amour vrai de Dieu et de nos frères
et soeurs. Nous changeons nos pensées par rapport à l'argent, à la sexualité,
au travail, au pouvoir et à toute notre vie en société. Nous laissons le
fétichisme, la sorcellerie, le maraboutage et les coutumes païennes qui nous
font souffrir et nous empêchent de grandir, comme l'excision, les habitudes qui
rabaissent les femmes et les enfants...Comme l'a dit un groupe: « c'est
le moment de nous resaisir et de contrôler notre langage et nos manières de
faire »
Dieu fait Alliance avec son peuple au Sinaï. Il ne se
contente pas de lui donner les 10 commandements, il fait avec lui une Alliance
d'amour. Pendant ce Carême, nous gardons les commandements de Dieu le mieux
possible, comme Dieu le disait à son peuple : « si tu m'aimes, tu
garderas mes commandements ». Le Carême, c'est le temps de l'amour.
Nous vivons toute notre vie avec Dieu, dans l'amour. Dieu s'est engagé avec son
peuple. Aujourd'hui, nous nous engageons avec Lui en faveur de tous ceux qui
souffrent et ne sont pas aimés. Car Dieu est du côté des pauvres et des petits.
C'est avec un peuple sans terre, émigré et pauvre qu'il a fait Alliance. Tout
au long de ce Carême nous nous rappelons le 1° commandement de Dieu:
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton esprit,
de toute ton âme, de toutes tes forces. Tu aimeras ton prochain comme
toi-même ». Et c'est tous ensemble que nous vivons cela, en nous
soutenant les uns les autres, unis à tout notre peuple de Guinée, car c'est
avec tout le peuple que Dieu a fait Alliance, pas avec Moïse tout seul.
Dieu fait entrer son peuple dans une terre nouvelle,
qu'il lui a promise. Pour nous aussi, il s'agit de laisser l'ancienne terre de
Guinée, où nous sommes encore esclaves de la corruption, de la mauvaise
gouvernance et de la violence, pour construire une Guinée nouvelle, la terre
nouvelle que Dieu nous promet, où nous pourrons vivre en paix. Comme le dit le
prophète Osée: « Je te fiancerai à moi pour toujours dans
la justice et le droit, dans la tendresse, dans l'amour et la fidélité et
tu connaîtras ton Dieu. »
40
jours avec Jésus: Cela nous le connaissons bien: Pendant 40 jours,
Jésus prie Dieu son Père. Il lutte contre Satan, le père du mensonge. Nous
allons en faire autant pendant ces 40 jours, dans la vérité de Dieu. Au désert,
Jésus se prépare à évangéliser les hommes. Nous aussi. En nous rappelant
qu'évangéliser ce n'est pas seulement parler et conseiller les autres. C'est
d'abord par notre façon de vivre que nous annonçons l'Evangile, et par notre
exemple (notre témoignage), comme Jésus. Si nous sommes heureux de vivre en
chrétiens, cela entraînera nos frères, car eux aussi, ils ont envie d'être
heureux.
Quand Jésus annonce la Parole de Dieu, en même temps
il agit: il guérit les malades, il donne à manger à ceux qui ont faim, il
redonne leur place dans la société aux femmes, aux enfants et aux étrangers, il
fait rentrer dans la société les lépreux (comme nous essayons de le faire par
exemple pour les malades du Sida ou ceux qu'on accuse d'être sorciers). Jésus
chasse aussi les mauvais esprits. Pour nous, ce n'est pas seulement chasser les
revenants ou les mauvais génies. Mais c'est surtout chasser l'esprit de
méchanceté, de jalousie, de violence, d'égoïsme, d'amour de l'argent et du
plaisir à tout prix, même en écrasant les autres. Ce sont ceux-là les mauvais
esprits que nous devons chasser, comme Jésus quia passé toute sa vie en faisant
le bien. En nous appuyant sur la Parole de Dieu, comme le disait Jésus à Satan: « L'homme
ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu »Mat 4, 4.
Le Carême, temps de
la prière, de l'aumone et du jeune
Nous sommes partis de l'Evangile du mercredi des
cendres (Mat 6, 1-18)
La prière.
Nous prions toute l'année, en particulier le dimanche.
Pendant le Carême, nous organisons des prières supplémentaires, comme le chemin
de Croix. Mais il ne suffit pas d'y être émus et de pleurer en pensant aux
souffrances de Jésus. Jésus nous dira à la fin du monde « J'avais faim,
tu m'as donné à manger, j'avais soif, tu m'as donné à boire; j'étais malade, tu
es venu me voir; j'étais en prison, tu m'as visité; j'étais étranger, tu m'as
accueilli. Tour ce que vous faîtes au plus petit de mes frères, c'est à moi que
vous l'avez fait »(Mat 25, 31-46). Si nous suivons le Chemin de Croix,
c'est pour mieux aimer Jésus, qui a tant souffert pour nous. Mais c'est aussi
pour sauver le monde avec lui. Et nous engager à lutter contre toutes les
souffrances des hommes, aujourd'hui. Comme disait Pascal: « Jésus
est en train de mourir jusqu'à la fin du monde, il ne faut pas dormir pendant
ce temps-là ».
Pendant le Carême, nous prions tous ensemble,en
famille et en communauté chrétienne. Mais nous prenons aussi le temps de prier
personnellement, en silence, dans le secret de notre chambre comme le dit
Jésus. Pas pour réciter des prières par coeur, mais en nous tenant en silence
devant Dieu, pour écouter ce qu'il a à nous dire, au plus profond de notre
coeur. Nous lui disons comme le petit Samuel: Parle Seigneur, ton serviteur
écoute » Seigneur, que veux-tu que je fasse?
L'aumône
Voici quelques idées que nous avons retenues, à partir
de la lettre du pape: Si je fais l'aumône, c'est parce que pour moi, l'amour
est plus important que l'argent, et le partage plus important que la
nourriture. Si j'ai de l'argent , c'est grâce à Dieu, c'est pour le partager et
aider les autres. Et pour faire avancer le pays. « Tu as beaucoup de
biens. Tu vois ton frère dans le besoin. Tu lui fermes ton coeur. Comment
l'amour de Dieu pourra-t-il vivre en toi? »(1°Jean 3, 17).
- L'aumône, ce n'est pas seulement une question de charité, c'est une question de justice. Le pauvre a le droit de vivre. Il est enfant de Dieu comme toi. -Beaucoup de gens font l'aumône pour se montrer. Jésus dit; ils ont déjà reçu leur récompense. Fais l'aumône dans le secret: Dieu lui-même te récompensera.
- Ceux qui font l'aumône à la sortie de l'église ou à la gare routière, pour avoir la chance ou ne pas avoir d'accident, ils pensent d'abord à eux-mêmes. Je fais l'aumône par amour vrai, l'amour de l'autre. Pas par orgueil. Je regarde alors le pauvre avec respect, pas en le méprisant. Avec un bon coeur, car c'est le coeur qui compte.Et le pauvre a besoin de respect et de dignité, autant que d'argent. Et nous savons reconnaître Jésus dans nos frères.
- Si je fais l'aumône, c'est à cause de Dieu. Comme dit Jésus (Mat 5, 16): Que les hommes voient vos bonnes actions. Et qu'ils disent merci à Dieu (pas à nous). Benoit 16 dit: si nous cherchons un avantage pour nous ou le remerciement des hommes, au lieu de chercher la gloire de Dieu et le bien de nos frères, nous ne vivons pas dans l'esprit de l'Evangile
- L'aumône, c'est bon d'abord pour nous, car « il y a plus de joie à donner qu'à recevoir »(Actes 20, 35). « Et l'amour enlève beaucoup de péchés (1° Pierre 4, 8) ». L'aumône, en nous rapprochant de nos frères, nous rapproche de Dieu. Elle change notre coeur et nous réconcilie avec Dieu et nos frères.
- Certains disent: je ne peux pas faire l'aumône, moi-même je suis pauvre. Mais la plupart du temps, ce sont les pauvres qui aident les pauvres. Plus que les riches. Et aider les pauvres, ce n'est pas seulement leur donner de l'argent ou de la nourriture. Comme disait Pierre au boiteux: je n'ai ni or ni argent, mais ce que j'ai, je te le donne. « Au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche » (Actes 3, 6). Moi aussi, je donne mon temps, ma joie et mon courage. Je donne mes idées. Et cela, je peux le faire même si je n'ai pas d'argent.
- Quand je fais l'aumône, je me donne moi-même, avec tout mon coeur et dans toute ma vie. Comme Jésus. Il a donné à manger à la foule qui avait faim, mais surtout il s'est donné lui-même dans l'Eucharistie, il a donné sa vie sur la croix par amour pour nous, pour nous sauver.
- Certains font l'aumône, mais ils détournent l'argent ou ils ne payent pas leurs travailleurs. A quoi sert leur aumône? Tu aides un pauvre, mais en même temps, tu exploites tes frères, tu les écrases et tu les fais souffrir. Avant l'aumône, il faut la justice.
Le jeûne
Pour les musulmans, le plus important du Ramadan,
c'est le jeûne. Ce n'est pas la même chose pour nous. Certains jeûnent toute la
journée, c'est un gros effort. Mais la nuit, ils mangent plus que d'habitude!
Est-ce un vrai jeûne? Certaines familles dépensent plus d'argent en nourriture
pendant le Carême que le reste du temps. Est-ce normal? Certains sportifs
jeûnent pour courir vite. Des jeunes filles jeûnent pour être minces et
jolies(?) Est-ce cela le jeûne chrétien?
Nous jeûnons à cause de Dieu. Nous nous privons de
nourriture, pour montrer que pour nous, Dieu est plus important que la
nourriture ou l'argent. Comme disait Jésus: vous ne pouvez pas servir à la fois
Dieu et l'argent.
Nous ne jeûnons pas pour nous faire mal au ventre,
mais pour avoir faim et soif de justice 'Mat 5-6). Quand nous jeûnons, nous
prenons un visage joyeux ( MAT 6, 16). Le Carême, c'est un temps de joie pour
nous. Et nous partageons notre joie avec nos frères et nos soeurs.
Je jeûne pour avoir faim. Pour sentir dans mon corps
la souffrance de ceux qui ont faim, pas seulement pendant le Carême, mais tous
les jours de l'année. Cedla me pmousse à les aider: pas seulement leur faire
l'aumône, mais les aider à gagner leur vie par eux-mêmes.
Si je jeûne, ce n'est pas pour faire des économies.
Normalement, le repas que je n'ai pas mangé, je le donne aux pauvres. Ou
l'argent que j'aurais dépensé pour ce repas. C'est ce qu'on appelle le
jeûne-partage.
Nous avons réfléchi surtout à partir du texte d'Isaie
58, 1-9. Les hébreux jeûnent, mais Dieu ne regarde pas leur jeûne. Alors ils
demandent à Dieu: pourquoi tu n'écoutes pas nos prières? Pourquoi tu refuses
notre jeûne? Dieu répond: Parce que, pendant votre jeûne, vous continuez votre
commerce et vous volez les gens. Vous vous disputez et vous frappez les
faibles. Vous faites souffrir vos travailleurs et vous ne les payez pas. Est-ce
cela un vrai jeune. Le jeûne qui me plaît, c'est d'enlever les chaînes
injustes, de rendre la liberté aux gens fatigués, de casser tout ce qui écrase
les hommes. Voilà le vrai jeûne que Dieu aime. Voilà la 1° chose que
nous avons à faire pendant le Carême: Lutter contre les
injustices. Soutenir ceux qui souffrent de toutes les façons possibles. Arrêter
ceux qui font souffrir les autres et les aider à changer, comme Jésus a changé
le coeur de Zachée.
La 2° chose, c'est le partage et l'accueil: « Partager
ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi le malheureux sans abri,
habiller celui que tu rencontres nu, et ne pas rejeter ton semblable. Et
Isaie continue Alors, ta lumière se lèvera comme le soleil. Tes froces
reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi. Et la gloire du
Seigneur t'accompagnera...Alors, si tu appelles le Seigneur, il te répondra: Me
voici. »
L'union
entre nous : la communion fraternelle.
C’est le thème
d'action de toute notre année. D'abord, elle nous demande de ne pas avoir peur
de changer nos façons de faire La foi, ce n'est pas une eau morte. C'est une
eau qui jaillit chaque jour, jusqu'à la vie éternelle.(Jean 3, 14). Nous ne
pouvons pas dire: ce n'est pas l'habitude. Ou bien, on a toujours fait comme
ça. Au contraire, il faut changer nos façons de voir les choses, au niveau
personnel et dans chacun de nos groupes. Comme disait Jésus: convertissez-vous
et croyez à l'Evangile(Marc 1, 15) Voici certains passages de cette lettre
sur lesquels nous avons spécialement réfléchi:
- au niveau personnel: Le Carême est un temps de conversion. Je me demande: suis-je ami avec tout le monde? A qui je ne parle pas, par exemple pour des raisons politiques? Que vais-je faire?
- En famille: Il y a encore trop de problèmes dans nos familles: des jalousies, des injustices et même des accusations de sorcellerie. Des disputes au sujet de l'héritage, des souffrances non humaines comme l'excision. Des différences entre garçons et filles, entre nos propres enfants et ceux qui vivent chez nous. Nos familles sont divisées. Nous sommes incapables de bien nous organiser avec notre argent. En ce temps de Carême, nous voulons vivre un amour vrai, dans le respect et le pardon, entre mari et femme. Pour bien éduquer nos enfants et qu'ils soient heureux. Et qu'ils mettent la paix et l'unité à leur tour, autour d'eux. Pour ressusciter tous ensemble à une vie nouvelle, avec Jésus, aux fêtes de Pâques.
- Dans la communauté chrétienne (CCB): Elle est le lieu de l'accueil des pauvres et des étrangers: un lieu ouvert à tous, le lieu de la prière et de la réconciliation, le lieu du travail en commun pour servir l'homme, surtout le pauvre et le petit. -Tous les membres de la CCB sont-ils actifs, chacun selon les dons que Dieu lui a donnés, dans un travail en commun, comme les membres d'un seul corps (1° Cor 12)? Travaillent-ils pour être servis(ou se servir) ou pour servir? Y a-t-il une vraie entr'aide en cas de maladie ou de mort, d'accident ou de pauvreté, et dans les autres souffrances de la vie? Dans les moments difficiles de l'Eglise et du pays, sommes-nous toujours unis, prêts à agir ensemble, pour le bien de l'homme et pour servir la société?
- La paroisse; elle est le lieu où on aborde les vrais problèmes de l'Eglise et du pays, pas seulement les questions matérielles.
- Que faisons-nous pour mettre une vraie communion entre nous tous: prêtres, laïcs, CCB, mouvements, associations? En cherchant à voir ce qu'il y a de bon dans l'autre, en respectant les dons que Dieu lui a donnés. Choisir les bonnes personnes là où elles peuvent le mieux servir, sans regarder leur argent ou leur place dans la société. En essayant de grandir ensemble dans la foi. -Travaillons-nous à faire grandir l'union entre tous les citoyens guinéens, quelle que soit leur langue ou leur religion? Sinon, comment vivre l'amour du Christ
Comment allons-nous vivre ce temps de Carême ?
Comment lutter contre les injustices autour de nous?
1.
comment aider les pauvres et tous ceux qui souffrent?
2.
comment mettre la paix autour de nous et réconcilier
ceux qui ne s'entendent pas.
Que chacun entre dans un groupe ou mouvement de son
choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Eglise et pour le pays.
Dans chaque famille, se réunir tous ensemble pour un
temps de réconciliation, en invitant nos parents de la ville ou du village,
pour régler tous nos problèmes et finir les rancunes
Pour la paroisse; mettre en place un comité de justice
et de paix.
QUELQUES IDEES SORTIES DU PARTAGE DE LA PAROLE DE DIEU (Isaïe 58, 1-12)
Dieu dit, par le prophète Isaïe (n° 6) : « Le jeûne que je préfère, c’est de
défaire les chaines injustes, de relever ceux qui sont écrasés, de renvoyer
libres ceux qui sont exploités et opprimés, c’est de casser tout ce qui écrase
et fait souffrir l’homme… Le jeûne que j’aime, c’est de partager ton pain avec
celui qui a faim. Recevoir chez toi le pauvre qui n’a pas de maison. Si tu vois
quelqu’un qui est nu, tu lui donnes des
habits et tu ne refuses pas d’aider celui qui est ta propre
chair »
Il ne faut pas séparer la vie religieuse et la vie sociale. Prier ne suffit pas.
Dieu nous demande de relever celui qui est écrasé et d’aimer l’autre comme
soi-même. Relever les autres, c’est cela qui me guérit moi-même. L’autre est ma
propre chair. Quand on fait du mal à l’autre, on se fait du mal à soi-même
Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction :
partager la lumière de l’Evangile et chercher ensemble le chemin à suivre.
Aider les autres. Ne pas se contenter de les regarder.
Ni de prononcer des simples paroles de pitié.
Construire notre vie sur la Parole de Dieu. C’est elle qui nous montre le chemin. Nous
n’avons pas besoin d’aller chez les marabouts ou chez les devins. Que faire
pour avoir le bonheur ? Aimer Dieu, et Dieu se chargera de nos problèmes.
Comme dit le psaume : « Mets
tous tes soucis dans le Seigneur ». Par exemple, pour les jeunes qui
préparent leurs examens, ça ne sert à rien d’aller chez les charlatans. Faire
confiance à Dieu… à condition de travailler sérieusement bien sûr.
-Certains chrétiens veulent jeûner comme les musulmans. Ils ne mangent pas de toute la
journée. Ils attendent la nuit pour cela. Pour nous les chrétiens, le plus
important du carême, ce n’est pas le jeûne. Il faut bien comprendre ce qu’est
le jeûne. D’abord quand je jeûne, je me sens en plus faible. Le jeûne c’est
pour connaître ses faiblesses, pour chercher à s’améliorer. C’est pour me
faire petit devant Dieu et devant mes
frères et mes sœurs.
Isaïe dit (n°
5) « Courbez la tête comme un jonc ».
Le jeûne c’est pour développer notre humilité. Sans humilité, il y a des choses
que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une force qui vient du cœur et que
le jeûne peut libérer en nous. C’est une faiblesse physique qui nous donne la
force du cœur.
Le jeûne, c’est un dépouillement spirituel. Il ne
suffit pas de se priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon parce
que nous avons besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de
nourriture c’est le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des
mauvaises habitudes, des mauvaises tendances.
Il ne faut pas jeûner seulement avec notre estomac,
mais aussi avec nos yeux, notre langue, nos oreilles etc. A quoi ça sert de jeûner
si avec ma langue j’attaque les autres, je dis des mensonges et des mauvaises
choses ?
Le jeûne c’est pour se dépouiller, pour être meilleur.
Le carême c’est le temps des efforts mais ces efforts ne sont valables que si
nous le faisons par amour pour Dieu et pour les autres. Quand je jeûne je me
prive de nourriture. C’est pour montrer que pour moi Dieu est plus important
que la nourriture, que l’argent, les habits, la fête etc.
Finalement le jeune c’est un appel à la conversion : Comme le dit Dieu,
dans le prophète Isaïe, « pourquoi
je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous jeûnez, vous
continuer à traiter vos affaires, vous ne pensez pas à moi mais vous pensez à
l’argent. Vous exploitez et vous faites souffrir vos travailleurs. Vous jeûnez
mais vous continuez à vous disputer, à vous battre et à frapper les autres
méchamment du poing ». C’est cela qui est important dans le carême. Le
carême c’est un temps de conversion comme nous le dit Jésus dans l’évangile de
ce dimanche : « Convertissez-vous
et croyez à l’Evangile ».
-Le Carême c’est aussi le temps de la charité. C’est ce que nous rappelle
la journée Caritas. Quand je jeûne, je me prive d’un repas, mais ce repas je
dois le donner aux pauvres. C’est ce que l’on appelle le jeûne-partage.
J’accepte volontairement d’avoir faim, pour sentir dans mon corps ce que les
pauvres sentent, pas seulement pendant le carême mais pendant toute l’année,
parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand je sens physiquement leurs
souffrances, je trouve le courage de partager avec eux. On a donné l’exemple de
quelqu’un qui ne jeûne pas, mais qui donne à manger chaque jour à une famille
nécessiteuse de son entourage. Il nous faut un jeûne concret. Prendre des
décisions précises et les mettre en pratique. Le jeûne est à vivre tous les
jours et la première chose, c’est de faire grandir la justice autour de
nous. (voir le verset 6)
-Au sujet de
l’abstinence, ce qui est important ce n’est pas de se priver
obligatoirement de viande, mais c’est l’effort que l’on fait et la privation
qu’on accepte volontairement. C’est pourquoi pour certains, il sera plus
important de se priver d’alcool, de cigarettes plutôt que de viande. Ou pour
les enfants, se priver de gâteaux ou de bonbons. Et là encore, quand ils se
privent de bonbons, on leur demande que cet argent avec lequel ils allaient
acheter ces bonbons ou ces gâteaux, ils le donnent en offrande pour les
pauvres. (action de Carême)
-Le jeûne dure 40 jours, comme Jésus qui a jeûné 40
jours au désert, avant de commencer sa vie publique : annoncer l’évangile,
guérir les malades et tous ceux qui souffraient, défendre et libérer ceux qui
étaient écrasés et rejetés : les lépreux, les prostituées, les publicains,
les femmes, les enfants, les étrangers, les samaritains etc. Nous jeûnons 40
jours pour vivre davantage avec Jésus et pour nous préparer nous aussi à faire le travail de Jésus : annoncer
l’évangile, aider nos frères et lutter pour la justice.
Les 40 jours du carême nous rappelle aussi les 40
jours que le peuple hébreu a passés dans le désert. Dans le désert, la vie est
dure. Il n’y a pas beaucoup à manger, on manque d’eau, on souffre. Mais le plus
important des 40 ans du peuple dans le désert, ce ne sont pas ces souffrances,
c’est l’Alliance d’amour que Dieu a
fait avec son peuple, en lui donnant les dix commandements. L’important du
carême c’est donc de garder les commandements et la parole de Dieu, dans
l’amour. Comme Dieu l’a dit à Moïse : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toutes tes forces, de tout
ton esprit et de toute ton âme, et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Le temps du Carême, c’est le temps de la libération du peuple : Dieu a
libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte et il l’a fait entrer dans la Terre
qu’Il leur avait promise. En Egypte, on tuait leurs garçons, on mariait leurs
filles de force. Ils étaient soumis aux travaux forcés sans être payés, ils
étaient humiliés. Le temps de Carême, c’est le temps où nous cherchons à
libérer notre peuple de toutes les formes d’esclavage, et où nous cherchons à construire un pays
nouveau, « une terre nouvelle où la
justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ce temps de carême nous appelle
donc à construire notre pays. Le Sénégal en a besoin, spécialement en ce moment
des élections, en ce temps de violence et de morts. Isaie nous dit, au nom de
Dieu : « Si tu luttes pour la
justice, on reconstruira chez toi les ruines, tu relèveras les fondations des
générations passées. On t’appellera celui qui répare les brèches et bouche les
trous des murs. Celui qui refait les chemins pour que tout le monde puisse
marcher dans la paix et habiter dans un pays de paix ». Pendant ce
temps de Carême, Dieu nous appelle à reconstruire notre vie, pas tout seul,
mais avec tous les citoyens et citoyennes du Sénégal.
Nous ne devons donc pas seulement changer notre propre
vie, ni même changer notre communauté chrétienne. Dieu nous appelle à changer
notre pays tout entier. Libérer le peuple du Sénégal, comme Dieu a libéré le
peuple hébreu au temps de Moïse.
Le Carême c’est surtout la préparation aux fêtes de
Pâques. Nous vivons ces 40 jours avec Jésus, pour nous convertir et pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle
aux fêtes de Pâques. Il faut que nous devenions pendant ce temps de carême, des
hommes et des femmes nouveaux. Changer pas seulement notre comportement mais
d’abord nos idées (laisser les idées païennes d’autrefois et les idées païennes
d’aujourd’hui), et changer notre cœur.
-Après avoir médité les conseils d’Isaïe au n° 6, 7 et
10, nous avons rappelé que le Carême est un temps de joie et de bonheur, et non pas un temps de tristesse.
Comme le dit Isaïe, verset 9 : « Si
tu fais cela, ta lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures
guériront rapidement, ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te
suivra. Quand tu crieras, Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras il te dira me
voici... Si tu te prives de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si
tu donnes à manger à celui qui est exploité, alors ta lumière brillera dans la
nuit et ta lumière sera pour toi comme le milieu du jour. Dieu te conduira sans
cesse, il te donnera à manger en plein désert, il donnera la force à tes os. Tu
seras comme un jardin arrosé, comme une source qui jaillit dans le désert et
dont les eaux ne s’arrête jamais ». Le carême c’est donc un temps de
grâce, de joie et de bonheur, et cette joie nous la partageons avec les autres.
“A qui
est dans le besoin, donne ton surplus,
Et tu feras l’expérience de la fécondité du carême.
Le chant du carême aura deux bouches: celle qui jeûne
Et celle qui se réjouit de ton don”.
Et tu feras l’expérience de la fécondité du carême.
Le chant du carême aura deux bouches: celle qui jeûne
Et celle qui se réjouit de ton don”.
Pour vivre ensemble le carême
N.B. : Ces réflexions sont faites pour pouvoir être utilisées, numéro par
numéro, en réunions de communauté (CEB/ CCB), de mouvements ou autres groupes.
Et aussi en famille ou même personnellement. Si vous n’avez pas le temps de
tout prendre, vous prenez les derniers numéros.
Le mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le Carême. En
faisant le signe de la croix sur notre front avec les cendres, le prêtre nous a
dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ». Le
Seigneur nous appelle donc à changer notre cœur et notre vie. Et à mettre
vraiment en pratique l’Evangile, chacun personnellement, en famille, en
communauté et avec tous ceux qui nous entourent, chrétiens ou non.
Le Carême, c’est la marche vers Pâques : la fête de Jésus
ressuscité. Pendant le Carême, nous cherchons à vivre une vie nouvelle, la vie
des enfants de Dieu, comme Jésus nous l’a montré. Pour que, à Pâques, nous
soyons vraiment devenus des hommes et des femmes nouveaux, pour ensemble
construire « une terre nouvelle où la justice habitera » (2° Pierre
3,13). Ensemble, avec tout notre peuple, pour que « Son règne vienne et
que Sa volonté soit faite sur la terre.. »
1°) L’homme, route de l’Eglise
Pendant ce Carême, nous sommes appelés ensemble, prêtres et laïcs,
à devenir davantage amis de nos frères et de nos sœurs. Surtout de ceux qui
souffrent et qui ont besoin de nous. Et pour accueillir ceux qui sont seuls et
qui pleurent. C’est cela notre travail de chrétiens. Comme le disait le pape
Jean Paul 2 dans sa lettre le Rédempteur de l’homme : » Le
Christ s’est fait homme. Il s’est uni à tous les hommes, dans toute leur vie.
C’est pourquoi, l’homme est le chemin de l’Eglise. C’est en allant vers l’homme
quel qu’il soit et en l’accueillant, que nous pouvons aller vers Dieu et vivre
avec Lui. Notre amour pour Dieu est obligatoirement un amour pour tous ceux qui
souffrent, quelle que soit leur langue ou leur religion. Car Jésus est mort
pour tous les hommes. Ce sont tous les hommes qui sont sauvés par Jésus. »
Questions :
1.
Est-ce que nous
cherchons à connaître les difficultés de nos frères et sœurs ? Quelles
sont leurs principales souffrances ? Que faisons-nous pour eux ?
2.
Comment devenir amis de
ceux qui nous entourent, à la suite de Jésus ?
3.
Comment
encourager ceux qui sont autour de nous à aider, eux aussi, ceux qui
souffrent ?
2°) A la lumière de la Parole de Dieu : La guérison du
paralysé (Jean 5,1-18)
Pendant tout ce Carême, nous regardons Jésus. Nous essayons de
vivre comme Lui. Pour cela, nous nous appuyons sur la Parole de Dieu, que nous
partageons en famille et en CEB. Cette année, nous pouvons regarder par exemple
comment Jésus a guéri un homme, paralysé depuis 38 ans, à la piscine de
Betsada. Il lui dit : »Lève-toi et marche ». Nous lisons
ensemble cet Evangile. Puis nous nous demandons :
1.
Que nous dit cet
Evangile ?
2.
Qu’est-ce qu’il nous
montre sur Jésus ?
3.
Quelle est la Bonne
Nouvelle de cet Evangile qui nous donne Joie et Courage ?
4.
Que faire pour mettre
nous-mêmes cet Evangile en pratique ?
Nous allons reprendre maintenant quelques passages pour mieux les
comprendre.
3°) Jésus monte à Jérusalem (verset 1).
Jérusalem, c’est là que Jésus est mort et Ressuscité. C’est là que
les apôtres reçoivent l’Esprit Saint (Actes 2). C’est de Jérusalem que les
apôtres partent, pour être les témoins de Jésus jusqu’au bout du monde (Actes
1,8)
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? – Pendant ce temps
de Carême, qu’allons-nous faire pour mieux connaître Jésus ? Et pour vivre
davantage notre vie avec Lui ? Comment allons-nous nous laisser conduire
par l’Esprit Saint ? Que faire pour ressusciter avec Jésus à une vie
nouvelle ? Comment être témoins de Jésus là où nous vivons ?
Qu’est-ce que cela nous demande par rapport à nos frères ? Jésus
monte à Jérusalem. Cela veut dire qu’il se met debout et qu’il marche. Pendant
ce temps de Carême, comment allons-nous mettre nos frères et nos sœurs debout,
pour qu’ils grandissent ? Comment allons-nous les aider à marcher et à
avancer dans la vie ?
4°) Jésus vient dans une piscine où il y a beaucoup de malades (v.
2-3)
Jésus ne reste pas assis dans sa maison. Il n’attend pas que les
malades viennent à Lui. C’est Lui qui va vers ceux qui souffrent
Et nous ? Est-ce que nous nous levons pour aller
à la rencontre de nos frères qui souffrent ? Ou bien, est-ce que nous
n’attendons qu’ils viennent nous demander de les aider ? Vers qui
allons-nous ? Vers nos parents et amis ? Vers ceux qui parlent notre
langue ? Vers les gens de notre religion ? Ou bien vers tout le
monde ?
Avec les autres ? Comment allons-nous aider ceux qui nous
entourent, à aller vers les malades et ceux qui souffrent ?
5°) La vraie eau qui guérit (v. 4)
Le premier malade qui entrait dans l’eau quand elle commençait à
bouger, il était guéri ». Dans la Bible, on nous parle très
souvent de l’eau qui guérit et qui sauve. Par exemple, quand le peuple hébreu
traverse la Mer Rouge : il est sauvé de l’esclavage, Dieu fait une
Alliance d’amour avec lui et il le fait entrer dans une terre nouvelle. Et Dieu
donne de l’eau à boire à son peuple dans le désert (Exode) Jésus Lui-même a été
baptisé dans l’eau (Mat 4,13). Il a donné la joie au mariage de Cana en
changeant l’eau en vin (Jean 2). Il dit à la samaritaine (Jean
4,14) : » Je vous donnerai l’eau qui jaillira jusqu’à la vie
éternelle ».
Le paralysé espérait être sauvé de sa maladie par l’eau magique de
la piscine. Mais cette eau là ne l’a pas guéri. C’est Jésus qui l’a guéri.
Aujourd’hui encore, beaucoup de gens pensent être guéris par l’eau magique des
féticheurs. Ils comptent sur les marabouts et les charlatans pour avoir le
bonheur. Mais c’est Jésus qui nous sauve. C’est lui qui vient remplir la soif
de notre cœur.
Nous-mêmes ? Avons-nous soif de Jésus ? En qui
mettons-nous notre confiance ? Pour être guéris et heureux, comptons-nous
vraiment sur l’Esprit Saint, la Parole de Dieu, la prière, les sacrements et la
communauté chrétienne ? Et si nos parents nous disent d’aller chez un féticheur
ou un marabout, par exemple si notre enfant est malade, qu’allons-nous
faire ? Pourquoi ?
Avec les autres ?Comment aider nos frères et nos sœurs à
laisser les affaires de féticheurs, de sorcellerie et de maraboutage ?
Quelles sont les autres choses magiques qui attirent encore ceux qui nous
entourent ? Dans quels faux dieux (idoles) espèrent-ils ? Après
quelles choses inutiles courent-ils pour être heureux ? Quelles sont les
choses qui rendent les hommes esclaves : l’argent, la soif de pouvoir,
etc… ? Comment libérer nos frères de tout cela ?
6°) Jésus voit le paralysé couché (v. 6)
Ce n’est pas le paralysé qui a appelé Jésus, c’est Jésus Lui-même
qui l’a vu. Et il lui demande : « Veux-tu être
guéri ? Le paralysé répond : »Seigneur, je n’ai personne
pour me mettre dans la piscine, quand l’eau commence à bouger »
Le paralysé est seul. Personne ne lui parle. Beaucoup de nos
frères et sœurs sont seuls. Pour les aider, il ne suffit pas de leur donner des
habits ou de la nourriture. La 1° chose dont ils ont besoin, c’est d’amitié. Pour
ne plus être seuls. Pour avoir la paix dans leur cœur et retrouver la joie de
vivre
Jésus voit l’homme couché. Il s’intéresse à lui. Il comprend ses
besoins et à sa situation. Il s’approche de lui et il l’interroge. Il lui offre
son aide. Il prend soin de lui et il le guérit. Et plus que cela, il lui rend
sa dignité. Il le rend libre. Il n’est plus un mendiant. C’est pourquoi, il est
important non seulement d’aller visiter les gens qui ont des problèmes, mais
aussi de les rassembler. Car quand ils sont réunis, ils sont plus forts. Et
ensemble, ils peuvent trouver des solutions à leurs problèmes
Et nous ? Souvent nous attendons que les gens
nous appellent au secours. Mais parfois ils ont honte ou ils ont peur. Pour
aider nos frères, est-ce que nous cherchons à connaître leurs
souffrances ? Que faisons-nous pour les aider ?
Avec les autres ? Il ne s’agit pas seulement d’aider
nous-mêmes les gens. Notre rôle c’est aussi de pousser ceux qui nous entourent
à se lever pour aller aider les autres, qu’ils soient chrétiens ou non. Et de
les former pour cela. Comment faire ?
7°) Jésus demande au paralysé : Veux-tu guérir ? (v. 6)
Tout le monde veut guérir. Alors pourquoi Jésus lui pose-t-il
cette question ? C’est pour savoir si l’homme est vraiment décidé à
changer de vie. Pour ne pas toujours attendre que les autres lui fasse
l’aumône. Et que lui, reste couché toute la journée, à ne rien faire. Jésus
veut lui rendre sa dignité. Jésus lui donne la possibilité de commencer une vie
nouvelle. Qu’il décide des choses par lui-même et qu’il prenne ses
responsabilités. Sinon, il restera un mendiant et un assisté toute sa vie. Il
ne sera jamais un homme libre, adulte et responsable.
Et nous ? Sommes-nous vraiment décidés à
vivre en chrétiens ? Est-ce que nous nous conduisons comme des personnes
libres et libérées par le Christ ? Ou bien, est-ce que nous nous laissons
conduire par les évènements de la vie, par ceux qui nous entourent, par
la mode et l’ambiance, ou ce qu’on dit à la radio ou à la
télévision ? Comment prendre nos responsabilités dans notre famille, notre
CCB, notre lieu de travail et notre quartier ?
Avec les autres :Souvent, nous voulons aider les pauvres.
Mais nous ne les écoutons pas. Pourtant eux aussi ils ont des bonnes idées.
Nous ne cherchons pas à savoir ce qu’ils veulent faire par eux-mêmes, pour les
soutenir dans leurs propres actions. Nous venons avec nos propres solutions,
qui ne sont pas les leurs. Pourtant, ce sont eux qui connaissent les mieux
leurs problèmes. Et donc qui peuvent trouver les meilleures solutions. Comment
donner aux pauvres et à ceux qui souffrent la volonté de réagir et de lutter
par eux-mêmes ? Comment les aider à trouver eux-mêmes des solutions à
leurs problèmes ? Comment les soutenir pour cela ?
8°) Jésus dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta
natte et marche » (v. 8).
Saint Irénée disait : « la gloire de Dieu, c’est l’homme
vivant ». Dieu veut que nous soyons des hommes et des femmes debout.
C'est-à-dire courageux et décidés à agir. Que nous prenions nous-mêmes nos
problèmes en main. Comme le paralysé a pris sa natte et a commencé à marcher.
Sans toujours attendre l’aide de l’extérieur ou d’autres personnes (les
sponsors et les bienfaiteurs). C’est l’auto prise en charge qu’on nous demande
sans cesse, et que nous avons tellement de peine à mettre en pratique. Que ce
soit pour la vie du diocèse et de nos paroisses ou pour nos projets de
développement. Jésus veut que nous marchions, c'est-à-dire que nous avancions
sur la route de la vie. Pour nous développer et grandir ensemble. C’est aussi
cela la promotion humaine
Quand le paralysé se lève, il montre qu’il est ressuscité :
il a commencé une vie nouvelle. Ce ne sont pas seulement ses jambes qui
marchent : son esprit est guéri. Et aussi son coeur. Il est libéré du
péché et de tout ce qui le tenait prisonnier : les coutumes, les
traditions, les interdits. C’est la parole de Dieu qui nous libère. C’est le
Saint Esprit qui nous fait marcher tous ensemble, en communauté chrétienne et
avec tous nos frères. Comme disait Jésus : Heureux ceux qui écoutent la
Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».
Et nous ? Comment être des hommes debout, qui prennent leurs
problèmes en mains et qui avancent sur le chemin de la vie ? Comment nous
développer dans toute notre personne : notre corps (pour être en bonne
santé, afin de mieux servir les autres), notre esprit (pour savoir réfléchir et
développer nos connaissances), notre cœur (pour mieux aimer), notre âme (pour
mieux vivre notre foi) ? Comment nous libérer des coutumes et des
interdits qui nous empêchent d’avancer ? Comment prendre en charge notre
Eglise et notre paroisse ?
Pour les autres :Comment aider nos frères et nos sœurs à
grandir dans toute leur personne (développement intégral et promotion
humaine) ?Comment les aider à se mettre en route et à passer à
l’action ? Comment faire avancer notre pays tout entier ? De quoi nos
frères et nos sœurs ont-ils besoin pour être sauvés ? Et notre pays ?
Quels sont les désirs de leur cœur ? Comment les remplir ? En particulier
pour les jeunes, les femmes et les pauvres de notre société ? Quelle est
la parole d’espérance qui sauve, que nous pouvons pro poser à ceux qui
nous entourent ? Et à notre pays tout entier ?
9°) Jésus dit au paralysé : »Voici que tu es guéri. Ne
pèche plus » v.14
Le temps du Carême, c’est le temps de la charité, pour mieux aimer
nos frères et sœurs, pour aider les pauvres et soutenir tous ceux qui
souffrent. Mais c’est aussi le temps de la conversion. Le temps où Jésus veut
guérir nos peurs et nous libérer du péché et de tout mal.
Pour nous :Nous sommes tous paralysés. Peut-être pas dans
notre corps, mais dans notre cœur. C’est Jésus qui peut nous sauver. Que chacun
réfléchisse personnellement, pour voir ce qu’il doit changer dans sa vie. Et
d’abord, comment changer son cœur, et les idées qui ne sont pas les idées
de Dieu. Nous prenons aussi un temps pour nous asseoir en famille et en
CCB, pour voir ce qui ne va pas et pour changer. Et aussi pour nous demander
pardon et nous réconcilier.
Avec les autres : Comment aider ceux qui nous entourent à
changer leur vie, pendant ce temps de Carême ? Comment les aider à se
réconcilier ?
10°) Les juifs disent au paralysé : « C’est le jour
du sabbat. Tu n’as pas le droit de porter ta natte » v. 10.
Et ils poursuivent Jésus, parce qu’il a guéri le paralysé un jour
de sabbat v.16. Jésus a expliqué : c’est le sabbat qui est pour l’homme.
Et pas l’homme qui est pour le sabbat. Aujourd’hui encore, il y a des gens qui
mettent sur le dos de leurs frères, des poids qu’ils ne peuvent pas porter. Ils
les écrasent avec des tas de règlements. Ils les empêchent de vivre avec leurs
interdits. Alors que Jésus est justement venu pour nous libérer. De plus,
souvent, ils méprisent les pauvres. Ils attaquent les infirmes et les
mendiants, au lieu de les soutenir. C’est à cause de cela que Jésus a traité
les pharisiens de « race de vipères ».
Et nous ? Quelles sont les choses qui écrasent
les pauvres aujourd’hui ? Quelles sont les poids que l’on met sur le dos
des handicapés, des mendiants et de tous ceux qui ont des problèmes ou ne sont
pas « comme les autres » : les étrangers et les réfugiés, les
enfants de la rue, les enfants travailleurs et ceux qui font des petits
métiers, les veuves et les orphelins, les « fous », ceux qui vivent
avec les SIDA ? Est-ce que nous traitons les prostituées, les drogués et
les voleurs comme Jésus a traité Marie Madeleine et Zachée ? Qu’est-ce que
Jésus nous demande de faire aujourd’hui, pour tous ceux qui ne sont pas
respectés et qui sont traités injustement ?
Avec les autres : Comment nous mettre ensemble pour lutter
contre les injustices, autour de nous ? Comment enlever le poids qui
écrase nos frères et nos sœurs ? Comment leur rendre la paix, la joie et
la liberté ? Comment leur permettre de vivre mieux, avec leur famille ?
11°) Jésus dit : « Mon Père agit jusqu’à
maintenant. Moi aussi, j’agis » v. 17.
Aujourd’hui encore, dans nos quartiers et dans nos villages, il y
a beaucoup de gens paralysés dans leur cœur et dans leur vie. A cause de la
souffrance et du manque d’éducation et de formation. A cause des mauvaises
coutumes et des faux espoirs. A cause des grands discours et des mensonges des
grands. A cause de la méchanceté des hommes et de la pauvreté. A cause de la
faim et de la maladie. Ils veulent être guéris. Ils nous attendent. Notre foi
en Dieu et notre amour pour eux, peuvent leur donner l’espoir et la force de se
relever.
Nous-mêmes : Qu’allons-nous faire pour nous
mettre debout ? Et pour laisser tout ce qui nous empêche de vivre en
hommes et en femmes, libérés par Jésus ? Comment agir avec Dieu note Père,
en nous appuyant sur le Saint Esprit, et non pas sur nos propres forces ?
En nous appuyant sur la Parole de Jésus, et non pas sur nos belles idées ? (Jésus
disait : Le Fils ne peut rien faire de Lui-même…mais tout ce que le Père
fait, le Fils le fait aussi, v.19)
Avec les autres ? Comment les aider à se mettre eux aussi à
l’action ? Comment agir tous ensemble, pour diminuer les souffrances de
nos frères ? Pour changer notre société ? Pour devenir un peuple de
frères, dans l’amitié ? Et pour construire ensemble un pays plus
heureux ?
Conclusion
Jésus disait : «le Père aime le Fils… Il ressuscite les morts
et donne la vie…le Père ne juge personne…celui qui écoute ma Parole et qui
croit dans le Père,…il est passé de la mort à la vie » (v. 20 à 24)
Que ce Carême nous fasse entrer dans l’amour du Père avec Jésus,
qu’il nous ressuscite à une vie nouvelle, qu’il nous fasse grandir dans la foi
pour mettre en pratique sa Parole, qu’il nous fasse vivre dans l’amitié avec
tous, sans juger personne. Mais au contraire en soutenant les faibles, en
relevant ceux qui sont tombés et en marchant avec les pauvres et les petits.
Amen !
Vivre ce temps de Carême comme un parcours de
formation du cœur
27 janvier 2015, message du pape François pour le
Carême
Le message
du pape François pour le Carême a été rendu public le 27 janvier 2015. Le
pape a voulu axer son message, daté du 4 octobre 2014, fête de saint
François d’Assise, sur la mondialisation de l’indifférence qu’il qualifie de
« malaise » que les chrétiens doivent affronter. L’indifférence envers Dieu et envers le prochain, rappelle-t-il,
« est une tentation réelle » pour les chrétiens alors que « Dieu
n’est pas indifférent au monde ». Pour affronter cette tentation, le pape
propose trois moyens d’abord à l’Église, ensuite aux communautés et paroisses
et enfin à chaque fidèle. À l’Église, le pape demande de s’ouvrir à l’œuvre du
salut. Des paroisses et communautés, il attend qu’elles « deviennent des
îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ». Il encourage
les fidèles à intensifier leur prière pendant le Carême. Il les a même invités
ainsi que les diocèses à organiser 24 heures pour le Seigneur le week-end
des 13 et 14 mars 2015. Ainsi, pourront-ils dépasser toute indifférence et
leurs prétentions de « toute-puissance ».
Chers frères
et sœurs,
Le Carême
est un temps de renouveau pour l’Église, pour les communautés et pour chaque
fidèle. Mais c’est surtout un « temps de grâce » (2 Co 6, 2). Dieu ne
nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce
que Dieu lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Il n’est pas
indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par
notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons.
Chacun de
nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive.
Mais il arrive que, quand nous allons bien et nous prenons nos aises, nous oublions sûrement de penser aux
autres (ce que Dieu le Père ne fait jamais), nous ne nous intéressons plus
à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu’ils subissent…
alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors que je vais relativement
bien et que tout me réussit, j’oublie ceux qui ne vont pas bien. Cette attitude
égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point
que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Il s’agit d’un
malaise que, comme chrétiens, nous devons affronter.
Quand le
peuple de Dieu se convertit à son amour, il trouve les réponses à ces questions
que l’histoire lui pose continuellement. Un des défis les plus urgents sur
lesquels je veux m’arrêter dans ce message, est celui de la mondialisation de
l’indifférence.
L’indifférence
envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous,
chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque
Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent.
Dieu n’est pas indifférent au monde,
mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie
terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et
l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église
est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à la proclamation de
la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient
agissante dans l’amour (cf. Ga 5, 6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur
lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le
monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si
elle est repoussée, écrasée et blessée.
C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau,
pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. Je voudrais vous
proposer trois pistes à méditer pour ce renouveau.
La charité
de Dieu qui rompt ce mortel enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence,
nous est offerte par l’Église dans son enseignement et, surtout, dans son
témoignage. Cependant, on ne peut témoigner que de ce que l’on a éprouvé
auparavant. Le chrétien est celui qui permet à Dieu de le revêtir de sa bonté
et de sa miséricorde, de le revêtir du Christ, pour devenir comme lui,
serviteur de Dieu et des hommes. La liturgie du Jeudi Saint, avec le rite du
lavement des pieds, nous le rappelle bien. Pierre ne voulait pas que Jésus lui
lave les pieds, mais il a ensuite compris que Jésus ne veut pas être seulement
un exemple de la manière dont nous devons nous laver les pieds les uns les
autres. Ce service ne peut être rendu que par celui qui s’est d’abord laissé
laver les pieds par le Christ. Seul celui-là a « part » avec lui (Jn
13, 8) et peut ainsi servir l’homme.
Le Carême
est un temps propice pour nous laisser servir par le Christ et apprendre ainsi à servir comme lui. Cela advient lorsque
nous écoutons la parole de Dieu et recevons les sacrements, en particulier
l’Eucharistie. En elle, nous devenons ce que nous recevons : le Corps du
Christ. Grâce à ce corps, cette indifférence, qui semble prendre si souvent le
pouvoir sur nos cœurs, ne trouve plus de place en nous. Puisque ceux qui sont
du Christ appartiennent à l’unique Corps du Christ et en lui personne n’est
indifférent à l’autre. « Si un seul membre souffre, tous les membres
partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa
joie » (1 Co 12, 26).
L’Église est
une communio sanctorum parce que les saints y prennent part, mais aussi
parce qu’elle est communion de choses
saintes : l’amour de Dieu révélé à nous dans le Christ ainsi que tous les
dons divins. Parmi eux, il y a aussi la réponse de tous ceux qui se laissent
atteindre par un tel amour. Dans cette communion des saints et dans cette
participation aux choses saintes personne n’a rien en propre, et ce qu’il
possède est pour tout le monde. Et puisque nous sommes liés en Dieu, nous
pouvons faire quelque chose autant pour ceux qui sont loin, que pour ceux que
nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, puisque nous prions
Dieu avec eux et pour eux, afin que nous nous ouvrions tous ensemble à son œuvre
de salut.
Il est
nécessaire de traduire tout l’enseignement de l’Église universelle dans la vie
concrète des paroisses et des communautés chrétiennes. Réussit-on au cœur de
ces réalités ecclésiales à faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un
corps qui en même temps reçoit et partage tout ce que Dieu désire donner ? Un corps qui connaît et qui prend soin de
ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits ? Ou bien
nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage en faveur d’un monde
lointain mais qui oublie le Lazare qui est assis devant sa propre porte
fermée ? (cf. Lc 16, 19-31).
Pour
recevoir et faire fructifier pleinement ce que Dieu nous donne, il faut dépasser
les frontières de l’Église visible dans deux directions.
D’une part, en nous unissant à l’Église du ciel dans la
prière. Quand l’Église terrestre prie, s’instaure une communion de service
réciproque et de bien qui parvient jusqu’en la présence de Dieu. Avec les
saints qui ont trouvé leur plénitude en Dieu, nous faisons partie de cette
communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour. L’Église du
ciel n’est pas triomphante parce qu’elle a tourné le dos aux souffrances du
monde et se réjouit toute seule. Au contraire, les saints peuvent déjà
contempler et jouir du fait que, avec la mort et la résurrection de Jésus, ils ont vaincu définitivement
l’indifférence, la dureté du cœur et la haine. Tant que cette victoire de
l’amour ne pénètre pas le monde entier, les saints marchent avec nous qui
sommes encore pèlerins. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Église,
convaincue que la joie dans le ciel par la victoire de l’amour crucifié n’est
pas complète tant qu’un seul homme sur la terre souffre et gémit, écrivait :
« Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de
travailler encore pour l’Église et les âmes » (Lettre 254, 14
juillet 1897).
Nous aussi,
nous participons aux mérites et à la joie des saints et eux participent à notre
lutte et à notre désir de paix et de réconciliation. Leur bonheur de jouir de
la victoire du Christ ressuscité nous est un motif de force pour dépasser tant
de formes d’indifférence et de dureté du cœur.
D’autre
part, chaque communauté chrétienne est appelée à franchir le seuil qui la met
en relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont
loin. L’Église est, par nature, missionnaire, et elle n’est pas repliée sur
elle-même, mais envoyée à tous les hommes.
Cette
mission est le témoignage patient de celui qui veut porter au Père toute la
réalité humaine et chaque homme en particulier. La mission est ce que l’amour
ne peut pas taire. L’Église suit Jésus-Christ sur la route qui la conduit vers
tout homme, jusqu’aux confins de la terre (cf. Ac 1,8). Nous pouvons ainsi voir
dans notre prochain le frère et la sœur pour lesquels le Christ est mort et
ressuscité. Tout ce que nous avons reçu, nous l’avons reçu aussi pour eux. Et
pareillement, ce que ces frères possèdent est un don pour l’Église et pour
l’humanité entière.
Chers frères
et sœurs, je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en particulier
nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence !
Même en tant
qu’individus nous sommes souvent tentés d’être indifférents à la misère des
autres. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images bouleversantes qui nous
racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre
incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette
spirale de peur et d’impuissance ?
Tout d’abord, nous pouvons prier dans la communion de l’Église
terrestre et céleste. Ne négligeons pas la force de la prière de tant de
personnes ! L’initiative 24 heures pour le Seigneur, qui, j’espère, aura
lieu dans toute l’Église, même au niveau diocésain, les 13 et 14 mars,
veut montrer cette nécessité de la prière.
Ensuite,
nous pouvons aider par des gestes de
charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont
loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église. Le Carême est un
temps propice pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même petit,
mais concret, de notre participation à notre humanité commune.
Enfin, la
souffrance de l’autre constitue un appel
à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma
vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous demandons humblement la
grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos possibilités, alors nous
aurons confiance dans les possibilités infinies que l’amour de Dieu a en
réserve. Et nous pourrons résister à la tentation diabolique qui nous fait
croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde tout seuls.
Pour
dépasser l’indifférence et nos prétentions de toute-puissance, je voudrais
demander à tous de vivre ce temps de Carême comme un parcours de formation du cœur, comme l’a dit Benoît XVI
(cf. Lett. Enc. Deus
caritas est , n. 31) (1). Avoir un cœur miséricordieux ne
veut pas dire avoir un cœur faible. Celui qui veut être miséricordieux a besoin
d’un cœur fort, solide, fermé au tentateur, mais ouvert à Dieu. Un cœur qui se
laisse pénétrer par l’Esprit et porter sur les voies de l’amour qui conduisent
à nos frères et à nos sœurs. Au fond, un cœur pauvre, qui connaisse en fait ses
propres pauvretés et qui se dépense pour l’autre.
Pour cela,
chers frères et sœurs, je désire prier avec vous le Christ en ce Carême :
« Fac cor nostrum secundum cor tuum » : « Rends notre
cœur semblable au tien » (Litanies du Sacré-Cœur de Jésus). Alors nous
aurons un cœur fort et miséricordieux,
vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne
tombe pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence.
Avec ce
souhait, je vous assure de ma prière afin que chaque croyant et chaque
communauté ecclésiale parcourt avec fruit le chemin du Carême, et je vous
demande de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie
vous garde.
Vœux pour cette année, à partir de l’Evangile de Noël (Luc 2,1-20)
« Joseph part à Bethléem.
L’Empereur Auguste a donné l’ordre à tous les habitants de l’empire romain, de
se faire inscrire» : Je vous souhaite, comme Joseph, d’être de
bons citoyens, engagés dans la société, et faisant votre devoir. Sans oublier
de vous faire recenser, si nécessaire, pour les élections qui viennent.
« Joseph part de la ville de
Nazareth en Galilée, avec Marie sa fiancée, qui attend un enfant « : Joseph
va marcher à côté de Marie, tout le long de la route, pour la soutenir et
l’encourager. Que pendant cette année, nous sachions marcher à côté de nos
frères et sœurs, pour les soutenir. Que nous soyons attentifs à leurs
souffrances, et à leurs difficultés.
« Il n’y a pas de place pour
eux, dans la maison de passage « : Aujourd’hui encore, il y a
des tas de gens, qui sont rejetés. Il n’y a pas de place pour eux, dans la
société : les analphabètes qui n’ont pas été à l’école et ne parlent pas
français, les réfugiés, les handicapés, les prisonniers, les personnes qui ont
des problèmes psychologiques et qu’on traite de fous, les veuves et les
orphelins, les étrangers et les « vagabonds », les personnes qui se
droguent ou qui se prostituent, les enfants de la rue, les malades du Sida,
d’Ebola, et tous les autres malades, les homosexuels, les paysans et les
pauvres, et beaucoup d’autres encore. Saurons-nous les accueillir, en
reconnaissant en eux Jésus-Christ ? Est-ce qu’il y aura de la place pour
eux dans notre maison, et surtout dans notre cœur ?
« Marie met au monde son
fils premier-né. Elle l’enveloppe dans des bouts de pagne. Puis elle le couche,
là où on donne à manger aux animaux » : Jésus aurait pu être
le fils d’Hérode, le fils de l’Empereur ou le fils du Grand Prêtre. Il a voulu
naître pauvre, pour être du côté des pauvres. Et nous comment
vivons-nous ? Est-ce que nous sommes du côté des pauvres ? Est-ce que nous
savons lutter contre la société de consommation, et les dépenses
inutiles ? Cette année, que nous sachions partager ! Et surtout, que
nous cherchions à donner aux pauvres, la formation et les moyens de s’en
sortir, par eux-mêmes ?
« Un ange du Seigneur
apparaît aux bergers. Et la gloire du Seigneur brille autour d’eux » :
Dieu n’a pas envoyé son ange chez les riches, les puissants et les
forts. Il l’a envoyé à des bergers, qui étaient considérés comme des paresseux
et des voleurs. Et surtout des mauvais croyants. Puisque, à cause de leur
travail, ils ne pouvaient pas garder tous les commandements de la loi juive, ni
assister aux prières. Pourtant, c’est à eux que Dieu envoie son ange, pour
annoncer la naissance d’un sauveur. Et
nous, à qui sommes-nous envoyés ? Quel message de Dieu, et quelle lumière
allons-nous leur apporter, tout au long de cette année ?
« Les bergers dormaient dans
les champs, en pleine nuit » : Il y a encore beaucoup de gens
qui dorment ou qui trainent dans les rues, la nuit, autour de nous : les
enfants de la rue, les clochards et SDF qui n’ont pas de maisons, ceux qui ont
des problèmes sociaux ou psychologiques, les prostituées, les délinquants...
Que nous soyons l’ange de Dieu pour eux, pour leur apporter un peu d’espoir et
de paix !
L’ange dit aux bergers :
« N’ayez pas peur » : Que nous sachions redonner
confiance à nos frères, chaque jour de cette année qui commence ! Que nous
les aidions à se libérer de toutes les peurs : la peur de l’avenir, pauvreté,
la peur des autres, la peur des sorciers et des esprits mauvais….
L’ange dit : « Je vous
apporte une bonne nouvelle » : Dieu nous demande cette année,
d’être nous aussi des anges, qui apportent une bonne nouvelle à nos frères. Et
qui leur apportent le Salut. Que nous soyons des apôtres de la joie, tout au
long de cette année !
« Je vous apporte une bonne
nouvelle, qui réjouira tout le peuple » : L’Evangile est pour
tous. Mais il y a trop de divisions, de séparations et d’oppositions dans notre
société. Que nous soyons ouverts à tous, pour dépasser le racisme,
l’égocentrisme, le népotisme, les divisions entre les classes sociales, entre
gens de la ville et gens de la campagne… Que la Bonne Nouvelle soit pour
tous ! Que nous sachions nous engager, avec le souci de notre peuple tout
entier. Pour faire avancer notre pays. Et construire « une terre nouvelle où la justice
habitera » (2° Pi 3,13)
« Cette nuit, dans la ville
de David, un Sauveur est né. C’est le Christ, le Seigneur » : Le
nom de Jésus veut dire «Dieu sauve ». Que nous continuions son action de
salut, pour sauver nos frères et sœurs
avec Lui. Et pour relever tous ceux qui sont découragés, écrasés,
opprimés ! Comme Jésus le disait lui-même « L’Esprit de Dieu repose sur moi ….» (Luc 4, 14 à 21 et Luc 7,
18 à 23).
« Une troupe nombreuse
d’anges du ciel arrive, en louant Dieu et en disant : « Gloire à
Dieu au plus haut des cieux » : Que toute cette année qui
vient, soit une louange à Dieu. Par nos chants d’action de grâces. Mais d’abord
par nos actions, faites pour Dieu et avec Lui !
« Les anges chantent
« Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime » : Dieu
nous appelle à être tout au long de cette année, des hommes et des femmes, qui
construisent la paix. Que nous ayons la paix en nous-mêmes, pour pouvoir la
porter aux autres ! A tous les autres : sans regarder leur place dans
la société, leur race, ou leur religion.
Les bergers disent « Allons
jusqu’à Bethléem, pour voir ce qui est arrivé » : Les bergers
se mettent debout. Ils se mettent en marche. Que cette année nous trouve
debout. En marche, pour aller vers Dieu et vers nos frères !
Les bergers disent
« Allons ». Et ils se dépêchent d’y aller : Ils y vont
tous ensemble, en communauté. Que nous sachions soutenir tous les groupes et
les communautés qui sont autour de nous ! Que nous sachions vivre
nous-mêmes en communauté, en union avec nos frères ! Et que nous soyons
pressés d’agir, pour aider tous ceux qui sont dans le besoin.
« Les bergers trouvent Marie
et Joseph » : Une famille, un couple, des parents autour d’un
bébé. Que nous aussi, nous sachions vivre en famille, comme Marie et Joseph.
Que nous sachions aider les parents, à prendre en charge et à éduquer leurs
enfants ! Que nous sachions
soutenir les familles, qui souffrent autour de nous !
« Marie gardait tout cela
dans son cœur » : Que nous aussi, nous sachions garder tout
cela dans notre cœur, tout au long de cette année ! Que nous sachions
méditer, prier en silence, accueillir la Parole de Dieu, la comprendre, écouter
le Saint Esprit dans notre cœur ! Que nous
soyons des hommes et des femmes de prière !
« Tous ceux qui entendaient
ce que les bergers disaient, ils étaient très étonnés. Ils célébraient la
grandeur de Dieu. Ils le louaient, pour tout ce qu’ils avaient
entendu « : La Parole de Dieu, nous ne pouvons pas la garder
pour nous-mêmes. L’Evangile est pour tous. Pas seulement pour les chrétiens.
Nous voulons la partager, avec tous ceux qui nous entourent. Nous voulons
apporter la joie à nos frères, et les faire entrer dans le bonheur de
Dieu. AMEN !
Le temps de l’Avent
RAPPEL : Vous pouvez lire
les commentaires des Evangiles de chaque jour de la semaine dans mon
blog : www.armelduteilsenegal.blogspot.com
Pour plus de renseignements, sur les
personnes ou les thèmes dont je parle, voir mon site http://armel.duteil.free.fr. Taper le mot choisi dans le cadre :
recherche sur le site, en haut à gauche
L’Avent, c’est le début de l’année liturgique (l’année
religieuse chrétienne). C’est le temps de
nous préparer à la naissance de Jésus, à Noël. Le premier dimanche de
l’Avent nous montre, où nous allons : nous attendons Jésus, qui viendra à la
fin des temps, pour terminer l’histoire des hommes. Et pour nous conduire tous
au ciel, pour une vie de bonheur qui ne finira pas, auprès de Dieu notre Père.
Les deuxièmes et troisièmes dimanches nous présentent
Jean Baptiste. Il nous appelle à accueillir Jésus. Il nous montre comment
changer notre cœur et notre vie, pour cela.
Les quatrièmes dimanches nous présentent Joseph,
Elisabeth et Marie, et nous préparent plus directement à la naissance de Jésus.
Jésus est venu autrefois sur la terre. L’Eglise nous rappelle, qu’Il vient
encore chaque jour parmi nous. Et qu’Il reviendra à la fin des temps. Comment
Jésus vient-il parmi nous ? Par son Esprit Saint, dans la prière et par les
sacrements, par sa Parole que nous méditons personnellement et que nous
partageons en communauté. Il vient aussi à nous dans chacun de nos frères et de
nos sœurs (voir l’introduction de l’année
B). Jésus est présent et Il agit dans notre monde. A nous de Le reconnaître
et de L’accueillir, dans notre vie de tous les jours. Comme le disait Jésus
lui-même : « Celui qui accueille un
enfant, c’est Moi qu’il accueille » (Mat 18,5). Et aussi : » Tout ce que vous faites au plus petit des
hommes qui sont mes frères, c’est à Moi que vous le faites » (Matthieu 25,
40).
Comment vivre l’Avent ?
Avent,
cela veut dire venue : la venue de Jésus dans notre monde. Dans ce temps
de l’Avent, nous prions sans cesse « le
Dieu qui est, qui était et qui vient ». Jésus est venu à Noël, nous
allons le fêter le 25 décembre dans la joie. Il reviendra à la fin du monde. Et
Jésus nous dit : « Veillez et
priez car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Mais Jésus vient
aussi chaque jour dans notre vie. Jésus nous dit « Relevez-vous, redressez la tête car votre délivrance est proche ».
Mais
comment Jésus vient-il dans notre vie ?
1.Il
vient chez chacun de nous, personnellement. Nous rencontrons Jésus dans l’Eucharistie. Pas seulement en
pensée, mais réellement avec son corps et son sang, son corps ressuscité. Nous
le recevons dans la joie, pas seulement chez nous dans notre maison, mais en nous : dans notre propre cœur,
et dans notre propre corps. Nous le rencontrons aussi dans les autres sacrements. Dans chaque sacrement, Jésus
vient à nous. C’est pourquoi, par exemple, nous nous confesserons avant Noel.
Pour nous réconcilier avec Dieu, mais aussi avec nos frères.
Nous
rencontrons Jésus aussi dans la prière.
Jésus vient à nous pour nous éclairer, nous donner sa force, et nous aider à
vivre comme de vrais enfants de Dieu. Il nous apporte l’espérance, la paix et
le courage. Et nous lui disons merci.
Nous
écoutons aussi Jésus dans sa Parole.
A chaque fois que nous lisons la Parole de Dieu, c’est vraiment Jésus qui nous
parle. Nous l’écoutons avec respect et avec joie. Et nous mettons sa Parole en
pratique, aussi sérieusement que
possible.
2.Ensemble,
avec nos frères chrétiens
Nous
ne prions pas seulement tout seul. Nous prions aussi, avec nos frères et nos
sœurs. Nous écoutons la parole de Dieu ensemble. Nous la partageons entre nous, pour ensuite mieux la faire
connaître aux autres. Par exemple dans nos réunions de CEB. Et c’est
ensemble que nous célébrons l’Eucharistie. Parce que c’est ensemble, en nous
soutenant les uns les autres, que nous accueillons Jésus, qui revient à nous en ce mois de décembre.
3.Nous
accueillons Jésus dans les autres
Nous l’accueillons dans les pauvres et les
petits. Que faire pour cela ? Nous faisons ce que Jésus lui-même a
dit, en reprenant le prophète Isaïe à Nazareth, dans la maison de prière (Luc
4, 17-21) « L’Esprit du Seigneur est
sur moi. Il m’a choisi, pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a
envoyé pour annoncer aux prisonniers qu’ils vont être libérés, pour rendre la
vue aux aveugles, pour délivrer tous ceux qui sont écrasés et exploités, et pour
annoncer une année de grâce de la part du Seigneur ». Et Jésus ajoute
« ces paroles que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui même, qu’elles
arrivent ». C’est donc à nous de mettre ces paroles en pratique, pour
qu’elles deviennent vraies. Comme Jésus l’a fait : Recevoir l’Esprit du
Seigneur qui nous a choisis, annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile à nos
frères et sœurs, aider, soutenir et libérer les pauvres, les aveugles, les
écrasés, les prisonniers, tous ceux qui en ont besoin. Et faire que cette année
soit une année de grâce, de paix et de bonheur.
Cet Evangile est à prendre à deux niveaux.
Bien sûr, nous pouvons le prendre au niveau spirituel. Ouvrir les yeux des
aveugles, c’est éclairer nos frères qui ne connaissent pas le chemin de Dieu,
qui ne savent pas quoi faire dans leur vie, qui sont aveuglés par l’argent, ou
les autres plaisirs du monde (voir la parabole du semeur : Mat 13). Mais
nous aidons aussi ceux qui sont aveugles dans leur corps, et qui ont besoin de
soins, d’aide et de soutien. Et tous les autres infirmes et handicapés.
Nous
libérons ceux qui sont prisonniers du péché, de l’alcool, de la prostitution et
de toutes les mauvaises habitudes comme la drogue, le tabac, etc. Mais nous
allons aussi visiter les prisonniers dans leurs prisons, pour les aider à
garder l’espoir, et vivre ensemble dans la paix. Nous essayons de rendre leur
vie plus facile. Nous soutenons leur famille. Il ne s’agit donc pas de rester
seulement au niveau spirituel. Il faut passer aux actions concrètes.
C’est
bien cela que nous rappelle l’Evangile de la fin du monde (Mat 25,32-45). Quand
Jésus va revenir, (lui que nous attendons), Il nous demandera : «J’avais faim, est-ce que tu m’as donné à
manger ? J’avais soif, est-ce que tu m’as donné à boire ? J’étais
étranger, est-ce que tu m’as accueilli ? J’étais nu, est-ce que tu m’as
habillé ? J’étais malade, est-ce que tu as pris soin de moi ? J’étais
en prison, est-ce que tu est venu me voir ? Tout ce que tu as fais au plus
petit des hommes qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait »
(Matthieu 25,31 à 40 : Voir le commentaire du Christ ROI A, dans notre
livre n° 3). C’est de cette façon que nous allons accueillir Jésus cette année,
en accueillant ceux qui ont faim, ceux qui sont nus, les étrangers, les
prisonniers, tous ceux qui pleurent, tous ceux qui souffrent de toutes les
façons : les enfants de la rue, les talibés, les handicapés et beaucoup
d’autres.
Jésus
disait « Qui accueille un enfant,
c’est moi qu’il accueille » (Luc 9, 48). A chaque fois que nous
accueillons un enfant, c’est Jésus que nous accueillons chez nous. Et chaque
naissance est une nouvelle fête de Noël qui arrive, comme le dit ce chant que
nous chantons souvent : « C’est Noël chaque jour, qu’on accueille un
enfant ». Nous accueillons Jésus qui vient dans nos enfants. Nous les
aimons, nous les éduquons, nous les faisons marcher dans le chemin de Dieu.
Mais
il ne s’agit pas d’accueillir seulement les enfants. Nous accueillons tous les hommes et toutes les femmes que le Seigneur
nous envoie. Car Jésus disait aussi à ses disciples « Celui qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille » (Mat
10,40). C’est donc vrai pour tout homme, pas seulement pour les enfants.
4.Nous
accueillons Jésus qui vient, avec Jean Baptiste et Marie
Pour
cela nous avons deux personnes qui nous montrent le chemin : Jean-Baptiste
et Marie. Nous écoutons Jean-Baptiste,
dans les évangiles de ce temps de l’Avent : convertissez-vous, et croyez à la Bonne Nouvelle. Nous mettons en
pratique ses conseils très précis aux soldats (ne frappez pas les gens, soyez
contents de l’argent qu’on vous paie), aux douaniers (ne volez pas les gens),
aux pharisiens (race de vipères, pourquoi essayez-vous de tromper Dieu par vos
prières et vos cérémonies, alors que votre cœur est plein de
péché ?) : voir le commentaire du 3° dimanche C. Jean-Baptiste nous
montre l’engagement pour la justice, avec courage, malgré les problèmes et les
difficultés. Jean-Baptiste a été jusqu’au bout. Et à cause de cela, on l’a tué (voir le commentaire du 2°
dimanche A).
Nous regardons aussi Marie (les 4°
dimanches). Nous pensons à tout ce qu’elle a vécu depuis sa naissance. En
particulier à l’Annonciation, quand elle a accepté de devenir la Mère de
Jésus ; à la Croix où elle était debout avec courage ; à la Pentecôte
où elle était avec les apôtres pour accueillir le Saint Esprit (voir le
commentaire du 8 décembre). Marie nous montre le chemin de la prière et de
l’humilité.
Nous
accueillons le Royaume de Dieu
Jésus
dit sans cesse : « le Royaume
de Dieu n’est pas loin, le Royaume de Dieu s’est approché de vous, le Royaume
de Dieu est déjà parmi vous".
Nous nous rappelons ce que l’Evangile nous dit sur
le Royaume de Dieu. Le Royaume de
Dieu est comme une petite graine de
moutarde. Elle est toute petite. Et pourtant elle devient un grand arbre, dans
lequel les oiseaux peuvent venir faire leur nid. Nous les chrétiens nous sommes
touts petits, nous sommes une minorité. Mais le Seigneur vient. Il est avec
nous. Nous ne nous replions pas sur nous-mêmes, sur nos paroisses et nos
associations. Au contraire, nous étendons nos branches vers les autres, pour
qu’ils puissent venir se reposer et bâtir leurs vies. Comme les oiseaux
viennent construire leurs nids dans les branches.
Nous sommes le levain dans la pâte.
Nous ne pouvons pas rester entre nous-mêmes, en ce temps de l’Avent. Nous
allons visiter nos frères, nous accueillons les étrangers, nous rencontrons les
chefs de quartiers, nous agissons dans la société, nous travaillons comme Jésus
nous le demande dans les Béatitudes (Mat 5,3-11) : pour les pauvres, pour
ceux qui pleurent, pour ceux qui ont faim, pour ceux qui sont victimes de
l’injustice. Nous travaillons pour construire le Royaume de Dieu. Un Royaume
qui vient, un Royaume d’amour et de vérité, un Royaume de justice et de paix,
de grâce et de pardon, comme nous le dit la préface du Christ Roi.
Pour
cela, il nous faut apprendre à lire les
signes des temps. Jésus nous dit « en
regardant le figuier, vous savez que l’hivernage arrive. Mais vous ne savez pas
reconnaître les signes, que Dieu vous envoie. Vous regardez le ciel : le
ciel est rouge, vous dites il fera beau demain ! Mais vous ne savez pas voir Dieu, qui vient créer une terre nouvelle »
(Mat 24,32). Ce temps de l’Avent, c’est le temps de
l’attente du Seigneur. C’est le temps du désir et de l’amour du Seigneur. C’est
aussi le temps de l’espérance. Nous cherchons à reconnaître les signes de la
présence de Dieu, dans le monde. Nous cherchons à voir Jésus, dans chacun de
nos frères et de nos sœurs. C’est cela qui nous aide à les respecter, et à
respecter les droits de l’homme. C’est cela qui aide aussi à les aimer, de tout
notre cœur.
Nous
cherchons aussi à reconnaître Jésus,
dans notre société. Notre société est entrain d’avancer. On lutte contre
les détournements d’argent, contre la délinquance, contre le manque de sérieux
au travail. Tout cela c’est grâce à Dieu : c’est Dieu qui travaille dans
le monde. Que ce temps de l’Avent nous aide à reconnaître les signes de Dieu,
qui agit dans notre pays. Et que nous sachions nous aider les uns les autres, à
voir Dieu et à le reconnaître. Saint Pierre nous dit « nous attendons des cieux nouveaux, mais aussi une terre
nouvelle, où la justice habitera » (2ème Pierre 3,13)
GROUPE N° 2
CARREFOUR SUR LES QUESTIONS DE L’AVENT
Question
n°1 : Comment
vivre l’avent, au niveau personnel ?
Réponse n°1 : Au niveau personnel :
Ø
Prière
personnelle
Ø
Partager
avec les autres (faire attention aux pauvres, faire des dons, etc.)
Ø
Sacrement
de la réconciliation pour mieux vivre l’eucharistie
Ø
Etant
Père/ Mère de famille, sensibiliser les enfants à accueillir Jésus
Ø
Lire
les paroles de Dieu qui ont attrait à l’avent comme Luc4 : 15 – 17,
Mathieu 25 :33 – 45, etc., sur Jean Baptiste et Marie et vivre la
contemplation par le mystère joyeux
Question
n°2 : Comment
vivre l’avent dans nos CEB ?
Réponse n°2 : Au niveau des CEB :
Ø
Recollection
des membres de la CEB – Partager les résultats de celle-ci – Recenser –
Sensibilisation sur les missions et
objectifs de la CEB (aux nouveaux)
Ø
Envoi
en mission en tenant compte des fruits de la fête Christ-Roi
Ø
Etre
présent dans nos réunions de CEB, développer l’assiduité - repas avec discussion
Ø
Participation
des enfants aux Réunions de CEB (toute la famille : jeune +enfant+ parent)
Ø
Discuter
et partager sur le thème de l’Avent en CEB – Mettre un accent sur ce temps
liturgique
Ø
Envoyer
les membres de la CEB assisté aux réunions des autres CEB ; visiter les
malades, les prisonniers, familles
Ø
Lire
la parole de Dieu pendant les réunions, en rapport avec le temps de l’Avent
Question
n°3 : Comment
vivre l’avent dans les autres groupes ?
Réponse n°3 : Au niveau des autres groupes:
Ø
Faire
participer toutes nos familles au Pèlerinage des familles de Ponpeguine qui a
eu lieu pendant le temps de l’Avent
Ø
Participer
aux activités de la Paroisse pendant le temps de l’Avent
Ø
Intégration
/ Encourager les jeunes à intégrer les CEB, les groupes de la Paroisse
Actuellement, nous sommes dans une nouvelle année liturgique. Nous
sommes entrés dans l’Avent. L’Avent n’est pas seulement le souvenir du passé,
mais encore et surtout une activité présente et une préparation de l’Avenir.
Dieu a tout fait pour notre salut : il nous a même donné son divin Fils
pour nous sauver. Mais ce qui nous manque souvent c’est la persévérance. Nous prenons de bonnes résolutions,
nous les mettons à exécution. Mais nous nous lassons bien vite. N’oublions pas
que Notre-Sauveur est tout disposé à nous donner cette grâce de la
persévérance ; mais il faut la désirer et la lui demander avec
confiance : « c’est lui, dit Saint Paul, qui vous fera tenir
solidement jusqu’au bout ».
L’Avent est le temps de la prière, de la réflexion, de la vigilance, de
l’espérance. Prenons le temps de prier, nous en avons grand besoin.
Profitons de ce Saint temps pour nous reprendre nous-mêmes et pour entraîner
les autres avec nous vers Dieu. Le Seigneur compte sur nous pour lui ouvrir la
porte des cœurs, du nôtre et de celui de nos frères : « Il a fixé à
chacun son travail et recommandé de veiller ». Veillons, et que le Christ
ne puisse nous reprocher d’être endormis. Prions, vivons l’Evangile et
faisons-le connaitre et vivre autour de nous. Vivre l’Evangile, c’est le
meilleur moyen de préparer la venue du sauveur en nous à Noël, et à son retour
glorieux au dernier jour, où nous entrerons dans son amour pour toujours et
tous ensemble.
Je vous souhaite alors bon temps de l’Avent que Jésus Christ qui vient
nous apporte la paix dans le monde. Je vous salue ainsi que vos proches,
collaborateurs et amis.
Union de
prière.
Que le
Seigneur vous protège !!
Comment vivre l'Avent/ Père Armel Duteil
Nous
nous acheminons progressivement sur le chemin de Noël. Au milieu des tumultes
de la vie, sommes-nous parvenus à vivre pleinement notre temps de l’Avent, de
préparation spirituelle, d’ouverture de notre cœur au Seigneur. Le Père Armel
Duteil, prêtre spiritain, nous invite à accueillir davantage le Christ dans
notre vie, en cette Année de la Foi.
Comment vivre l’Avent
Avent, cela veut dire venue, la venue de Jésus que
nous attendons et la venue de Dieu dans notre monde. Dans ce temps de l’Avent,
nous prions sans cesse le Dieu qui est, qui était et qui vient. Jésus est venu
à Noël, nous allons le fêter le 25 décembre dans la joie. Il reviendra à la fin
du monde, et Jésus nous dit : « Veillez et priez car vous ne savez ni
le jour ni l’heure ». Mais Jésus vient aussi chaque jour dans notre vie.
Jésus nous dit « Relevez-vous, redressez la tête car votre délivrance est
proche ».
Mais comment Jésus vient-il dans notre vie ?
1. Il vient chez chacun de nous personnellement. Nous rencontrons Jésus dans l’Eucharistie.
Pas seulement en pensée mais réellement avec son corps et son sang, son corps
ressuscité. Nous le recevons dans la joie, pas seulement chez nous dans notre
maison, mais dans notre propre cœur et dans notre propre corps.
Nous rencontrons Jésus aussi dans la prière.
Jésus vient à nous pour nous éclairer, nous donner sa force, et nous aider à
vivre comme de vrais enfants de Dieu. Il nous apporte l’espérance, la paix et
le courage. Et nous lui disons merci.
Nous écoutons aussi Jésus dans sa Parole.
A chaque fois que nous lisons la Parole de Dieu, c’est vraiment Jésus qui nous
parle. Nous l’écoutons avec respect et avec joie, et nous mettons sa Parole en
pratique sérieusement
N.B. :
Bien sûr, nous ne prions pas tout seul, nous prions aussi avec nos frères et
nos sœurs. Nous écoutons la parole ensemble et même nous la partageons. Par
exemple dans nos réunions de CEB. Et c’est ensemble que nous célébrons
l’Eucharistie. Parce que c’est ensemble, en nous soutenant les uns les autres,
que nous accueillons Jésus qui revient en ce mois de décembre.
2. Nous
accueillons Jésus dans les autres
Nous ne nous contentons pas de l’accueillir pour
nous-mêmes. Nous l’accueillons dans les pauvres et les petits. Que faire
pour cela ? Nous faisons ce que Jésus lui-même a dit, en reprenant le
prophète Isaïe à Nazareth, dans la maison de prière (Lc 4, 17 à 21) « L’Esprit
du Seigneur est sur moi. Il m’a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux
pauvres. Il m’a envoyé pour annoncer aux prisonniers qu’ils vont être libérés,
pour rendre la vue aux aveugles, pour délivrer tous ceux qui sont écrasés et
exploités, pour annoncer une année de grâce de la part du Seigneur ».
Et Jésus ajoute « c’est aujourd’hui même, que ces paroles que vous venez
d’entendre se réalisent ». C’est donc à nous à mettre ces paroles en
pratique, pour qu’elles deviennent vraies. Comme Jésus l’a fait. Ecouter et
recevoir l’Esprit du Seigneur par la prière, annoncer la Bonne Nouvelle de
l’Evangile à nos frères et sœurs, aider, soutenir et libérer les pauvres, les
aveugles, les écrasés, les prisonniers, tous ceux qui en ont besoin. Et faire que
cette année soit une année de grâce, de paix et de bonheur.
Cet Evangile est à prendre à deux niveaux. Bien sûr nous pouvons le prendre au niveau
spirituel. Nous éclairons nos frères qui ne connaissent pas le chemin de Dieu,
qui ne savent pas quoi faire dans leur vie, qui sont aveuglés par l’argent, le
plaisir ou les autres attirances de la vie (voir la parabole du semeur). Mais
nous aidons aussi ceux qui sont aveugles dans leur corps, et qui ont besoin de
soins, d’aide et de soutien.
Nous libérons ceux qui sont prisonniers du péché, de
l’alcool, de la prostitution et de toutes les mauvaises habitudes comme la
drogue, le tabac etc. Mais nous allons aussi visiter les prisonniers et les
soutenir dans leurs prisons, pour les aider à garder l’espoir et vivre heureux.
Il ne s’agit pas de rester seulement au niveau spirituel, mais de passer aux
actions concrètes.
C’est bien cela que nous rappelle l’Evangile de la fin
du monde. Quand Jésus va revenir, (lui que nous attendons), Il nous demandera «J’avais
faim, est-ce que tu m’as donné à manger ? J’avais soif, est-ce que tu m’as
donné à boire ? J’étais étranger, est-ce que tu m’as accueilli ?
J’étais nu, est-ce que tu m’as habillé ? J’étais malade, est-ce que tu as
pris soin de moi ? J’étais en prison, est-ce que tu est venu me
voir ? Tout ce que tu as fais au plus petit des hommes qui sont mes
frères, c’est à moi que tu l’as fait » (Matthieu 25,31 à 40). C’est de
cette façon que nous allons accueillir Jésus cette année, en accueillant ceux
qui ont faim, ceux qui sont nus, les étrangers, les prisonniers, tous ceux qui
pleurent, tous ceux qui souffrent de toutes les façons : les enfants de la
rue, les talibés, les handicapés et beaucoup d’autres.
Jésus disait « Qui accueille un enfant, c’est
moi qu’il accueille ». A chaque fois que nous accueillons un enfant,
c’est Jésus que nous accueillons chez nous. Et chaque naissance est une
nouvelle fête de Noël qui arrive, comme le dit ce chant que nous chantons
souvent : « C’est Noël chaque jour qu’on accueille un enfant ».
Nous accueillons Jésus qui vient dans nos enfants. Nous les aimons, nous les
éduquons, nous les faisons marcher dans le chemin de Dieu.
Mais il ne s’agit pas d’accueillir seulement les
enfants. Nous accueillons tous les hommes et toutes les femmes
que le Seigneur nous envoie. Car Jésus disait aussi à ses disciples « Celui
qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille ». C’est donc vrai pour
tout homme, pas seulement pour les enfants.
3. Nous
accueillons le Royaume de Dieu
Comme le disait Jésus lui-même : le Royaume de
Dieu n’est pas loin, le Royaume de Dieu s’est approché de vous. Et même, le
Royaume de Dieu est déjà parmi vous.
Pour cela nous avons deux personnes qui nous montrent
le chemin : Jean-Baptiste et Marie. Nous relisons les conseils de Jean-Baptiste et
nous écoutons les évangiles de ce temps de l’Avent :convertissez-vous
croyez à la Bonne Nouvelle, et les conseils très précis de
Jean-Baptiste aux soldats (ne frappez pas les gens, soyez contents de l’argent
qu’on vous paie), aux douaniers (ne volez pas les gens),
aux pharisiens (race de vipères, pourquoi essayez-vous de tromper Dieu par vos
prières et vos cérémonies, alors que votre cœur est plein de péché).
Nous regardons aussi Marie. Nous pensons à tout ce qu’elle a vécu depuis sa
naissance. En particulier, à l’Annonciation quand elle a accepté de devenir la
Mère de Jésus, à la Croix où elle était debout avec courage, à la Pentecôte où
elle était avec les apôtres pour accueillir le Saint Esprit. Marie nous montre
le chemin de la prière et de l’humilité. Jean-Baptiste nous montre l’engagement
pour la justice, avec courage, malgré les problèmes et les difficultés.
Jean-Baptiste a été jusqu’au bout et à cause de cela, on l’a tué :
on lui a coupé la tête. Et cela pendant une fête où le roi Hérode était saoul.
Et pour faire plaisir à une danseuse.
Nous nous rappelons ce que l’Evangile nous dit
sur le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu est comme une
petite graine de moutarde. Elle est toute petite. Et pourtant elle
devient un grand arbre, dans lequel les oiseaux peuvent venir faire leur nid.
Nous les chrétiens nous sommes touts petits, nous sommes une minorité. Mais le
Seigneur vient. Il est avec nous. Nous ne nous replions pas sur nous-mêmes, sur
nos paroisses et nos associations. Au contraire, nous étendons nos branches
vers les autres, pour qu’ils puissent venir se reposer et bâtir leurs vies.
Comme les oiseaux viennent construire leurs nids dans les branches.
Nous sommes le levain dans la pâte. Nous ne pouvons pas rester entre nous-mêmes, en ce
temps de l’Avent. Nous allons visiter nos frères, nous rencontrons les humains,
nous rencontrons les chefs de quartiers, nous agissons dans la société, nous
travaillons comme Jésus nous le demande dans les Béatitudes : pour les
pauvres, pour ceux qui pleurent, pour ceux qui ont faim, pour ceux qui sont
victimes de l’injustice. Nous travaillons pour construire le Royaume de Dieu.
Un Royaume qui vient, un Royaume d’amour et de vérité, un Royaume de justice et
de paix, de grâce et de pardon, comme nous le dit la préface du Christ Roi.
Pour cela, il nous faut apprendre à lire les
signes des temps. Jésus nous dit « en regardant le figuier, vous savez
que l’hivernage arrive. Mais vous ne savez pas reconnaître les signes que Dieu
vous envoie. Vous regardez le ciel : le ciel est rouge, vous dites il fera
beau demain ! Mais vous ne savez pas voir Dieu qui vient créer
une belle terre, une terre nouvelle ». Ce temps de l’Avent, c’est le
temps de l’attente du Seigneur. C’est le temps du désir et de l’amour du Seigneur.
C’est aussi le temps de l’espérance. Nous cherchons à reconnaître les signes de
la présence de Dieu, dans nos frères et dans le monde. Nous cherchons à voir
Jésus, dans chacun de nos frères et de nos sœurs. Reconnaître Dieu dans nos
frères, reconnaître Jésus dans nos sœurs, c’est cela qui nous aide à les
respecter, et à respecter les droits de l’homme. C’est cela qui aide aussi à
les aimer de tout notre cœur.
Nous cherchons aussi à reconnaître Jésus, dans notre
société. Notre société est en train d’avancer, notre société est entrain de se
transformer. On lutte contre les détournements d’argent, contre la délinquance,
contre le manque de sérieux au travail. Tout cela c’est grâce à Dieu et avec
Dieu, c’est Dieu qui travaille dans le monde. Que ce temps de l’Avent nous aide
à reconnaître les signes de Dieu qui agit dans notre pays le Sénégal. Et que
nous sachions nous aider les uns les autres, à voir Dieu et à le reconnaître.
Saint Pierre nous dit « nous attendons des cieux nouveaux, mais aussi une terre
nouvelle, où la justice habitera (2ème Pierre 3,13)
Bon temps de l’Avent à tous, et avec tous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire