mardi 31 janvier 2017

Mardi 31-1-17 (Marc 5,21-43) : Jésus ressuscite la fille de Jaïre et guérit la femme qui perdait du sang




Jésus revient en pirogue, de l’autre côté du lac. Une grande foule se rassemble autour de Lui, alors qu’Il se tient au bord de l’eau. Un chef de la synagogue (la maison de prière des juifs) appelé Jaïre, arrive. Il voit Jésus. Il se jette à ses pieds, et il lui demande de l’aider, avec beaucoup de force : »ma petite fille est en train de mourir. Je t’en prie, viens poser les mains sur elle, pour qu’elle guérisse et qu’elle vive ». Jésus part avec lui. Une grande foule les accompagne, et les pousse de tous les côtés.
 Il y a là une femme, qui perd du sang depuis 12 ans. Elle a beaucoup souffert, chez de nombreux médecins. Elle y a dépensé tout son argent, mais elle ne va pas mieux. Au contraire, elle va plus mal. Elle a entendu parler de Jésus. Alors elle vient dans la foule par derrière, et elle touche son habit. En effet, elle pense : si je touche au moins ses habits, je serai guérie. Et aussitôt, son sang s’arrête de couler. Elle sent qu’elle est guérie de sa maladie. Au même moment, Jésus s’aperçoit qu’une force est sortie de Lui. Il se retourne, au milieu de la foule. Il demande : « Qui a touché mes habits ? ». Ses apôtres lui répondent : » tu vois bien que la foule te pousse de tous les côtés, et toi tu demandes encore, qui m’a touché ? ». Mais Jésus regarde autour de lui, pour savoir qui a fait cela. La femme tremble de peur, parce qu’elle sait ce qui lui est arrivé. Elle vient se jeter aux pieds de Jésus, et elle lui dit toute la vérité. Alors Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a guéri ! Va en paix, sois délivrée de ton mal ! ».
 Pendant que Jésus est encore en train de parler, des envoyés viennent de la maison du Chef Jaïre. Ils lui disent : ta fille est morte. Ce n’est plus la peine, de déranger encore le Maître ». Mais Jésus n’écoute même pas leurs paroles. Il dit à Jaïre : « N’aie pas peur, crois seulement ». Et Il ne permet à personne de venir avec lui, sauf Pierre, Jacques et son frère Jean. Ils arrivent à la maison du chef de la synagogue. Jésus voit beaucoup de gens qui se remuent, qui pleurent, et qui poussent des grands cris. Il entre dans la maison, et Il leur dit : « Pourquoi vous remuez-vous de cette façon ? Et pourquoi pleurez-vous ? L’enfant n’est pas morte, elle dort ». Alors les gens se moquent de Lui. Jésus les fait tous sortir. Il prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ses trois apôtres. Il entre dans la chambre, où se trouve l’enfant. Il prend l’enfant par la main et Il lui dit : « Talitha koum ». Cela signifie dans la langue de Jésus « Petite fille, lève-toi ». La petite fille se lève aussitôt, et elle se met à marcher (elle a douze ans). En voyant cela, tous sont très étonnés. Jésus leur demande fortement, de ne le dire à personne. Et Il leur dit : « Donnez-lui à manger ».

« Jésus, viens nous guérir ! Viens nous sauver ! »
-La première chose que nous pouvons remarquer dans cet évangile, c’est qu’il est plein de détails. Il nous parle de ce qui se passe vraiment, dans la réalité de la vie. Il ne se contente pas de parler en général, en disant seulement : »Jésus guérit une femme ». Il nous montre Jésus, qui arrive en pirogue, et qui est serré de partout par la foule. Jaïre, qui se met à genoux devant Jésus, et qui Lui demande d’imposer la main sur sa fille. La femme, qui vient derrière Jésus, pour toucher son habit : elle a perdu beaucoup de sang, elle a été chez beaucoup de médecins, sans être guérie, et elle a dépensé tout son argent, sans être soignée. Ensuite, le bruit à la maison, les gens qui pleurent, et qui poussent de grands cris. Enfin Jésus qui dit aux parents de la fille : « Donnez-lui à manger ». Cela nous montre que Jésus est vraiment présent dans les détails de notre vie. Il est toujours là avec nous, dans tout ce que nous faisons, même les petites choses. Parce qu’Il nous aime. Il fait attention, à tout ce que nous faisons. Nous aussi, c’est dans le détail de notre vie, et dans les petites choses, que nous servons Dieu, et que nous aimons nos frères. Comme Jésus nous le dira, à la fin du monde : « C’est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été fidèle dans les petites choses, entre dans la joie de ton Maitre » (Matthieu 25, 21). Celui qui est fidèle dans les petites choses, Dieu lui en donnera de plus grandes.
-Nous regardons ce que fait Jésus dans cet Evangile. Il revient du pays des Géraséniens, là où les gens l’ont chassé (n°17). Il est certainement très fatigué. Il devrait se reposer. Mais dès qu’Il arrive, le chef de la synagogue vient Lui demander, de venir guérir sa fille. Jésus aurait pu dire : « excuse-moi, je suis fatigué. Laisse-moi d’abord me reposer un peu ». Mais il n’hésite pas. Il part aussitôt avec lui.
Jésus est le Fils de Dieu. Il peut guérir les malades, que les médecins n’ont pas réussi à soigner, comme cette femme. Il peut même ressusciter les morts. Par amour  Mais d’abord, Jésus fait très attention aux gens. On le pousse de partout, pourtant Il sent qu’une force est sortie de Lui. Même ses apôtres sont étonnés, et ils disent : « la foule te serre de partout, et Tu demandes qui T’as touché ! » (31). Il veut bon
Mais surtout, Jésus est bon. La femme tremble de peur, à cause de ce qu’elle a osé faire. Elle a peur, que Jésus lui fasse des reproches. Et qu’Il la punisse, parce qu’elle a volé sa force, en se cachant. Au contraire, Jésus lui dit : « Ma fille ! ». Jésus est vraiment notre grand frère, qui nous aime. Et Il ajoute : «Va en paix ! ». C’est cela que Jésus veut, la paix pour tous les hommes. Il la délivre de son mal, et en plus, Il augmente sa foi. Il la rassure, en lui disant : « Ta foi t’a sauvée ». corps + coeur
Cela nous montre aussi l’humilité de Jésus. Jésus ne se vante pas. Il ne dit pas à la femme : « Regarde, Je suis le Fils de Dieu, Je t’ai guérie ». Au contraire, Il lui dit : « Ta foi t’a sauvée ». Et Il la fait grandir dans la foi.
Ensuite des messagers arrivent, en disant à Jaïre : « Ta fille est morte, ce n’est pas la peine de déranger le Maitre ». Jésus n’écoute même pas leurs paroles (36), Il veut faire son travail jusqu’au bout, car Il aime les hommes totalement, comme Jean le dit dans son Evangile : « Jésus a aimé les siens. Et Il les a aimés jusqu’au bout ». Jusqu’à la mort, jusqu’à donner sa vie pour nous.
Là encore, Jésus encourage Jaïre, en lui disant : « N’aies pas peur, crois seulement ». Pour nous aussi. Il ne permet à personne de venir avec Lui, sauf Pierre, Jacques et Jean. Cela nous montre à nouveau, que Jésus ne cherche pas sa gloire. Il fait le bien en secret, Il ne fait pas l’orgueilleux. Quand Il a ressuscité la petite fille, comme d’habitude, Jésus dira : « Ne le dites à personne » (43).
Quand Il arrive à la maison, Jésus dit : « L’enfant n’est pas morte, elle dort ». Les gens se moquent de Lui. Jésus est bon, Il est courageux, mais Il ne se met pas non plus en colère. Il supporte les moqueries, sans rien dire, Il fait ce qu’Il a à faire, c’est tout.
« Jésus prend avec Lui, ses trois apôtres préférés ». Cela nous montre aussi, qui est Jésus. Il aime tout le monde, sans aucune exception. Mais Il se choisit des amis, pour être les responsables de son Eglise. Et Il les forme spécialement pour cela. C’est pour cela qu’Il amènera aussi, Pierre, Jacques et Jean sur le Mont Thabor, quand Il s’est montré dans la lumière (la Transfiguration : Marc 9,2). Et aussi, au moment de sa mort, au Jardin des Oliviers (Marc 14,33). Même si ces trois là vont l’abandonner, comme les autres.
Jésus prend la mère de l’enfant, en même temps que son père, parce qu’Il veut l’union entre l’homme et la femme. Il veut l’unité et l’amour, dans nos familles. Il bénit nos maisons. C’est le père seulement, qui est venu voir Jésus. Mais Jésus appelle aussi la mère. Il veut que la mère ait sa place, dans la famille. Et aussi que la femme ait sa place dans la société, ensemble avec l’homme. Cherchons-nous vraiment à mettre en pratique l’enseignement du synode  sur la f      mille, et la lettre du pape François : «La joie de l’amour»
Jésus pense à la petite fille, Il pense à tout. C’est pourquoi Il dit : « Donnez-lui à manger ». Jésus s’occupe de nous, jusque dans les petites choses de notre vie.
-Qu’est-ce que ce miracle nous montre ? D’abord bien sûr, nous cherchons à vivre comme Jésus, à aimer nos frères et nos sœurs, à tout faire pour les aider. Dans le secret, la simplicité et l’humilité, mais aussi dans la foi et dans l’amour. Et supporter les moqueries s’il le faut, sans nous décourager, en continuant à faire le bien. Comme Jésus.
-Mais nous regardons aussi les autres personnages. D’abord la foule. Dès qu’ils voient que Jésus arrive en pirogue, ils se rassemblent autour de Lui. Ils veulent tous le toucher. Et nous, est-ce que nous sommes aussi pressés de rencontrer le Christ, de le toucher, et de vivre avec Lui ?
Nous regardons Jaïre. Il a confiance en Jésus, il se jette à ses pieds. Il demande de l’aide à Jésus, avec insistance. Et même quand on lui dit que sa fille est morte, il garde confiance en Jésus. Et nous ?
La femme a entendu parler de Jésus. Elle ne Le connaissait pas, mais elle aussi elle Lui fait confiance. Elle veut seulement toucher son vêtement. Et nous ? Avons-nous vraiment confiance en Jésus ? Jésus dit à la femme qui perdait du sang « ta foi t’a guérie. Va en paix, et sois délivrée de ton mal ». Jésus nous guérit, Il nous sauve, Il nous pardonne, Il nous donne la paix. Mais qu’elle est la profondeur de notre foi ? Avons-nous la paix de Jésus dans nos cœurs ? Et que faisons-nous pour être délivrés du mal, nous-mêmes et ceux qui nous entourent ?
Il y a aussi Pierre, Jacques et Jean, les amis fidèles. Ils sont avec Jésus, dans tout ce qu’Il fait. Et nous, sommes-nous aussi avec Jésus, dans tout ce que nous faisons, et partout où nous allons ?
Jésus prend cette petite fille par la main. Il lui dit « Lève-toi ». Cela nous montre, que Jésus veut aussi nous prendre par la main, et nous conduire dans notre vie. Il veut que nous soyons des hommes et des femmes debout, libres et responsables. Quand Jésus ressuscite cette petite fille, ce n’est pas seulement la preuve, qu’Il nous ressuscitera à la fin du monde. C’est le signe qu’Il veut nous mettre debout, pour que nous vivions totalement, à plein, dès aujourd’hui. Comme Il le disait : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie totale » (Jean 10,10).
-Pourquoi cette petite fille s’est-elle laissé mourir ? Peut-être, parce qu’elle ne pouvait pas vivre heureuse. Parce qu’elle n’était pas respectée dans sa dignité. Elle n’avait pas sa place de personne humaine, libre et responsable, dans sa famille. Au début de l’Evangile, on ne voit pas la mère, mais seulement le père de l’enfant. Et celui-ci ne dit pas à Jésus : « notre fille est malade » mais « ma petite fille est en train de mourir ». N’est-ce pas lui qui écrasait sa fille, et l’empêchait de vivre, en voulant la garder pour lui tout- seul? Dans nos familles, les petites filles sont souvent écrasées. La femme n’a pas sa place dans la société. Jésus Lui, prend la mère avec Lui, en même temps que le père (verset 40). Il ressuscite la petite fille. Il veut que la femme ait sa place, sa dignité et sa responsabilité, dans tous les domaines de la vie. Mais vous, les femmes, que faites-vous pour prendre vos responsabilités, et tenir votre place dans la société ? Pour mieux comprendre votre dignité de fille de Dieu, et pour vivre dans cette dignité ?
Je vois que Jésus était au milieu de la foule, il y avait une grande foule autour de lui. Ce passage cite cinq fois le mot "foule"... Je peux penser : "Toujours avec la foule…" La majeure partie de la vie de Jésus s’est passée sur la route, avec la foule. Mais ne se reposait-il pas ? Si, une fois, dit l’Évangile, il dormait sur la barque et la tempête est arrivée et les disciples l’ont réveillé. Jésus était continuellement parmi les gens. Et on regarde Jésus comme cela, je contemple Jésus comme cela, je m’imagine Jésus comme cela. Et je dis à Jésus ce qu’il me vient à l’esprit de lui dire. »
Jésus s’aperçoit qu’une femme malade l’a touché : Jésus « non seulement comprend la foule, mais il sent la foule », « il sent le battement de cœur de chacun... Il prend soin de tous et de chacun, toujours ! ». De même quand le chef de la synagogue va « lui dire que sa fille est gravement malade, il lâche tout et s’occupe de cela ».
Jésus arrive dans la maison, les femmes pleurent parce que la petite fille est morte, mais le Seigneur leur dit de ne pas s’inquiéter et on se moque de lui... C'est la patience de Jésus ». Et après la résurrection de la petite fille, Jésus leur dit : « S’il vous plaît, donnez-lui à manger » : « Il s'occupe toujours des petits détails ».
« Merci Seigneur, de nous relever, pour nous faire vivre d’une vie nouvelle ! »

2 février :  journée mondiale de la vie consacrée (les religieux et religieuses). C’est aussi l’anniversaire de la mort du 2° fondateur des spiritains, le père François Libermann.

Lundi 30-1-17 (Marc 5,1-20) : Jésus guérit un homme possédé par des esprits mauvais




Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! » Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé.  Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’accepta pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.
                                                                                             « Seigneur viens nous libérer et nous guérir »
Voici un nouveau miracle de Jésus, que Marc nous explique en détail. Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il commande aux esprits mauvais. D’ailleurs, le possédé le dit clairement : » Que me veux-tu Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? » (N° 7) Mais surtout Jésus est bon. Il a pitié de cet homme qui souffre. A chaque fois qu’Il voit quelqu’un qui souffre, Jésus fait tout pour l’aider. Il aime tout le monde. Pas seulement les gens de son ethnie, ou de sa religion. Au contraire, Il va de l’autre côté du lac de Galilée, dans le territoire des Géraséniens (des païens), qui d’ailleurs ensuite vont le chasser.
Souvent, autour de nous, on traite les gens de fous, de mauvais ou même de sorciers. Pourtant, ils ne sont pas mauvais. Ils ont seulement des problèmes, comme cet homme de l’Evangile.  Regardons ce que Jésus a fait pour cet homme. Car Il continue à le faire pour les hommes de maintenant. Aujourd’hui encore, il nous libère. Car, même si nous ne sommes pas possédés par des esprits mauvais, nous avons tous des problèmes.
Tous nous avons parfois des mauvaises idées dans notre esprit. Tous nous avons tous des mauvaises habitudes. Nous sommes pris par le démon de l’argent, de la soif du pouvoir, ou de la sexualité mal vécue. Et peut-être même par le démon de la drogue ou de l’alcool. Tous, nous avons besoin d’être libérés du péché et de Satan.
Quand Jésus a chassé les esprits mauvais, l’homme se tient assis, tranquille. Il a mis des habits. C'est-à-dire qu’il a retrouvé sa dignité. Il peut retourner vivre au milieu des hommes, dans son village. Il a retrouvé son esprit. Et Jésus lui a rendu la paix (n° 15).  C’est cela, que Dieu nous demande de faire aujourd’hui : libérer nos frères. Apporter la paix, là où nous vivons. Défendre la dignité de ceux qui sont abaissés, humiliés, moqués, écrasés et chassés. Et leur permettre de vivre à nouveau en paix, dans la société.
Mais Jésus ne force personne. Il nous laisse libres. Et quand les gens du village Lui demandent de partir, Il s’en va, sans faire d’histoires. Nous aussi, Jésus nous laisse libres. Sommes-nous décidés à le suivre volontairement, sans être forcés, et de tout notre cœur ?
-Le possédé : Cet homme est possédé par un grand nombre d’esprits mauvais. Il crie, la nuit comme le jour. Il vit au milieu des tombes. C’est pourquoi, les gens ont peur de lui. Ils ont cherché à l’attacher, mais à chaque fois il se détache. Cette peur des gens les empêche d’avoir pitié. Pourtant cet homme souffre beaucoup, et c’est d’abord à lui-même qu’il se fait mal, plus qu’aux autres : « Il se blesse même avec des pierres » (n° 5). Et il dit à Jésus : « Je t’en supplie, ne me fais pas souffrir ». Ces gens, on les fait trop souffrir jusqu’à maintenant. On les traite de fou, d’homme ou de femme mauvais, d’homme de la nuit et de sorcier. Souvent aujourd’hui encore les gens ont peur des fous ou des handicapés, et de tous ceux qui ne sont pas comme les autres. On dit qu’ils sont possédés par un rab ou un esprit mauvais. Jésus ne dit rien de tout cela. Il n’accuse pas cet homme. Au  contraire, Il l’accueille et Il le libère, en lui rendant la paix. Nous aussi, au lieu d’avoir peur d’eux, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux avoir pitié d’eux. Car ce sont des gens qui souffrent beaucoup. Avons-nous oublié que nous sommes dans l’Année de Miséricorde ? Comment la vivons-nous ? Ces gens que l’on traite d’anormaux, ils ont besoin de notre pitié, comme le dit le possédé lui-même à Jésus « Je t’en supplie, au nom de Dieu, ne me punis pas » (n° 7).
Cet homme vit au milieu des tombeaux. Certainement que les gens l’accusent d’être sorcier, d’homme de la nuit. Chez nous, comme chez les juifs, quand quelqu’un ne se conduit pas comme les autres, on l’accuse. On dit qu’il est possédé par un esprit mauvais, un djinn, un génie, ou qu’il est sorcier. Pourtant Dieu nous a bien dit déjà, depuis Moïse : « Tu ne feras pas de faux témoignages ». C’est-à-dire : tu n’accuseras pas quelqu’un, pour des choses qui ne sont pas sûres. Même si c’est le charlatan, le marabout, le devin ou le féticheur qui l’a dit, est-ce que c’est vrai. Il le croit. Mais est-ce qu’il ne se trompe pas lui-même ?   Jésus nous dit : » Aimez même vos ennemis, pour être les enfants de votre Père, qui est au ciel ». Et aussi : » que ta parole soit oui, si c’est oui. Non, si c’est non. Tout ce que tu dis en plus vient de Satan ».
L’homme guéri veut rester avec Jésus. Mais Jésus lui dit « Retourne plutôt chez toi. Et dit à ta famille, tout ce que le Bon Dieu a fait pour toi, dans sa bonté. Et l’homme va le raconter à tout le monde» (n° 19). C’est cela aussi notre vocation. Il y a des missionnaires qui partent au loin, annoncer l’Evangile. Ils ont été appelés par Dieu pour cela. Mais pour la plupart d’entre nous, ce que Dieu nous demande, c’est d’annoncer sa Parole à nos parents et à nos amis, là où nous vivons. Et de dire toutes les bonnes choses, que Dieu fait pour nous, et dans le monde. Pour que « tous soient remplis d’étonnement, et qu’ils disent merci à Dieu ». Et qu’ils soient heureux de suivre Jésus. Comme nous, et avec nous. Nous sommes les témoins de la Miséricorde de Dieu, dans notre société d’aujourd’hui ;
-Les gens du village : regardons leur comportement. Même quand cet homme est guéri, ils ont encore peur. Et surtout, au lieu d’être heureux qu’il soit guéri, et de dire merci à Dieu, ils pensent aux porcs qu’ils ont perdus. Est-ce qu’un seul homme n’est pas plus important, que tout un troupeau de cochons ? Le fondateur de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), le Père Cardjin, disait : « Un jeune travailleur vaut plus, que tout l’or du monde ». Comme disait Jésus, aux gens qui n’étaient pas contents, quand Il est descendu manger chez Zachée : « Est-ce que cet homme n’est pas aussi fils d’Abraham ? » (Luc 19, 1 à 7). Un autre jour, quand Jésus guérit une femme, possédée par un démon, il dit : « Cette femme, Satan l’a tenue attachée pendant 18 ans. Est-ce qu’elle n’est pas fille d’Abraham ? Est-ce qu’il ne fallait pas la délivrer, même un jour de sabbat ? » (Luc 13, 16). Jésus nous appelle à connaitre notre dignité de Fils de Dieu, et à reconnaitre la dignité de tous ceux qui nous entourent. Et de défendre ceux qui ne sont pas respectés. C’est pour cela que l’Eglise a mis en place en particulier, les commissions Justice et Paix, depuis le Concile de Vatican 2. Car comme disait Saint Irénée « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». Mais y a-t-il une commission Justice et Paix dans notre paroisse ? En faisons-nous partie ?
Par ailleurs, nous nous rappelons que les porcs pour les juifs, c’étaient des animaux impurs. Et donc, il ne fallait pas en élever. C’est pourquoi Jésus y envoie les démons. Mais depuis que Jésus nous a sauvés, nous sommes tous purifiés. Il n’y a plus de choses, d’animaux ou d’hommes impurs. C‘est pour cela que nous devons  aimer tout le monde.
Les gens ont perdu leurs porcs, ils demandent à Jésus de partir. Mais alors, ils vont tout perdre : pas seulement leurs porcs. Mais surtout tout le bien, que Jésus allait faire pour eux. Cela arrive encore souvent aujourd’hui : à cause de leurs troupeaux, de leur argent ou des choses auxquelles ils sont attachés, des gens refusent Jésus. Comme nous le dit par exemple la parabole des invités, qui refusent de venir au mariage du Fils de Dieu : parce qu’ils ont acheté une paire de bœufs, qu’ils viennent de se marier, ou qu’ils ont une maison neuve (Luc 14, 15-24 et Matthieu 22, 1-14). Ces gens pensent avoir tout gagné, mais ils ont tout perdu. Et comme disait Jésus à cet homme, content d’être riche, mais qui ne savait pas réfléchir : « Aujourd’hui même, on va te demander ton âme « (Luc 12, 13 à  21).   Est-ce que mon âme est prête ? Est-ce que je l’ai libérée des mauvais esprits, des mauvaises idées, et des mauvaises habitudes ?
Pour continuer l’année de la Miséricorde, nous avons 3 choses à faire : 1) Accueillir la Miséricorde de Dieu.  2) Etre miséricordieux comme le Père, envers tous nos frères et soeurs.  3°) Mais aussi, apprendre aux autres à être miséricordieux. Pour ensemble construire un pays de Miséricorde.
                                                                   « Merci Seigneur de nous libérer, et de nous rendre notre dignité »

lundi 30 janvier 2017

Dimanche 29-1 : 4° dim O (Mat 5,1-12) Les paroles du bonheur




Jésus voit une grande foule. Il monte sur la montagne. Quand Il est assis, ses disciples s’approchent de Lui. Il prend la parole, et Il les enseigne en disant :
 Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre. Le Royaume de Dieu est à eux.
 Heureux les doux. Ils seront les maîtres de la terre.
 Heureux ceux qui pleurent. Ils seront consolés.
 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice. Ils seront rassasiés.
 Heureux ceux qui ont pitié. On aura pitié d’eux.
 Heureux les cœurs purs. Ils verront Dieu.
 Heureux ceux qui travaillent pour la paix. Ils seront appelés enfants de Dieu.
Heureux ceux qu’on fait souffrir pour la justice. Le Royaume de Dieu est à eux. 
Heureux êtes-vous, si on vous insulte, si on vous fait souffrir, si on dit des tas de choses fausses contre vous, à cause moi. Soyez dans la joie et le bonheur. Car votre récompense sera grande dans le ciel. C’est de cette façon-là, qu’on a fait souffrir les prophètes avant vous.

                                               »Seigneur, apprends-nous à être heureux, et à rendre nos frères heureux, avec Toi »

JESUS monte sur  la montagne, comme Moïse est monté sur le mont Sinaï, pour recevoir les 10 commandements de Dieu. Jésus est le nouveau Moïse, qui nous fait entrer dans une Alliance Nouvelle. Et il nous donne un     commandement nouveau : »Aimez-vous, comme je vous ai aimés ».
« Les disciples viennent auprès de Jésus ». C’est cela, la vie chrétienne : venir auprès de Jésus, dans tout ce que nous faisons. Pour écouter sa Parole. Et vivre tout ce que nous faisons, avec Lui.
Pas seulement  nous les chrétiens, mais tous les hommes. Car ces paroles de Jésus sont pour tous.
La seule chose que Jésus veut, c’est  que nous soyons tous heureux. Il le dit 10 fois, dans cet Evangile.
1) Nous relisons chaque phrase, une par une. Puis nous prenons un temps de silence, pour la laisser entrer dans notre cœur.
2) Ensuite, nous regardons Dieu notre Père : Qu’est-ce que cette phrase nous dit sur Dieu ? Dieu  qui est dans les cieux, qui aime les pauvres, et les fait entrer dans son Royaume.
Dieu qui nourrit ceux qui ont faim. Pas seulement dans leur ventre, mais aussi dans leur cœur. Par sa Parole et son amour. Par le pain de chaque jour, et par l’eucharistie.
Dieu qui console ceux qui pleurent. Et qui nous prépare une grande joie. Que rien, ni personne, ne pourra nous enlever. Dieu qui nous fait entrer dans la terre de bonheur, qu’il nous a promise : pas au ciel, mais déjà aujourd’hui !
Dieu est le Juste. Il nous remplit de sa Justice. Il fait de nous, ses prophètes d’aujourd’hui.
Dieu qui est bon et qui a pitié de nous. Dieu qui est avec nous, quand on nous fait souffrir injustement. Dieu qui est avec tous ceux qu’on n’aime pas. Ceux qui sont rejetés, insultés, méprisés et traités de mauvais. Dieu qui est notre récompense dans les cieux. Nous disons merci à Dieu  de tout  notre cœur, pour tout ce qu’il fait pour nous.
3) C’est Jésus qui a vécu ces béatitudes en premier : son exemple et sa vérité nous entraînent.
4) Maintenant, nous nous demandons : comment mettre ces paroles en pratique  nous-mêmes ?
Comment nous tenir comme des pauvres : en nous-mêmes (dans  notre cœur- en esprit), devant Dieu, et devant nos frères ?
Comment garder la foi et l’espérance, au milieu de nos tristesses ?
Comment rester doux, au milieu des attaques de toutes sortes ?
Comment faire grandir en nous la soif de la Justice ?
Comment apprendre à pardonner, et à avoir pitié des autres ?
Comment être purs dans toute notre personne et dans toute notre vie ?
Comment avoir la paix en moi-même, et faire grandir la paix autour de moi ? Comment vivre en vrai enfant de Dieu ?
Comment garder la joie du cœur, quand on me fait souffrir, et que l’on dit des tas de choses fausses sur moi ? Comment être prophète aujourd’hui ?

5) Enfin, je me demande que faire pour les autres : pour aider les pauvres,  pour consoler ceux qui  pleurent, pour construire une terre de douceur et de bonté, où les petits seront respectés et auront leur place ?
Comment construire une société juste, où chacun aura le cœur pur,  libéré de la méchanceté, de la corruption et de tout mal ?
Comment bâtir un pays de paix, où les citoyens se comprennent, se pardonnent et ont pitié des autres ?
Comment arrêter de faire souffrir les gens ? Et arrêter de dire des choses fausses sur eux ? Comment défendre ceux qui sont traités injustement ? Comment construire une société de paix.
Car il ne s’agit pas seulement, d’aider personnellement ceux qui ont besoin de nous, un par un. Il s’agit de construire un pays, où tous pourront vivre heureux. Et  une société plus humaine. Il s’agit de faire grandir le Royaume de Dieu parmi nous.

»Seigneur, apprends-nous à être heureux. Et à rendre nos frères heureux, avec Toi »

-Le gros danger qui nous guette,  c’est de nous enfermer dans  notre vie sur terre, sans voir plus loin. De nous contenter du  bonheur sur terre, que nous donne l’argent. De nous rassasier,  sans voir ceux qui ont faim autour  de nous. De penser seulement à faire la fête. Car un jour ce sera fini.
Alors,  est-ce qu’il faut  se faire souffrir, et faire des sacrifices, ce qu’on  appelait autrefois des mortifications ? Est-ce  que nous devons nous  rendre malheureux, et refuser les plaisirs de la vie, pour aller au ciel ? Certainement pas ! Dieu veut que nous soyons heureux sur la terre. La question,  c’est : quel plaisir cherchons-nous ? Où mettons- nous notre joie et notre cœur ? Est-ce que nous cherchons notre bonheur tout seul, en oubliant les autres ? Ou bien est-ce que nous cherchons notre joie, ensemble avec les autres, et en cherchant à les rendre heureux. Saint  Paul disait : « il y a plus de joie à donner, qu’à recevoir ». Le Seigneur  nous appelle à partager notre joie,  et ce que nous avons, avec nos frères et nos sœurs. Et à consoler ceux qui pleurent.
Mais tout cela, dans la simplicité et l’humilité. Nous le savons bien, si nous cherchons à tout prix que hommes disent  du bien de nous, nous sommes prêts à faire n’importe quoi pour cela. Et même à laisser le chemin de Dieu. Pour avoir de l’argent, certains sont prêts à faire souffrir leurs travailleurs, à voler, et même à tuer.  Et ils refusent de voir, ceux qui ont faim autour d’eux. Beaucoup disent : Il faut profiter de la vie, tant que c’est possible. Et ils ne voient pas ceux qui pleurent autour d’eux.
-Il ne s’agit pas seulement, d’aider ceux qui ont besoin de nous, un par un. Ni d’agir tout seul. Il s’agit de construire un pays, où tous pourront vivre heureux. De bâtir une société plus humaine. Il s’agit de faire grandir le Royaume de Dieu parmi nous. Pour cela, nous cherchons à agir ensemble, avec tous les hommes de bonne volonté. Quelle que soit leur langue, leur culture ou leur religion. Nous entrons dans les différentes associations, et organisations de la société civile, pour transformer le pays. Nous prenons nos responsabilités de citoyens, chacun selon les qualités que Dieu nous a données : en politique, dans l’économie, les questions sociales, les syndicats…En commençant à la base : dans les quartiers où nous vivons, et là où nous travaillons. Alors, nous serons heureux, nous auront le cœur plein, nous serons entrés  dans le Royaume de Dieu, et Dieu Lui-même sera notre récompense. Heureux les doux et les assoiffés de justice.
C’est difficile. Avec Jésus, c’est possible
»Seigneur, apprends-nous à être heureux. Et à rendre nos frères heureux, avec Toi »
Pour aller plus loin : Ce texte des Béatitudes (Soyez heureux) est sans doute l’un des plus forts du Nouveau Testament. C’est le message de Jésus : ce qu’Il veut dire de plus important, avant de commencer le travail (la mission), que son Père lui a donné. Jésus est le nouveau Moïse. Il est venu mettre une Alliance Nouvelle, entre Dieu et les hommes, Il ne nous donne pas de nouveaux commandements, mais des paroles qui soutiennent et sauvent les hommes. Et qui montrent le monde qu’Il veut construire, le Royaume de Dieu. C’est le programme de Jésus, la Constitution de l’Eglise.
Nous voyons tout de suite, que ces paroles viennent changer complètement nos idées, et notre façon de vivre. D’ailleurs dans les trois chapitres qui suivent, de Matthieu (5 à 7), Jésus tire les conclusions de ce texte. Et à chaque fois, il dit «Les anciens vous ont dit, Moi je vous dis».
Reprenons chacune de ces paroles, pour mieux les comprendre. Elles nous montrent comment être un vrai chrétien : pas seulement garder les commandements de Dieu, comme tous les croyants. Mais avoir les pensées de Jésus, pour agir comme Lui, et avec Lui.
-« Heureux les pauvres de cœurs ». C’est-à-dire ceux qui ont un cœur de pauvre, ceux qui ne mettent pas leur cœur dans l’argent, et cela qu’ils soient riches ou pauvres. Car il y a des pauvres qui mettent leur cœur dans l’argent. Ils n’ont presque rien, mais ils pensent plus à avoir des choses, qu’à aimer Dieu et leurs frères. Ils cherchent plus à prendre, qu’à partager. Nous avons souvent parlé des richesses et de l’argent, dans ces commentaires d’Evangile (voir les références à la fin de ce livre).
On traduit aussi cette parole par « Heureux les pauvres en esprit ». Si ton esprit est plein de toi-même, plein de tes idée s, de tes diplômes, de ce que tu connais, il n’est plus pauvre. Il n’y a plus de place pour accueillir des idées nouvelles. Si ton esprit est content de lui-même, il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu. Ni pour les idées et les conseils de tes amis. Cette Parole de Jésus va donc beaucoup plus loin que le partage ou le devoir de l’aumône.
Nous remarquons que Jésus ne dit pas : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, ils iront au ciel. Ou bien, ils entreront dans le Royaume de Dieu, après leur mort ». Jésus dit bien : « Le Royaume des cieux, est à eux ». Déjà maintenant. Dès aujourd’hui, ils sont dans le Royaume, et ils sont heureux dans leur cœur. Et cette joie, personne ne pourra la leur enlever. Ils la garderont, même s’ils deviennent pauvres comme Job.
-« Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ». Autour de nous, on dit juste le contraire : « heureux ceux qui sont en bonne santé. Heureux ceux qui sont forts, beaux et intelligents. Ceux qui peuvent profiter de la vie. Ceux qui ont tout ce qu’ils veulent, et qui n’ont pas besoin de travailler. Ils peuvent s’amuser, autant qu’ils le désirent. Ils ont tout ce qu’il faut, et tout ce dont ils ont envie ». Jésus dit justement le contraire : « Heureux ceux qui pleurent ». Pourquoi cela ? Parce qu’Il sait bien, que la vie est difficile. Souvent, nous avons des problèmes et des difficultés. Il y a autour de nous, beaucoup de malades, de pauvres et de gens qui souffrent et qui pleurent. Alors, à nous de savoir ce que nous allons faire !
Si nous sommes heureux et en bonne santé, est-ce que nous pensons à ceux qui pleurent autour de nous ? Que faisons-nous pour eux ? Et si nous pleurons, comment vivons-nous nos souffrances ? D’abord, est-ce que nous faisons tout ce que nous pouvons, pour sortir de nos problèmes et de nos difficultés ? Et est-ce que nous gardons confiance en Dieu ? Est-ce que nous mettons notre espoir en Jésus-Christ ?
 Jésus dit : » Ils seront consolés ». Bien sûr c’est Dieu qui les consolera. Il est toujours à côté de ceux qui pleurent. C’est Jésus qui sera leur force et leur espoir. Mais Dieu ne console pas ceux qui pleurent, sans nous. C’est à nous de les consoler, et de les encourager au nom de Dieu. Dans l’amour de Jésus-Christ, avec la sagesse de l’Esprit Saint. Et c’est pour cela que nous prions : à la fois pour savoir ce que nous devons faire, et pour avoir le courage de le faire. Cela est vrai bien sûr pour chacune de ces Béatitudes.
-« Heureux les doux. C’est eux qui recevront la terre ». Là encore, c’est exactement le contraire, de ce que l’on dit autour de nous. Dans la société, on dit : « si tu veux avoir la terre, il faut être fort, il faut te battre. Ce sont les puissants qui commandent la terre, avec l’aide des soldats et des policiers ». Et nous voyons bien les conséquences de cela. Le monde dans lequel nous vivons, c’est un monde de guerre. Un monde où on se dispute, et où on se bat. Un monde de haine et de méchanceté, un monde de jalousie et de mensonges. On fait souffrir les faibles, on profite des pauvres, et il y a beaucoup de morts. Si nous essayons d’être bons et doux, les gens se moquent de nous. Et même ils profitent de nous. Pourtant, c’est seulement la bonté et la douceur, qui peuvent nous faire vivre ensemble, dans la paix. C’est seulement le pardon et la pitié, qui nous permettent de construire un monde de frères. C’est pour cela que nous voulons lutter à tout prix, et de toutes nos forces.
En hébreu, le mot doux veut dire en même temps : humble. Comme disait Jésus « Venez à moi. Car je suis doux, et humble de cœur » (Mat 11,29). Jésus est le Fils de Dieu tout puissant. Pourtant, Il a été doux, toute sa vie. Il n’est pas entré à Jérusalem, sur un cheval de guerre, mais sur un petit âne. Il a été humble. Il s’est abaissé, jusqu’à devenir homme comme nous. Jusqu’à la mort des esclaves. Et Il n’a pas eu honte, de laver les pieds de ses apôtres.
Mais nous savons bien, qu’il y aura toujours le péché dans le monde. Nous ne pouvons pas changer notre société d’un seul coup, ni complètement. La terre que les doux vont recevoir, c’est la Terre promise par Dieu, c’est le Royaume de Dieu. Pas seulement au ciel, après notre mort. Mais déjà maintenant, grâce à tout ce que nous faisons. Comme le dit Pierre : » nous espérons des cieux nouveaux, et une terre nouvelle, où la justice habitera » (2ème Pierre 3, 13). Avec Jésus, nous disons : non à la guerre, non à la méchanceté, non à la violence et aux coups.
-« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice. Ils seront rassasiés ». Nous le voyons bien chaque jour, il y a beaucoup d’injustices autour de nous. Beaucoup de mensonges, et beaucoup de corruption. On est injuste envers les hommes, on est aussi injuste envers la terre (la création) : On la salit, on la vole, on la brûle et on la tue. En détruisant la terre, nous sommes injustes envers nos enfants, et les hommes qui viendront après nous.
Déjà dans la politique il y a trop de choses cachées, et de problèmes d’argent. Il y a trop de corruption dans le pays, trop de paresse et de favoritisme. On aide d’abord ses propres parents, ceux de sa langue ou de sa religion. Beaucoup de personnes souffrent, à cause de ces injustices : il n’y a plus de paix, les jeunes n’ont pas de travail, les malades ne sont pas soignés  Souvent, nous disons : « ce n’est pas de ma faute, je n’y peux rien ». Alors que nous avons les moyens, de lutter contre tout cela. Pas tout seul, bien sûr. Mais en nous mettant avec les autres, dans les différentes ONG, groupes et associations, qui travaillent pour défendre les droits de l’homme. Mais d’abord, est-ce que nous avons vraiment soif de la justice ?
-« Heureux les miséricordieux (ceux qui ont pitié des autres). Dieu aura pitié d’eux ». Souvent les hommes refusent, d’avoir pitié de leurs frères et de leurs sœurs. Si on leur fait du mal, ils pensent seulement à se venger. Nous pouvons relire Rom 12,9-21 : » Sois vainqueur du mal, par le bien ».
Bien sûr, avoir vraiment pitié des autres, c’est tout faire pour aider ceux qui souffrent. Pas seulement faire semblant de pleurer devant eux. Et continuer à vivre notre vie tranquillement, comme si nous ne les avions pas rencontrés.
Avoir pitié, c’est aussi pardonner. C’est comprendre les erreurs, et les fautes des autres. Parce que nous connaissons nos propres faiblesses, et notre propre péché. Nous cherchons à pardonner, parce que nous sommes nous-mêmes, pardonnés par Dieu. Nous ne pardonnons pas seulement une fois, en passant, parce que nous sommes forcés. « Même pas sept fois ! Mais soixante dix fois sept fois », comme le disait Jésus à Pierre (Matthieu 18, 22)
-« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ». Comme l’explique Jésus : « Si ton œil est clair, tout ton corps est dans la lumière » (Matthieu 6, 22). Être pur, ce n’est pas seulement une question de sexualité : ne pas faire l’adultère, ne pas avoir de mauvaises pensées. C’est être clair, dans toute sa vie : avoir un cœur propre, et sans péché. Etre simple, savoir aimer les autres, sans vouloir profiter d’eux. C’est marcher dans la lumière de Dieu. Et aider ceux qui nous entourent, à sortir de la nuit. Laisser toutes les mauvaises actions que l’on fait dans la nuit.
-« Heureux ceux qui construisent la paix, Dieu les appellera : mes enfants ». Trop souvent, au lieu d’amener la paix dans nos familles et nos quartiers, nous amenons la division et les oppositions. Et même, les disputes et les bagarres. Nous ne sommes pas clairs dans nos paroles : nous racontons des histoires sur les autres, nous salissons leurs noms. Et même parfois, nous disons des choses fausses, ou dont nous ne sommes pas sûrs. Relisons Jacques 3,2-12. En faisant cela, nous ne sommes pas heureux nous-mêmes. Alors que Jésus veut que nous soyons tous heureux, nous-mêmes comme les autres. Mais pour rendre les autres heureux, comme le dit Jésus : « la paix il faut la construire ». C’est difficile. Il faut beaucoup de temps, de courage et de patience. Et c’est seulement ensemble, que nous pouvons la construire : « une seule main ne peut pas applaudir ».
Jésus dit : « ceux qui construisent la paix, on les appellera enfants de Dieu ». Cela nous montre que les enfants de Dieu, ce ne sont pas seulement les baptisés. Ce sont tous ceux qui construisent la paix, quelle que soit leur religion. Au contraire, même si tu es baptisé, si tu ne construis pas la paix là où tu vis, tu ne te conduis pas comme un enfant de Dieu.
-« Heureux ceux qui souffrent, à cause de la justice. Le Royaume de Dieu est à eux ». Pas seulement ceux que l’on fait souffrir, à cause de leur foi. Mais tous ceux qui luttent pour la justice, de toutes les manières : pour le bien de leurs frères, pour les droits de l’homme, pour une société d’égalité, de respect et de dignité. Nous devons nous mettre avec ces gens là, pour travailler ensemble. Car s’ils cherchent la justice, même s’ils ne sont pas dans l’Eglise, ils sont dans le Royaume de Dieu.
Bien sûr, pour nous chrétiens, cela demande la foi. Pour porter toutes nos souffrances et toutes les injustices, avec courage et dans l’espérance, grâce à la prière. Et pour donner courage et espérance, à tous ceux que l’on fait souffrir autour de nous. Même si on nous fait souffrir injustement, soyons heureux malgré tout. Car nous sommes les disciples, et les petits frères de Jésus. Nous sommes les prophètes d’aujourd’hui. Et notre récompense sera grande dans le ciel. C’est sûr ! C’est Jésus qui le promet.
Jésus ne dit pas seulement : ta récompense sera grande dans le ciel. Il dit d’abord : « Heureux ceux que l’on fait souffrir à cause de la justice, le Royaume des cieux est à eux ». Il est à eux aujourd’hui, pas plus tard. Pas après la mort, mais déjà maintenant.
«Merci Seigneur, d’être avec nous, dans nos difficultés. Et de nous choisir, pour être tes prophètes»