Il y a un mariage dans la ville de Cana, en Galilée. La mère de Jésus
est là. On a aussi invité Jésus et ses disciples, à ce mariage. Le vin est
fini. La mère de Jésus lui dit : «Ils n’ont plus de vin ». Jésus lui répond : «
Femme, est-ce à toi de me dire, ce que j’ai à faire ? Mon heure n’est pas
encore venue ». La mère de Jésus dit alors aux serviteurs : « Faites tout ce
qu’Il vous dira ». Il y a là six des grands vases de pierre, que les juifs utilisent
pour se laver, et faire leurs ablutions selon les règles de leur religion.
Chaque vase peut contenir une centaine de litres. Jésus dit aux serviteurs : «
Remplissez d’eau ces vases ». Ils les remplissent jusqu’au bord. Alors Jésus
leur dit : « Prenez maintenant un peu de cette eau, et portez-la au Maître de
la fête ». Ils la lui en portent. Le maître de la fête goûte l’eau, qui s’est
changée en vin. Il ne sait pas d’où vient ce vin. Mais les serviteurs qui ont
puisé l’eau, eux ils le savent. Il appelle donc le marié. Il lui dit : « tout
le monde sert d’abord le meilleur vin. Puis quand les invités ont beaucoup bu,
on sert le moins bon. Mais toi tu as gardé le meilleur vin, jusqu’à maintenant
». Voilà comment Jésus a fait le premier de ses miracles, à Cana en Galilée. Il
a montré sa gloire, et ses disciples croient en Lui.
Seigneur, vient bénir et sauver nos mariages. Viens changer nos cœurs,
par ton amour
Qui est Jésus ? Par ce miracle, Jésus nous montre qu’Il est
vraiment le Fils de Dieu. Il montre sa gloire et sa puissance, et ses disciples
croient en Lui. Jésus est aussi un ami
très bon. Il vit avec les autres. Il vient au mariage, avec sa mère et ses
disciples, tous ensemble. Et c’est ensemble qu’ils repartent à Capharnaüm.
Même si son heure n’est pas encore venue, Il fait ce miracle.
Car quand les gens ont des problèmes, Jésus fait toujours tout ce qu’il peut,
pour les aider : quand ils ont faim,
qu’ils sont infirmes ou malades, possédés par des esprits mauvais, seuls ou
dans n’importe quelle difficulté, comme ici à Cana.
Jésus écoute ce que sa mère
lui dit. Jésus nous écoute nous aussi, dans nos prières.
La Bonne Nouvelle : Jésus fait son premier miracle dans
un mariage. Il veut que nous vivions un mariage heureux. Jésus ne veut pas que
les jeunes mariés aient honte, et que leur fête se termine mal. Jésus veut que nous soyons heureux nous aussi, dans
toute notre vie. Il fait attention à nous, Il nous donne la dignité d’enfant de
Dieu, Il nous partage sa vie et sa joie.
Que faire ? Nous
regardons les serviteurs. Ils font leur travail le mieux possible. Ils
remplissent les vases de pierre jusqu’au bord. Et nous, comment
travaillons-nous ? Est-ce que nous cherchons à nous former dans notre travail ? Les serviteurs écoutent ce que Jésus leur dit,
sans même comprendre. Est-ce que nous cherchons à écouter Jésus ? Même si nous
ne comprenons pas bien, ce qu’Il nous demande ? Le maître de la fête ne savait
pas d’où venait ce vin Mais les serviteurs eux, ils le savaient. Cela arrive
souvent dans notre société. On méprise les travailleurs, alors ils connaissent
beaucoup de choses, que les chefs et les patrons ne connaissent pas. Nous les
écoutons, nous respectons les petits, comme Jésus a su le faire. Nous regardons
les disciples, et nous aussi nous croyons en Jésus. Nous sommes prêts à le
suivre dans toute notre vie, à travailler avec Lui, à annoncer son Évangile et
construire son Royaume. Ensemble, en communauté.
Nous regardons Marie. Elle a su voir tout de suite, que le vin
manquait. Nous aussi nous faisons attention, à ce qui se passe autour de nous.
Nous regardons les gens avec amour, comme Marie. Nous savons voir leurs besoins
et leurs soucis. Et nous faisons tout pour les aider, en nous appuyant sur la
prière et la puissance de Jésus. Marie nous dit, à nous aussi « faites tout ce
que Jésus vous dira ». Avons-nous confiance en Jésus, comme Marie ? Nous aidons
nos frères, comme Jésus a su le faire ce jour-là. Pas seulement par la prière,
mais dans leurs besoins de chaque jour. Cet Évangile nous encourage dans notre
mariage.
C’est difficile de se
comprendre entre mari et femme, et avec nos enfants. Le mariage et la vie de
famille ne sont pas toujours simples. Mais Jésus est avec nous, comme Il était
à Cana. Il vient nous aider. A condition que nous vivions notre amour, unis à
Lui. Lorsque c’est difficile, nous nous parlons, nous cherchons à nous
comprendre, comme Dieu nous comprend et nous parle. Et quand il y a des
problèmes, nous décidons de tout faire pour nous pardonner, comme Dieu nous pardonne.
En même temps, nous gardons espoir. Car Jésus
est présent dans notre mariage, comme Il l’était à Cana. Mais bien sûr,
l’amour c’est comme un feu, il faut l’entretenir. Il faut le faire vivre chaque
jour à nouveau, sinon il s’éteint et il meurt. Que nous dit cet Évangile de
Cana, sur notre mariage ?
Comment est-ce que je vais vivre mon mariage ?
PREPARATION AU MARIAGE : LE
SACREMENT ET LA CELEBRATION DU MARIAGE
Dans
une rencontre de fiancés, j’ai d’abord demandé : pourquoi nous les
chrétiens, nous nous marions ? Les réponses apportées ont été : nous
nous marions pour fonder un foyer, avoir des enfants, nous aimer, unir nos deux
familles, etc.
-Tout cela c’est bon, mais ce n’est pas vrai seulement pour les chrétiens.
Même les non chrétiens ont des enfants, ils cherchent à s’aimer, leurs deux
familles font alliance et ils fondent un foyer. Alors pourquoi nous les chrétiens nous marions-nous ? Qu’est-ce que
nous avons de spécial ? Voici donc les réponses apportées :
1)Nous
célébrons le sacrement de mariage pour
être saints, comme notre Père est saint.
2)Nous
cherchons à nous aimer comme chrétiens, c’est-à-dire comme Jésus nous a aimés. Ne pas nous contenter d’un amour
ordinaire, d’un simple amour humain. Nous avons rappelé comment Jésus nous a
aimés, jusqu’à donner sa vie pour nous. Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous
ai aimés ». Cela est vrai en particulier dans le mariage : entre
mari et femme, entre parents et enfants, et avec nos deux familles. Et quand
Jésus a dit cela, il a lavé les pieds de ses apôtres, en nous disant « vous aussi, vous devez vous laver les pieds
les uns les autres ». Déjà Moïse disait : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force, tu aimeras ton
prochain comme toi-même ». Mon
prochain le plus proche, c’est ma femme, mon mari, mes enfants, mes
parents. Je dois les aimer de tout mon
corps, (c’est la vie sexuelle du couple), de tout mon esprit (se parler, échanger des idées, se conseiller,
s’enrichir intellectuellement), de tout
notre cœur (en nous aimant le mieux possible), de toute notre âme (nous soutenir dans la foi, nous évangéliser les
uns les autres, grandir dans la foi, nous engager ensemble dans la société et
dans le monde). Et cela de toutes nos
forces, le plus possible, pas seulement un peu.
Nous
nous aimons comme nous-mêmes. Comme
disait Jésus : « Aime ton
prochain comme toi-même ». Comme nous le rappelle Paul dans l’épître
aux Ephésiens, chapitre 5, que nous avons lue ensemble : « L’homme doit aimer sa femme, comme son
propre corps. Personne n’a rejeté son propre corps. Au contraire il en prend
soin ». Et cela, en nous appuyant sur nos traditions, sur nos valeurs traditionnelles (en ouolof :
le jom, sutura, kërsa, mun, etc.) et aussi sur la sagesse humaine.
Nous
avons cité cette parole de Saint Exupéry) : « S’aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble
dans la même direction ». Comme les autres, nous prenons des engagements communs, nous avons des
objectifs, nous nous appuyons l’un sur l’autre.
Mais
pour nous chrétiens, il s’agit bien d’aimer
comme Jésus, et aussi d’aimer par Jésus, en nous appuyant sur Lui, sur la
force de Son Esprit, sur le sacrement de mariage. Et en aimant avec Jésus, en
reconnaissant Jésus dans chacun de nos frères. Et d’abord, dans notre femme ou notre mari, et nos enfants
(voir Matthieu 25, 32 à 45, « Tout
ce que tu fais au plus petit des hommes qui sont mes frères, c’est à Moi que tu
le fais ».
3)Nous chrétiens, nous nous marions,
pour faire connaître Dieu aux hommes
(pas seulement aux chrétiens, mais à tous les hommes). En effet, personne n’a
jamais vu Dieu. L’amour de Dieu on ne peut pas le voir directement. Comment les
hommes vont-ils connaître l’amour de Dieu ? C’est à travers notre amour.
C’est ce que disait déjà Dieu par le prophète, dans la première Alliance. Dieu
dit : « Comme un fiancé aime sa
fiancée, c’est comme cela que je t’aime Israël ». C’est par notre
amour de mari et de femme, de fiancé et de fiancée, que nous sommes les témoins
de Dieu dans le monde. Et que nous faisons connaître Dieu et Son amour, à ceux qui nous entourent.
Dieu
disait encore à son peuple Israël : « Israël,
je suis ton Père. Tu baignais dans ton sang. Je t’ai pris, je t’ai lavé, je
t’ai nourri, je t’ai éduqué, je t’ai appris à marcher, je t’ai porté dans mes
bras. ». Comment les hommes pourront-ils savoir, que Dieu est notre Père ? C’est à travers
notre comportement, nous les pères chrétiens. Mais si un père est méchant,
qu’il frappe sa femme et ses enfants, qu’il se saoule et qu’il se conduit mal,
lorsqu’on enseignera à son enfant au catéchisme « Dieu est notre
Père », que va-t-il penser de Dieu ?
Dieu
n’est pas seulement notre Père, il est
notre Mère. Il l’a dit aussi par les prophètes : « Même si une mère oubliait son enfant, Moi Israël je ne
t’oublierai jamais ». Il le dit dans les psaumes : « Israël, je t’ai pris dans mes bras,
comme un bébé contre sa mère. Je te garde dans la paix ». Comment les
hommes connaitront-ils l’amour de Dieu ? Comment sauront-ils que Dieu est
notre Mère ? C’est à travers le comportement et l’amour des mères
chrétiennes. C’est cela notre responsabilité, en tant que mariés dans le monde.
4)Rendre l’amour de Dieu présent dans le
monde. Nous voulons faire connaître
Dieu qui est Amour, grâce à notre amour. Nous voulons aussi rendre l’amour de
Dieu présent dans le monde. Jésus disait (Matthieu 18) : « Quand deux ou trois sont réunis en
mon nom, Je suis au milieu d’eux ». Cela est vrai pour tous les hommes
et toutes les femmes, à chaque fois que nous sommes ensemble. Mais c’est vrai,
spécialement dans notre mariage. Quand
nous sommes réunis à deux, mari et femme, et à trois avec notre enfant,
Jésus est là. C’est cela notre travail : rendre Jésus présent dans le
monde, grâce à notre amour. Pour que Jésus ne soit pas seulement présent dans
l’Eglise, mais qu’Il soit présent dans nos familles, dans nos maisons, et dans
nos quartiers.
- Nous sommes partis ensuite du
mariage de Cana (Jean 3). C’est
très important que Jésus ait fait son premier miracle dans un mariage. Cela
nous montre toute l’importance du mariage pour Jésus. Jésus, comme Marie, n’ont
pas voulu que les fiancés aient honte, que leur fête se termine mal, qu’on les
insulte, qu’on se moque d’eux. Ils ont voulu qu’ils puissent se marier dans la
paix, dans la joie, la joie pour tous. Mais nous devons bien comprendre le sens
de ce miracle. Un miracle c’est un signe. Quand Jésus change l’eau en vin, ce
n’est pas pour que les gens se saoulent. Que veut-Il nous enseigner dans ce
miracle ?
D’abord,
que le mariage est très important, pour Dieu comme pour nous. Ensuite quand
Jésus change l’eau en vin à Cana, Il nous montre qu’Il veut changer notre amour
dans le sien. Dans chaque sacrement de mariage, un nouveau miracle s’accomplit.
Ce n’est plus l’eau qui est changée en vin, c’est notre amour qui est changé dans l’amour de Jésus-Christ. Pour
que nous puissions nous aimer, avec l’amour de Jésus lui-même dans notre
cœur. Non plus avec notre petit amour humain, mais avec le grand Amour de
Dieu. C’est pour cela qu’au sacrement du mariage, on célèbre l’Eucharistie. Le
pain est transformé dans le Corps du Christ, même si on ne le voit pas avec nos
yeux. Le vin est transformé dans le Sang du Christ. De même notre amour est
transformé dans l’amour du Christ, pour que nous soyons capables de nous aimer,
avec l’amour de Jésus lui-même. Même si
on ne le voit pas non plus, avec nos yeux.
Par
le sacrement du mariage, nous sommes branchés sur Jésus-Christ. Une lampe qui
n’est pas branchée, elle n’éclaire pas. Mais dès qu’elle est branchée, elle
éclaire toute la maison. C’est cela notre responsabilité : éclairer nos frères, et leur montrer le
chemin de l’amour.
-Le mariage est une alliance : pour se marier, le fiancé a été voir la
famille de sa fiancée. Il a donné le vin, et apporté la dot. Car le mariage ce n’est pas seulement l’amour entre
un homme et une femme, c’est une alliance entre deux familles.
Le
mariage chrétien est aussi une alliance, dans la famille de Dieu. Dieu a
d’abord fait Alliance avec le peuple d’Israël dans l’Ancien Testament. Jésus
est venu faire avec nous, une Alliance nouvelle et éternelle. Il a fait
Alliance avec tous les hommes, par sa mort sur la Croix. Il continue l’Alliance
avec les membres de son Eglise, par le sacrement du mariage. Notre mariage, qui
est d’abord l’alliance entre nos deux familles, entre alors dans la grande
Alliance de Dieu avec les hommes. Et dans le grand amour de Jésus pour son
Eglise. C’est ce que Saint Paul nous explique, dans la lettre aux Ephésiens (5,
21 à 33), quand il nous dit : « Par
respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres.. Femmes aimez vos
maris, comme l’Eglise aime le Christ. Vous les hommes, aimez vos femmes à
l’exemple du Christ. Il a aimé l’Eglise, Il a donné sa vie pour elle. Le mari
doit aimer sa femme, comme son propre corps. C’est ce que fait le Christ pour
l’Eglise. Car nous sommes les membres de son Corps. Ce mystère est grand, le
mariage est grand. Je le dis en pensant à l’Alliance du Christ et de
l’Eglise ». L’alliance entre nos deux familles a commencé par le
mariage traditionnel Mais c’est donc quand nous nous marions à l’Eglise, que
cette alliance entre nos deux familles est bénie, qu’elle est consacrée, et
qu’elle arrive à sa perfection. Alors, elle est complètement transformée, en
entrant dans l’Alliance de Dieu avec tous les hommes, et l’Alliance nouvelle du
Christ avec l’Eglise.
-Nous aimer de l’amour même du Christ – Nous voulons nous aimer, comme Jésus nous a aimés.
Et comme Il nous demande de nous aimer les uns les autres. En commençant bien
sûr, entre mari et femme. Comment nous aimer ? Nous pouvons relire la 1ère
Epître aux Corinthiens, au chapitre 13. Nous nous donnons l’un à l’autre, dans
toute notre vie, comme Jésus s’est donné à l’Eglise.
S’aimer
ainsi, c’est difficile. Qui va nous
aider, à y arriver ? D’abord c’est la prière. Nous prions ensemble mari et femme, avec nos enfants.
Ensuite la confession. Nous nous
confessons ensemble, avant de recevoir le sacrement de mariage. Nous continuons
à nous confesser, pour que Dieu nous pardonne. Et pour nous pardonner l’un à
l’autre. Ensuite, ce sont les témoins
qui pourront nous aider en cas de difficulté. Comme Jésus nous l’a dit : « Si ton frère (ton mari, ta femme) a
péché, parle-lui seul à seul. S’il ne t’écoute pas, cherche deux ou trois
personnes (ce sont les témoins), pour que l’affaire soit réglée sur la parole
de deux ou trois personnes. Et si ton mari (ou ta femme) refuse d’écouter ce
témoin, dis-le à la communauté chrétienne » (Mat 18,15-17). Car la communauté chrétienne (la CEB) est là aussi pour nous aider.
-Les conditions du sacrement : Nous le savons bien, pour nous chrétiens, il n’y a
pas de divorce, ni de polygamie. Nous restons fidèles l’un à l’autre. Et quand
il y a des problèmes, au lieu de nous séparer, nous cherchons à nous pardonner.
Pourquoi cela ? Nous l’avons dit plus haut. Nous voulons nous aimer, comme
Jésus aime l’Eglise. Nous acceptons, par le sacrement de mariage, d’être les
témoins de l’amour de Dieu dans le monde.
Quand Dieu nous aime c’est pour toujours. C’est à cause de Dieu, que nous
restons ensemble pour toujours. Quand Dieu nous aime Il nous aime totalement. C’est pour cela que l’homme
chrétien aime sa femme totalement. Et qu’il ne fait pas entrer une
étrangère dans sa maison, en mariant une deuxième femme. L’homme n’a qu’un seul
cœur : il ne peut pas aimer deux femmes en même temps, de tout son cœur.
Quel que soit le mal que nous faisons, Dieu
nous pardonne. C’est pour cela, que nous nous pardonnons l’un à l’autre. Dieu est fidèle jusqu’au bout, c’est
pour cela que nous voulons être fidèles l’un à l’autre, pour toujours. A cause
de Dieu. Mais aussi, avec l’aide de
Dieu.
II) PROPOSITIONS pour la célébration :
De
tout ce qui précède, nous pouvons en tirer des conclusions, pour la célébration
de notre mariage. D’abord, en gardant nos bonnes traditions. Car notre culture
est une richesse, qui vient de Dieu. Le sacrement de mariage ne supprime pas le
mariage traditionnel, il vient le compléter, et le rendre meilleur, en lui
donnant tout son sens. Comme disait Jésus : « Je ne suis pas venu supprimer les coutumes des anciens, mais les
rendre meilleures, et leur donner leur vrai richesse » (Mat 5,14).
C’est ce qu’on appelle l’inculturation,
que l’Eglise nous demande.
NB : Bien sûr, il s’agit là de
propositions, qui ont besoin d’être adaptées d’après les situations, la
condition des mariés, et leur culture. Et cela devra se faire en accord avec
tous : le prêtre qui bénit le mariage, les 2 familles, les témoins et les
responsables de la CEB.
L’entrée : C’est le père qui fait entrer sa fille dans
l’église, pour montrer qu’il est d’accord avec ce mariage. Lorsqu’ils sont en
place, un ancien de la famille de
chacun des deux mariés leur donne la bénédiction traditionnelle, si possible
dans leur langue. Pour montrer qu’ils sont bien d’accord avec ce mariage, et
qu’ils vont le soutenir (même s’ils ne sont pas chrétiens).
Ensuite
ils font ensemble un pas en avant, comme cela se fait pour le diaconat, en se
tenant pas la main, pour marquer leur engagement (C’est d’ailleurs le rite de
mariage chez les mandjaques).
Le
mariage est l’entrée dans l’Alliance de Jésus avec l’Eglise. C’est donc
important que la communauté chrétienne soit présente au mariage, et pas
seulement la famille naturelle. Que le responsable
de la CEB dise un mot d’accueil. Et que les témoins donnent quelques conseils en public aux mariés. Car
pour nous, les témoins ne sont pas seulement des témoins, mais aussi des
soutiens aux mariés. C’est pourquoi, il est important de bien les choisir, et
d’avoir confiance en eux.
L’argent : Nous savons que certaines personnes voudraient se
marier en secret, parce qu’elles n’ont pas beaucoup de moyens. Elles veulent
éviter les grandes dépenses, et elles ont bien raison. Il nous faut sérieusement
réfléchir à cela. Les mariages sont devenus l’occasion de grandes dépenses, et
de fêtes pour se montrer devant les autres. Et non plus un sacrement, un temps
fort de prière et de foi, dans la simplicité. On n’est pas obligé d’avoir des
habits blancs, ni de payer une chorale, pour venir célébrer son mariage. On
peut très bien se marier en pagne, ou en habits simples, que l’on pourra
continuer d’utiliser par la suite. D’ailleurs, les habits blancs étaient
réservés autrefois aux fiancées vierges, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup
de celles qui se marient aujourd’hui, certaines ayant même déjà des enfants. Et
au lieu d’avoir une chorale qui va faire un concert, pendant que les gens se
tiennent en silence, il vaut beaucoup mieux avoir une personne qui fait chanter
des chants connus par tout le monde. C’est donc très important que le mariage se fasse dans la joie, mais dans la
simplicité. Et que ce soit justement ceux qui ont les moyens, et qui
pourraient faire une grande fête, qui montrent l’exemple, en faisant les choses
le plus simplement possible. En effet, si tu fais de ton mariage une grande
fête, tout le monde va t’admirer, mais pour beaucoup ce sera seulement pour
profiter de toi. Et ensuite, tu auras beaucoup de problèmes. Car après la
cérémonie, tu vas te retrouver avec des tas de dettes. Et tu n’auras même pas
de quoi acheter à manger, ou payer des médicaments en cas de maladie.
Mais
surtout, si tu fais de ton mariage une grande fête, tu empêches les autres qui
viennent derrière toi, de se marier. Car ils vont dire : « je n’ai
pas assez d’argent, pour en faire autant. Donc je ne marie pas ». Cela est
vraiment très grave. Il est important de réfléchir très sérieusement à cela, en
communauté chrétienne. C’est pour cela que dans plusieurs paroisses, on a
commencé à faire les mariages en groupe, pour diminuer les dépenses. Et
également la nuit de Pâques, en même temps que le mariage des nouveaux
baptisés. C’est pourquoi aussi, dans certaines paroisses, à la sortie de
l’Eglise, on fait juste un « pot » avec du jus et du bissap, dans la
salle paroissiale. Et si l’on veut, on peut danser ensemble, en l’honneur des
mariés. Puis tout le monde se salue, et on se sépare sans faire de grandes
dépenses inutiles à la maison. Il faut que nous ayons le courage de montrer
cela, à nos frères et à nos sœurs. Mais
cela demande, que nous tous les chrétiens, nous changions de mentalité.
Que nous arrêtions d’aller dans les mariages, pour bien manger et beaucoup boire. Jusqu’à parfois devenir
saoûls, dire n’importe quoi, insulter les gens, ou se disputer. Où est le
respect du sacrement à ce moment-là ? Il nous faut féliciter ceux qui font
un mariage simple, au lieu de nous moquer d’eux, et de leur faire honte. Et
encourager les futurs mariés à en faire autant. Mais pour cela, il faut en
parler à l’avance avec la femme et les 2 familles, pour que tout le monde soit
bien d’accord.
La Parole de Dieu : C’est aux fiancés normalement de choisir la Parole que
l’on va lire au moment du mariage. Ils choisiront la Parole qui a le plus de
sens pour eux, d’après la façon dont ils veulent vivre leur amour et leur
mariage. Et si possible, ce sera un parent ou un ami qui fera la lecture.
Au moment de la bénédiction, c’est important que l’on garde les rites
traditionnels du mariage coutumier, pour bien montrer que le sacrement de
mariage est l’accomplissement de ce mariage coutumier. On pourra apporter une
natte à déposer devant l’autel. On verra les objets à apporter, les symboles et
les gestes à faire, d’après les traditions de chaque ethnie. Par exemple :
chez les mandjaques, amener un pagne mandjaque. Le mari peut apporter du vin
qu’il offre au prêtre, car le prêtre est le père de la famille chrétienne. Le
prêtre acceptera ce vin, au nom de Dieu notre Père, pour montrer que ce mariage
est béni par Dieu. Ensuite, le mari remet à sa femme une calebasse, avec les
objets traditionnels qu’on donne à ce moment-là. On parle depuis le Concile
Vatican II, il y a 50 ans, d’inculturation. Il est temps que l’on cherche à
mettre cela en pratique !
Pour
le consentement, il y a
plusieurs formules. Si les gens ne savent pas lire, et qu’ils ont de la peine à
apprendre par cœur la formule d’engagement, le prêtre peut les interroger, et
ils répondront. Et de même pour se donner l’alliance, ils répètent la formule
après le prêtre. Mais il est évident que l’autre formule, à dire par le mari et
la femme, est la meilleure. Par exemple : « Je te reçois, et je me
donne à toi, pour t’aimer dans la fidélité ». Cela exprime mieux,
l’engagement et le don de l’un à l’autre dans le sacrement de mariage. En
effet, le prêtre bénit seulement le mariage. Mais c’est l’homme et la femme
eux-mêmes, qui se donnent le sacrement. En effet, pour donner un sacrement, il
faut toujours ce qu’on appelle une matière : l’eau pour le baptême. Le
pain et le vin pour célébrer l’Eucharistie, et consacrer le Corps et le Sang du
Seigneur. L’huile pour le sacrement des malades, la confirmation et
l’ordination des prêtres. Pour le mariage, quelle est la matière ? Ce
n’est pas l’alliance, ce n’est pas un autre objet, c’est l’amour de l’homme et
de la femme eux-mêmes. Sans eau, on ne peut pas baptiser. Sans pain et sans
vin, on ne peut pas célébrer la messe. S’il n’y a pas d’amour vrai entre
l’homme et la femme, il n’y a pas de mariage.
Les
bagues que l’on bénit et que l’on se donne en signe de fidélité s’appelle
alliances. C’est bien le signe que par le sacrement, nous rentrons dans
l’Alliance de Dieu avec les hommes. Là aussi il y a plusieurs formules
possibles.
Ensuite les mariés disent leur prière, qu’ils ont composée eux-mêmes, si possible :
une prière spéciale pour le jour du mariage, qui sera leur prière à eux.
A
l’offertoire, les mariés peuvent apporter l’un ou l’autre objet de leur maison
pour offrir leur travail et la vie de leur foyer au Seigneur.
Ensuite,
il est important de célébrer l’Eucharistie comme je l’ai expliqué plus haut.
Enfin,
après le Notre Père, il y a une bénédiction spéciale. Il existe plusieurs
formules différentes. Les mariés diront au prêtre, la formule qu’ils préfèrent.
Voir aussi mon site http://armel.duteil.free.fr.
Taper « mariage » et « sacrement de mariage » dans le
cadre : recherche sur le site, en haut à gauche. Voir aussi dans le 3° livre de commentaires
« CHRIST Roi », les pages 174 à 2O4 et 350 à 358
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