jeudi 25 février 2021

1° semaine de carême : 40 jours avec Jésus, à la suite du peuple hébreu


Le désert : Carême veut dire 40. Pendant 40 jours, nous revivons les 40 jours du peuple hébreu au désert, et les 40 jours de Jésus, également au désert. Le désert n'est pas un lieu sans vie. C'est un lieu de silence où l'on rencontre Dieu. Pendant 40 jours, nous faisons taire, non seulement les bruits extérieurs qui nous distraient, mais aussi ceux qui occupent notre coeur, pour écouter Dieu en vérité.

Libérer notre peuple : Les 40 ans du peuple hébreu: Ils étaient esclaves en Egypte. Mais Dieu les libère. Car Dieu ne veut pas l'esclavage. Il ne peut pas accepter qu'on tue des enfants à leur naissance. Ni qu'on oblige les travailleurs à faire des travaux trop fatigants ou sans les payer. Il dit à Moïse: « J'ai vu la souffrance de mon peuple, j'ai entendu les cris qu'ils font monter vers moi. Va sauver mon peuple ». Nous sommes les nouveaux Moïse. Aujourd'hui, c'est nous que Dieu choisit pour libérer son peuple. Car il connaît nos souffrances. Il a entendu nos prières. Pendant ce Carême, Il nous demande d'agir, ensemble, pour que les bébés ne meurent pas de maladie ou de sous-développement. Pour que les travailleurs ne soient plus exploités. Et que nous puissions tous vivre dans la liberté et la paix.

Dieu libère son peuple par l'agneau pascal et en les faisant traverser la Mer Rouge. Ce sont les signes du baptême et de l'Eucharistie. Pendant ce temps de Carême, nous célébrons les sacrements de tout notre coeur. Et nous vivons de la Parole de Dieu.

Dieu fait marcher son peuple pendant 40 ans dans le désert, pour qu'ils se convertissent. Qu'ils changent non seulement leur comportement, mais leur mentalité profonde : qu'ils laissent les pensées païennes d'autrefois, pour avoir les pensées de Dieu. Ce temps de Carême est un temps de conversion, où nous cherchons à changer vraiment, pour vivre en vrais enfants de Dieu. Nous luttons contre les choses mauvaises que nous faisons, et contre le mal et toutes les souffrances qui nous entourent. Mais d'abord nous changeons notre coeur, pour vivre dans un amour vrai de Dieu et de nos frères et soeurs. Nous changeons nos pensées par rapport à l'argent, à la sexualité, au travail, au pouvoir et à toute notre vie en société. Nous laissons le fétichisme, la sorcellerie, le maraboutage. Nous luttons contre les coutumes païennes qui nous font souffrir et nous empêchent de grandir, comme l'excision, les habitudes qui rabaissent les femmes et les enfants...Comme l'a dit un groupe: « c'est le moment de nous ressaisir, et de contrôler notre langage et nos manières de faire »

Dieu fait Alliance avec son peuple au Sinaï. Il ne se contente pas de lui donner les 10 commandements, il fait avec lui une Alliance d'amour. Pendant ce Carême, nous gardons les commandements de Dieu le mieux possible, comme Dieu le disait à son peuple : « si tu m'aimes, tu garderas mes commandements ». Le Carême, c'est le temps de l'amour. Nous vivons toute notre vie avec Dieu, dans l'amour. Tout au long de ce Carême nous nous rappelons le 1° commandement de Dieu: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton esprit, de toute ton âme, de toutes tes forces. Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». 

Dieu s'est engagé avec son peuple. Aujourd'hui, nous nous engageons avec Lui en faveur de ceux qui souffrent et ne sont pas aimés. Car Dieu est du côté des pauvres et des petits. C'est avec un peuple sans terre, émigré et pauvre qu'il a fait Alliance. C'est ensemble que nous vivons cela, en nous soutenant les uns les autres, unis à tout notre peuple. Car c'est avec tout le peuple que Dieu a fait Alliance, pas avec Moïse tout seul. Nous méditons la lettre de Carême de notre pape François.

Dieu fait entrer son peuple dans une terre nouvelle, qu'il lui a promise. Pour nous aussi, il s'agit de laisser l'ancienne terre, où nous sommes encore esclaves de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de la violence, pour construire une terre nouvelle, la terre nouvelle que Dieu nous promet, comme le dit Pierre « Nous espérons des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habitera »(1° Pierre, 2,13). La terre que Dieu veut, où nous pourrons vivre en paix. Comme le dit le prophète Osée: « Je te fiancerai à moi pour toujours dans la justice et le droit, dans la tendresse, dans l'amour et la fidélité et tu connaîtras ton Dieu. »

 

Notes prises au cours d’une rencontre avec un groupe de jeunes filles

 

Ø  Ce Carême est un temps saint et fort 

Ø  Nous vivons ces 40 jours avec notre peuple, comme Moïse avec son peuple

Ø  Prier, s’appuyer sur la Parole de Dieu, refuser Satan, lutter contre le mal.

Ø  Partage et charité, accueillir les pauvres, aider les gens.

Ø  Prières et foi renouvelée : communion, confession, chemin de croix, Cendres.

Ø  Méditer la Parole de Dieu dans notre cœur, écouter le Saint Esprit.

Ø  Pénitence, changer de cœur, pardonner, réconciliation : amour de Dieu et des autres.

Ø  Vivre de façon décente (tenue) avec un bon comportement.

Ø  Ne pas faire l’orgueilleux, s’abaisser devant Dieu, et devant nos frères et sœurs,  pour rejoindre les plus petits  et ceux qui sont humiliés.

Ø  Pas seulement jeûner, mais faire le bien et participer aux projets de développement du Carême

Ø  Union et fidélité avec tous.

Ø  Vivre avec Jésus et comme Lui.

 

 

Ecologie : protéger l’environnement et mener une vie simple

Le peuple hébreu a passés 40 ans dans le désert, une terre aride. Dans le désert, la vie est dure. Il n’y a pas beaucoup à manger, on manque d’eau, on souffre. Nous pouvons relire le sixième chapitre de la lettre de François sur le respect de la création « Loué sois-tu ». Il nous parle de l’éducation à l’écologie. Le but, c’est de faire l’alliance entre les hommes et leur environnement, pour bien vivre à l’aise, là où nous sommes. Changer notre façon de vivre, pour avoir la paix et la joie pour tous. Savoir aimer : pas seulement faire l’aumône, mais aimer au niveau de la société et de la politique. Mais aussi apprendre à penser aux autres, dans les petites choses de notre vie. Par exemple, ne pas gaspiller l’eau, ne pas jeter les verres et les sacs en plastique sur la route, ne pas cracher n’importe où, ne pas jeter nos ordures dans les caniveaux et les boucher.

 

Nous nous demandons : Est-ce que nous cherchons à vivre selon l’Evangile, ou bien à nous montrer devant les autres, pour nous faire admirer ? Est-ce que dans notre paroisse, dans nos Communautés et dans nos mouvements, nous travaillons vraiment pour le respect de la création ? Est-ce que nous travaillons avec les autres citoyens,  et les différentes associations de nos quartiers et de nos mairies ? Que faire pour cela ? Comment éduquer nos enfants et les jeunes, à respecter la création ? Est-ce que nous prions pour le respect de la création ?

 

Et surtout, savoir nous limiter pour vivre une vie simple, au lieu de vouloir toujours nous montrer avec de beaux habits, de belles machines, des beaux appareils, faire de grands repas et de grandes fêtes. Pour cela, il faut apprendre à lutter contre la publicité qui nous pousse à dépenser, et à consommer de plus en plus (224). Pour cela, nous n’agissons pas tout seul, personnellement, mais tous ensemble. Il nous fait apprendre à vivre et à travailler en communauté, avec tout le monde, pas seulement entre chrétiens (219).

Le Pape nous dit au n° 222 de sa lettre sur la création : « Notre foi nous enseigne, ce qu’est une vie réussie et de qualité. Et comment faire connaître Dieu d’une manière prophétique. C’est de goûter les choses de la vie dans la joie et la paix, sans chercher à avoir toujours plus. C’est ce que nous enseignent aussi la Bible et les autres religions. Chercher à manger toujours plus, et à avoir toujours davantage de choses, cela ferme le cœur. Cela nous empêche de goûter les bonnes choses, et les bons moments de la vie… La foi chrétienne nous propose de grandir avec peu de choses (la sobriété), d’apprendre à être heureux avec de petites choses, à être simple pour aimer ce qui est petit, et pour dire merci à Dieu pour la vie qu’Il nous donne. Sans nous attacher à ce que nous avons. Et sans être tristes, de ce que nous n’avons pas. Pour cela, il ne faut pas chercher à avoir de plus en plus de choses, ou de plaisir ». Jésus disait : « Heureux ceux qui acceptent leur pauvreté dans leur cœur, le Royaume de Dieu est à eux » (Mat 5,3).

Nous nous demandons : Est-ce que nous savons nous contenter de ce que nous avons, sans chercher à avoir de plus en plus de choses ? Est-ce que nous cherchons à mener une vie simple ? Ou bien est-ce que trop souvent, nous ne cherchons pas à nous montrer devant les autres ? Est-ce que nous ne faisons pas trop de gaspillage, et n’avons pas trop de choses inutiles ? Comment apprendre à limiter nos dépenses, en particulier dans nos fêtes chrétiennes : les fêtes patronales, les baptêmes, les premières communions, les mariages et aussi les enterrements ? Où trouver le courage de changer ?

 

Les catéchumènes

Le Carême est le  temps de la préparation directe des catéchumènes au sacrement  de baptême. Que chaque CEB/CCB (communauté chrétienne de quartier) invite à sa prochaine réunion les catéchumènes du quartier enfants et adultes avec leurs parents, parrains et marraines. D'abord pour les connaître et les accueillir. Ensuite pour voir comment les préparer au baptême et les soutenir. Enfin pour voir avec eux quels engagements ils vont prendre après leur baptême ; dans l’Eglise et dans la société.

 

 

 

 

 

mardi 9 février 2021

Mercredi 10-2 (Marc 7,14-23) : Ce qui rend impur. La vraie religion : laver son cœur


 

Appelant de nouveau la foule, Jésus disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole. Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.

Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »                                                                                  « Seigneur, viens changer notre cœur »

Dans toutes nos ethnies, il y a des interdits alimentaires (des choses que l’on ne doit pas manger), des tabous, et des animaux totems que l’on doit protéger. C’était l’organisation de notre société. Chez les juifs il y avait aussi des animaux qu’on disait impurs. Cela vient de l’Ancien Testament et de la loi de Moïse lui-même (voir le Lévitique). Jésus est venu nous libérer de tout cela : « Ce qui rend impur, ce n’est pas ce qui entre dans le ventre de l’homme, mais c’est ce qui sort de son cœur ». Cette parole est très claire. Elle nous appelle à vraiment changer notre vie, pour suivre Jésus. Se priver de certains aliments, ce n’est pas vraiment difficile. Mais changer notre cœur, cela demande davantage d’efforts. Mais nous croyons qu’avec Jésus, c’est possible.

Quelles sont les mauvaises choses à laisser ? Jésus nous dit ce que nous devons changer dans notre vie : voler, tuer, l’adultère, mentir etc. Ce sont les dix commandements de Moïse. Mais Il nous demande surtout d’agir en étant bon, de laisser la méchanceté, de ne pas être jaloux, ni de dire du mal des autres, ne pas être orgueilleux, ne pas vivre sans réfléchir à ce que nous faisons. C’est tout cela qui nous rend impur. Il faut donc laisser les mauvaises pensées, qui nous poussent à faire le mal (n° 21). Et changer notre cœur, comme le disait déjà Jésus (Matthieu 5, 28) : « Celui qui regarde une femme avec un mauvais désir, il a déjà fait l’adultère dans son cœur ». Cela est vrai pour les femmes aussi bien sûr. Non pas laisser les aliments interdits, mais le péché.  Ne pas dire : « Ce n’est pas grave, personne ne m’a vu ».  Ou bien : » je ne l’ai pas fait, j’y ai seulement pensé ». Et surtout, comme le disait encore Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés ». Ce qu’il faut avoir dans notre cœur, c’est « la charité, la joie, la paix, la bonté, la douceur… » (Gal 5,22°. Ce que Saint Paul appelle le fruit de l’Esprit. Mais pour cela, il faut écouter le Saint Esprit dans notre cœur.  Et nous laisser conduire par Lui.

Évidemment, cela ne veut pas dire qu’on peut manger n’importe quoi, ni n’importe comment. Au contraire, Jésus veut que nous soyons propres. Et que nous gardions l’hygiène, pas seulement de notre corps, mais aussi de nos aliments : à la maison, au marché, dans les écoles et dans la rue. Il veut aussi que nous ayons une nourriture équilibrée, c’est-à-dire que nous apprenions à bien manger. Si nous mangeons n’importe comment, par exemple si nous prenons trop de sucre ou trop d’huile, nous serons malades. Nous aurons le diabète, de la tension et des problèmes de coeur. C’est important de nous former sur ces questions, et d’en parler autour de nous. Si Jésus a guéri les malades, c’est parce qu’Il veut que nous soyons en bonne santé. Pour cela, nous pouvons prendre des médicaments modernes, ou traditionnels. Si nous le faisons sérieusement, sans maraboutage ni accusations, et sans faire de sacrifices traditionnel. Le seul sacrifice qui nous sauve, c’est la messe, le sacrifice de Jésus. Mais comme le dit le proverbe : « Il vaut mieux pré-venir que guérir »

« Merci Seigneur de venir nous purifier et nous libérer ».

 

Mardi 9-2 (Marc 7,1-13) : Jésus et l’enseignement des ancêtres

 


 

Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.

Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.  En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

« Seigneur, aide-nous à comprendre tes commandements, et à les vivre dans l’amour »

Aujourd’hui, Jésus nous dit des choses très importantes, sur la façon de nous conduire par rapport à notre culture, nos coutumes, et les traditions que nos ancêtres nous ont laissées. Certaines choses sont bonnes, comme les valeurs et les qualités traditionnelles que nos ancêtres nous ont enseignées, et que nous avons reçues dans l’éducation. Il faut les garder. Mais en cherchant comment les vivre, dans le monde d’aujourd’hui. Car le monde a changé. Certaines choses sont directement mauvaises, comme la sorcellerie, la polygamie ou la domination de la femme et des enfants par l’homme, et des petits de la société par les grands. C’est à nous aussi que Jésus dit : » Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » Mais il ne suffit pas de garder nos traditions, même les meilleures. Il s’agit de les vivre dans la foi, selon l’Evangile, à la lumière du Saint Esprit. Pour ne pas mériter ces reproches du Christ : « vous annulez la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

Il y a aussi des choses qui ne sont pas mauvaises, mais auxquelles il ne faut pas donner trop d’importance. Par exemple, les ablutions et les habitudes ou coutumes ordinaires. Dans nos traditions, nous connaissons bien les purifications, et les protections avec l’eau. Les musulmans font les ablutions avant la prière. Nous-mêmes les chrétiens, nous avons l’eau bénite. Mais certains chrétiens l’utilisent comme des choses païennes, pour se laver ou faire la cuisine, au lieu d’en faire des signes de foi. D’autres veulent faire bénir du sel, de l’huile ou de l’encens, on ne sait pas pour quoi faire. Alors que ces choses sont réservées à la messe et aux sacrements. D’autres cherchent sans arrêt des protections et des bénédictions, alors que nous sommes déjà sauvés par Jésus. Nous sommes dans les mains de Dieu, c’est Lui notre protection. Et parle baptême, nous avons été rendus saints, c’est cela notre vraie bénédiction. Nous savons que Dieu, c’est le cœur qu’Il regarde. Ce qui est important, plus que ces gestes de purification, c’est de laisser le péché, et de changer notre vie. Ces gestes sont bons, mais il ne faut pas leur donner trop d’importance. Et surtout ne pas oublier ce qui est essentiel. Si nous ne changeons pas notre cœur et notre comportement, ces gestes ne sont pas des signes de foi ni d’amour. Ils ne peuvent pas nous rendre purs, ni nous protéger du mal.

Le gros danger de cela, c’est de nous faire croire que nous sommes saints, par des rites et des cérémonies. Et surtout de devenir hypocrites, des faux croyants, comme Jésus le reproche (n° 6) : « Ce peuple me respecte en paroles, mais son cœur est loin de moi. Ces gestes, comme toutes vos cérémonies religieuses, sont inutiles. Car vous enseignez des commandements faits par les hommes, comme si c’était des commandements de Dieu ». Est-ce que dans notre Eglise, notre paroisse et notre communauté, nous ne faisons pas aussi parfois cela ? Pour quelles choses ? En quoi mettons-nous notre confiance pour réussir notre vie : Dans nos actions et nos cérémonies, ou bien en Jésus ?

-Jésus leur reproche une chose encore beaucoup plus grave : c’est de déformer les commandements de Dieu Lui-même. En effet, Moïse nous a donné le commandement « Tu respecteras ton père et ta mère ». Il faut donc s’occuper de ses parents, quand ils sont vieux. C’est normal. Mais des Juifs disaient : « Nous avons donné notre argent à Dieu, au Temple. Donc nous n’avons plus besoin de nous occuper de nos parents ». Alors que le plus important, c’est l’amour. Comme Jésus nous l’a toujours dit.

Jésus leur reproche : « Vous détruisez la valeur de la Parole de Dieu » (13). Cela nous montre combien il est important de respecter la Parole de Dieu. Et surtout, de la méditer pour la comprendre et la mettre en pratique. Jusqu’à aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes âgées qui sont abandonnées, rejetées ou simplement oubliées. Il y a des gens qui vivent très bien en ville, mais qui oublient complètement leurs vieux parents qui vivent au village.

(13) Jésus ajoute : « Vous faites encore beaucoup d’autres choses semblables ». Quelles sont les autres choses, que nous avons à changer nous aussi, dans notre vie ? Nous devons y réfléchir : personnellement et ensemble : en famille, en CEB, dans nos mouvements et associations. Continuons à réfléchir à nos coutumes, et à la façon dont nous vivons la religion. Dieu nous a appelés à naître et à vivre dans un pays avec notre culture et nos traditions. C’est une très bonne chose. C’est important de garder les valeurs que les anciens nous ont laissées.

C’est dans notre culture que nous avons à vivre notre foi. Jésus lui-même a été un vrai juif. Il a pratiqué la religion de son peuple, il a suivi ses coutumes et ses traditions. Dès sa naissance, il a été circoncis, il venait régulièrement au temple et à la synagogue. Mais Jésus ne s’est pas laissé enfermer dans les coutumes. Il était libre par rapport aux traditions, parce que, ce qu’Il cherchait en premier, c’était l’amour de Dieu et des hommes.

 

C’est là l’origine de son opposition avec les pharisiens, qui pensaient être sauvés par leurs cérémonies religieuses et leurs pratiques. Ils faisaient des ablutions, mais d’une façon mécanique et extérieure. Sans comprendre le sens de ce qu’ils faisaient. Car si on se lave les mains, c’est pour montrer qu’on veut laver son cœur, pour être pur devant Dieu et devant nos frères. Jésus regarde notre cœur, il vient changer notre cœur, il vient nous libérer des coutumes mauvaises et de tout ce qui pèse sur nous. Pour que nous soyons libres, et heureux dans l’amour.

 

Est-ce qu’il faut respecter les coutumes ? D’abord il faut savoir réfléchir. Car il y a des bonnes coutumes, mais aussi des mauvaises comme la sorcellerie, la polygamie, les sacrifices humains, en particulier ceux des albinos ou d’enfants pour avoir le pouvoir. Et aussi la magie et le maraboutage, et beaucoup d’autres choses encore. Tout cela est contre la foi, la vérité, et surtout contre la charité… Bien sûr, ces coutumes et traditions qui font souffrir nous devons les laisser nous-mêmes, et lutter contre elles dans la société.

 

Pour les bonnes coutumes de nos ancêtres, il faut les vivre en chrétiens.  Leur donner leur vraie place, mais pas plus. Et savoir ce qui est le plus important pour nous. Par exemple, le sacrifice de l’Eucharistie est le seul qui nous sauve. C’est donc le seul que nous devons célébrer. Nous laissons les sacrifices païens d’autrefois. De même, le baptême est plus important pour nous que la circoncision, comme l’explique[PA1]  Saint Paul (Gal 6,12-16). Car ce qui compte, c’est la circoncision du cœur. Malheureusement, beaucoup de chrétiens ne l’ont pas encore compris. Il faut donc transformer et évangéliser nos coutumes, comme Jésus nous en a donné l’exemple.

 

Il faut aller plus loin que les coutumes et les pratiques extérieures en changeant notre cœur, et en vivant un véritable amour. Il ne suffit donc pas pour nous chrétiens de garder les 10 commandements de Dieu. Ces commandements, c’est l’Ancien Testament. D’ailleurs ces commandements de Dieu, même nos ancêtres païens les connaissaient dans leur cœur. Il nous faut donc aller plus loin.  Ils sont bons mais pour nous, c’est l’exemple de Jésus qui compte : vivre l’Evangile, accueillir les pauvres, lutter pour la justice, et nous laisser conduire par le Saint Esprit. Nous sommes dans la Nouvelle Alliance, nous cherchons à vivre les Béatitudes. Il s’agit donc pour nous de changer notre cœur, car c’est du cœur de l’homme que sortent les pensées mauvaises (verset 21 à 23). Il s’agit de vivre dans toute notre vie, les bonnes coutumes des anciens, et les bonnes choses nouvelles qui nous arrivent, avec un véritable amour, l’amour de Jésus-Christ lui-même. Il s’agit de suivre Jésus dans toute notre vie, et de vivre tout ce que nous faisons avec Jésus.

 

Nous disons merci à Jésus, qui nous libère du poids de toutes les traditions. Nos frères musulmans sont très attachés aux purifications et aux ablutions, comme les juifs d’autrefois. Mais nous, nous savons que Jésus regarde notre cœur. Nous cherchons à évangéliser nos coutumes et traditions, pour les vivre en vérité dans l’amour du Christ. Nous ne comptons pas sur des cérémonies ou des purifications pour être sauvés, mais sur le Saint Esprit qui change notre cœur. Pensons à la samaritaine, une femme païenne. Elle ne suivait pas les traditions des juifs, mais Jésus l’accueille. Il lui demande seulement d’adorer Dieu en esprit en vérité. Car seul Jésus nous sauve, complètement et pour toujours. Et aussitôt, la samaritaine va faire connaître Jésus au gens de son village.

« Merci Seigneur de nous montrer le vrai chemin, pour aimer en vérité »


 [PA1]