vendredi 5 juillet 2019

Samedi 6-7 (Mat 9, 14-17) : Jésus et le jeûne



Alors les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
« Seigneur, fais-nous vivre d’une vie nouvelle »
Pour les juifs, le jeûne était très important. Et c’est vrai que Jésus a jeûné lui-même au désert, pour se préparer à sa mission, et lutter contre Satan. Jean Baptiste aussi a jeûné. Pour nos frères musulmans, le jeûne est très important : c’est l’un des devoirs du musulman.
Mais les juifs en étaient arrivés à jeûner pour jeûner, en oubliant pourquoi on jeûne.  Si nous jeûnons, c’est pour nous rapprocher de Dieu. Mais les apôtres étaient avec Jésus, le Fils de Dieu. Ils n’avaient donc pas besoin de jeûner. Maintenant, nous jeûnons
Jésus s’appelle l’époux (N° 15 : le fiancé, le mari) Pourquoi ?  Le Mariage, c’est une alliance entre deux familles. Dieu lui, a fait une Alliance d’amour avec tous les hommes, en Jésus Christ : une Alliance nouvelle et éternelle qui nous sauve. C’est pourquoi Jésus s’appelle le mari, sa femme c’est l’Eglise. Nous sommes dans la joie d’être aimés de Jésus, comme l’étaient les apôtres.
Nous sommes entrés dans une Alliance nouvelle, c’est pourquoi nous devons vivre une vie nouvelle. Car comme le dit Jésus on ne met pas le vin nouveau, dans de vielles outres. Comment vivre d’une vie nouvelle ? Nous pouvons relire Colossiens 3, 12-21.
-Dans tout ce qui va suivre, Jésus dit : « On vous a dit, Moi je vous dis ». Cela nous montre que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il enseigne avec autorité. Il est plus grand que Moïse. Mais aussi qu’Il vient nous enseigner et nous faire vivre des choses nouvelles. Arrêtons-nous à cet adjectif nouveau. Déjà Ézéchiel le disait dans la Première Alliance (l’Ancien Testament : 36,26) : » Je vous donnerai un cœur nouveau », et Isaïe ajoute : « Le Seigneur va créer une terre nouvelle (31,22) ».
Cela est arrivé avec Jésus. L’Épitre aux Hébreux explique (9,15) : « Le Christ est le Médiateur (l’Intermédiaire, le Sauveur) de l’Alliance Nouvelle ». Et au moment de mourir, à la première messe (Eucharistie) Jésus dit : « Ceci est Mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance « (Matthieu 26,28). D’ailleurs les gens ne se sont pas trompés. En entendant Jésus, ils disaient (Marc 1,27) : « C’est un enseignement nouveau ». Et Jésus lui-même affirme (13,35) : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés ». Enfin Pierre nous dit (2ème Pierre, 3-13) : « Nous attendons des cieux nouveaux, et une terre nouvelle où la justice habitera ». C’est bien ce que Isaïe avait déjà annoncé, au nom de Dieu (65, 17). Et dans l’Apocalypse, Dieu dit : » Voici que je fais nouvelles, toutes les choses ».
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? Déjà quand il a envoyé ses apôtres, Jésus disait (Marc 16, 17) : « Ils parleront des langues nouvelles ». Et Il a dit à Nicodème (Jean 3, 3) : « Il s’agit de naitre à nouveau, de l’eau et de l’Esprit Saint ». Paul nous dit dans la 1ère aux Corinthiens (5, 7) : « Purifiez-vous de la vieille levure, pour être une pâte nouvelle ». « Ce qui compte, c’est d’être une créature nouvelle » (Galates 6, 11). Pierre conseille les premiers chrétiens (4,10) « Que vos sentiments portent des fruits nouveaux ». Et dans l’Apocalypse, on dit (5,9 + 14, 3) : « Ils chanteront un chant nouveau ». Paul disait encore (2ème aux Corinthiens 5, 17) : « Celui qui est dans le Christ, il est une créature nouvelle ».
-Revenons un peu sur cette question du jeûne : Le jeûne que Dieu aime (Isaïe 58, 1-12) :
Dieu dit, par le prophète Isaïe (n° 6) : « Le jeûne que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes, de relever ceux qui sont écrasés, de renvoyer libres ceux qui sont exploités et opprimés. C’est de casser tout ce qui écrase et fait souffrir l’homme… Le jeûne que j’aime, c’est de partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi le pauvre qui n’a pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu, tu lui donnes des habits. Et tu ne refuses pas d’aider celui qui est ta propre chair » 
                                                                                                                   
-Certains chrétiens veulent jeûner comme les musulmans. Ils ne mangent pas de toute la journée. Ils attendent la nuit pour cela. Pour nous les chrétiens, le plus important du carême, ce n’est pas le jeûne. Et il faut bien comprendre ce qu’est le jeûne. D’abord quand je jeûne, je me sens plus faible. Le jeûne c’est pour connaître mes faiblesses, pour chercher à m’améliorer. C’est pour me faire petit devant Dieu, et devant mes frères et mes sœurs.
Isaïe dit (n° 5) « Courbez la tête comme un jonc ». Le jeûne c’est pour faire grandir notre humilité. Sans humilité, il y a des choses que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une force qui vient du cœur, et que le jeûne peut libérer en nous. C’est une faiblesse physique, qui nous donne la force du cœur.
Le jeûne, c’est une purification du cœur. Il ne suffit pas de se priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon, parce que nous avons besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de nourriture, c’est le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des mauvaises habitudes, et des mauvaises tendances.
Il ne faut pas jeûner seulement avec notre estomac, mais aussi avec nos yeux, notre langue, nos oreilles, etc. A quoi ça sert de jeûner, si avec ma langue j’attaque les autres, et si je dis des mensonges et des mauvaises choses ?
Le jeûne c’est pour changer sa vie, pour être meilleur. Mais ces efforts ne sont valables, que si nous le faisons par amour, pour Dieu et pour les autres. Quand je jeûne, je me prive de nourriture, à cause de Dieu. C’est pour montrer que pour moi, Dieu est plus important que la nourriture, l’argent, les habits, la fête etc.
-Finalement le jeûne c’est un appel à la conversion : Comme le dit Dieu, par le prophète Isaïe, « pourquoi je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous jeûnez, vous continuez à traiter vos affaires. Vous ne pensez pas à moi, mais vous pensez à l’argent. Vous exploitez et vous faites souffrir vos travailleurs. Vous jeûnez, mais vous continuez à vous disputer, à vous battre et à frapper les autres méchamment du poing ».

-Le jeûne est un temps de joie et de bonheur, et non pas un temps de tristesse. Comme le dit Isaïe, verset 9 : « Si tu fais cela, ta lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures guériront rapidement, ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te suivra. Quand tu crieras, Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras il te dira : me voici... Si tu te prives de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si tu donnes à manger à celui qui est exploité, alors ta lumière brillera dans la nuit, et ta lumière sera pour toi comme le milieu du jour. Dieu te conduira sans cesse, il te donnera à manger en plein désert, il donnera la force à tes os. Tu seras comme un jardin arrosé, comme une source qui jaillit dans le désert, et dont les eaux ne s’arrêtent jamais ». Le jeûne, c’est donc un temps de grâce, de joie et de bonheur, et cette joie nous la partageons avec les autres.

-Le jeûne, c’est aussi le temps de la charité. J’accepte volontairement d’avoir faim, pour sentir dans mon corps, ce que les pauvres sentent, parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand je sens physiquement leurs souffrances, je trouve le courage de partager avec eux. Quand je jeûne, je me prive d’un repas, mais ce repas je dois le donner aux pauvres. C’est ce que l’on appelle le jeûne-partage

-Le jeûne est à vivre tous les jours et la première chose, c’est de faire grandir la justice autour de nous (voir le verset 6). Le jeûne nous appelle donc à construire notre pays. Isaie nous dit, au nom de Dieu : « Si tu luttes pour la justice, on reconstruira chez toi les ruines, tu relèveras les fondations des générations passées. On t’appellera celui qui répare les brèches, et qui bouche les trous des murs. Celui qui refait les chemins, pour que tout le monde puisse marcher dans la paix, et habiter dans un pays de paix ». Dieu nous appelle à reconstruire notre vie, pas tout seul, mais avec tous les citoyens et citoyennes du pays.
Nous ne devons donc pas seulement changer notre propre vie, ni même changer notre communauté chrétienne. Dieu nous appelle à changer notre pays tout entier. Libérer notre peuple, comme Dieu a libéré le peuple hébreu au temps de Moïse.

Pour le Chrétien, il s’agit de changer son cœur, pour devenir plus homme! Comme pour le Christ, le jeûne nous prépare un chemin pour la gloire de Dieu, et la lumière de la résurrection. Pour connaître la beauté de son amour, qui fait attention à tout ce qui touche l’homme. Et qui l’appelle à construire un monde nouveau avec Lui, dans le service de nos frères et de la société. Dieu compte sur le cœur de l’homme, pour se faire connaître. Le jeûne, c’est un moyen de ressusciter avec le Christ, à une vie nouvelle.

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