Du 18 au 25 janvier : semaine de prière pour l’Unité des chrétiens
Il y a un mariage dans la ville de Cana, en Galilée. La mère de Jésus
est là. On a aussi invité Jésus et ses disciples, à ce mariage. Le vin est
fini. La mère de Jésus lui dit : «Ils n’ont plus de vin ». Jésus lui répond : «
Femme, est-ce à toi de me dire, ce que j’ai à faire ? Mon heure n’est pas
encore venue ». La mère de Jésus dit alors aux serviteurs : « Faites tout ce
qu’Il vous dira ». Il y a là six des grands vases de pierre, que les juifs
utilisent pour se laver, et faire leurs ablutions selon les règles de leur
religion. Chaque vase peut contenir une centaine de litres. Jésus dit aux
serviteurs : « Remplissez d’eau ces vases ». Ils les remplissent jusqu’au bord.
Alors Jésus leur dit : « Prenez maintenant un peu de cette eau, et portez-la au
Maître de la fête ». Ils la lui en portent. Le maître de la fête goûte l’eau,
qui s’est changée en vin. Il ne sait pas d’où vient ce vin. Mais les serviteurs
qui ont puisé l’eau, eux ils le savent. Il appelle donc le marié. Il lui dit :
« tout le monde sert d’abord le meilleur vin. Puis quand les invités ont
beaucoup bu, on sert le moins bon. Mais toi tu as gardé le meilleur vin,
jusqu’à maintenant ». Voilà comment Jésus a fait le premier de ses miracles, à
Cana en Galilée. Il a montré sa gloire, et ses disciples croient en Lui.
« Seigneur, vient bénir et sauver
nos mariages. Viens changer nos cœurs, par ton amour »
Qui est Jésus ? Par ce miracle, Jésus nous montre qu’Il est
vraiment le Fils de Dieu. Il montre sa gloire et sa puissance, et ses disciples
croient en Lui. Jésus est aussi un ami
très bon. Il vit avec les autres. Il vient au mariage, avec sa mère et ses
disciples, tous ensembles. Et c’est ensemble qu’ils repartent à Capharnaüm. Et
même si son heure n’est pas encore
venue, Il fait ce miracle. Car quand les gens ont des problèmes, Jésus fait
toujours tout ce qu’il peut, pour les aider : quand ils ont faim, qu’ils sont
infirmes ou malades, possédés par des esprits mauvais, seuls ou dans n’importe
quelle difficulté, comme ici à Cana. Jésus écoute ce que sa mère lui dit, même
si son heure n’est pas encore venue. Jésus nous écoute nous aussi, dans nos
prières. La Bonne Nouvelle Jésus fait son premier miracle dans un mariage. Il
veut que nous vivions un mariage heureux.
Jésus ne veut pas que les
jeunes mariés aient honte, et que leur fête se termine mal. Jésus veut que nous
soyons heureux dans toute notre vie. Il fait attention à nous, Il nous donne la
dignité d’enfant de Dieu, Il nous partage sa vie et sa joie.
Que faire ? Nous regardons les serviteurs. Ils font leur
travail le mieux possible. Ils remplissent les vases de pierre jusqu’au bord.
Et nous, comment travaillons-nous ? Est-ce que nous cherchons à nous former dans notre travail ? Les serviteurs
écoutent ce que Jésus leur dit, sans même comprendre. Est-ce que nous cherchons
à écouter Jésus ? Même si nous ne comprenons pas bien, ce qu’Il nous demande ?
Le maître de la fête ne savait pas d’où venait ce vin Mais les serviteurs eux,
ils le savaient. Cela arrive souvent dans notre société. On méprise les
travailleurs, alors ils connaissent beaucoup de choses, que les chefs et les patrons
ne connaissent pas. Nous les écoutons, nous respectons les petits, comme Jésus
a su le faire. Nous regardons les disciples, et nous aussi nous croyons en
Jésus. Nous sommes prêts à le suivre dans toute notre vie, à travailler avec
Lui, à annoncer son Évangile et construire son Royaume. Ensemble, en
communauté.
Nous regardons Marie. Elle a su voir tout de suite, que le vin
manquait. Nous aussi nous faisons attention, à ce qui se passe autour de nous.
Nous regardons les gens avec amour, comme Marie. Nous savons voir leurs besoins
et leurs soucis. Et nous faisons tout pour les aider, en nous appuyant sur la
prière et la puissance de Jésus. Marie nous dit, à nous aussi « faites tout ce
que Jésus vous dira ». Avons-nous confiance en Jésus, comme Marie ? Nous aidons
nos frères, comme Jésus a su le faire ce jour-là. Pas seulement par la prière,
mais dans leurs besoins de chaque jour. Cet Évangile nous courage dans notre
mariage.
C’est difficile de se
comprendre entre mari et femme, et avec nos enfants. Le mariage et la vie de
famille ne sont pas toujours simples. Mais Jésus est avec nous, comme Il était
à Cana. Il vient nous aider. A condition que nous vivions notre amour, unis à
Lui. Lorsque c’est difficile, nous nous parlons, nous cherchons à nous
comprendre, comme Dieu nous comprend et nous parle. Et quand il y a des
problèmes, nous décidons de tout faire pour nous pardonner, comme Dieu nous
pardonne. En même temps, nous gardons espoir. Car Jésus est présent dans notre
mariage, comme Il l’était à Cana. Mais bien sûr, l’amour c’est comme un feu, il
faut l’entretenir. Il faut le faire vivre chaque jour à nouveau, sinon il
s’éteint et il meurt. Que nous dit cet Évangile de Cana, sur notre mariage ?
Comment est-ce que je vais vivre mon mariage ?
PREPARATION AU MARIAGE :
LE SACREMENT ET LA CELEBRATION DU MARIAGE
Dans une rencontre de fiancés,
j’ai demandé : pourquoi nous les chrétiens, nous nous marions ? Les réponses
apportées ont été : nous nous marions pour fonder un foyer, avoir des enfants, nous aimer, unir nos deux familles, etc.
Tout cela c’est bon, mais ce
n’est pas vrai seulement pour les chrétiens. Même les non chrétiens ont des enfants,
ils cherchent à s’aimer, leurs deux familles font alliance et ils fondent un
foyer.
Alors pourquoi nous les
chrétiens nous marions-nous ?
Qu’est-ce que nous avons de spécial ? Voici les réponses
apportées : 1-Nous célébrons le sacrement de mariage pour être saints, comme notre Père est saint.
2- Nous cherchons à nous aimer comme chrétiens, c’est-à-dire
comme Jésus nous a aimés. Ne pas nous contenter d’un amour ordinaire, d’un
simple amour humain. Nous nous rappelons comment Jésus nous a aimés, jusqu’à
donner sa vie pour nous. Il nous a dit : «
Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Cela est vrai en
particulier dans le mariage : entre mari et femme, entre parents et enfants, et
avec nos deux familles. Et quand Jésus a dit cela, il a lavé les pieds de ses
apôtres, en nous disant « vous aussi, vous devez vous laver les pieds, les uns
les autres ». Déjà Moïse disait : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force. Tu aimeras ton
prochain, comme toi-même ». Mon prochain le plus proche, c’est ma femme, mon
mari, mes enfants, mes parents. Je dois les aimer de tout mon corps, (c’est la
vie sexuelle du couple), de tout mon esprit (se parler, échanger des idées, se
conseiller, s’enrichir intellectuellement), de tout mon cœur (en nous aimant le
mieux possible), de toute mon âme (prier ensemble, nous soutenir dans la foi,
nous évangéliser les uns les autres, nous engager ensemble, dans l’Église et
dans la société). Et cela de toutes nos forces, le plus possible, pas seulement
un peu. Nous nous aimons comme nous-mêmes. Comme disait Jésus : « Aime ton
prochain comme toi-même ». Comme nous le rappelle Paul, dans l’épître aux
Éphésiens, chapitre 5: « L’homme doit aimer sa femme, comme son propre corps.
Personne n’a rejeté son propre corps. Au contraire il en prend soin ». Et cela,
en nous appuyant sur nos traditions, sur nos valeurs traditionnelles (en ouolof
: le jom, sutura, kërsa, mun, etc.) et aussi sur la sagesse humaine. Saint
Saint-Exupéry a écrit : « S’aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est
regarder ensemble dans la même direction ». Nous prenons des engagements
communs, nous avons des objectifs dans la vie (un idéal), nous nous appuyons
l’un sur l’autre, en sachant ce que nous voulons faire de notre mariage. Et
quelle famille nous voulons construire. Pour nous chrétiens, il s’agit bien
d’aimer comme Jésus, mais aussi d’aimer par Jésus, en nous appuyant sur Lui,
sur sa Parole, sur la force de Son Esprit, sur le sacrement de mariage. Et en
aimant avec Jésus, en reconnaissant Jésus dans chacun de nos frères. Et
d’abord, dans notre femme ou notre mari,
et nos enfants (voir Matthieu 25,31-45 : «
Tout ce que tu fais au plus petit des hommes, qui sont mes frères, c’est à Moi
que tu le fais ».
3- Nous chrétiens, nous nous
marions, pour faire connaître Dieu aux
hommes (pas seulement aux chrétiens, mais à tous les hommes). En effet,
personne n’a jamais vu Dieu. L’amour de Dieu, on ne peut pas le voir
directement. Comment les hommes vont-ils connaître l’amour de Dieu ? C’est à
travers notre amour. C’est ce que disait déjà Dieu par le prophète Isaïe, dans
la première Alliance : « Comme un fiancé
aime sa fiancée, c’est comme cela que je t’aime Israël » (62,5). C’est par
notre amour de mari et de femme, de fiancé et de fiancée, que nous sommes les
témoins de Dieu dans le monde. Et que nous faisons connaître Dieu et Son amour,
à ceux qui nous entourent. Dieu disait encore à son peuple Israël : « Israël, je suis ton Père. Tu baignais dans
ton sang. Je t’ai pris, je t’ai lavé, je t’ai nourri, je t’ai éduqué, je t’ai
appris à marcher, je t’ai porté dans mes bras » (Osée 11,1-4). Comment les
hommes peuvent-ils savoir, que Dieu est notre Père ? C’est à travers notre
comportement, nous les pères chrétiens. Mais si un père est méchant, qu’il
frappe sa femme et ses enfants, qu’il se saoule et qu’il se conduit mal,
lorsqu’on enseignera à son enfant au catéchisme « Dieu est notre Père », que
va-t-il penser de Dieu ? Dieu n’est pas seulement notre Père, il est notre
Mère. Il l’a dit aussi par les prophètes : « Même si une mère oubliait son enfant, Moi Israël je ne t’oublierai
jamais ». Il le dit dans les psaumes : «
Israël, je t’ai pris dans mes bras, comme un bébé contre sa mère. Je te garde
dans la paix » (Isaïe 49,1+15). Comment les hommes connaîtront-ils l’amour
de Dieu ? Comment sauront-ils que Dieu est notre Mère ? C’est à travers le
comportement et l’amour des mères chrétiennes. C’est cela notre responsabilité,
en tant que mariés dans le monde.
4-Rendre l’amour de Dieu présent dans le monde. Nous voulons faire
connaître Dieu qui est Amour, grâce à notre amour. Nous voulons aussi rendre
l’amour de Dieu présent dans le monde. Jésus disait (Matthieu 18,20) : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
Je suis au milieu d’eux ». Cela est vrai pour tous les hommes et toutes les
femmes, à chaque fois que nous sommes ensemble. Mais c’est vrai, spécialement
dans notre mariage. Quand nous sommes réunis à deux, mari et femme, et à trois
avec notre enfant, Jésus est là. C’est cela notre travail : rendre Jésus
présent dans le monde, grâce à notre amour. Pour que Jésus ne soit pas
seulement présent dans l’Église, mais qu’Il soit présent dans nos familles,
dans nos maisons, et dans nos quartiers. C’est pour cela que le concile a
appelé la famille : l’Église à la maison (l’Église domestique)
5-Nous avons parlé ensuite du
mariage de Cana (Jean 3). C’est très important, que Jésus ait fait son
premier miracle dans un mariage. Cela nous montre toute l’importance du mariage
pour Jésus. Jésus, comme Marie, n’ont pas voulu que les fiancés aient honte,
que leur fête se termine mal, qu’on les insulte, qu’on se moque d’eux. Ils ont
voulu qu’ils puissent se marier dans la paix, et dans la joie pour tous. Mais
nous devons bien comprendre le sens de ce miracle. Un miracle c’est un signe.
Quand Jésus change l’eau en vin, ce n’est pas pour que les gens se saoulent.
Que veut-Il nous enseigner dans ce miracle ? D’abord, que le mariage est très
important, pour Dieu comme pour nous. Ensuite quand Jésus change l’eau en vin à
Cana, Il nous montre, qu’Il veut changer l’amour de l’homme et de la femme dans
le sien. Dans chaque sacrement de mariage, un nouveau miracle s’accomplit. Ce
n’est plus l’eau qui est changée en vin, c’est notre amour qui est changé dans
l’amour de Jésus-Christ. Pour que nous puissions nous aimer, avec l’amour de
Jésus lui-même dans notre cœur. Non plus avec notre petit amour humain, mais
avec le grand Amour de Dieu. C’est pour cela qu’au sacrement du mariage, on célèbre
l’Eucharistie. Le pain est transformé dans le Corps du Christ, même si on ne le
voit pas avec nos yeux. Le vin est transformé dans le Sang du Christ. De même
notre amour est transformé dans l’amour du Christ, pour que nous soyons
capables de nous aimer, avec l’amour de
Jésus lui-même. Même si on ne le voit pas non plus, avec nos yeux. Par le
sacrement du mariage, nous sommes branchés sur Jésus-Christ. Une lampe qui
n’est pas branchée, elle n’éclaire pas. Mais dès qu’elle est branchée, elle
éclaire toute la maison. C’est cela notre responsabilité : éclairer nos frères,
et leur montrer le chemin de l’amour. Le mariage est une alliance : pour se
marier, le fiancé a été voir la famille de sa fiancée. Il a donné le vin, et
apporté la dot. Car le mariage ce n’est
pas seulement l’amour entre un homme et une femme, c’est une alliance entre
deux familles.
Le mariage chrétien est aussi
une alliance, dans la famille de Dieu. Dieu a d’abord fait Alliance avec le
peuple d’Israël, dans l’Ancien Testament (la 1° Alliance). Ensuite, Jésus est
venu faire avec nous, une Alliance
nouvelle et éternelle. Il a fait Alliance avec tous les hommes, par sa mort
sur la Croix. Il continue l’Alliance avec les membres mariés de son Église, par
le sacrement du mariage. Notre mariage, qui est d’abord l’alliance entre nos
deux familles, entre alors dans la grande Alliance de Dieu avec les hommes. Et
dans le grand amour de Jésus pour son Église. C’est ce que Saint Paul nous
explique, dans la lettre aux Éphésiens (5, 21 à 33), quand il nous dit : « Par respect pour le Christ, soyez soumis les
uns aux autres... Femmes aimez vos maris, comme l’Église aime le Christ… Vous
les hommes, aimez vos femmes à l’exemple du Christ. Il a aimé l’Église, Il a
donné sa vie pour elle. Le mari doit aimer sa femme, comme son propre corps.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église Car nous sommes les membres de son
Corps. Le mariage est un grand mystère. Je le dis en pensant à l’Alliance du
Christ et de l’Église ». L’alliance entre nos deux familles a commencé par
le mariage traditionnel Mais c’est quand nous nous marions à l’Église, que
cette alliance entre nos deux familles est bénie, qu’elle est consacrée, et
qu’elle arrive à sa perfection. Alors, elle est complètement transformée, en
entrant dans l’Alliance de Dieu avec tous les hommes, et l’Alliance nouvelle du
Christ avec l’Église
Nous aimer de l’amour même du Christ – Nous voulons nous aimer,
comme Jésus nous aime. Et comme Il nous
demande de nous aimer les uns les autres. En commençant bien sûr, entre mari et
femme. Comment nous aimer ? Nous pouvons relire la 1ère Épître aux Corinthiens,
au chapitre 13. Nous nous donnons l’un à l’autre, dans toute notre vie, comme
Jésus s’est donné à l’Église S’aimer ainsi, c’est difficile. Qui va nous aider,
à y arriver ? D’abord c’est la prière. Nous prions ensemble mari et femme, avec
nos enfants. Ensuite la confession. Nous nous confessons ensemble, avant de
recevoir le sacrement de mariage. Nous continuons à nous confesser, pour que
Dieu nous pardonne. Et pour nous pardonner l’un à l’autre. Ensuite, ce sont les
témoins qui pourront nous aider en cas de difficulté. Comme Jésus nous l’a dit
: « Si ton frère (ton mari, ta femme) a
péché, parle-lui seul à seul. S’il ne t’écoute pas, cherche deux ou trois
personnes (ce sont les témoins), pour que l’affaire soit réglée sur la parole
de deux ou trois personnes. Et si ton mari (ou ta femme) refuse d’écouter ce
témoin, dis-le à la communauté chrétienne » (Mat 18,15-17). Car la
communauté chrétienne (la CEB) est là aussi pour nous aider.
Les conditions du sacrement : Nous le savons bien, pour nous
chrétiens, il n’y a pas de divorce, ni de polygamie. Nous restons fidèles l’un
à l’autre. Et quand il y a des problèmes, au lieu de nous séparer, nous
cherchons à nous pardonner. Pourquoi cela ? Nous l’avons dit plus haut. Nous
voulons nous aimer, comme Jésus aime l’Église Nous acceptons, par le sacrement
de mariage, d’être les témoins de l’amour de Dieu dans le monde. Dieu nous aime
pour toujours. C’est à cause de Dieu, que nous restons ensemble pour toujours.
Il nous aime totalement.
C’est pour cela que l’homme
chrétien aime sa femme totalement. Et qu’il ne fait pas entrer une étrangère
dans sa maison, en mariant une deuxième femme. L’homme n’a qu’un seul cœur : il
ne peut pas aimer deux femmes en même temps, de tout son cœur. Quel que soit le
mal que nous faisons, Dieu nous pardonne. C’est pour cela, que nous nous
pardonnons l’un à l’autre. Dieu est fidèle jusqu’au bout, c’est pour cela que
nous voulons être fidèles l’un à l’autre, pour toujours. A cause de Dieu. Mais
aussi, avec l’aide de Dieu. Et cela n’est pas vrai, seulement pour les
chrétiens. C’est vrai pour tous ceux qui croient en Dieu. Nous cherchons donc à
le faire comprendre, et à le faire vivre,
aux autres croyants.
II) PROPOSITIONS pour la célébration : De tout ce qui
précède, nous pouvons en tirer des conclusions, pour la célébration de notre
mariage. D’abord, en gardant nos bonnes traditions. Car notre culture est une
richesse, qui vient de Dieu. Le sacrement de mariage ne supprime pas le mariage
traditionnel, il vient le compléter, et le rendre meilleur, en lui donnant tout
son sens. Comme disait Jésus : « Je ne suis pas venu supprimer les coutumes des
anciens, mais les rendre meilleures, et leur donner leur vrai richesse » (Mat
5,14). C’est ce qu’on appelle l’inculturation, que l’Église nous demande.
NB : Bien sûr, il s’agit là de
propositions, qui ont besoin d’être adaptées d’après les situations, la
condition des mariés, et leur culture. Et cela devra se faire en accord avec
tous : le prêtre qui bénit le mariage, les 2 familles, les témoins et les
responsables de la CEB. L’entrée : C’est le père qui fait entrer sa fille dans
l’église, pour montrer qu’il est d’accord avec ce mariage. Lorsqu’ils sont en
place, un ancien de la famille de chacun des deux mariés leur donne la
bénédiction traditionnelle, si possible dans leur langue. Pour montrer qu’ils
sont bien d’accord avec ce mariage, et qu’ils vont le soutenir (même s’ils ne
sont pas chrétiens). Ensuite ils font ensemble un pas en avant, comme cela se
fait pour le diaconat, en se tenant pas la main, pour marquer leur engagement
(C’est d’ailleurs le rite de mariage chez les mandjaques). Le mariage est
l’entrée dans l’Alliance de Jésus avec l’Église C’est donc important que la
communauté chrétienne soit présente au mariage, et pas seulement la famille
naturelle. Que le responsable de la CEB dise un mot d’accueil. Et que les
témoins donnent quelques conseils aux mariés. Car pour nous, les témoins ne
sont pas seulement des témoins, ils sont surtout des soutiens aux mariés. C’est
pourquoi, il est important de bien les choisir, et d’avoir confiance en eux.
L’argent : Nous savons que certaines personnes voudraient se marier
en secret, parce qu’elles n’ont pas beaucoup de moyens. Elles veulent éviter
les grandes dépenses, et elles ont bien raison. Il nous faut sérieusement
réfléchir à cela. Les mariages sont
devenus l’occasion de grandes dépenses, et de fêtes insensées, pour se montrer
devant les autres. Ce n’est plus un sacrement, un temps fort de prière et de
foi, dans la simplicité. Pour venir célébrer son mariage, on n’est pas obligé
d’avoir une robe de mariée, ni de payer une chorale, encore moins des
demoiselles d’honneur. On peut très bien se marier en pagne, ou en habits simples,
que l’on pourra continuer d’utiliser par la suite. D’ailleurs, les habits
blancs étaient réservés autrefois aux fiancées vierges, ce qui n’est pas le cas
pour beaucoup de celles qui se marient aujourd’hui, certaines ayant même déjà
des enfants. Et au lieu d’avoir une chorale qui va faire un concert, pendant
que les gens se tiennent en silence, il vaut beaucoup mieux avoir une personne
qui fait chanter des chants connus par tout le monde. C’est donc très important
que le mariage se fasse dans la joie, mais dans la simplicité. Et que ce soit
justement ceux qui ont les moyens, et qui pourraient faire une grande fête, qui
montrent l’exemple, en faisant les choses le plus simplement possible. En
effet, si tu fais de ton mariage une grande fête, tout le monde va t’admirer.
Mais pour beaucoup, ce sera seulement pour profiter de toi. Et ensuite, tu
auras beaucoup de problèmes. Car après la cérémonie, tu vas te retrouver avec
des tas de dettes. Et tu n’auras même pas de quoi acheter à manger, ou payer
des médicaments en cas de maladie. Mais surtout, si tu fais de ton mariage une
grande fête, tu empêches les autres qui viennent derrière toi, de se marier.
Car ils vont dire : « je n’ai pas assez d’argent, pour en faire autant. Donc je
ne marie pas ». Cela est vraiment très grave. Il est important de réfléchir
très sérieusement à cela, en communauté chrétienne. C’est pour cela que dans
plusieurs paroisses, on a commencé à faire les mariages en groupe, pour
diminuer les dépenses. Et également la nuit de Pâques, en même temps que le
mariage des nouveaux baptisés. C’est pourquoi aussi, dans certaines paroisses,
à la sortie de l’Église, on fait juste un « pot » avec du jus et du bissap,
dans la salle paroissiale. Et si l’on veut, on peut danser ensemble, en
l’honneur des mariés. Puis tout le monde se salue, et on se sépare sans faire
un grand repas, ni des dépenses inutiles à la maison. Il faut que nous ayons le
courage de montrer cela, à nos frères et à nos sœurs. Mais cela demande, que nous tous les chrétiens,
nous changions de mentalité. Que nous arrêtions d’aller dans les mariages, pour
bien manger et beaucoup boire. Jusqu’à
parfois devenir saouls, dire n’importe quoi, insulter les gens, ou se disputer.
Où est le respect du sacrement à ce moment-là ? Il nous faut féliciter ceux qui
font un mariage simple, au lieu de nous moquer d’eux, et de leur faire honte.
Et encourager les futurs mariés à en faire autant. Mais pour cela, il faut en
parler à l’avance avec la femme et les 2 familles, pour que tout le monde soit
bien d’accord.
La Parole de Dieu : C’est aux fiancés normalement de choisir la
Parole que l’on va lire au moment du mariage. Ils choisiront la Parole qui a le
plus de sens pour eux, d’après la façon dont ils veulent vivre leur amour et
leur mariage. Et si possible, ce sera un parent ou un ami qui fera la lecture.
Au moment de la bénédiction,
c’est important que l’on garde les rites
traditionnels du mariage coutumier, pour bien montrer que le sacrement de
mariage est l’accomplissement de ce mariage coutumier. On pourra apporter une
natte à déposer devant l’autel. On verra les objets à apporter, les symboles et
les gestes à faire, d’après les traditions de chaque ethnie. Par exemple : chez
les mandjaques, amener un pagne mandjaque. Le mari peut apporter du vin qu’il
offre au prêtre, car le prêtre est le père de la famille chrétienne. Le prêtre
acceptera ce vin, au nom de Dieu notre Père, et de la famille chrétienne, pour
montrer que ce mariage est béni par Dieu. Ensuite, le mari remet à sa femme une
calebasse, avec les objets traditionnels qu’on donne à ce moment-là. Chez les
diolas, on peut verser du riz sur la mariée, en signe de fécondité. Chez les
sérères, c’est du coton. On parle d’inculturation depuis le Concile Vatican II,
il y a plus de 50 ans. Il est temps que l’on cherche à mettre cela en pratique
! Pour le consentement, il y a plusieurs formules. Si les gens ne savent pas
lire, et qu’ils ont de la peine à apprendre par cœur la formule d’engagement,
le prêtre peut les interroger, et ils répondront. Et de même pour se donner
l’alliance, ils répètent la formule après le prêtre. Mais il est évident que
l’autre formule, à dire par le mari et la femme, est la meilleure. Par exemple
: « Je te reçois, et je me donne à toi, pour t’aimer dans la fidélité ». Cela exprime
mieux, l’engagement et le don de l’un à l’autre, dans le sacrement de mariage.
En effet, le prêtre bénit seulement le mariage. Mais c’est l’homme et la femme
eux-mêmes, qui se donnent le sacrement.
Pour donner un sacrement, il
faut toujours ce qu’on appelle une matière : l’eau pour le baptême. Le pain et
le vin pour célébrer l’Eucharistie, et consacrer le Corps et le Sang du
Seigneur. L’huile pour le sacrement des malades, la confirmation et
l’ordination des prêtres. Pour le mariage, quelle est la matière ? Ce n’est pas
l’alliance, ce n’est pas un autre objet, c’est l’amour de l’homme et de la
femme eux-mêmes. Sans eau, on ne peut pas baptiser. Sans pain et sans vin, on
ne peut pas célébrer la messe. S’il n’y
a pas d’amour vrai entre l’homme et la femme, il n’y a pas de mariage. Les
bagues que l’on bénit et que l’on se donne en signe de fidélité s’appelle
alliances. C’est bien le signe que par le sacrement, nous entrons dans
l’Alliance de Dieu avec les hommes. Là aussi il y a plusieurs formules possibles.
Ensuite les mariés disent leur prière, qu’ils ont composée eux-mêmes, si
possible : une prière spéciale pour le jour du mariage, qui sera leur prière à
eux. Ils peuvent l’improviser, la dire
au moment même du mariage, à partir de
ce qu’ils pensent dans leur cœur. A l’offertoire, les mariés peuvent apporter
l’un ou l’autre objet de leur maison, pour offrir au Seigneur, leur travail et
la vie de leur foyer. Ensuite, il est important de célébrer l’Eucharistie comme
je l’ai expliqué plus haut. Enfin, après le Notre Père, il y a une bénédiction
spéciale. Il existe plusieurs formules différentes. Les mariés diront au
prêtre, la formule qu’ils préfèrent.
Voir aussi mon site
http://armel.duteil.free.fr .
Taper « mariage » et «
sacrement de mariage » dans le
cadre : recherche sur le site, en
haut à gauche. Voir aussi dans le 3° livre de commentaires « CHRIST Roi »,
les pages 174 à 2O4 et 350 à 358
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