L’histoire des deux fils
Jésus demande : Que
pensez-vous de ceci ? Un homme a deux fils. Il va voir le premier. Il lui
dit : « mon fils, va travailler aujourd’hui dans ma vigne ». Le
fils lui répond : » je ne veux pas ». Mais ensuite, il regrette,
et il va travailler à la vigne. Le père va parler avec le deuxième fils. Il lui
dit la même chose. Celui-ci lui répond : « oui mon père ». Mais
il ne va pas au travail. Lequel des deux a fait ce que son père voulait ? Ils
répondent : « le premier ». Alors Jésus leur dit : « Je
vous le déclare, c’est la vérité. Les gens qui récupèrent les impôts et les
prostituées, arriveront avant vous dans le Royaume de Dieu. Car Jean Baptiste
est venu chez vous. Il vous a montré le chemin de la justice. Mais vous ne
l’avez pas cru. Ceux qui récupèrent les impôts pour les romains, et les
prostituées, eux, ils ont cru en lui. Et même quand vous avez vu cela, vous
n’avez pas changé votre cœur, pour croire en lui ».
« Seigneur, aide-nous
à faire ta volonté. Et à changer notre vie »
Aujourd’hui, Jésus nous interroge
sérieusement sur notre comportement.
Trop souvent, nous disons que nous voulons vivre comme des chrétiens. Mais en
fait, nous ne faisons pas ce que nous avons promis : par manque de foi,
par paresse, par peur, ou par manque de courage. De toutes façons, le résultat
est le même : nous n’avons pas fait la volonté de Dieu. Jésus nous donne au contraire l’exemple des prostituées, et de ceux qui récupéraient les impôts pour les Romains. On disait que c’étaient tous des voleurs. Mais certains ont réfléchi à ce qu’ils vivent, et ils ont changé leur comportement. C’est cela qui est important. Pour eux, et aussi pour nous. Même si nous avons fait le mal, nous pouvons toujours regretter, et changer notre vie. Et faire ce à quoi Dieu nous appelle. Ce n’est jamais trop tard. Aujourd’hui, nous nous demandons : qu’est-ce que j’ai refusé de faire jusqu’à aujourd’hui ? Comment arriver à le faire ? Nous nous disons : que faire par amour pour Jésus ?
Autour de nous, il y a aussi des gens qui se conduisent mal. C’est notre responsabilité de les conseiller et de les aider à changer, pour qu’ils fassent ce que Dieu leur demande. Mais pour cela, il faut d’abord les aimer. Et leur parler avec amitié et bonté, pour qu’ils écoutent nos paroles, comme Jésus nous l’a demandé. Sinon ils ne pourront pas écouter nos conseils.
Jésus ajoute quelque chose de très important : « Vous avez vu ceux qui demandent l’impôt pour les Romains, et les prostituées : ils ont changé de vie, avec les conseils que JEAN Baptiste leur a donnés. Mais même quand vous avez vu cela, vous, vous n’avez pas changé » (32). C’est important de voir autour de nous, les gens qui écoutent la Parole de Dieu, et qui font de bonnes choses. D’abord pour dire merci à Dieu, qui change les cœurs des hommes. Mais aussi, pour avoir le courage de faire comme eux. Et pour changer notre vie, nous aussi. Saint Jacques disait : « Tu dis que tu as la foi. Montre-moi ce que tu fais ! ». La foi n’est pas seulement dans notre cœur, elle est dans notre vie. Elle demande que nous fassions de bonnes actions, pour la mettre en pratique.
-Arrêtons-nous un peu à cette parole de Jésus : « Ceux qui ramassent les impôts et les
prostituées, arriveront avant vous dans le Royaume de Dieu » (31).
Peut-être que nous n’avons pas fait attention à cette parole, extraordinaire et
très forte. Cela nous arrive souvent. Nous avons l’habitude d’entendre les
paroles de l’Evangile. Et nous ne faisons plus attention, à ce qu’elles veulent
dire. Normalement, nous pensons que les voleurs et les prostituées iront en
enfer. C’est même ce qu’on nous a enseigné au catéchisme. Comment Jésus peut-Il
dire, qu’ils entreront dans le Royaume de Dieu avant nous ? Pourtant nous
sommes chrétiens, nous prions et nous faisons tout ce que Dieu nous demande.
Est-ce que Jésus est d’accord avec le vol et avec la prostitution ? Bien
sûr que non. Mais Jésus ne regarde pas les mauvaises choses que les gens font. Il voit leur cœur. Leur volonté de changer,
et d’aimer Dieu à nouveau. Comme Jésus dit à Simon le Pharisien, qui est un
vrai croyant. Il lui montre la prostituée : « Dieu lui pardonnera beaucoup, parce qu’elle a beaucoup
aimé ». Et Il dit à la femme : « Va en paix ! ». Jésus nous demande de changer
complètement, notre façon de regarder les autres. Souvent nous voyons le mal
qu’ils font. Mais nous ne voyons pas leurs efforts, ni ce qu’ils cherchent dans
leur cœur. A cause de cela, au lieu de les aider, nous les condamnons. Nous les
empêchons de changer. Bien plus, nous les enfonçons dans leurs péchés. Même un
voleur ou une prostituée restent des enfants de Dieu. Ils ont leur dignité.
Nous devons les respecter. Ils sont capables de changer. C’est à nous de les
aider. Et non pas de les condamner et de les rejeter.
« Seigneur, merci pour ton
amour, qui nous permet de changer de vie Combien de fois cette scène s’est
elle vérifiée dans nos familles : devant la perspective d’un travail, d’un
service, le père de famille cherche souvent des volontaires ? Mais les
réponses ne sont pas toujours des plus polies. Dans un temps de crise de
l’autorité parentale, les réponses sont souvent évasives et trop souvent des
refus catégoriques. L’effort que le travail demande, surtout le travail manuel,
requiert avant tout le désir de travailler et l’amour pour celui qui nous
envoie. L’Evangile de ce dimanche se situe bien dans notre contexte et nous
fait revivre avec humour tant de situations concrètes vécues en famille.
Mais la parabole veut atteindre un
autre objectif. La diatribe est subtile entre ceux qui connaissent la loi et
ceux qui ne la connaissent pas. Cela nous renvoie aux premiers temps de
l’expérience chrétienne où certainement il y avait deux groupes : ceux qui
venaient d’Israël, les connaisseurs de la loi et ceux qui venaient du
paganisme, qui ne connaissaient pas la loi. Devant la proposition nouvelle du
Royaume de Dieu, représenté par le Christ, qui demande à se mettre au travail,
les réponses sont contradictoires. Celui qui dit oui, n’y va pas mais celui qui
dit non, y va. Comme pour signifier que celui qui connait la loi ne la
pratique pas et ceux qui ne la connaissent pas, sont pratiquants. Il faudrait
lier ce passage avec celui qui le précède, là où on pose à Jésus la question
sur son autorité. Il réplique avec une autre question sur la mission de Jean
Baptiste : à savoir si son origine était divine ou bien humaine. A partir de
là, nous comprenons que les maîtres de la loi, les scribes et les pharisiens,
tout en soupçonnant que Jésus était le Messie, n’acceptent pas ses paroles et
n’adhérent pas á son enseignement.
Jésus se voit obligé de faire cette
affirmation solennelle et catégorique : les publicains et les prostituées vous
devanceront dans le Royaume des cieux.
Il y a deux aspects dans cette
réflexion, qui nous intéressent de près. Le premier c’est que les paroles ne
suffisent pas pour suivre le Christ. Combien de belles paroles, souvent notées
dans les discours des chrétiens, et combien peu de pratique concrète dans leurs
actions ? Comme il est facile de se remplir la bouche de belles choses mais de
vivre une vie chrétienne abstraite et peu incarnée dans la réalité. Ce qui est
essentiel dans le christianisme, c’est la corrélation entre dire et faire,
entre être et sembler. Nous ne pouvons pas dire une chose et agir autrement. La
cohérence est nécessaire pour les disciples de Jésus. Ce que Jésus reproche aux
connaisseurs de la loi, c’est leur incapacité à la mettre en pratique.
Le deuxième point c’est la
préférence que Jésus accorde aux lointains, á ceux qui ignorent la loi mais qui
ont le désir de la connaitre et de la suivre ; ceux qui sans connaitre les
exigences de l’Evangile les vivent déjà dans une adhésion á la volonté de Dieu.
D’ailleurs Jésus avait dit que ce ne sont pas les malades qui ont besoin du médecin
et qu’il était venu appeler les pécheurs et non pas les justes. La logique de
l’Evangile ne change pas.
Devant la suffisance de ceux qui
connaissent la loi et ne la pratiquent pas et la capacité de changement de ceux
que ne la connaissent pas, Jésus préfère ces derniers, ceux qui mettent en
pratique la Parole et acceptent la volonté de Dieu.
Une autre conséquence se dégage de
cette parabole, notre jugement sur les autres. Il est facile de juger les
autres sur la base des apparences. Chaque personne est un mystère qu’il faut
approcher avec respect et bienveillance. Même devant celui qui pourrait sembler
étrange, divers, notre jugement ne doit jamais l’enfermer dans nos catégories.
Souvent, nous ne savons pas ce qui se passe dans le cœur des autres, le pourquoi
de leur agir, les motivations qui guident leurs choix. D’ailleurs l’Evangile
nous dit ne jugez pas !
L’admonition de Jésus demeure claire
et simple : celui qui fait la volonté de Dieu entre dans le Royaume, celui qui
se contente de dire « Seigneur, Seigneur »…n’y entre pas. La nécessite d’une
conversion personnelle s’impose et cette conversion signifie qu’il faut
reconnaitre d’abord son éloignement de Dieu, accepter d’être des connaisseurs
de la loi mais pas des observants. Cette conversion est nécessaire car il est
facile de s’installer dans une situation où nous faisons semblant d’être bons
et obéissants à Dieu, mais en réalité nous vivons selon nos envies et nos
désirs.
Accueillir la volontè de Dieu,
signifie reconnaitre son péché, décider de se convertir et commencer à vivre
selon sa loi sa volonté. Les publicains et les prostituées ont accueilli Jésus,
se sont reconnus nécessiteux du pardon, ont commencé une vie nouvelle, ils sont
entrés dans la vigne du Seigneur et se sont mis á l’œuvre.
Alors levons-nous de nos assurances,
de nos positions escomptées, de notre faux-semblants, mettons nous en marche
pour entrer dans la vigne du Seigneur et travailler sérieusement à faire sa
volonté.
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