mardi 20 juin 2017

Dimanche 18-6-17 : Saint Sacrement A (Jean 6,51-58)




Jésus disait à la foule : » Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Seigneur, fais-nous vivre avec Toi, et en Toi»
Aujourd’hui nous célébrons la fête du Saint Sacrement, le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement de la communion au Christ, et de son sacrifice qui nous sauve. Jésus nous dit aujourd’hui : « Dieu est notre Père, Il est le Vivant » (n°57). Il nous fait vivre, comme Il fait vivre Jésus. Nous cherchons à vivre par le Père, et en Lui, comme Jésus. Avec Lui nous sommes sûrs de réussir notre vie. Jésus nous fait vivre pour toujours. Il est avec nous dans toute notre vie.
Cet évangile nous montre que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il est descendu du ciel. Il nous donne tout ce dont nous avons besoin. Pas seulement la nourriture du corps, mais le Pain de la Vie. Bien plus que cela, Il se donne totalement Lui-même. Il donne sa Chair, Il donne son sang, Il donne sa vie, Il se donne tout entier. Pas seulement au moment de sa mort, mais pendant toute sa vie. Il n’avait même pas le temps de manger, il n’avait même pas une pierre où reposer sa tête. Il était toujours prêt, malgré sa fatigue, à accueillir les gens, à les enseigner et à les guérir. Jésus est venu pour que nous ayons la Vie. Pas seulement la vie après la mort, quand il nous ressuscitera et nous conduira vers le Père. Mais déjà la vie aujourd’hui dans ce monde (51).
« Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang (dans la communion) il vit en moi. Et moi, je vis en lui» (56). Dans la communion, nous mangeons la Chair du Fils de l’homme. Mais est-ce que nous avons vraiment sa vie en nous ? Est-ce que trop souvent, la messe et la communion ne sont pas seulement une simple cérémonie religieuse : une prièrequi ne change pas notre vie ? Et qui ne nous fait pas vivre, dans l’amour et la paix de Jésus Christ ? Comment être vraiment vivant dans le Christ ? Comment apporter Sa vie à nos frères et à nos sœurs ? Comment faire vivre notre société, comme Jésus le veut ?
Jésus ne dit pas seulement : » celui qui mange mon corps, aura la vie éternelle ». Il nous dit beaucoup plus que cela. Jésus nous dit « Celui qui Me mange, il vit par Moi » : le Christ nous fait vivre. Il vit Lui-même en nous. Il nous fait réussir notre vie. Comment vivre en Lui, et avec Lui ? Comme disait Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui a donné sa vie pour moi » (Gal 2,20).
Donc il s’agit d’avoir les pensées de Jésus, à chaque fois que nous parlons. Il s’agit d’avoir l’amour de Jésus, à chaque fois que nous agissons. Avant de faire quelque chose, nous nous demandons : « qu’est-ce que Jésus pense de cette situation ? Si Jésus était là qu’est-ce qu’Il ferait ? ». Et nous prions, en nous laissant conduire par l’Esprit Saint de Jésus.
Nous retenons trois idées importantes dans ce texte :
·         Jésus se donne entièrement par amour (51).
·         Il nous ressuscite et nous donne la vie éternelle, dans le bonheur total, et l’union avec tous nos frères, auprès de Dieu : »Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle. Et je le ramènerai de la mort à la vie, au dernier jour » (54).
·         Il est le pain qui nous fait vivre. Pas seulement vivre après la mort, mais vivre en Lui et par Lui, dès aujourd’hui (n°57).Il fait vivre tous les hommes, et le monde entier (tout l’univers).

Que faire ?
1.Accueillir la nourriture que Jésus nous donne : notre pain de chaque jour, comme nous le disons dans le Notre Père. Mais aussi la nourriture de notre esprit, l’Evangile, qui nous rend heureux, car c’est une bonne nouvelle. Et la nourriture de notre cœur, l’amour de Jésus, que nous chrétiens nous recevons dans la communion. Nous vivons donc avec Jésus, toute notre vie. Jésus nous dit : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang habite en moi, et moi j’habite en Lui ». Nous savons que Jésus est avec nous, dans toute notre vie. Mais Il n’est pas seulement à côté de nous, Il est en nous, dans notre cœur. C’est pour cela aussi, que nous voulons rester en Lui, et vivre avec Lui. Dans tout ce qui nous arrive, nous nous demandons : Dans cette circonstance, à quoi Jésus m’appelle ? Nous vivons non seulement comme Lui et avec Lui, mais nous vivons par Lui, et en Lui.

2.Alors, comme Jésus, nous nous donnons à nos frères. Nous ne donnons pas seulement des choses, de l’argent, de la nourriture, des habits ou des médicaments. Nous nous donnons nous-mêmes. Comme Jésus donne sa Chair et son Sang, nous donnons notre temps, notre amitié, notre soutien, notre présence. Et cela nous pouvons le faire, même si nous n’avons pas d’argent. Nous n’ouvrons pas seulement notre maison, nous ouvrons notre cœur, comme Jésus nous ouvre son cœur.

3.Jésus ne nous sauve pas seulement personnellement, un par un. Il nous sauve tous ensemble. Il sauve notre société toute entière. Ce texte parle de la manne, que Dieu a fait descendre pour les hébreux dans le désert, au temps de Moïse : »Le pain que vos ancêtres ont mangé, et qui sont morts »(58). Mais en même temps, il dit « Ma chair que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie (n° 51) ». Quand les hébreux étaient dans le désert, c’est Dieu qui les a fait sortir du pays d’Egypte, où ils étaient en esclavage. Ils étaient soumis aux travaux forcés sans être payés, on tuait leurs garçons, on mariait leurs filles de force, on voulait supprimer leur peuple (génocide). Mais Dieu ne peut pas accepter l’esclavage. Dieu ne peut pas accepter que des hommes fassent souffrir leurs frères. Dieu  n’accepte ni le mariage forcé, ni qu’on tue des enfants, encore moins un peuple tout entier. C’est pour cela qu’il a envoyé Moïse pour libérer son peuple. Chaque famille a tué un agneau, et ils ont fait une croix sur la porte de leurs maisons, avec son sang. C’était le signe de « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »,. L’annonce de Jésus Lui-même. C’était le signe du sang, que Jésus a versé sur la croix, pour nous sauver. La manne que Dieu a donnée dans le désert, c’était le signe de l’Eucharistie que nous célébrons. Et de la communion que nous recevons. Dieu, aujourd’hui encore, continue à sauver son peuple. Il nous appelle à libérer tous ceux qui souffrent, à relever tous ceux qui sont écrasés, à construire« un monde nouveau où la justice habitera » (2ème Pierre 3, 17).

4. Jésus dit : « Ce pain n’est pas comme le pain, que vos pères ont mangé » (58). Il ajoute « Celui qui mange ma chair et boit mon sang ». Bien sûr, Il parle à partir des sacrifices des Juifs, où on offrait du pain à Dieu, et des animaux. Pour nous, cela nous rappelle nos sacrifices traditionnels, où on offrait aux ancêtres le sang des animaux. Et ensuite, on mangeait l’animal tous ensemble, pour mettre la communion, dans la famille et dans tout le village. Le chrétien n’a pas besoin de ces sacrifices, comme l’explique l’épître aux hébreux. Parce que nous avons maintenant le vrai sacrifice qui nous sauve, le sacrifice de la mort et de la résurrection de Jésus. Car le sang des poulets ou des bœufs, offert par nos ancêtres, ne peut pas enlever nos péchés. Ni le sang des moutons, que nos frères musulmans offrent le jour de la Tabaski (l’Aïd El Kebir), en souvenir d’Abraham. C’est seulement le Sang du Christ, mort sur la croix, qui peut  nous sauver. Le mouton, le poulet ou le bœuf que nous partageons dans l’amitié, ne peut pas nourrir nos cœurs, pour nous donner la vie de Dieu. Mais seulement le Corps du Christ, que nous recevons dans la communion. Nous respectons les sacrifices traditionnels, et le sacrifice du mouton chez les musulmans. Mais nous les chrétiens, nous n’en avons plus besoin. Nous sommes déjà sauvés par Jésus-Christ. Et notre sacrifice, c’est le sacrifice du Christ dans l’Eucharistie (à la messe).
5. Cet évangile nous montre, que Jésus vient sauver et transformer complètement, notre culture et nos coutumes. Jésus dit : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang, il aura la vie ». Dans notre société traditionnelle, ceux qui disent cela, ce sont les sorciers. Dans leur groupe de sorciers, ils mangent l’âme de leurs parents, par méchanceté ou pour avoir la chance, l’argent, le bonheur et tout ce qu’ils veulent. Ils boivent le sang de leurs frères mystiquement. Jésus a vraiment supprimé tout cela. Il est venu transformer complètement notre société, jusqu’au plus profond de notre vie. Donc bien sûr, si nous croyons en Lui, d’abord, nous laissons toutes ces affaires de sorcellerie. Et aussi de maraboutage, de magie, d’envoutement et de malédiction. Mais nous n’avons plus peur non plus des sorciers, des hommes de la nuit, et de ceux qui travaillent dans l’ombre, génies, esprits    . Parce que nous avons reçu le Corps et le Sang de Jésus, qui nous sauve. Il sauve toute notre société. Il vient transformer complètement nos coutumes et notre culture, pour amener la civilisation de l’amour. Car c’est par amour, que Jésus a donné sa vie. Et c’est son amour, qu’Il nous donne dans la communion.
6. Cet Evangile nous parle du cœur-même de la vie chrétienne. Pourtant, il s’adresse aux musulmans, en même temps qu’aux chrétiens. Avec les chrétiens, on réfléchira bien sûr spécialement aux versets 55 et 56 : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma Chair, et qui boit mon Sang, il demeure en Moi, et Moi je demeure en lui » : c’est le sacrement de l’Eucharistie. Avec les musulmans, nous pouvons rappeler que dans le Coran également, on dit que Dieu fera descendre du ciel une table bien garnie, pour nourrir ses croyants. Cet Evangile concerne aussi d’un certain point de vue, les musulmans comme les chrétiens. Car le sacrifice de Jésus sauve tous les hommes. Son sang, « c’est le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, versé pour nous les chrétiens, et pour la grande foule des hommes (la multitude), pour enlever les péchés », comme nous le disons chaque jour à la messe.

7. Jésus nous dit (verset 51) : « Le Pain que je donnerai, c’est pour que le monde ait la vie ». Jésus ne veut pas seulement faire vivre tous les hommes (tous les hommes et pas seulement les chrétiens), il veut faire vivre le monde. Donc aussi les plantes, les animaux, la nature. Jésus n’a pas dit : » je suis venu pour que les chrétiens soient sauvés ».  Ni même « pour que tous les hommes soient sauvés ». Il dit bien : « pour que le monde soit sauvé ». Le pain que nous recevons dans la communion, c’est le pain, fruit de la terre et du travail de l’homme, comme nous le disons à la messe. Avant d’être le fruit du travail des hommes, il est d’abord le fruit de la terre. Donc, si nous recevons la communion, le pain de la vie, nous devons respecter la terre, la protéger, la conserver : c’est l’écologie, le respect de l’environnement, et de la création toute entière. Nous ne devons pas la salir, et la casser comme nous le faisons trop souvent de nos jours. A cause de cela, comme le dit Paul (Romains 8, 19 à 22) « la création désire de toutes ses forces, voir la venue des fils de Dieu. Car elle a été cassée et réduite à rien. Elle ne l’a pas voulu. Et elle garde l’espérance d’être elle aussi, libérée de l’esclavage et de la pourriture. Pour connaître la liberté et la gloire des enfants de Dieu. La création toute entière crie sa souffrance. Elle passe par les douleurs d’un enfantement, pour une naissance qui dure encore ».                    
« Merci Seigneur, de faire vivre tous les hommes, et le monde entier, de ta vraie vie « 

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