Jésus disait à la foule : » Moi, je suis le
pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il
vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la
vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à
manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je
vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si
vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui
mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le
ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon
sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui
est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me
mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du
ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont
morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Seigneur, fais-nous vivre avec Toi, et en
Toi»
Aujourd’hui nous célébrons la fête du Saint Sacrement, le
sacrement de l’Eucharistie, le sacrement de la communion au Christ, et de son
sacrifice qui nous sauve. Jésus nous dit aujourd’hui : « Dieu est notre Père, Il est le Vivant »
(n°57). Il nous fait vivre, comme Il fait vivre Jésus. Nous cherchons à vivre par le Père, et en Lui, comme
Jésus. Avec Lui nous sommes sûrs de réussir notre vie. Jésus nous fait vivre
pour toujours. Il est avec nous dans toute notre vie.
Cet
évangile nous montre que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il est descendu du
ciel. Il nous donne tout ce dont nous avons besoin. Pas seulement la nourriture
du corps, mais le Pain de la Vie. Bien plus que cela, Il se donne totalement Lui-même. Il donne sa Chair, Il donne son
sang, Il donne sa vie, Il se donne tout entier. Pas seulement au moment de sa
mort, mais pendant toute sa vie. Il n’avait même pas le temps de manger, il
n’avait même pas une pierre où reposer sa tête. Il était toujours prêt, malgré
sa fatigue, à accueillir les gens, à les enseigner et à les guérir. Jésus est
venu pour que nous ayons la Vie. Pas seulement la vie après la mort, quand il
nous ressuscitera et nous conduira vers le Père. Mais déjà la vie aujourd’hui
dans ce monde (51).
« Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang (dans la communion) il vit en
moi. Et moi, je vis en lui» (56). Dans la communion, nous mangeons la Chair
du Fils de l’homme. Mais est-ce que nous
avons vraiment sa vie en nous ? Est-ce que trop souvent, la messe et
la communion ne sont pas seulement une simple cérémonie religieuse : une
prièrequi ne change pas notre vie ? Et qui ne nous fait pas vivre, dans
l’amour et la paix de Jésus Christ ? Comment être vraiment vivant dans le
Christ ? Comment apporter Sa vie à nos frères et à nos sœurs ? Comment
faire vivre notre société, comme Jésus le veut ?
Jésus ne dit pas
seulement : » celui qui mange mon corps, aura la vie éternelle ».
Il nous dit beaucoup plus que cela. Jésus nous dit « Celui qui Me mange, il vit par Moi » : le Christ nous
fait vivre. Il vit Lui-même en nous. Il nous fait réussir notre vie. Comment
vivre en Lui, et avec Lui ? Comme disait Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ
qui vit en moi. Ma vie humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a
aimé, et qui a donné sa vie pour moi » (Gal 2,20).
Donc il s’agit d’avoir les
pensées de Jésus, à chaque fois que nous parlons. Il s’agit d’avoir l’amour de
Jésus, à chaque fois que nous agissons. Avant de faire quelque chose, nous nous
demandons : « qu’est-ce que Jésus pense de cette situation ? Si Jésus était là
qu’est-ce qu’Il ferait ? ». Et nous prions, en nous laissant conduire par
l’Esprit Saint de Jésus.
Nous
retenons trois idées importantes dans ce texte :
·
Jésus se donne
entièrement par amour (51).
·
Il nous
ressuscite et nous donne la vie éternelle, dans le bonheur total, et l’union
avec tous nos frères, auprès de Dieu : »Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle. Et je
le ramènerai de la mort à la vie, au dernier jour » (54).
·
Il est le pain
qui nous fait vivre. Pas seulement vivre après la mort, mais vivre en Lui et
par Lui, dès aujourd’hui (n°57).Il fait vivre tous les hommes, et le monde
entier (tout l’univers).
Que faire ?
1.Accueillir
la nourriture que Jésus nous donne : notre pain de chaque jour, comme nous
le disons dans le Notre Père. Mais aussi la nourriture de notre esprit,
l’Evangile, qui nous rend heureux, car c’est une bonne nouvelle. Et la
nourriture de notre cœur, l’amour de Jésus, que nous chrétiens nous recevons
dans la communion. Nous vivons donc avec Jésus, toute notre vie. Jésus nous
dit : « Celui qui mange ma
Chair et boit mon Sang habite en moi, et moi j’habite en Lui ». Nous
savons que Jésus est avec nous, dans toute notre vie. Mais Il n’est pas
seulement à côté de nous, Il est en nous, dans notre cœur. C’est pour cela
aussi, que nous voulons rester en Lui, et vivre avec Lui. Dans tout ce qui nous
arrive, nous nous demandons : Dans cette circonstance, à quoi Jésus
m’appelle ? Nous vivons non seulement comme Lui et avec Lui, mais nous vivons par Lui, et en Lui.
2.Alors,
comme Jésus, nous nous donnons à nos
frères. Nous ne donnons pas seulement des choses, de l’argent, de la
nourriture, des habits ou des médicaments. Nous nous donnons nous-mêmes. Comme
Jésus donne sa Chair et son Sang, nous donnons notre temps, notre amitié, notre
soutien, notre présence. Et cela nous pouvons le faire, même si nous n’avons
pas d’argent. Nous n’ouvrons pas seulement notre maison, nous ouvrons notre
cœur, comme Jésus nous ouvre son cœur.
3.Jésus
ne nous sauve pas seulement personnellement, un par un. Il nous sauve tous
ensemble. Il sauve notre société toute
entière. Ce texte parle de la manne, que Dieu a fait descendre pour les
hébreux dans le désert, au temps de Moïse : »Le pain que vos ancêtres ont mangé, et qui sont morts »(58).
Mais en même temps, il dit « Ma
chair que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie (n°
51) ». Quand les hébreux étaient dans le désert, c’est Dieu qui les a fait
sortir du pays d’Egypte, où ils étaient en esclavage. Ils étaient soumis aux
travaux forcés sans être payés, on tuait leurs garçons, on mariait leurs filles
de force, on voulait supprimer leur peuple (génocide). Mais Dieu ne peut pas
accepter l’esclavage. Dieu ne peut pas
accepter que des hommes fassent souffrir leurs frères. Dieu n’accepte ni le mariage forcé, ni qu’on tue
des enfants, encore moins un peuple tout entier. C’est pour cela qu’il a envoyé
Moïse pour libérer son peuple. Chaque famille a tué un agneau, et ils ont fait
une croix sur la porte de leurs maisons, avec son sang. C’était le signe de
« l’Agneau de Dieu, qui enlève le
péché du monde »,. L’annonce de Jésus Lui-même. C’était le signe du
sang, que Jésus a versé sur la croix, pour nous sauver. La manne que Dieu a
donnée dans le désert, c’était le signe de l’Eucharistie que nous célébrons. Et
de la communion que nous recevons. Dieu, aujourd’hui encore, continue à sauver
son peuple. Il nous appelle à libérer tous ceux qui souffrent, à relever tous
ceux qui sont écrasés, à construire« un monde nouveau où la justice
habitera » (2ème Pierre 3, 17).
4.
Jésus dit : « Ce pain n’est pas
comme le pain, que vos pères ont mangé » (58). Il ajoute « Celui qui mange ma chair et boit mon sang
». Bien sûr, Il parle à partir des sacrifices des Juifs, où on offrait du
pain à Dieu, et des animaux. Pour nous, cela nous rappelle nos sacrifices
traditionnels, où on offrait aux ancêtres le sang des animaux. Et ensuite, on
mangeait l’animal tous ensemble, pour mettre la communion, dans la famille et
dans tout le village. Le chrétien n’a
pas besoin de ces sacrifices, comme l’explique l’épître aux hébreux. Parce
que nous avons maintenant le vrai sacrifice qui nous sauve, le sacrifice de la
mort et de la résurrection de Jésus. Car le sang des poulets ou des bœufs,
offert par nos ancêtres, ne peut pas enlever nos péchés. Ni le sang des
moutons, que nos frères musulmans offrent le jour de la Tabaski (l’Aïd El
Kebir), en souvenir d’Abraham. C’est seulement le Sang du Christ, mort sur la
croix, qui peut nous sauver. Le mouton,
le poulet ou le bœuf que nous partageons dans l’amitié, ne peut pas nourrir nos
cœurs, pour nous donner la vie de Dieu. Mais seulement le Corps du Christ, que
nous recevons dans la communion. Nous respectons les sacrifices traditionnels,
et le sacrifice du mouton chez les musulmans. Mais nous les chrétiens, nous
n’en avons plus besoin. Nous sommes déjà sauvés par Jésus-Christ. Et notre
sacrifice, c’est le sacrifice du Christ dans l’Eucharistie (à la messe).
5. Cet évangile nous montre, que Jésus vient sauver et transformer
complètement, notre culture et nos coutumes. Jésus dit : « Celui qui mange ma
Chair et boit mon Sang, il aura la vie ». Dans notre société traditionnelle,
ceux qui disent cela, ce sont les sorciers. Dans leur groupe de sorciers, ils
mangent l’âme de leurs parents, par méchanceté ou pour avoir la chance,
l’argent, le bonheur et tout ce qu’ils veulent. Ils boivent le sang de leurs
frères mystiquement. Jésus a vraiment supprimé tout cela. Il est venu transformer complètement notre société, jusqu’au plus
profond de notre vie. Donc bien sûr, si nous croyons en Lui, d’abord, nous
laissons toutes ces affaires de sorcellerie. Et aussi de maraboutage, de magie,
d’envoutement et de malédiction. Mais nous n’avons plus peur non plus des
sorciers, des hommes de la nuit, et de ceux qui travaillent dans l’ombre,
génies, esprits . Parce que nous avons
reçu le Corps et le Sang de Jésus, qui nous sauve. Il sauve toute notre
société. Il vient transformer complètement nos coutumes et notre culture, pour
amener la civilisation de l’amour. Car c’est par amour, que Jésus a donné sa
vie. Et c’est son amour, qu’Il nous donne dans la communion.
6. Cet Evangile nous parle du cœur-même
de la vie chrétienne. Pourtant, il s’adresse aux musulmans, en même temps
qu’aux chrétiens. Avec les chrétiens, on réfléchira bien sûr spécialement aux
versets 55 et 56 : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang
est la vraie boisson. Celui qui mange ma Chair, et qui boit mon Sang, il
demeure en Moi, et Moi je demeure en lui » : c’est le sacrement de
l’Eucharistie. Avec les musulmans, nous
pouvons rappeler que dans le Coran également, on dit que Dieu fera descendre du
ciel une table bien garnie, pour nourrir ses croyants. Cet Evangile concerne
aussi d’un certain point de vue, les musulmans comme les chrétiens. Car le
sacrifice de Jésus sauve tous les hommes. Son sang, « c’est le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, versé pour nous les
chrétiens, et pour la grande foule des
hommes (la multitude), pour enlever les péchés », comme nous le
disons chaque jour à la messe.
7.
Jésus nous dit (verset 51) : « Le
Pain que je donnerai, c’est pour que le monde ait la vie ». Jésus ne
veut pas seulement faire vivre tous les hommes (tous les hommes et pas
seulement les chrétiens), il veut faire vivre le monde. Donc aussi les plantes,
les animaux, la nature. Jésus n’a pas dit : » je suis venu pour que les
chrétiens soient sauvés ». Ni même
« pour que tous les hommes soient sauvés ». Il dit bien :
« pour que le monde soit sauvé ». Le pain que nous recevons dans la
communion, c’est le pain, fruit de la terre et du travail de l’homme, comme
nous le disons à la messe. Avant d’être le fruit du travail des hommes, il est d’abord
le fruit de la terre. Donc, si nous recevons la communion, le pain de la vie,
nous devons respecter la terre, la
protéger, la conserver : c’est l’écologie, le respect de l’environnement,
et de la création toute entière. Nous ne devons pas la salir, et la casser comme
nous le faisons trop souvent de nos jours. A cause de cela, comme le dit Paul
(Romains 8, 19 à 22) « la création
désire de toutes ses forces, voir la venue des fils de Dieu. Car elle a été
cassée et réduite à rien. Elle ne l’a pas voulu. Et elle garde l’espérance
d’être elle aussi, libérée de l’esclavage et de la pourriture. Pour connaître
la liberté et la gloire des enfants de Dieu. La création toute entière crie sa
souffrance. Elle passe par les douleurs d’un enfantement, pour une naissance
qui dure encore ».
« Merci
Seigneur, de faire vivre tous les hommes, et le monde entier, de ta vraie
vie «
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