mardi 8 août 2017

Mardi 8 AOUT (Mat 15,1-2+12-14) Jésus et l’enseignement des ancêtres




Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens »
« Seigneur, aide-nous à comprendre tes commandements, et à les vivre dans l’amour »
Aujourd’hui, Jésus nous dit des choses très importantes, sur la façon de nous conduire par rapport à notre culture, nos coutumes, et les traditions que nos ancêtres nous ont laissées. Certaines choses sont bonnes, comme les valeurs et les qualités traditionnelles que nos ancêtres nous ont enseignées, et que nous avons reçues dans l’éducation. Il faut les garder. Mais en cherchant comment les vivre, dans le monde d’aujourd’hui. Certaines choses sont directement mauvaises, comme la sorcellerie, la polygamie ou la domination de la femme et des enfants par l’homme, et des petits de la société par les grands.
 Il  y a aussi beaucoup de choses qui ne sont pas mauvaises, mais auxquelles il ne faut pas donner trop d’importance. Par exemple, les ablutions et les habitudes ou coutumes ordinaires. Dans nos traditions, nous connaissons bien les purifications, et les protections avec l’eau. Les musulmans font les ablutions avant la prière. Nous-mêmes les chrétiens, nous avons l’eau bénite. Mais certains chrétiens l’utilisent comme des choses païennes, pour se laver ou faire la cuisine, au lieu d’en faire des signes de foi. D’autres veulent faire bénir du sel, de l’huile ou de l’encens, on ne sait pas pour quoi faire. Alors que ces choses sont réservées à la messe et aux sacrements. D’autres cherchent sans arrêt des protections et des bénédictions, alors que nous sommes déjà sauvés par Jésus. Nous sommes dans les mains de Dieu, c’est Lui notre protection. Et parle baptême, nous avons été rendus saints, c’est cela notre vraie bénédiction. Nous savons que Dieu, c’est le cœur qu’Il regarde. Ce qui est important, plus que ces gestes de purification, c’est de laisser le péché, et de changer notre vie. Ces gestes sont bons, mais il ne faut pas leur donner trop d’importance. Et surtout ne pas oublier ce qui est essentiel. Si nous ne changeons pas notre cœur et notre comportement, ces gestes ne sont pas des signes de foi ni d’amour. Ils ne peuvent pas nous rendre purs, ni nous protéger du mal.
Le gros danger de cela, c’est de nous faire croire que nous sommes saints, par des rites et des cérémonies. Et surtout de devenir hypocrites, des faux croyants, comme Jésus le reproche : « Ce peuple me respecte en paroles, mais son cœur est loin de moi. Ces gestes, comme toutes vos cérémonies religieuses, sont inutiles. Car vous enseignez des commandements faits par les hommes, comme si c’était des commandements de Dieu ». Est-ce que dans notre Eglise, notre paroisse et notre communauté, nous ne faisons pas aussi parfois cela ? Pour quelles choses ? En quoi mettons-nous notre confiance pour réussir notre vie : Dans nos actions et nos cérémonies, ou bien en Jésus ?
Quelles sont les autres choses, que nous avons à changer nous aussi, dans notre vie ? Nous devons y réfléchir : personnellement et ensemble : en famille, en CEB, dans  nos mouvements et associations. Continuons à réfléchir à nos coutumes, et à la façon dont nous vivons la religion. Dieu nous a appelés à naître et à vivre dans un pays avec notre culture et nos traditions. C’est une très bonne chose. C’est important de garder les valeurs que les anciens nous ont laissées.
C’est dans notre culture que nous avons à vivre notre foi. Jésus lui-même a été un vrai juif. Il a pratiqué la religion de son peuple, il a suivi ses coutumes et ses traditions. Dès sa naissance, il a été circoncis, il venait régulièrement au temple et à la synagogue. Mais Jésus ne s’est pas laissé enfermer dans les coutumes. Il était libre par rapport aux traditions, parce que, ce qu’Il cherchait en premier, c’était l’amour de Dieu et des hommes.

C’est là l’origine de son opposition avec les pharisiens, qui pensaient être sauvés par leurs cérémonies religieuses et leurs pratiques. Ils faisaient des ablutions, mais d’une façon mécanique et extérieure. Sans comprendre le sens de ce qu’ils faisaient. Car si on se lave les mains, c’est pour montrer qu’on veut laver son cœur, pour être pur devant Dieu et devant nos frères. Jésus regarde notre cœur, il vient changer notre cœur, il vient nous libérer des coutumes mauvaises et de tout ce qui pèse sur nous. Pour que nous soyons libres, et heureux dans l’amour.

Est-ce qu’il faut respecter les coutumes ? D’abord il faut savoir réfléchir. Car il y a des bonnes coutumes, mais aussi des mauvaises comme la sorcellerie, la polygamie, les sacrifices humains, en particulier ceux des albinos ou d’enfants pour avoir le pouvoir. Et aussi la magie et le maraboutage, et beaucoup d’autres choses encore. Tout cela est contre la foi, la vérité, et surtout contre la charité… Bien sûr, ces coutumes et traditions qui font souffrir nous devons les laisser nous-mêmes, et lutter contre elles dans la société.

Pour les bonnes coutumes de nos ancêtres, il faut les vivre en chrétiens.  Leur donner leur vraie place, mais pas plus. Et savoir ce qui est le plus important pour nous. Par exemple, le sacrifice de l’Eucharistie est le seul qui nous sauve. C’est donc le seul que nous devons célébrer. Nous laissons les sacrifices païens d’autrefois. De même, le baptême est plus important pour nous que la circoncision, comme l’explique[PA1]  Saint Paul (Gal 6,12-16). Car ce qui  compte, c’est la circoncision du cœur. Malheureusement, beaucoup de  chrétiens ne l’ont pas encore compris. Il faut donc transformer et évangéliser nos coutumes, comme  Jésus nous en a donné l’exemple.

Il faut aller plus loin que les coutumes et les pratiques extérieures en changeant notre cœur, et en vivant un véritable amour. Il ne suffit donc pas pour nous chrétiens de garder les 10 commandements de Dieu. Ces commandements, c’est l’Ancien Testament. D’ailleurs ces commandements de Dieu, même nos ancêtres païens les connaissaient dans leur cœur. Il nous faut donc aller plus loin.  Ils sont bons mais pour nous, c’est l’exemple de Jésus qui compte : vivre l’Evangile, accueillir les pauvres, lutter pour la justice, et nous laisser conduire par le Saint Esprit. Nous sommes dans la Nouvelle Alliance, nous cherchons à vivre les Béatitudes. Il s’agit donc pour nous de changer notre cœur, car c’est du cœur de l’homme que sortent les pensées mauvaises. Il s’agit de vivre dans toute notre vie, les bonnes coutumes des anciens, et les bonnes choses nouvelles qui nous arrivent, avec un véritable amour, l’amour de Jésus-Christ lui-même. Il s’agit de suivre Jésus dans toute notre vie, et de vivre tout ce que nous faisons avec Jésus.

Nous disons merci à Jésus, qui nous libère du poids de toutes les traditions. Nos frères musulmans sont très attachés aux purifications et aux ablutions, comme les juifs d’autrefois. Mais nous, nous savons que Jésus regarde notre cœur. Nous cherchons à évangéliser nos coutumes et traditions, pour les vivre en vérité dans l’amour du Christ. Nous ne comptons pas sur des cérémonies ou des purifications pour être sauvés, mais sur le Saint  Esprit qui change notre cœur. Pensons à la samaritaine, une femme païenne. Elle ne suivait pas les traditions des juifs, mais Jésus l’accueille. Il lui demande seulement d’adorer Dieu en esprit en vérité. Car seul Jésus nous sauve, complètement et pour toujours. Et aussitôt, la samaritaine va faire connaître Jésus au gens de son village.
« Merci Seigneur de nous montrer le vrai chemin, pour aimer en vérité »
Ce qui rend impur. La vraie religion 
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole. Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.
Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »                                                                        
 « Seigneur, viens changer notre cœur »
Dans toutes nos ethnies, il y a des interdits alimentaires (des choses que l’on ne doit pas manger), des tabous, et des animaux totems que l’on doit protéger. C’était l’organisation de notre société. Chez les juifs il y avait aussi des animaux qu’on disait impurs. Cela vient de l’Ancien Testament et de la loi de Moïse lui-même (voir le Lévitique). Jésus est venu nous libérer de tout cela : « Ce qui rend impur, ce n’est pas ce qui entre dans le ventre de l’homme, mais c’est ce qui sort de son cœur». Cette parole est très claire. Elle nous appelle à vraiment changer notre vie, pour suivre Jésus. Se priver de certains aliments, ce n’est pas vraiment difficile. Mais changer notre cœur, cela demande davantage d’efforts. Mais nous croyons qu’avec Jésus, c’est possible.
Quelles sont les mauvaises choses à laisser ? Jésus nous dit ce que nous devons changer dans notre vie : voler, tuer, l’adultère, mentir etc. Ce sont les dix commandements de Moïse. Mais Il nous demande surtout d’agir en étant bon, de laisser la méchanceté, de ne pas être jaloux, ni de dire du mal des autres, ne pas être orgueilleux,  ne pas vivre sans réfléchir à ce que nous faisons. C’est tout cela qui nous rend impur. Il faut donc laisser les mauvaises pensées, qui nous poussent à faire le mal (n° 21). Et changer notre cœur, comme le disait déjà Jésus (Matthieu 5, 28) : « Celui qui regarde une femme avec un mauvais désir, il a déjà fait l’adultère dans son cœur ». Cela est vrai pour les femmes aussi bien sûr. Non pas laisser les aliments interdits, mais le péché.  Ne pas dire : « Ce n’est pas grave, personne ne m’a vu ».  Ou bien ‘je ne l’ai pas fait, j’y ai seulement pensé ». Et surtout, comme le disait encore Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés ».
Évidemment, cela ne veut pas dire qu’on peut manger n’importe quoi, ni n’importe comment. Au contraire, Jésus veut que nous soyons propres. Et que nous gardions l’hygiène, pas seulement de notre corps, mais aussi de nos aliments : à la maison, au marché, dans les écoles et dans la rue. Il veut aussi que nous ayons une nourriture équilibrée, c’est-à-dire que nous apprenions à bien manger. Si nous mangeons n’importe comment, par exemple si nous prenons trop de sucre ou trop d’huile, nous serons malades. Nous aurons le diabète, de la tension et des problèmes de coeur. C’est important de nous former sur ces questions, et d’en parler autour de nous. Si Jésus a guérit les malades, c’est parce qu’Il veut que nous soyons en bonne santé. Pour cela, nous pouvons prendre des médicaments modernes, ou traditionnels. Si nous le faisons sérieusement, sans maraboutage ni accusations, et sans faire de sacrifices traditionnel. Le seul sacrifice qui nous sauve, c’est la messe, le sacrifice de Jésus. Mais comme le dit le proverbe : « Il vaut mieux pré-venir que guérir »
« Merci Seigneur de venir nous purifier et nous libérer ».

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