mardi 26 décembre 2017

Lundi 25-12 : Noel (Luc 2,1-20)




En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
04Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Vœux pour cette année, à partir de l’Évangile de Noël  
« Joseph part à Bethléem. L’Empereur Auguste a donné l’ordre à tous les habitants de l’empire romain, de se faire inscrire» : Je vous souhaite, comme Joseph, d’être de bons citoyens, engagés dans la société, et faisant votre devoir. Sans oublier de vous faire recenser, si nécessaire, pour les élections qui viennent.
« Joseph part de la ville de Nazareth en Galilée, avec Marie sa fiancée, qui attend un enfant « : Joseph va marcher à côté de Marie, tout le long de la route, pour la soutenir et l’encourager. Que pendant cette année, nous sachions marcher à côté de nos frères et sœurs, pour les soutenir. Que nous soyons attentifs à leurs souffrances, et à leurs difficultés.
« Il n’y a pas de place pour eux, dans la maison de passage « : Aujourd’hui encore, il y a des tas de gens, qui sont rejetés. Il n’y a pas de place pour eux, dans la société : les analphabètes qui n’ont pas été à l’école et ne parlent pas français, les réfugiés, les handicapés, les prisonniers, les personnes qui ont des problèmes psychologiques et qu’on traite de fous, les veuves et les orphelins, les étrangers et les « vagabonds », les personnes qui se droguent ou qui se prostituent, les enfants de la rue, les malades du Sida, d’Ebola, et tous les autres malades, les homosexuels, les paysans et les pauvres, et beaucoup d’autres encore. Saurons-nous les accueillir, en reconnaissant en eux Jésus-Christ ? Est-ce qu’il y aura de la place pour eux dans notre maison, et surtout dans notre cœur ?
 « Marie met au monde son fils premier-né. Elle l’enveloppe dans des bouts de pagne. Puis elle le couche, là où on donne à manger aux animaux » : Jésus aurait pu être le fils d’Hérode, le fils de l’Empereur ou le fils du Grand Prêtre. Il a voulu naître pauvre, pour être du côté des pauvres. Et nous comment vivons-nous ? Est-ce que nous sommes du côté des pauvres. ? Est-ce que nous savons lutter contre la société de consommation, et les dépenses inutiles ? Cette année, que nous sachions partager ! Et surtout, que nous cherchions à donner aux pauvres, les moyens de s’en sortir, par eux-mêmes ?
« Un ange du Seigneur apparaît aux bergers. Et la gloire du Seigneur brille autour d’eux » : Dieu n’a pas envoyé son ange chez les riches, les puissants et les forts. Il l’a envoyé à des bergers, qui étaient considérés comme des paresseux et des voleurs. Et surtout des mauvais croyants. Puisque, à cause de leur travail, ils ne pouvaient pas garder tous les commandements de la loi juive, ni assister aux prières. Pourtant, c’est à eux que Dieu envoie son ange, pour annoncer la naissance d’un sauveur.  Et nous, à qui sommes-nous envoyés ? Quel message de Dieu, et quelle lumière allons-nous leur apporter, tout au long de cette année ?
« Les bergers dormaient dans les champs, en pleine nuit » : Il y a encore beaucoup de gens qui dorment ou qui traînent dans les rues, la nuit, autour de nous : les enfants de la rue, les clochards et SDF qui n’ont pas de maisons, ceux qui ont des problèmes sociaux ou psychologiques, les prostituées, les délinquants... Que nous soyons l’ange de Dieu pour eux, pour leur apporter un peu d’espoir et de paix !
L’ange dit aux bergers : « N’ayez pas peur » : Que nous sachions redonner confiance à nos frères, chaque jour de cette année qui commence ! Que nous les aidions à se libérer de toutes les peurs : la peur de l’avenir, la peur des autres, la peur des sorciers et des esprits mauvais….
L’ange dit : « Je vous apporte une bonne nouvelle » : Dieu nous demande cette année, d’être nous aussi des anges, qui apportent une bonne nouvelle à nos frères. Et qui leur apportent le Salut. Que nous soyons des apôtres de la joie, tout au long de cette année !
« Je vous apporte une Bonne Nouvelle, qui réjouira tout le peuple » : L’Évangile est pour tous. Mais il y a trop de divisions, de séparations et d’oppositions dans notre société. Que nous soyons ouverts à tous, pour dépasser le racisme, l’égocentrisme, le népotisme, les divisions entre les classes sociales, entre gens de la ville et gens de la campagne… Que la Bonne Nouvelle soit pour tous ! Que nous sachions nous engager, avec le souci de notre peuple tout entier. Pour faire avancer notre pays. Et construire « une terre nouvelle où la justice habitera » (2° Pi 3,13)
« Cette nuit, dans la ville de David, un Sauveur est né. C’est le Christ, le Seigneur » : Le nom de Jésus veut dire «Dieu sauve ». Que nous continuions son action de salut, pour sauver nos frères  et sœurs avec Lui. Et pour relever tous ceux qui sont découragés, écrasés, opprimés ! Comme Jésus le disait lui-même « L’Esprit de Dieu repose sur moi ….» (Luc 4, 14 à 21 et Luc 7, 18 à 23).
« Une troupe nombreuse d’anges du ciel arrive, en louant Dieu et en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » : Que toute cette année qui vient, soit une louange à Dieu. Par nos chants d’action de grâces. Mais d’abord par nos actions, faites pour Dieu et avec Lui !
« Les anges chantent « Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime » : Dieu nous appelle à être tout au long de cette année, des hommes et des femmes, qui construisent la paix. Que nous ayons la paix en eux-mêmes, pour pouvoir la porter aux autres ! A tous les autres : sans regarder leur place dans la société, leur race, ou leur religion.
Les bergers disent « Allons jusqu’à Bethléem, pour voir ce qui est arrivé » : Les bergers se mettent debout. Ils se mettent en marche. Que cette année nous trouve debout. En marche, pour aller vers Dieu et vers nos frères !
Les bergers disent « Allons ». Et ils se dépêchent d’y aller : Ils y vont tous ensemble, en communauté. Que nous sachions soutenir tous les groupes et les communautés qui sont autour de nous ! Que nous sachions vivre nous-mêmes en communauté, en union avec nos frères ! Et que nous soyons pressés d’agir, pour aider tous ceux qui sont dans le besoin.
« Les bergers trouvent Marie et Joseph » : Une famille, un couple, des parents autour d’un bébé. Que nous aussi, nous sachions vivre en famille, comme Marie et Joseph. Que nous sachions aider les parents, à prendre en charge et à éduquer leurs enfants !  Que nous sachions soutenir les familles, qui souffrent autour de nous !
« Marie gardait tout cela dans son cœur » : Que nous aussi, nous sachions garder tout cela dans notre cœur, tout au long de cette année ! Que nous sachions méditer, prier en silence, accueillir la Parole de Dieu, la comprendre, écouter le Saint Esprit dans notre cœur ! Que nous  soyons des hommes et des femmes de prière !
 « Tous ceux qui entendaient ce que les bergers disaient, ils étaient très étonnés. Ils célébraient la grandeur de Dieu. Ils le louaient, pour tout ce qu’ils avaient entendu « : La Parole de Dieu, nous ne pouvons pas la garder pour nous-mêmes. L’Évangile est pour tous. Pas seulement pour les chrétiens. Nous voulons la partager, avec tous ceux qui nous entourent. Nous voulons apporter la joie à nos frères, et les faire entrer dans le bonheur de Dieu.  AMEN !

25-12 : Noël  (Luc 2,15-20)  messe du jour (aurore)

Les anges quittent les bergers, et retournent au ciel.Les bergers se disent les uns aux autres : « Allons jusqu’à Bethléem, pour voir ce qui est arrivé, que le Seigneur nous a fait connaître. Ils se dépêchent d’y aller. Ils trouvent Marie et Joseph avec le bébé, couché là où on donne à manger aux animaux. Quand ils les ont vus, ils vont raconter ce que l’ange leur a dit, au sujet de ce petit enfant. Et tous ceux qui entendent les bergers, sont étonnés de ce qu’ils disent. Marie elle, garde tout cela dans son cœur. Elle y pense en elle-même. Puis les bergers prennent le chemin du retour. Ils chantent la grandeur de Dieu. Et ils disent merci, pour tout ce qu’ils ont entendu,  et ce qu’ils ont vu. Car tout s’est passé, comme l’ange le leur avait dit.

Voici la lettre d’un aumônier de prison :
Fêter  Jésus, pauvre, né loin de sa maison, refusé à la maison de passage de Bethléem, et qui naît dans un trou dans la terre, cela veut dire quelque chose pour des prisonniers. Eux qui sont également loin de leurs familles, dans un grand état de misère, rejetés et abaissés. L’un d’entre eux a dit, pendant la célébration : «Nous sommes comme les bergers de ce temps-là : pauvres, mis à l’écart et méprisés. C’est donc à nous en premier, que les anges s’adressent, quand ils disent : «  Un Sauveur est né pour vous ». La prison m’a obligé à réfléchir à ma vie, et à me convertir. Maintenant je suis devenu moi aussi, un homme de bonne volonté. Cette fête de Noël vient vraiment m’annoncer une bonne nouvelle : le Christ est venu me sauver en prison ».
Un deuxième ajoute : « C’est vrai, cette prison est vraiment un lieu de conversion, pour réfléchir et changer notre vie, et accueillir Jésus qui nous sauve, si nous le voulons ».
Un autre explique : « Dieu a envoyé des anges aux bergers. Nous croyons que les anges nous protègent encore aujourd’hui, ici, dans ce Camp Pénal, comme ils ont protégé Jésus qui est né dans la brousse, à l’écart de la société ».
Nous avons lu les textes de la messe de l’aurore du jour de Noël et nous avons partagé chacune des trois lectures, dans nos différentes langues. D’abord Isaïe qui nous dit (62, 11-12) : « Le Salut arrive ; tu as reçu le salaire de tes actes, maintenant tu vas recevoir ta récompense ». Dans ce Camp pénal, nous formons une communauté et une famille. Nous aussi nous sommes un peuple saint, le peuple des rachetés. Dieu vient à notre recherche, Il ne nous a pas abandonnés, nous sommes une maison « non délaissée ». Après avoir reçu le salaire de nos actes (la prison), nous espérons aussi recevoir la récompense (la liberté).
Et Paul nous dit, comme à Tite (3,4-7) : « Aujourd’hui, la bonté du Seigneur pour les hommes est apparue dans cette prison, et son amour ». Dieu ne regarde pas les injustices que nous avons faites. Il nous sauve dans sa bonté, par le baptême et l’Esprit Saint  (d’ailleurs plusieurs des prisonniers suivent la catéchèse, et se préparent au baptême). Cet Esprit Saint, « Dieu l’a fait descendre en grande abondance sur nous, par Jésus-Christ. Le Christ nous rend justes, par sa grâce. Pour que nous vivions à nouveau, une vraie vie ».

-Nous avons vu ensuite, comment mettre en pratique cet Évangile (Luc 2, 15 à 20) : « Quand les anges quittent les bergers, ceux-ci se lèvent aussitôt. Ils marchent jusqu’à l’enfant : Ils l’adorent et lui apportent leurs cadeaux : des petits moutons, fruits de leur troupeau et de leur travail. »
Il n’est donc pas question pour nous de rester assis à pleurer, à penser à l’extérieur, et à nous décourager. Noël nous appelle à nous mettre debout, et à marcher. Pour avancer dans la vie, et aller ensemble vers Dieu, et vers les hommes nos frères. Puisqu’en ce jour, Dieu se fait homme, et Il vient partager la vie de tous les hommes. Nos frères, notre prochain, c’est d’abord ceux avec qui nous vivons, dans cette prison.
 Ensuite, « les bergers vont annoncer la bonne nouvelle de la naissance d’un Sauveur, aux habitants des villages, tout autour  ». Nous nous sommes demandés : comment annoncer cet Évangile, et apporter la paix et le salut, à ceux qui vivent avec nous, dans cette prison. Pour qu’ils retrouvent sinon la joie, au moins l’espérance et le courage. Et que, eux aussi puissent dire merci à Dieu.
 La plupart de ceux qui sont avec nous sont musulmans. Mais les musulmans eux aussi connaissent Jésus. Ils  le reconnaissent comme un grand Prophète : le Coran en parle de nombreuses fois, de même que de Marie. Tous, chacun selon sa foi, comme Marie, « nous gardons ces paroles, et le souvenir de cette fête, dans nos cœurs ». Et nous y repensons dans la prière.
A la fin de la messe, chaque prisonnier est venu prier personnellement, en silence devant la crèche. Ce fut un moment très fort de notre célébration. Dieu seul sait ce qu’ils ont pensé, et dit dans leur cœur, à ce moment-là.                                      
Voir aussi le commentaire du 1° Janvier, sur ce même Évangile
JOYEUX NOEL ET BONNE ANNEE A TOUS

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