jeudi 15 février 2018

Vendredi 16-2 (Mat 9,14-15) : Jésus et le jeûne.




Alors les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.                  
« Seigneur, fais nous vivre d’une vie nouvelle »

-Pour les juifs, le jeûne était très important. Et c’est vrai que Jésus Lui-même  a jeûné au désert, pour se préparer à sa mission, et lutter contre  Satan. Jean Baptiste aussi a jeûné. Pour nos frères et sœurs musulmans, le jeûne  est très important : c’est  l’un des piliers de l’Islam (les devoirs du musulman : le Ramadan). Mais les juifs en étaient arrivés à jeûner pour jeûner, en oubliant pourquoi on jeûne.  Si nous jeûnons, c’est pour nous rapprocher de Dieu. Mais les apôtres étaient  avec Jésus, le Fils de Dieu. Ils n’avaient donc pas besoin de jeûner.
-Jésus s’appelle l’époux (N° 15 : le  fiancé, le mari)  Pourquoi ?  Le Mariage, c’est une alliance entre deux familles. Dieu lui, a fait Alliance avec l’Eglise, la famille des enfants de Dieu.  Une Alliance d’amour avec tous les hommes, en Jésus Christ : une Alliance nouvelle  et éternelle, qui nous sauve.  C’est  pourquoi, Jésus s’appelle le mari. Sa femme, c’est l’Eglise. Nous sommes dans la joie d’être aimés de Jésus, comme l’étaient les apôtres.
-Aujourd’hui et demain, dans la 1° lecture nous lisons: Le jeûne que Dieu aime (Isaïe 58, 1-12 ) 
Revenons un peu sur cette question du jeûne, dont nous avons déjà parlé avant-hier (mercredi des Cendres).

-Des juifs demandent à Dieu : « Nous avons jeûné, mais tu ne nous regardes même pas ! Pourquoi ? ». Dieu répond, par le prophète Isaïe (n° 6) : « Le jeûne que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes, de relever ceux qui sont abaissés, de rendre libres ceux qui sont utilisés et écrasés. C’est de casser tout ce qui abaisse, et fait souffrir l’homme… Le jeûne que j’aime, c’est de partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi le pauvre, qui n’a pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu,  tu lui donnes des habits. Et tu ne refuses  pas d’aider ton frère ou ta sœur, car il est ta propre chair » 
Certains chrétiens veulent jeûner comme les musulmans. Ils ne mangent pas de toute la journée. Ils attendent la nuit pour cela. Pour nous les chrétiens, le plus important du Carême, ce n’est pas le jeûne. C’est la conversion (changer notre vie). Et il faut bien comprendre, ce qu’est le jeûne. D’abord quand je jeûne, je me sens plus faible. Le jeûne c’est pour connaître mes faiblesses, pour chercher à m’améliorer. C’est pour me faire  petit devant Dieu, et devant mes frères et mes sœurs.
Le jeûne, c’est le temps de la charité. J’accepte volontairement d’avoir faim, pour sentir dans mon corps, ce que les pauvres sentent tous les jours, parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand je sens physiquement leurs souffrances, je trouve le courage de partager avec eux. Quand je jeûne, je me prive d’un repas. Mais ce repas, je dois le donner aux pauvres. C’est ce que l’on appelle le jeûne-partage. Je ne jeûne pas pour faire des économies, mais pour aimer davantage.
ne pas avoir honte de la chair », c’est « le jeûne le plus difficile », c’est « le jeûne de la bonté », le jeûne du bon Samaritain qui se penche sur l’homme blessé : « L’acte de sainteté » à accomplir « aujourd’hui, ici, sur l’autel », n’est pas « un jeûne hypocrite », mais « c’est de ne pas avoir honte de la chair du Christ qui vient ici aujourd’hui ».
En ce début de carême, le pape a invité à un examen de conscience : « Est-ce que j’ai honte de la chair de mon frère, de ma sœur ? Est-ce que je sais caresser les malades, les personnes âgées, les enfants, ou bien ai-je perdu le sens de la caresse ? Lorsque je fais l’aumône, est-ce que je laisse tomber ma pièce sans toucher la main ? Est-ce que je regarde mon frère, ma sœur, dans les yeux ? Lorsque je sais qu’une personne est malade, est-ce que je vais la trouver ? Est-ce que je la salue avec tendresse ? ».
« C’est le mystère du corps et du sang du Christ » qui pousse à « aller partager son pain avec celui qui a faim », à « soigner les malades, les personnes âgées, celles qui ne peuvent rien donner en échange ».
« N’ayons pas honte de la chair de notre frère : c’est notre chair ! C’est sur notre façon d’être avec ce frère, avec cette sœur, que nous serons jugés », a conclu le pape.

-Isaïe dit  (n° 5) « Courbez la tête, comme un jonc ». Le jeûne c’est pour faire grandir notre humilité. Sans humilité, il y a des choses que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une force qui vient du cœur, et que le jeûne peut libérer en nous. C’est une faiblesse du corps, qui nous donne la force du cœur.

-Le jeûne c’est un appel à la conversion : Comme le répond Dieu, par le prophète Isaïe : « Pourquoi je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous jeûnez, vous continuez à vous occuper de vos affaires. Vous ne pensez pas à moi, mais vous pensez à l’argent. Vous profitez de vos travailleurs, et vous les faites souffrir. Vous jeûnez, mais vous continuez à vous disputer, à vous battre et à frapper les autres méchamment du poing » (3-4).
Le jeûne, c’est pour rendre son cœur propre et pur. Il ne suffit pas de se priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon, parce que nous avons besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de nourriture, c’est le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des mauvaises habitudes, et des mauvaises tendances. C’est pourquoi, il ne faut pas jeûner seulement avec notre estomac, mais aussi avec nos yeux, notre langue, nos oreilles, et surtout notre coeur. A quoi ça sert de jeûner, si avec ma langue j’attaque les autres, et si je dis des mensonges et des mauvaises choses ? (Voir Jacques 3).
Le jeûne c’est pour changer sa vie, pour être meilleur. Mais ces efforts ne sont valables, que si nous le faisons par amour, pour Dieu et pour les autres. Quand je jeûne, je me prive de nourriture, à cause de Dieu. C’est pour montrer que pour moi, Dieu est plus important que la nourriture, l’argent, les habits, la fête, etc.

-Le jeûne est un temps de joie et de bonheur, et non pas un temps de tristesse. Comme le dit Isaïe, verset 9 : « Si tu fais cela, ta lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures guériront rapidement, ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te suivra. Quand tu crieras, Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras, il te dira : me voici... Si tu te prives de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si tu donnes à manger à celui qui est exploité (utilisé et profité), alors ta lumière brillera dans la nuit. Et ta lumière sera pour toi, comme le milieu du jour. Dieu te conduira sans cesse. Il te donnera à manger en plein désert. Il donnera la force à tes os. Tu seras comme un jardin arrosé. Comme une source qui coule dans le désert, et dont les eaux ne s’arrête jamais ». Le jeûne, c’est donc un temps de grâce, de joie et de bonheur. Et cette joie nous la partageons avec les autres.

-Le jeûne est à vivre tous les jours. Mais la première chose, c’est de faire grandir la justice autour de nous (voir le verset 6). Le jeûne nous appelle donc à construire notre pays. Isaie nous dit, au nom de Dieu : «  Si tu luttes pour la justice, on reconstruira chez toi les ruines. Et tu relèveras les fondations des Ancêtres passés. On t’appellera celui qui répare les fentes, et qui bouche les trous des murs. Celui qui refait les chemins, pour que tout le monde marche dans la paix, et habite dans un pays de paix ». Dieu nous appelle à reconstruire notre vie. Pas tout seul, mais avec tous les citoyens et citoyennes du pays.
Nous ne devons donc pas seulement changer notre propre vie, ni même changer notre communauté chrétienne. Dieu nous appelle à changer notre pays tout entier. Libérer notre peuple, comme Dieu a libéré le peuple hébreu, au temps de Moïse.

-Pour le chrétien, il s’agit de changer son cœur, pour devenir plus adulte dans la foi! Comme pour le  Christ, le jeûne nous prépare un chemin pour entrer dans la gloire de Dieu, et  la lumière de la résurrection. Il nous fait connaître la beauté de son amour, qui fait attention à tout ce qui touche l’homme. Il nous appelle à construire un monde nouveau avec Jésus, dans le service de nos frères et de la société. Dieu compte sur le cœur de l’homme, pour se faire connaître. Le jeûne, c’est un moyen de ressusciter avec le Christ,  à une vie nouvelle aux fêtes de Pâques.
«  Merci Seigneur, pour ce temps de jeûne, d’amour,  et de conversion, que tu nous donnes »

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