Puis il ajouta : « Amen, je
vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant
trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit
sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant
Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de
Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète
Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été
purifié, mais bien Naaman le Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous
devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent
jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le
précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
« Seigneur, ouvre nos cœurs à tous nos frères, sans
rejeter personne
Pour comprendre cet évangile, il faut nous rappeler ce qui s’est passé.
Comme Jésus le rappelle, dans la ville de Sareptha, et dans tout le pays, il y
avait une grande famine, tout le monde avait faim. Le prophète Elie arrive chez
une veuve qui est en train de mourir. Elle prépare son dernier repas pour elle
et pour son fils. Elle dit : « après cela nous mourrons car nous n’avons plus
rien à manger ». Le prophète Elie, au lieu de la plaindre, au contraire lui dit
« donne-moi ce qui te restes à manger ». Et ce qui est extraordinaire, cette
veuve, une païenne, une étrangère, accepte de donner son repas au prophète juif,
alors qu’ils ne parlent pas la même langue, qu’ils ne sont pas de la même
religion. C’est pour cela que Dieu l’a bénie, qu’Elie a multiplié sa farine et
son huile qui a coulé en abondance. Elle a eu à manger tous les jours jusqu’à
la fin de la famine. Si nous voulons que Dieu nous sauve du malheur, de la
faim, de tous les dangers et de tout mal, la première chose que nous avons à
faire c’est comme cette veuve, donner le peu que nous avons, de partager avec foi et avec amour,
c’est d’accueillir les étrangers, c’est d’aimer les gens des autres religions.
Et alors Dieu nous bénira comme Il a béni cette veuve. -Cette histoire nous montre donc que Dieu aime tous les hommes. Il ne regarde pas la race, la religion. Il regarde le cœur et l’amour qu’il y a dans notre cœur, la volonté de partager, le désir de connaitre Dieu et de faire ce qu’Il nous demande. C’est cela notre chemin pendant ce Carême. Dans tout ce qui nous arrive, nous nous demandons : si Jésus était là, qu’est-ce qu’Il ferait ? Si nous voulons faire quelque chose, nous nous demandons « à quoi Jésus m’appelle-t-Il » ?
Nous avons tous tendance à nous replier sur notre
famille et notre ethnie, mais aussi sur notre religion. Parce que nous sommes
peu nombreux. Nous nous retrouvons entre chrétiens, nous cherchons à aider en
premier nos parents. Nous cherchons du travail et des places, d’abord pour ceux
qui parlent notre langue, même s’ils ne sont pas capables de faire ce travail.
Cela est vrai aussi au niveau du pays, ou entre personnes de la même classe
sociale, ou du même groupe. C’est ce qu’on appelle le népotisme et le
favoritisme. Dieu Lui, aime tout le
monde. Il est le Père de tous les hommes. Il ne fait pas de différences
entre nous. C’est pourquoi, Dieu a envoyé Elie chez une veuve païenne à
Sarepta, et pas chez les veuves juives de son ethnie ou de sa religion. Et
c’est la même chose avec Elisée, pour Naaman le lépreux. Jésus nous demande
d’aimer tous nos frères et sœurs, sans choisir ni rejeter personne. Il nous
demande d’être ouverts aux croyants de
toutes les religions. Et aussi à ceux qui n’ont pas la foi.
Pendant ce temps du Carême, nous ne changeons pas seulement notre
comportement et nos habitudes. Nous changeons surtout notre coeur, pour aimer
plus. Nous changeons nos pensées, pour laisser les idées païennes d’autrefois.
Et aussi les pensées païennes de la société qui nous entoure, la mentalité du
monde. Pour avoir les pensées de Jésus,
en écoutant le Saint Esprit dans notre cœur. Et nous essayons aussi, de changer la mentalité de ceux qui nous entourent. Et la façon dont le pays est organisé. Pour supprimer toutes les formes de favoritisme et les privilèges, qui sont des injustices. Nous faisons attention aux plus pauvres, dont les veuves et les lépreux sont le signe. Nous prenons les responsabilités qu’il faut pour cela, pour changer notre société, pour que le Royaume de Dieu grandisse au milieu de nous. Nous agissons pour transformer notre société, pour que tous les hommes aient leur place, pour qu’ils aient de quoi vivre, pour qu’ils soient heureux, pour que notre pays devienne le pays de Dieu.
- Jésus rappelle deux épisodes bibliques : le miracle de la guérison de Naaman le Syrien, au temps du prophète Élisée, et la rencontre du prophète Élie avec la veuve de Sarepta, qui fut sauvée de la famine (Lc 4,24-30). Cela nous montre toute l’importance de la Parole de Dieu, qui nous éclaire et nous montre le chemin qui nous sauve.
-C’est difficile d’annoncer l’Evangile. Souvent les gens sont contre nous. Ne nous décourageons pas. Faisons comme Jésus. Quand les habitants de son village de Nazareth sont contre Lui et veulent le tuer, Il ne se met pas en colère. Il passe au milieu d’eux et va dans les autres villages, pour continuer le travail que Dieu lui a donné : enseigner et guérir les gens, chasser les mauvais esprits et les délivrer de tout mal.
« Merci mon Dieu, d’aimer tout le monde. Et de faire de nous tous tes enfants »
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