« Seigneur, fais nous vivre
d’une vie nouvelle »
-Pour les juifs, le jeûne était très important. Et c’est
vrai que Jésus Lui-même a jeûné au
désert, pour se préparer à sa mission, et lutter contre Satan. Jean Baptiste aussi a jeûné. Pour nos
frères et sœurs musulmans, le jeûne est
très important : c’est l’un des piliers
de l’Islam (les devoirs du musulman : le Ramadan). Mais les juifs en
étaient arrivés à jeûner pour jeûner, en oubliant pourquoi on jeûne. Si
nous jeûnons, c’est pour nous rapprocher de Dieu. Mais les apôtres
étaient avec Jésus, le Fils de Dieu. Ils
n’avaient donc pas besoin de jeûner.
-Jésus s’appelle l’époux (N° 15 : le fiancé, le mari) Pourquoi ? Le Mariage, c’est une alliance entre deux
familles. Dieu lui, a fait Alliance avec l’Eglise, la famille des enfants de
Dieu. Une Alliance d’amour avec tous les
hommes, en Jésus Christ : une Alliance nouvelle et éternelle, qui nous sauve. C’est
pourquoi, Jésus s’appelle le mari. Sa femme, c’est l’Eglise. Nous sommes dans la joie d’être aimés de
Jésus, comme l’étaient les apôtres.
-Aujourd’hui et demain, dans la 1° lecture nous lisons: Le jeûne
que Dieu aime (Isaïe 58, 1-12 )
Revenons un peu sur cette question du jeûne, dont nous
avons déjà parlé avant-hier (mercredi des Cendres).
-Des
juifs demandent à Dieu : « Nous avons jeûné, mais tu ne nous regardes
même pas ! Pourquoi ? ». Dieu répond, par le prophète
Isaïe (n° 6) : « Le jeûne
que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes, de relever ceux qui sont
abaissés, de rendre libres ceux qui sont utilisés et écrasés. C’est de casser
tout ce qui abaisse, et fait souffrir l’homme… Le jeûne que j’aime, c’est de
partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi le pauvre, qui n’a
pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu,
tu lui donnes des habits. Et tu ne refuses pas d’aider ton frère ou ta sœur, car il est
ta propre chair »
Certains chrétiens veulent jeûner comme les musulmans. Ils ne mangent pas de toute la
journée. Ils attendent la nuit pour cela. Pour nous les chrétiens, le plus
important du Carême, ce n’est pas le jeûne. C’est la conversion (changer notre
vie). Et il faut bien comprendre, ce qu’est le jeûne. D’abord quand je jeûne,
je me sens plus faible. Le jeûne c’est pour
connaître mes faiblesses, pour chercher à m’améliorer. C’est pour me
faire petit devant Dieu, et devant mes
frères et mes sœurs.
Le
jeûne, c’est le temps de la charité. J’accepte
volontairement d’avoir faim, pour sentir dans mon corps, ce que les pauvres
sentent tous les jours, parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand je sens
physiquement leurs souffrances, je trouve le courage de partager avec eux.
Quand je jeûne, je me prive d’un repas. Mais ce repas, je dois le donner aux
pauvres. C’est ce que l’on appelle le jeûne-partage. Je ne jeûne p as pour faire des économies, mais pour
aimer davantage.
ne pas
avoir honte de la chair », c’est « le jeûne le plus difficile », c’est « le
jeûne de la bonté », le jeûne du bon Samaritain qui se penche sur l’homme
blessé : « L’acte de sainteté » à accomplir « aujourd’hui, ici, sur
l’autel », n’est pas « un jeûne hypocrite », mais « c’est de ne pas avoir honte
de la chair du Christ qui vient ici aujourd’hui ».
En ce
début de carême, le pape a invité à un examen de conscience : « Est-ce que j’ai
honte de la chair de mon frère, de ma sœur ? Est-ce que je sais caresser les
malades, les personnes âgées, les enfants, ou bien ai-je perdu le sens de la
caresse ? Lorsque je fais l’aumône, est-ce que je laisse tomber ma pièce sans
toucher la main ? Est-ce que je regarde mon frère, ma sœur, dans les yeux ?
Lorsque je sais qu’une personne est malade, est-ce que je vais la trouver ?
Est-ce que je la salue avec tendresse ? ».
« C’est
le mystère du corps et du sang du Christ » qui pousse à « aller partager son
pain avec celui qui a faim », à « soigner les malades, les personnes âgées,
celles qui ne peuvent rien donner en échange ».
«
N’ayons pas honte de la chair de notre frère : c’est notre chair ! C’est sur
notre façon d’être avec ce frère, avec cette sœur, que nous serons jugés », a
conclu le pape.
-Isaïe
dit (n° 5) « Courbez la tête, comme un jonc ». Le jeûne c’est pour faire grandir notre humilité. Sans
humilité, il y a des choses que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une
force qui vient du cœur, et que le jeûne peut libérer en nous. C’est une
faiblesse du corps, qui nous donne la force du cœur.
-Le
jeûne c’est un appel à la conversion :
Comme le répond Dieu, par le prophète Isaïe : « Pourquoi je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous
jeûnez, vous continuez à vous occuper de vos affaires. Vous ne pensez pas à moi,
mais vous pensez à l’argent. Vous profitez de vos travailleurs, et vous les faites
souffrir. Vous jeûnez, mais vous continuez à vous disputer, à vous battre et à
frapper les autres méchamment du poing » (3-4).
Le jeûne, c’est pour rendre son cœur
propre et pur. Il ne suffit pas de se
priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon, parce que nous avons
besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de nourriture, c’est
le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des mauvaises habitudes,
et des mauvaises tendances. C’est pourquoi, il ne faut pas jeûner seulement
avec notre estomac, mais aussi avec nos
yeux, notre langue, nos oreilles, et surtout notre coeur. A quoi ça sert de
jeûner, si avec ma langue j’attaque les autres, et si je dis des mensonges et
des mauvaises choses ? (Voir Jacques 3).
Le
jeûne c’est pour changer sa vie, pour être meilleur. Mais ces efforts ne sont
valables, que si nous le faisons par amour, pour Dieu et pour les autres. Quand
je jeûne, je me prive de nourriture, à cause de Dieu. C’est pour montrer que
pour moi, Dieu est plus important que la
nourriture, l’argent, les habits, la fête, etc.
-Le
jeûne est un temps de joie et de
bonheur, et non pas un temps de tristesse. Comme le dit Isaïe, verset
9 : « Si tu fais cela, ta
lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures guériront rapidement,
ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te suivra. Quand tu crieras,
Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras, il te dira : me voici... Si tu te
prives de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si tu donnes à manger
à celui qui est exploité (utilisé et profité), alors ta lumière brillera dans
la nuit. Et ta lumière sera pour toi, comme le milieu du jour. Dieu te conduira
sans cesse. Il te donnera à manger en plein désert. Il donnera la force à tes
os. Tu seras comme un jardin arrosé. Comme une source qui jaillit dans le
désert, et dont les eaux ne s’arrête jamais ». Le jeûne, c’est donc un
temps de grâce, de joie et de bonheur. Et cette joie nous la partageons avec
les autres.
-Le
jeûne est à vivre tous les jours. Mais la première chose, c’est de faire grandir la justice autour de nous
(voir le verset 6). Le jeûne nous appelle donc à construire notre pays. Isaie
nous dit, au nom de Dieu : «
Si tu luttes pour la justice, on reconstruira chez toi les ruines. Et tu
relèveras les fondations des générations passées. On t’appellera celui qui
répare les fentes, et qui bouche les trous des murs. Celui qui refait les
chemins, pour que tout le monde marche dans la paix, et habite dans un pays de
paix ». Dieu nous appelle à reconstruire notre vie. Pas tout seul,
mais avec tous les citoyens et citoyennes du pays.
Nous
ne devons donc pas seulement changer notre propre vie, ni même changer notre
communauté chrétienne. Dieu nous appelle à
changer notre pays tout entier. Libérer notre peuple, comme Dieu a libéré
le peuple hébreu, au temps de Moïse.
-Pour le chrétien, il s’agit de changer son
cœur, pour devenir plus adulte dans la foi! Comme pour le Christ, le jeûne nous prépare un chemin pour
la gloire de Dieu, et la lumière de la
résurrection. Il nous fait connaître la
beauté de son amour, qui fait attention à tout ce qui touche l’homme. Il
nous appelle à construire un monde nouveau avec Jésus, dans le service de nos
frères et de la société. Dieu compte sur le cœur de l’homme, pour se faire
connaître. Le jeûne, c’est un moyen de ressusciter avec le Christ, à une vie nouvelle.
« Merci
Seigneur, pour ce temps de jeûne, d’amour,
et de conversion, que tu nous donnes »
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