En ces jours-là, Marie se mit en route et
se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de
Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or quand Élisabeth
entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth
fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es
bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où
m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car,
lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a
tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme
exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !Il s’est
penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront
bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son
nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes Il renverse les puissants de leurs
trônes, il élève les humbles. Il
comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se
souvient de son amour,de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et
sa descendance à jamais.» Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis
elle s’en retourna chez elle.
« Seigneur,
aide-nous à vivre comme Marie »
1 - La fête de l’Assomption
nous rappelle deux choses importantes. Si Marie monte au ciel, directement à la
fin de sa vie, c’est à cause de sa foi.
Comme le disait l’ange, le jour de l’Annonciation (Luc 1, 27-28) : « Tu es pleine de grâces. Le Seigneur est avec
toi ! ». Un jour, une femme dit à Jésus : Heureuse la
mère qui t’a porté dans son ventre, et qui t’a nourri de son lait. Jésus lui
répond « Heureux plutôt ceux qui
écoutent la Parole de Dieu, et qui la gardent ». Marie a écouté la
parole de Dieu et l’a mise en pratique, pendant toute sa vie.
La deuxième chose, si Marie est montée au
ciel, tout de suite après sa mort, cela nous montre que le ciel est ouvert. Grâce à Jésus, nous aussi nous ressusciterons,
pour vivre avec Lui, avec Marie, avec tous les saints, mais aussi avec tous nos
amis et nos parents qui nous ont précédés, ancêtres …
2 - Nous nous rappelons qui est Marie.
Souvent on montre Marie sur
des images et des statues, debout les mains jointes, un chapelet à la main et
faisant la prière. C’est vrai que Marie a beaucoup prié dans toute sa vie.
Quand l’ange Gabriel est venu voir Marie, certainement qu’elle priait dans son
cœur. Mais en même temps, elle était au travail. Marie n’était pas comme une
statue, debout sans rien faire. C’était une
femme de son village, une mère de famille, elle travaillait à la maison,
elle s’occupait de son mari, elle éduquait son enfant, elle allait puiser de
l’eau au puits avec ses voisines. Et c’est pour cela, qu’elle est une grande
sainte. Marie n’a pas fait des miracles, Marie n’est pas partie avec Jésus,
pour annoncer l’Evangile dans les villages. Elle est restée à la maison, simple
mère de famille. Mais tout ce qu’elle a fait, son travail de femme, d’épouse,
et de mère, elle l’a fait avec beaucoup d’amour. Elle vivait en paix avec celles et ceux qui
l’entouraient, elle rendait service.
Elle faisait attention aux gens, comme elle a fait attention aux nouveaux
mariés à Cana : elle a vu qu’ils n’avaient plus de vin, et qu’ils auraient
honte. Alors, elle a été parler à Jésus. Marie était toujours proche de ceux
qui souffraient. Mais elle leur rendait service sans se montrer, dans la
simplicité. C’est pour cela que Marie n’a pas suivi Jésus, quand il annonçait
l’Evangile et faisait des miracles. Mais elle était là au pied de la croix,
quand Jésus a eu besoin d’elle, pour prier avec lui et le réconforter. Elle n’a
pas eu honte de se tenir au pied de la Croix, pendant qu’on insultait Jésus. Et
qu’on la montrait du doigt, comme la mère du condamné à mort.
Dans cet Evangile
d’aujourd’hui, nous retrouvons ces deux choses : d’abord la foi de Marie. Elisabeth lui
dit : « Heureuse es tu, d’avoir
cru à ce que le Seigneur t’a dit. Tu es bénie entre toutes les femmes, et
l’enfant dans ton ventre est béni. »
Ensuite l’amour de Marie. Dès que Marie apprend de l’ange Gabriel,
qu’Elisabeth sa vieille cousine qui n’a jamais accouché est enceinte, aussitôt
elle se lève. Elle marche à pieds longtemps, dans les montagnes, pour venir la
rejoindre et l’aider. Ce n’est pas l’ange qui lui a dit : va aider ta
cousine Elisabeth. C’est elle-même, Marie, qui y a pensé dans son cœur. Marie
faisait attention aux autres, elle les aidait de tout son cœur, elle était là
chaque fois qu’ils en avaient besoin.
-Dans le chant de Marie (Luc 1, 46 à 55), là aussi nous voyons la
foi et la prière de Marie. Mais aussi son humilité. Elle chante « Il s’est abaissé sur sa petite servante ».
Marie prie. Et dans sa prière, elle dit merci à Dieu. C’est cela qui lui permet
de vivre dans la paix et dans la joie.
Nous pouvons reprendre chacune des phrases de Marie, pour voir ce que cela veut
nous dire.
·
L’amour de Dieu s’étend d’âge en âge sur ceux
qui l’aiment.
·
Dieu renverse les orgueilleux et les puissants
de leur chaise de chefs, il élève les humbles.
·
Dieu donne à manger à ceux qui ont faim, mais
les riches Il les laisse repartir les mains vides.
·
-Marie n’était pas une grande
intellectuelle. C’était une femme du village, une « broussarde ».
C’était une analphabète, mais elle avait la foi en Dieu, et elle vivait d’une manière digne. Cette
fête de l’Assomption nous appelle donc à respecter toutes les femmes. A savoir
que toutes les femmes sont filles de Dieu, et qu’elles ont leur dignité. En
particulier les femmes des villages, les femmes des familles pauvres, celles qui
doivent travailler de leurs mains et se débrouiller pour nourrir leurs
familles. Toutes les petites de la société qui n’ont pas une grande place, qui
ne parlent pas français, qui n’ont pas eu le temps de faire des études. Comme
par exemple, « les petites bonnes », les employées de maison. Car ce
sont elles les premières, qui sont à l’exemple de Marie. Nous ne pouvons pas
aimer Marie, si nous n’aimons pas les femmes
autour de nous, surtout celles qui ont besoin de notre soutien. Nous ne
pouvons pas respecter Marie, si nous ne respectons pas les femmes qui sont
autour de nous. C’est à cela que Dieu nous appelle.
-Nous repensons à toute la vie de Marie :
·
sa petite enfance dans la foi, au Temple,
·
l’annonciation : sa disponibilité pour
faire ce que Dieu lui demande,
·
la visitation : Marie qui aime sa cousine
Elisabeth, et qui va l’aider,
·
sa prière et son courage, au moment de Noël
·
son obéissance à Dieu au Temple, quand elle
vient circoncire son Fils, pour respecter la loi de Dieu.
·
Et sa force, quand le vieux Siméon lui
dit : « un coupe-coupe va te transpercer le cœur »
·
sa confiance en Dieu, quand elle retrouve Jésus
au Temple. Elle ne comprend pas Jésus, quand il lui dit : » je dois
être dans la maison de mon Père ».
·
son attention aux autres et à leurs problèmes,
par exemple à Cana,
·
sa discrétion dans la vie publique : elle
laisse Jésus faire son travail, elle le laisse libre, elle ne s’impose pas à
Lui,
·
son courage au pied de la croix : elle n’a
pas honte de se montrer devant les hommes, et d’être traitée de mère du
condamné à mort.
·
C’est à cause de cela qu’elle est devenue notre
Mère, comme Jésus lui-même le dit.
·
Sa foi et sa prière au moment de la
Pentecôte : c’est grâce à Elle que les apôtres ont pu recevoir ensemble le
Saint-Esprit, commencer l’évangélisation et construire l’Eglise.
C’est à tout cela que Marie
nous appelle aussi aujourd’hui. Son exemple et sa prière nous aident à le
faire.
-Marie est aussi connue chez les musulmans. Le Coran en parle
très souvent. C’est pour cela que nous pouvons la fêter et la prier ensemble.
Et essayer ensemble de suivre son exemple.
« Merci pour Marie »
REFLEXIONS SUR LE
CANTIQUE DE MARIE : LE MAGNIFICAT
« Le
Puissant a fait pour moi des merveilles ». C’est ce que Marie a
chanté, quand elle a été voir sa cousine Elisabeth pour l’aider à accoucher. Il
est donc important de bien le comprendre. D’abord Marie dit : « Mon cœur est plein de joie à cause de Dieu
mon Sauveur ». C'est un appel d’abord à être heureux comme Marie,
parce que le Saint Esprit est aussi descendu sur nous. Nous sommes les enfants
de Dieu, les petits frères et sœurs de Jésus, et aussi les enfants de Marie.
Cette joie, nous cherchons à la partager avec tous ceux qui nous entourent.
Surtout ceux qui sont tristes, ceux qui sont fatigués, ceux qui sont
découragés, et ceux qui pleurent.
Marie continue : « Le Puissant a regardé sa petite servante ».
Marie s’appelle la petite servante de Dieu. Elle s’humilie devant Dieu et elle
se met au service d’Elisabeth. C'est un appel à nous abaisser devant Dieu, mais
aussi devant nos frères, surtout ceux qui sont descendus le plus bas. Comme
Jésus nous le dit « Celui qui
s’abaisse sera relevé ». Si nous nous abaissons, ce n’est pas pour
nous mépriser. Au contraire, c’est pour rejoindre ceux qui sont écrasés, ceux
qui sont humiliés et qui n’ont pas la place dans notre société, pour leur
redonner un peu de courage. Et nous relever ensemble.
Marie chante : « Le Puissant a fait pour moi des merveilles
(des grandes choses) ». Le Tout
Puissant continue d’agir aujourd’hui, et de faire des merveilles dans notre
monde. C'est un appel à voir les merveilles que Dieu fait dans notre vie, pour
lui dire merci. Et aussi les belles choses que Dieu fait dans notre famille
humaine, et dans notre famille chrétienne, dans nos quartiers et dans notre
société toute entière, pour lui dire merci. Mais savons-nous voir les
merveilles que Dieu continue de faire aujoàurd'hui dns notre monde? Savons-nous
Lui dirfe merci ?
Marie continue : Le nom de Dieu est saint. C'est pour nous un appel à devenir plus
saints, à l’exemple de Marie. Et à aider tous les hommes à devenir plus saints,
quelle que soit leur religion. Pour que chacun réponde aux appels de Dieu dans
son cœur, là où il vit.
Son
amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Le Seigneur nous appelle à accueillir son amour, à partager son amour, à le
faire grandir dans le monde. Et pour cela à aimer tous ceux qu’Il met sur notre
route.
Par
la force de son bras, le Puissant a dispersé les orgueilleux. Il a
renversé les grands de leurs sièges de
chef, et relevé les petits.
Marie nous appelle à nous mettre debout, pour marcher sur les chemins du
Seigneur, mais dans l’humilité, sans orgueil. Et de relever tous ceux qui sont
écrasés, tous ceux qui sont découragés, qui n’ont plus la force de se tenir
debout, ni de prendre des responsabilités : les infirmes, les malades, les
enfants de la rue, ceux qui n’ont pas été à l’école, ceux qui n’ont pas de
travail, les étrangers qui se retrouvent tout seul. Et surtout ceux qui ont été
humiliés et abaissés dans notre société.
Il
a donné beaucoup de bien à ceux qui avaient faim et renvoyé les riches les
mains vides. Il y a beaucoup de gens qui ont faim autour de
nous. Ils ont faim de nourriture, mais aussi de dignité et de respect. Qu’allons-nous faire pour eux ?
Il
est venu en aide à son peuple d’Israël, son serviteur.
Aujourd’hui, le Puissant nous envoie son Esprit Saint, pour que nous aussi nous
venions en aide à notre peuple. Que nous construisions notre société dans la
paix et la justice, que nous luttions pour l’égalité, le travail pour tous et
la bonne gouvernance, avec l’aide de Dieu.
Il
n’a pas oublié de montrer sa miséricorde à Abraham, et à ses descendants pour toujours. Nous
sommes les fils d’Abraham. Nos frères et nos sœurs musulmans sont aussi des
fils d’Abraham, comme nous. Et nos ancêtres eux aussi ont vécu dans la parole
de Dieu, ils ont écouté la voix de Dieu dans leur cœur. Ne vivons pas seulement
entre chrétiens mais avec tous les fils d’Abraham, et avec tous ceux qui
suivent la religion des ancêtres. Alors notre vie sera réussie : et nous
pourrons chanter en vérité ce chant de Marie : » Le Puissant fit pour
moi des merveilles ».
Comme
Il l’avait promis à nos ancêtres : Nous avons perdu
les bonnes choses et l’éducation que nous avons reçues de nos ancêtres. Nous
avons oublié nos valeurs traditionnelles, qu’on appelle en ouolof :
teranga, mu¨n, sutural, teggin, kërsa, yaru, ngor, jöm, et tant d’autres. (A
chacun de voir dans sa propre langue) Nos modèles ce sont les artistes, les
footballeurs et les lutteurs. Notre éducateur c’est la télévision et les moyens
sociaux. Avec tout ce qu’ils ont de bon, mais aussi de dangereux. Nous ne
sommes plus nous-mêmes. Marie était une jeune femme juive, croyante et
enracinée dans la culture de son peuple, le peuple de Dieu. Comment nous
rappeler et vivre, ce que Dieu a promis à nos ancêtres ?
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