Comment vivre l’Avent ?
Avent, cela veut dire
venue : la venue de Jésus dans notre monde. Dans ce temps de l’Avent, nous
prions sans cesse « le Dieu qui est,
qui était et qui vient ». Jésus est venu à Noël, nous allons le fêter
le 25 décembre dans la joie. Il reviendra à la fin du monde. Et Jésus nous
dit : « Veillez et priez car
vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Mais Jésus vient aussi chaque
jour dans notre vie. Jésus nous dit « Relevez-vous,
redressez la tête car votre délivrance est proche ».
Mais comment Jésus vient-il
dans notre vie ?
1.Il vient chez chacun de
nous, personnellement. Nous rencontrons Jésus dans l’Eucharistie. Pas seulement en pensée, mais réellement avec
son corps et son sang, son corps ressuscité. Nous le recevons dans la joie, pas
seulement chez nous dans notre maison,
mais en nous : dans notre propre cœur, et dans notre propre corps.
Nous le rencontrons aussi dans les
autres sacrements. Dans chaque sacrement, Jésus vient à nous. C’est
pourquoi, par exemple, nous nous confesserons avant Noel. Pour nous réconcilier
avec Dieu, mais aussi avec nos frères.
Nous rencontrons Jésus aussi dans la prière. Jésus vient à nous pour
nous éclairer, nous donner sa force, et nous aider à vivre comme de vrais
enfants de Dieu. Il nous apporte l’espérance, la paix et le courage. Et nous
lui disons merci.
Nous écoutons aussi Jésus dans sa Parole. A chaque fois que nous
lisons la Parole de Dieu, c’est vraiment Jésus qui nous parle. Nous l’écoutons
avec respect et avec joie. Et nous mettons sa Parole en pratique, aussi sérieusement que possible.
2.Ensemble, avec nos frères
chrétiens
Nous ne prions pas seulement
tout seul. Nous prions aussi, avec nos frères et nos sœurs. Nous écoutons la parole
de Dieu ensemble. Nous la partageons entre
nous, pour ensuite mieux la faire connaître aux autres. Par exemple dans
nos réunions de CEB. Et c’est ensemble que nous célébrons l’Eucharistie. Parce
que c’est ensemble, en nous soutenant les uns les autres, que nous accueillons
Jésus, qui revient à nous en ce mois de
décembre.
3.Nous accueillons Jésus
dans les autres
Nous l’accueillons dans les pauvres et les petits. Que faire pour
cela ? Nous faisons ce que Jésus lui-même a dit, en reprenant le prophète
Isaïe à Nazareth, dans la maison de prière (Luc 4, 17-21) « L’Esprit du Seigneur est sur moi. Il m’a
choisi, pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour
annoncer aux prisonniers qu’ils vont être libérés, pour rendre la vue aux
aveugles, pour délivrer tous ceux qui sont écrasés et exploités, et pour
annoncer une année de grâce de la part du Seigneur ». Et Jésus ajoute
« ces paroles que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui même, qu’elles
arrivent ». C’est donc à nous de mettre ces paroles en pratique, pour
qu’elles deviennent vraies. Comme Jésus l’a fait : Recevoir l’Esprit du
Seigneur qui nous a choisis, annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile à nos
frères et sœurs, aider, soutenir et libérer les pauvres, les aveugles, les écrasés,
les prisonniers, tous ceux qui en ont besoin. Et faire que cette année soit une
année de grâce, de paix et de bonheur.
Cet Evangile est à prendre à deux niveaux. Bien sûr, nous pouvons
le prendre au niveau spirituel. Ouvrir les yeux des aveugles, c’est éclairer
nos frères qui ne connaissent pas le chemin de Dieu, qui ne savent pas quoi
faire dans leur vie, qui sont aveuglés par l’argent, ou les autres plaisirs du
monde (voir la parabole du semeur : Mat 13). Mais nous aidons aussi ceux
qui sont aveugles dans leur corps, et qui ont besoin de soins, d’aide et de
soutien. Et tous les autres infirmes et handicapés.
Nous libérons ceux qui sont
prisonniers du péché, de l’alcool, de la prostitution et de toutes les
mauvaises habitudes comme la drogue, le tabac, etc. Mais nous allons aussi
visiter les prisonniers dans leurs prisons, pour les aider à garder l’espoir,
et vivre ensemble dans la paix. Nous essayons de rendre leur vie plus facile.
Nous soutenons leur famille. Il ne s’agit donc pas de rester seulement au niveau
spirituel. Il faut passer aux actions concrètes.
C’est bien cela que nous
rappelle l’Evangile de la fin du monde (Mat 25,32-45). Quand Jésus va revenir,
(lui que nous attendons), Il nous demandera : «J’avais faim, est-ce que tu m’as donné à manger ? J’avais soif,
est-ce que tu m’as donné à boire ? J’étais étranger, est-ce que tu m’as
accueilli ? J’étais nu, est-ce que tu m’as habillé ? J’étais malade,
est-ce que tu as pris soin de moi ? J’étais en prison, est-ce que tu est
venu me voir ? Tout ce que tu as fais au plus petit des hommes qui sont
mes frères, c’est à moi que tu l’as fait » (Matthieu 25,31 à 40 :
Voir le commentaire du Christ ROI A, dans notre livre n° 3). C’est de cette
façon que nous allons accueillir Jésus cette année, en accueillant ceux qui ont
faim, ceux qui sont nus, les étrangers, les prisonniers, tous ceux qui
pleurent, tous ceux qui souffrent de toutes les façons : les enfants de la
rue, les talibés, les handicapés et beaucoup d’autres.
Jésus disait « Qui accueille un enfant, c’est moi qu’il
accueille » (Luc 9, 48). A chaque fois que nous accueillons un enfant,
c’est Jésus que nous accueillons chez nous. Et chaque naissance est une
nouvelle fête de Noël qui arrive, comme le dit ce chant que nous chantons
souvent : « C’est Noël chaque jour, qu’on accueille un enfant ».
Nous accueillons Jésus qui vient dans nos enfants. Nous les aimons, nous les
éduquons, nous les faisons marcher dans le chemin de Dieu.
Mais il ne s’agit pas
d’accueillir seulement les enfants. Nous accueillons
tous les hommes et toutes les femmes que le Seigneur nous envoie. Car Jésus
disait aussi à ses disciples « Celui
qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille » (Mat 10,40). C’est
donc vrai pour tout homme, pas seulement pour les enfants.
4.Nous accueillons Jésus
qui vient, avec Jean Baptiste et Marie
Pour cela nous avons deux
personnes qui nous montrent le chemin : Jean-Baptiste et Marie. Nous
écoutons Jean-Baptiste, dans les
évangiles de ce temps de l’Avent : convertissez-vous,
et croyez à la Bonne Nouvelle. Nous mettons en pratique ses conseils très
précis aux soldats (ne frappez pas les gens, soyez contents de l’argent qu’on
vous paie), aux douaniers (ne volez pas les gens), aux pharisiens (race de
vipères, pourquoi essayez-vous de tromper Dieu par vos prières et vos
cérémonies, alors que votre cœur est plein de péché ?) : voir le
commentaire du 3° dimanche C. Jean-Baptiste nous montre l’engagement pour la
justice, avec courage, malgré les problèmes et les difficultés. Jean-Baptiste a
été jusqu’au bout. Et à cause de cela,
on l’a tué (voir le commentaire du 2° dimanche A).
Nous regardons aussi Marie (les 4° dimanches). Nous pensons à tout
ce qu’elle a vécu depuis sa naissance. En particulier à l’Annonciation, quand
elle a accepté de devenir la Mère de Jésus ; à la Croix où elle était
debout avec courage ; à la Pentecôte où elle était avec les apôtres pour
accueillir le Saint Esprit (voir le commentaire du 8 décembre). Marie nous
montre le chemin de la prière et de l’humilité.
Nous accueillons le Royaume
de Dieu
Jésus dit sans cesse :
« le Royaume de Dieu n’est pas loin,
le Royaume de Dieu s’est approché de vous, le Royaume de Dieu est déjà parmi
vous".
Nous nous rappelons ce que l’Evangile nous dit sur
le Royaume de Dieu. Le Royaume de
Dieu est comme une petite graine de
moutarde. Elle est toute petite. Et pourtant elle devient un grand arbre, dans
lequel les oiseaux peuvent venir faire leur nid. Nous les chrétiens nous sommes
touts petits, nous sommes une minorité. Mais le Seigneur vient. Il est avec
nous. Nous ne nous replions pas sur nous-mêmes, sur nos paroisses et nos
associations. Au contraire, nous étendons nos branches vers les autres, pour
qu’ils puissent venir se reposer et bâtir leurs vies. Comme les oiseaux
viennent construire leurs nids dans les branches.
Nous sommes le levain dans la pâte. Nous ne pouvons pas rester
entre nous-mêmes, en ce temps de l’Avent. Nous allons visiter nos frères, nous
accueillons les étrangers, nous rencontrons les chefs de quartiers, nous
agissons dans la société, nous travaillons comme Jésus nous le demande dans les
Béatitudes (Mat 5,3-11) : pour les pauvres, pour ceux qui pleurent, pour
ceux qui ont faim, pour ceux qui sont victimes de l’injustice. Nous travaillons
pour construire le Royaume de Dieu. Un Royaume qui vient, un Royaume d’amour et
de vérité, un Royaume de justice et de paix, de grâce et de pardon, comme nous
le dit la préface du Christ Roi.
Pour cela, il nous faut
apprendre à lire les signes des temps.
Jésus nous dit « en regardant le
figuier, vous savez que l’hivernage arrive. Mais vous ne savez pas reconnaître
les signes, que Dieu vous envoie. Vous regardez le ciel : le ciel est
rouge, vous dites il fera beau demain ! Mais vous ne savez pas voir Dieu, qui vient créer une terre
nouvelle » (Mat 24,32). Ce temps de l’Avent, c’est le temps de
l’attente du Seigneur. C’est le temps du désir et de l’amour du Seigneur. C’est
aussi le temps de l’espérance. Nous cherchons à reconnaître les signes de la
présence de Dieu, dans le monde. Nous cherchons à voir Jésus, dans chacun de
nos frères et de nos sœurs. C’est cela qui nous aide à les respecter, et à
respecter les droits de l’homme. C’est cela qui aide aussi à les aimer, de tout
notre cœur.
Nous cherchons aussi à reconnaître Jésus, dans notre société.
Notre société est entrain d’avancer. On lutte contre les détournements
d’argent, contre la délinquance, contre le manque de sérieux au travail. Tout
cela c’est grâce à Dieu : c’est Dieu qui travaille dans le monde. Que ce
temps de l’Avent nous aide à reconnaître les signes de Dieu, qui agit dans
notre pays. Et que nous sachions nous aider les uns les autres, à voir Dieu et
à le reconnaître. Saint Pierre nous dit « nous
attendons des cieux nouveaux, mais aussi une terre nouvelle, où la justice
habitera » (2ème Pierre 3,13)
Bon temps de l’Avent à tous,
et avec tous !
1er Dimanche de l’Avent /B – (Marc 13, 33-37)
Restez éveillés
Jésus parle à ses disciples, de son retour dans le monde : « Faites attention, ne dormez pas. Car vous ne savez pas, quand le moment viendra. Ce sera comme quand un homme part en voyage. Il quitte sa maison, et il laisse ses serviteurs la garder. Il donne à chacun, un travail spécial à faire. Et il demande au gardien, de rester éveillé. Restez donc éveillés, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va revenir. Ce sera peut être le soir, ou au milieu de la nuit, ou le matin quand le coq chante. Si le maître revient tout à coup, il ne doit pas vous trouver en train de dormir. Ce que je vous dis là, je le dis à tout le monde : restez éveillés ».
« Seigneur, fais de nous des serviteurs réveillés, fidèles,
intelligents et responsables »
Nous commençons le temps de l’Avent. Jésus vient nous dire « Réveillez-vous ». D’abord, Jésus parle
de sa venue à la fin du monde. Bien sûr nous ne savons pas, quand cela viendra.
Il faut être prêt.
Ce qu’il dit c’est aussi vrai pour notre propre mort : « Vous
ne connaissez ni le jour, ni l’heure ». Il s’agit de l’heure de notre mort. Sommes-nous prêts à mourir ? Que faisons-nous pour préparer nos frères et sœurs
malades ou accidentés, à se
préparer à la mort ?
Personnellement, et en communauté.
Mais ces paroles de Jésus
s’appliquent aussi, à notre vie de chaque jour. Jésus nous dit très souvent de
veiller : « Veillez et priez, en tout
temps » (Luc 21, 26). « Veillez pour
ne pas entrer dans le péché » (Matthieu 20, 41). Et Pierre ajoute : « Veillons et soyons sobres, pour ne pas
nous laisser entraîner dans l’alcool, les plaisirs sexuels et les autres
plaisirs. Car notre adversaire le diable, tourne autour de nous » (1ère
Pierre 5, 8). Et Paul explique : « C’est
la nuit que l’on dort, c’est la nuit que l’on se saoule. Mais nous, nous
appartenons au jour. Nous nous privons des plaisirs de la terre. Nous portons
la foi et l’amour, comme une cuirasse (une protection). Et l’espoir d’être
sauvé comme un casque » (1° Thes 5, 8). Ce temps de l’Avent est donc l’occasion de changer notre vie, de nous réveiller, et de revenir au Seigneur. Nous endormir, c’est le danger qui nous guette. Nous pensons que nous connaissons déjà Jésus, et nous ne cherchons plus à mieux le connaître. Alors que Jésus veut nous enseigner des choses nouvelles, chaque jour. Nous avons pris des habitudes chrétiennes, nous faisons nos prières régulièrement. Mais nous ne cherchons plus à avancer dans la vie chrétienne, pour aimer davantage. Ni à changer notre vie, pour la rendre meilleure. Et quand quelque chose de nouveau arrive, nous ne le voyons pas. Nous ne cherchons pas, à quoi le Seigneur nous appelle. Nous n’entendons plus les appels que Dieu nous adresse, dans notre cœur. Et aussi par la bouche de nos frères. « Merci Seigneur, de venir nous sauver »
-Que nous dit l’Evangile d’aujourd’hui ? Le maître qui part, confie sa maison aux serviteurs. Il leur fait confiance. Jésus nous fait confiance, à nous aussi. Il nous a confié son Eglise. Que faisons-nous, pour que l’Eglise devienne meilleure ? Pour être vraiment la maison de Dieu. Pour sortir d’elle-même, et aller vers les autres. Spécialement ceux qui souffrent, et ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ ? Qu’allons-nous faire, pour mériter la confiance que le Seigneur nous fait ?
Le maître donne à chacun un travail à faire. Je
me demande : quel est le travail que Jésus m’a donné ? Quelles sont
les qualités, que Dieu m’a données ? Comment je vais les utiliser, le
mieux possible, et les faire grandir, pour mieux
aimer Dieu, et mieux servir mes frères ? Comment mieux faire mon
devoir, non seulement dans l’Eglise, mais aussi dans la société ? Et
d’abord pour faire avancer mon quartier, avec les autres habitants.
Le maître demande au gardien, de bien garder la porte. Nous sommes tous les
gardiens de nos frères. Que faisons-nous pour cela ? Jésus termine, en disant : « Je vous ai dit à tous : veillez ». Ces paroles de Jésus sont donc pour tous les hommes. Comment allons-nous les annoncer, à ceux qui nous entourent, qu’ils soient chrétiens ou non ?
« Seigneur, merci de nous envoyer ton Esprit Saint. Qu’Il nous garde éveillés »