mercredi 23 mars 2016

Les 3 jours de Pâques (triduum pascal): Jésus lave les pieds de ses apôtres



Pouvoir dire avec Jésus, à la fin de sa vie : "tout est accompli"
Jeudi saint – 23-3-16 (Jean 13, 1 à 15) : Jésus lave les pieds de ses apôtres
01 Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
02 Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer,
03 Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,
04 se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
05 puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
06 Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
07 Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
08 Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
09 Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
10 Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
11 Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
12 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ?
13 Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis.
14 Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
15 C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.
Jésus sait que son heure est venue. Il va mourir, Il va beaucoup souffrir. Mais malgré tout, Il garde courage. Et pour cela, Il s’appuie sur Dieu son Père. Et nous ?
Jésus nous aime jusqu’au bout, totalement. Et nous, sommes-nous capables d’aller jusqu’au bout de notre amour ?
Jésus sait qu’Il vient de Dieu, et qu’Il retourne à Dieu. Et nous, comment vivons-nous en enfant de Dieu, pour retourner à Dieu ?

Jésus fait le travail des esclaves. Et nous, savons-nous nous mettre à genoux devant nos frères et nos sœurs ? Comment nous lavons-nous les pieds les uns des autres ?

Pierre dit à Jésus : « Lave-moi tout entier » : Notre corps est le Temple du Saint Esprit. Jésus vient laver notre cœur et nos esprits. Il ne s’agit pas seulement de laver nos pieds, mais nous laver nos esprits pour enlever les pensées mauvaises. Et de laver nos cœurs pour y enlever les péchés, et tous les mauvais désirs. A ce moment-là, nous serons heureux. Jésus nous fait prendre le chemin du bonheur.
Laisser l’orgueil ;  Le chemin du bonheur, c’est de nous laver les pieds les uns les autres. Comme Jésus l’a fait juste avant de mourir. C’est sa dernière action avant sa mort. C’est son héritage, son geste le plus important. Nous devons nous laver les pieds les uns les autres dans nos familles, entre maris et femmes, et aussi entre parents et enfants. Nous devons nous laver les pieds dans nos communautés, nos CEB, et nos mouvements. Et aussi dans notre quartier, les uns les autres, entre chrétiens et musulmans. Entre ceux qui ont un travail, et ceux qui sont au chômage. Ceux qui ont une maison, et ceux qui sont locataires. Ceux qui sont en bonne santé, et ceux qui sont malades ou handicapés. Ceux qui ont de quoi vivre, et ceux qui souffrent de la faim. Ceux qui sont grands, et ceux qui sont petits. Ceux qui sont respectés, et ceux qui sont rejetés. Ceux qui sont heureux, et ceux qui souffrent. Ceux qui ont de quoi vivre, et les talibés. Nous pouvons continuer encore longtemps cette liste. A chacun de la continuer dans sa propre vie.
Le sens du lavement des pieds : Il faut laver notre cœur pour recevoir la communion. Le dernier repas de Jésus, avec le lavement des pieds, est la manière dont Jésus aima les siens jusqu’au bout. Je peux me souvenir des repas, où j’ai vécu un amour fraternel. Jésus ressuscité, que l’amour que tu as pour moi remplisse mon cœur, pour me faire connaître avec Ta douceur, le sens de la vie.

Cette fête est aussi la fête de l’Eucharistie et du sacerdoce, c’est-à-dire la fête de la communion et du service.

Nous regardons Jésus. Il est le vrai croyant, qui pratique très bien sa religion. Il prie avec ses apôtres, dans l’amitié. Jésus connaît tout (« ils trouvèrent toutes choses, comme Jésus l’avait annoncé »). Mais Il fait confiance à ses disciples. Il leur confie des responsabilités.
Mais surtout Jésus nous aime : il donne sa vie pour nous. Il veut rester parmi nous après sa mort, par l’Eucharistie. Il nous remplit de son amour, par la Communion. Il fait une nouvelle Alliance, avec tous les hommes. Il nous fait entrer dans son Royaume. En attendant de nous réunir pour toujours dans la joie, auprès de Son Père. « Jésus nous aime, et nous sommes sauvés ».
Que faire ?
1) Croire que Jésus est notre ami. Et qu’Il est avec nous, dans toute notre vie. Vivre en amitié avec Lui, comme Il a vécu, et prié avec ses apôtres.
2) Prendre nos responsabilités. Travailler pour le Royaume de Dieu, comme les apôtres ont préparé le repas de la Pâque pour Jésus. Travailler à faire venir Jésus dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos lieux de travail, dans nos loisirs, et partout où nous allons, dans nos engagements et notre vie de citoyen.
3) Croire à la présence de Jésus dans l’Eucharistie. Continuer la mission de Jésus : vivre en communion avec le Christ, mais aussi avec nos frères et sœurs. Ne pas garder l’amour de Jésus pour nous, ni Sa Parole.

(Marc 14, 12-22-28).
Pendant le repas, Jésus prend du pain. Il dit merci à Dieu, Il le partage et Il le donne à ses apôtres. Il leur dit : « Prenez, ceci c’est mon Corps ». Ensuite, Il prend un verre de vin. Il dit merci à Dieu, et Il leur donne le verre, pour qu’ils en boivent tous. Jésus leur dit : « Ceci est mon Sang, le Sang qui rend solide l’Alliance de Dieu, et qui va être versé pour beaucoup de personnes. Je vous le dis, c’est la vérité. Je ne boirai plus jamais de ce vin, jusqu’au jour où je boirai du vin nouveau, dans le Royaume de Dieu. Ensuite ils chantent les chants de la fête, puis ils vont au Mont des Oliviers. Jésus dit à ses apôtres : « Vous allez tous m’abandonner. Car on lit dans la Parole de Dieu : « Je tuerai le berger, et les moutons vont partir de tous les côtés ». Et Jésus ajoute : « Quand je serai de nouveau vivant, j’irai vous attendre en Galilée ».

Nous connaissons bien ce passage puisque nous le revivons chaque dimanche à la messe, aujourd’hui relisons le lentement pour bien comprendre ce que Jésus a fait.
Jésus sait qu’il va mourir mais il veut rester pour toujours avec nous, alors il bénit le pain et il le transforme dans son corps ; c’est vraiment son corps qu’il nous laisse sous la forme du pain, il se donne à nous pour toujours, dans un très grand amour ; et pour rester avec nous il a choisi l’un des moments les plus importants de notre vie, le moment où nous nous retrouvons ensemble pour manger et pour trouver ainsi la force de vivre : le repas qui est le signe du partage de la famille, le signe de l’amour et de l’amitié ; le pain c’est la nourriture de base, celui qui n’a pas beaucoup d’argent peut au moins en acheter même s’il ne peut pas faire un grand repas.
Ce pain comme nous le disons à la messe, c’est « le fruit de la terre et du travail des hommes », la terre que Dieu nous a donnée et que nous devons respecter et protéger ; ce pain est aussi le fruit du travail ; si je refuse de travailler, je ne suis pas un vrai croyant et en plus je n’ai rien à offrir à Dieu quand je viens à la messe.
Jésus prend le pain et dit merci à Dieu ; Jésus a dit merci à Dieu tout au long de sa vie même au moment de sa mort. Et nous ?
Puis il prend le vin et dit « ceci est mon sang » et il continue « c’est le sang de l’alliance (l’union d’amour) que Dieu a fait avec tous les hommes », car Dieu nous aime depuis le début du monde, il veut que nous soyons ses amis pour toujours. Son amour ne s’arrêtera jamais, et il aime tout le monde même quand nous faisons le mal, c’est pourquoi Jésus continue « ce sang sera versé pour le pardon des péchés ».
Enfin Jésus ajoute « je ne boirai plus de ce vin jusqu’au jour où je serai dans le Royaume de Dieu dans le Royaume de mon Père ». Jésus est notre grand frère, il veut nous réunir tous, ses petits frères pour toujours auprès de notre Père, pour une joie qui ne finira jamais, un amour total avec tous, voilà ce qu’il veut pour tous, c’est pour cela qu’il a accepté de mourir, pour nous pardonner, nous faire entrer dans son amour et nous conduire tous ensemble auprès de son Père dans le Royaume des cieux.
Puis Jésus et ses apôtres chantent les chants de Pâques ; quand nous chantons le Père tous ensemble Jésus est avec nous et le Royaume de Dieu est déjà commencé. Comme Jésus le dit il est le Berger, il est le meilleur de tous les bergers : Maintenant le moment est arrivé de donner sa vie pour ses moutons comme il l’avait annoncé.
- « Jésus prend du pain. Il dit merci à Dieu. Il le partage. Il le donne à ses apôtres, en disant : ceci est mon corps….Et ils chantent ensuite les chants de la fête ». En entendant cet Evangile, nous nous rappelons le déroulement de la messe : un chant pour dire merci à Dieu et nous unir – une demande de pardon pour préparer nos cœurs – Une Prière – L’écoute de la Parole de Jésus, notre vérité, notre chemin et notre vie – Nous y répondons en chantant notre foi et en priant pour le monde entier.
- Arrêtons-nous  à la prière de l’Offertoire :
1°) Tu es béni, nous rendons grâces à Dieu, avec Jésus et ses apôtres, qui ensemble ont dit merci au Père (22). Et qui ont chanté les chantes de la fête (26) 
2°) Dieu de l’Univers : C’est vraiment le monde entier, et pas seulement les hommes, que Jésus vient sauver et offrir à son Père
3°) Toi qui nous donnes ce pain : le pain de l’amitié, signe des gestes de partage que nous vivons chaque jour.
4°) Fruit de la terre : Nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie en vérité, si nous ne respectons pas notre terre, la terre que Dieu nous a confiée. Or souvent, nous salissons (polluons) et cassons la création de Dieu : par le réchauffement de la terre, les émissions de gaz qui attaquent la couche d’ozone, l’accaparement des terres et les bio-carburants, la disparition des espèces animales et végétales, etc…et déjà par nos feux de brousse, les arbres que nous coupons sans en replanter d’autres, les ordures que nous jetons dans la rue, nos eaux polluées qui se déversent sur les routes.
5°) Fruit du travail : si nous ne travaillons pas dans la semaine, qu’avons-nous à offrir le dimanche ? Jésus a travaillé de ses mains. Et Paul nous dit : »Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus » (2° Thes 3, 10+12) : c’est vrai aussi pour la communion. Jésus a envoyé ses disciples, préparer le repas de la Pâque. L’eucharistie, ça se prépare.
6°) Le travail des hommes, de tous les hommes. Paul nous dit que nous sommes les ambassadeurs de nos frères. C’est toute la vie, de tous nos frères, que nous venons offrir au Père, dans les mains du Christ.
8°) Ce vin, fruit du raisin écrasé, symbole de tous les hommes et les femmes qui sont écrasés dans le monde. Ce sont toutes les souffrances des hommes que nous portons, unies aux souffrances du Christ sur la Croix, pour qu’elles deviennent vie et espérance, par nos actions unies à la Résurrection du Christ.
-Mais ce vin, c’est aussi le signe de la joie et de la fête : Avec ce vin, ce sont toutes les bonnes choses que nous avons faites, que nous offrons à Dieu notre Père, en action de grâces : nos propres joies, et les joies de nos frères et sœurs.
9°) Nous te les présentons : Avec le pain et le vin, nous nous offrons nous-mêmes à Dieu. Avec tout ce que nous avons vécu. Avec tous ceux qui nous entourent. Avec tous les hommes nos frères. Et avec le monde entier. 
10°) Ils deviendront le pain et le vin du Royaume éternel : En offrant ce pain et ce vin, nous nous engageons à construire ensemble le Royaume de Dieu. Déjà sur cette terre, ici et maintenant. En attendant le jour, où nous boirons le « vin nouveau » avec le Christ, dans le Royaume du Père (25).
-Nous nous attachons surtout au sacrifice, qui a une grande signification, et est toujours pratiqué en Afrique. Les sacrifices sont très importants, aussi bien dans les religions traditionnelles africaines, et dans l‘Islam (le sacrifice d’Abraham = Aid el Kébir, Tabaski), que pour nous dans la 1° Alliance (l’Ancien Testament : l’Agneau Pascal, qui libère et sauve le peuple d’Israël, au temps de Moïse. Et qui est offert en permanence au Temple). Mais bien sûr, pour nous, le vrai sacrifice, le seul qui nous sauve, c’est celui du Christ. Ce n’est pas le sang des poulets, des moutons ou des taureaux qui peut nous laver de nos péchés. Mais seulement le sang de Jésus, versé sur la croix, et offert à chaque eucharistie. Ce ne sont pas ces animaux, mangés ensemble, qui peuvent nourrir nos cœurs, et nous donner la vie de Dieu. Mais bien  l’Agneau de Dieu, que nous recevons dans la communion, et qui remplit nos vies de son amour. La Communion (com=avec ; union) est union avec Dieu et union entre nous (voir les 2 premières lectures de cette fête).
C’est le sens de la grande prière de l’offrande eucharistique (le sacrifice du Christ) « Par Lui, avec Lui et en Lui » où nous nous offrons à Dieu notre Père, dans l’Esprit Saint, au service du Royaume, unis au Corps et au Sang du Christ présents parmi nous. Car nous sommes les membres de son Corps.

-Puis suivent  le Notre Père, la prière pour la Paix et la Communion. Et ensuite l’envoi, pour annoncer l’Evangile et construire le Royaume.


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