dimanche 19 mars 2017

19-3--17 : 3° dimanche de Carême, Année A (Jean 4, 5-30). Jésus et la Samaritaine



Jésus arrive dans une ville de Samarie appelée Sykar, près de la terre que Jacob avait donnée à son fils Joseph, là où se trouve le puits de Jacob. Jésus est fatigué par la route. Il s’assoit là, au bord du puits. Il est environ midi. Une femme de Samarie arrive. Elle vient puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». En effet, ses apôtres sont partis à la ville, pour acheter de quoi manger. La femme de Samarie Lui dit : « Comment, toi tu es juif, et tu me demandes à boire, à moi qui suis une samaritaine ! ». En effet, les juifs ne veulent avoir rien à faire, avec les samaritains. Jésus lui répond : « Si tu connaissais ce que Dieu veut te donner, et si tu connaissais Celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui demanderait de l’eau. Et Il te donnerait l’eau de la vie ». La femme lui dit : »  Seigneur tu n’as rien pour puiser de l’eau, et le puits est profond. Avec quoi tu prendras l’eau de la vie, Est-ce que tu es plus grand que notre père Jacob, lui qui nous a donné ce puits ? Et il en a bu l’eau lui-même, avec ses enfants et ses bêtes ». Jésus lui répond : « Tout homme qui boit de cette eau-là, il aura encore soif. Mais celui qui boit de l’eau que je lui donnerai, il n’aura plus jamais soif. Et l’eau que je lui donnerai, elle deviendra en lui, une source qui sort jusqu’à la vie éternelle ». La femme lui dit: « Donne-moi cette eau, pour que je n’aie plus soif. Et je n’aurai plus besoin de venir ici, pour puiser de l’eau ».
Jésus lui dit : «Va, appelle ton mari, et reviens ». La femme répond : « Je n’ai pas de mari ». Jésus reprend : « Tu as raison de dire, que tu n’as pas de mari. Car tu en as eu cinq. Et celui que tu as maintenant, il  n’est pas ton mari. Donc tu dis la vérité ». La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète. Alors explique-moi. Nos pères ont adoré Dieu sur cette montagne, qui est là. Vous les juifs, vous dites que c’est à Jérusalem, qu’il faut adorer Dieu ». Jésus lui répond  « Femme, crois-mois. L’heure est venue où vous n’irez, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, pour adorer le Père. Vous adorez, ce que vous ne connaissez pas. Nous, nous adorons celui que nous connaissons. Car c’est par les Juifs, que le salut de Dieu arrive. Mais l’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront Dieu le Père, en esprit et en vérité. Voilà les adorateurs, que Dieu recherche. Dieu est Esprit. Ceux qui l’adorent, c’est en esprit et en vérité, qu’ils doivent l’adorer ». La femme lui répond : «Je sais que le Messie doit venir, l’Envoyé de Dieu, celui qu’on appelle le Christ. Quand Il viendra, c’est Lui qui nous fera connaître toutes les choses ». Jésus lui dit : « Moi qui te parle, c’est moi le Christ ».
A ce moment-là, les apôtres arrivent. Ils sont très étonnés de voir Jésus, parler avec une femme. Pourtant, aucun n’ose lui demander : « Qu’est-ce que tu demandes à cette femme ? » Ou bien : «  Pourquoi tu parles avec elle ? ». La femme laisse là sa cruche. Elle retourne à la ville. Elle dit aux gens « Venez voir un homme, qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Est-ce que ce n’est pas le Messie ? ». Les gens sortent de la ville, et ils viennent vers Jésus.
Pendant ce temps-là, les disciples appellent Jésus : « Rabbi, c’est-à-dire Maitre, viens manger ». Mais Jésus leur répond  « Pour moi j’ai une nourriture que vous ne connaissez pas ». Les disciples se demandent  les uns les autres : « Est-ce que quelqu’un lui a apporté à manger ? ». Alors Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. Et de terminer le travail, qu’Il m’a donné à faire. Vous dites : encore quatre mois, et ce sera le temps de récolter. Mais moi je vous dis : regardez bien les champs. Les grains sont déjà mûrs, ils sont prêts pour être récoltés. Celui qui récolte, il reçoit déjà son argent. Et il rassemble le grain, pour la vie éternelle. Celui qui a semé et celui qui récolte sont heureux ensemble. Car cette parole est vraie : un homme sème, et un autre récolte. Je vous ai envoyé récolter dans un champ, où vous n’avez pas travaillé. D’autres y ont travaillé, et vous profitez de leur travail ».
Beaucoup de samaritains de cette ville croient, à ce que la femme leur a raconté : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Aussitôt quand les samaritains viennent auprès de Jésus, ils lui demandent de rester avec eux. Jésus reste avec eux deux jours. Et il y en a beaucoup plus qui croient, à cause de ce qu’Il dit lui-même. Ils disent à la femme : « Maintenant nous croyons. Pas seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l’avons entendu nous-mêmes. Et nous savons, qu’Il est vraiment le Sauveur du monde ».
« Seigneur, apprends-nous à respecter et à faire grandir, nos frères et nos sœurs »
Avant de réfléchir à cet Evangile, je ferme les yeux. Je revis l’histoire, en regardant le comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur.
1°) Jésus est vraiment homme, comme nous : Il est fatigué, il a soif…Nous pouvons le prier avec confiance, il connaît nos problèmes. Il a souffert de la jalousie des pharisiens (n°1). Jésus doit partir. Malgré tout, Il reste humain, proche des gens et accueillant. Et nous?
Ce texte de l’Évangile nous appelle à la conversion et à la foi : comme la samaritaine, nous avons besoin de nous convertir. La rencontre de Jésus nous invite à changer notre vie. Et à augmenter notre foi, comme la Samaritaine qui a cru en Lui. Mais aussi à appeler les autres à la foi, comme la Samaritaine qui laisse sa cruche d’eau, et ne pense même plus à ce pourquoi elle était venue. Elle retourne en ville, elle dit aux gens : « Venez voir un homme, qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Est-ce que ce n’est pas le Messie ? ». A nous aussi de faire connaitre Jésus-Christ, à ceux qui nous entourent.
« Les apôtres sont très étonnés, de voir Jésus parler avec une femme étrangère et païenne». C’est tout le problème des inégalités, des castes, des gens mis à part, des tabous, des mauvaises idées sur les gens des autres ethnies ou religions, du rejet des personnes qui se conduisent mal… Jésus connait la vie de la samaritaine. Pourtant, il ne la rejette pas. Un homme juif ne parlait pas à une femme en public. Jésus, lui, accueille la samaritaine. Il n’a pas peur de lui parler, au grand étonnement de ses apôtres (Jean 4,27). Jésus rend leur dignité, à tous ceux qui sont méprisés, écartés et abaissés. Il donne aux femmes leur place dans la société : Des femmes suivaient Jésus dans sa mission, en même temps que les apôtres (Luc 8,1-3). Elles seront même les seules (avec Jean) au pied de la Croix. Après sa résurrection, Jésus n’est pas apparu aux apôtres, mais d’abord aux femmes. Et c’est aux femmes que Jésus a confié la responsabilité, de faire connaitre sa résurrection.
Jésus respecte toutes les religions, en leur donnant leur juste place, et leur vrai rôle : « L’heure est venue, où vous n’irez plus ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, pour adorer le Père. L’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père, en esprit et en vérité » (n° 21-23). Jésus reconnait donc toutes les religions, du moment que les hommes prient en esprit et en vérité. D’ailleurs pendant toute sa vie, Jésus a parlé avec les gens des autres religions, comme Il a parlé avec cette femme. Mais en même temps, Il est clair. Il dit : « Ce qui compte c’est d’adorer en esprit et en vérité, mais le salut vient des juifs ». Jésus nous appelle à vivre en paix avec tous les autres croyants, et à respecter leur religion. Mais en même temps, nous savons que c’est Jésus qui est vraiment le Sauveur du monde. Jésus est mort pour tous, son Evangile est pour tous. C’est Lui, et Lui seul, qui sauvera tous les hommes, ceux des autres religions aussi bien que les chrétiens.
Qu’est-ce que cela veut dire « Prier en esprit et en vérité » ? C’est être vrai, dans toute notre vie. Pas seulement dire la vérité, mais être droit dans tout ce que nous faisons. Comme Jésus a aidé cette femme à voir clair dans sa vie. Et à être vraie devant Dieu, devant les autres, mais d’abord face à elle-même. Pour son comportement avec les hommes dans le mariage, mais aussi dans tout le reste de sa vie. Enfin, Jésus dit bien que les vrais adorateurs adoreront le Père. Dieu est notre Père. Il s’agit d’aider nos frères à connaitre Dieu comme leur Père. Et à l’adorer en esprit, c’est-à-dire à avoir les idées de Jésus sur Dieu. Et à prier en écoutant l’Esprit Saint dans notre cœur.
2°) Nous admirons la façon de Jésus de parler avec la Samaritaine : Il la salue et l’accueille. Et Il lui demande un service. Il ne commence pas, par lui parler de religion. Il lui parle de sa  vie et de ses problèmes (être obligée de venir puiser de l’eau chaque jour). Et c’est à partir de sa vie, qu’il lui fait découvrir la foi (l’eau vive). Il ne lui fait pas de reproches  sur sa façon de vivre, il lui dit simplement :  « Appelle ton mari ». Et il la félicite pour sa franchise : « Tu dis vrai ». Et ainsi, d’elle-même, elle découvre que « Jésus est un prophète, le Christ qui vient et fait connaître toutes choses » (n°19+25). Et alors, elle va le faire connaître aux autres (n°29) : de pécheresse, elle est devenue apôtre. Cela nous montre un chemin, à la fois pour vivre avec nos frères et sœurs, et pour annoncer l’Évangile : voir les bonnes choses que font les gens, cela permet de mettre de l’amitié. L’autre se sait écouté, et il retrouve sa dignité. Il retrouve confiance. Cela le conduit à changer son cœur et sa vie. Alors, il peut vivre avec Dieu et les autres, en vérité, et dans la dignité retrouvée.
C’est vrai que cette femme n’a pas de mari, et qu’elle a déjà été mariée cinq fois. Mais Jésus ne l’enfonce pas dans son péché. Il ne l’enferme pas dans sa vie passée. Il ne l’accuse pas d’avoir eu 5 maris, Il la félicite parce qu’elle a dit vrai, et qu’elle veut entrer dans la vérité de Dieu. C’est la première étape pour changer sa vie. Comme Jésus, en face de nos frères qui se conduisent mal, nous ne les enfermons pas dans leur péché, nous ne les enfonçons pas, dans le mal qu’ils ont fait. Au contraire, nous voyons le bien qu’ils veulent faire. Même s’ils n’y arrivent pas encore. Nous en disons merci à Dieu, et nous les félicitons pour cela. Nous leur faisons confiance. C’est cela qui peut les encourager à changer. Jésus a écouté cette femme alors qu’elle-même se méprisait, parce qu’elle savait bien qu’elle se conduisait mal. Et c’est parce que Jésus l’a écoutée, qu’elle a retrouvé sa dignité. Si tu n’as pas confiance en toi-même, tu ne peux pas changer ta vie. C’est pour cela que nous faisons confiance à nos frères et à nos sœurs. Et que nous faisons tout, pour les aider à retrouver confiance en eux-mêmes.
Nous le savons, sans eau il n’y a pas de vie. Ce que Jésus nous donne, c’est l’eau vive, l’eau qui donne la vie. L’eau qui remplit notre cœur, et qui nous fait vivre pour toujours, de la vie même de Dieu. Jésus est le Vivant. L’eau dont parle Jésus, c’est le Saint Esprit. C’est l’eau qui est sorti de son côté, pour nous sauver et nous donner la vie, quand le soldat a transpercé le cœur de Jésus avec sa lance. C’est aussi  l’eau du baptême, par lequel nous ressuscitons avec Jésus Christ à une vie nouvelle. Nous devenons enfants de Dieu. Nous recevons la vie de Dieu qui ne finira pas. Cette eau c’est le Christ  Lui-même, qui devient en nous « une source qui saute pour la vie éternelle.». Avec Jésus, nous voulons devenir pour les autres une source, où ils pourront venir puiser la vie de Dieu. C’est cela adorer « le Père en esprit et en vérité Le Carême c’est vraiment un temps béni, pour venir puiser à la source de Dieu.

Dieu regarde le cœur. Ce  qui est sacré, ce ne sont pas les montagnes, les bois ou les rivières, où nos ancêtres faisaient leurs sacrifices. Même pas le Temple de Jérusalem, ou nos églises. Ce  qui est sacré, c’est l’homme et la femme, créés à l’image de Dieu. Et devenus enfants de Dieu par la résurrection du Christ, et le baptême. Saint Paul l’a bien dit : « Vos corps sont les membres du Christ… Votre corps est le Temple de l’Esprit Saint, qui est en vous »? (1° Cor 6, 15+19). Tout homme, même le plus pauvre et le plus petit, est sacré. Car il est enfant de Dieu. Nous devons le respecter à tout prix. Et tout faire, pour défendre sa dignité.
« Merci Seigneur de nous rejoindre dans notre vie, avec ton amour »

Pour prier, à partir de cet Evangile.

 L’eau de la vie : Pendant ce Carême, la vie est au centre de mes prières. La samaritaine parle avec Jésus. Je parle au Seigneur de mes soifs de la vraie vie. Et je bois les paroles qu’il me donne d’entendre.
 Le don : Dans cette conversation entre Jésus et cette femme, Jésus demande (« donne-moi à boire ») et  surtout, Il donne (l’eau de la vie). Notre Dieu est un Dieu qui donne, et qui se donne Lui-même. Je demande au Seigneur de me faire connaître, ce qu’il veut me donner. Et je me donne à Lui.
En esprit : Souvent, nous parlons de religion. Mais chacun reste attaché à ses habitudes, à ses idées, et à ses façons de prier. Je pense à ma manière de prier. Je demande au Père de m’aider à l’adorer « en esprit ». Et à accueillir comme Jésus, les gens des autres religions.

Entendre : Ce que les habitants de la ville ont entendu de la femme, puis de Jésus, leur a donné la foi. Je prie pour tous les habitants de ma ville, pour qu’ils entendent parler de Jésus. Et qu’ils croient en Lui.

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