Après cela, Jésus sortit et remarqua un publicain
(c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts.
Il lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se
leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa
maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens
attablés avec eux. Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en
disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec
les publicains et les pécheurs ? » Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais
les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour
qu’ils se convertissent. »
« Seigneur apprend nous à aimer, et à
respecter tous nos frères, dans ton amour »
Avant de réfléchir à cet
Evangile, je ferme les yeux. Je revis cette histoire, en regardant le
comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en
silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur.
Jésus sort, pour continuer d’enseigner la Parole de Dieu aux foules.
Il a déjà des apôtres, en particulier les quatre pêcheurs, disciples de Jean
Baptiste (Mat 4,18). Aujourd’hui, il appelle Matthieu (Lévi). Jusqu’à aujourd’hui, Jésus continue d’appeler des
hommes, pour le suivre et travailler au
Royaume de Dieu. Est-ce que nous
sommes prêts à tout laisser, pour servir
l’Evangile, comme Matthieu ?
Pas partir au loin, mais l’amour
Cet Evangile s’adresse à nous tous, pas seulement aux
apôtres. Ni seulement aux prêtres et
aux religieuses. Tout laisser, qu’est-ce que cela veut dire ? Il ne s’agit
pas de changer de place (abandonner notre maison et notre travail), mais de
changer notre cœur. Car nous avons besoin de maison, pour nous-mêmes et pour
nos enfants. Et aussi de travail pour vivre. Jésus ne nous
demande pas obligatoirement de partir au loin, comme les missionnaires. Ce
qu’il nous demande, c’est de ne pas
mettre notre cœur et notre espérance,
dans ce que nous avons. Mais au
contraire, d’utiliser ce que nous avons,
pour servir DIEU, pour faire le bien, et pour aider les pauvres et tous
ceux qui souffrent. Et non pas nous en servir, seulement pour nous-mêmes. Et vivre d’une façon plus simple et plus
écologique : refuser le gaspillage, les dépenses inutiles, et la société
de consommation.
-Matthieu ramassait les impôts pour les romains. Donc les juifs
considéraient que c’était un pécheur. D’abord parce qu’il travaillait pour le
colonisateur : donc il avait trahi son peuple. Ensuite, parce qu’avec tout
cet argent, c’était certainement un voleur. Pourtant, Jésus n’a pas peur de lui
dire : « suis-moi ».
Et Matthieu le suit aussitôt, sans
hésiter. Et moi, est-ce que je suis décidé à suivre Jésus, sans hésiter ?
Qu’est-ce que je fais pour cela ?
-Avant de laisser son travail,
Matthieu fait un repas d’adieu. Il invite ses amis. Ce sont des
récolteurs d’impôts comme lui, et des gens qui se conduisent mal, et qui
tournent autour d’eux, pour profiter de leur argent. Jésus s’assoit avec eux.
Bien sûr, les pharisiens ne sont pas contents. Car ils se considéraient comme
purs (c’est cela que veut dire le mot : pharisien). Et ils ne voulaient
pas se mélanger avec les pécheurs. Mais la réponse de Jésus est claire : »
ce sont les malades, qui ont besoin du médecin ». Jésus est venu
pour nous sauver, c’est d’abord aux
pécheurs qu’il s’intéresse. Et nous,
quel est notre comportement, envers les gens qui se conduisent mal, et dont le
nom est « gâté » ? Est-ce que parfois, nous ne faisons pas comme
les pharisiens ? Nous pensons que nous sommes de bons chrétiens, et nous
rejetons ceux qui font le mal. Mais alors, qui va les aider à changer ?
D’abord, est-ce que nous ne sommes pas tous pécheurs, et malades dans
notre cœur ? Et pourtant, chaque
dimanche, nous venons à la table du Seigneur, manger avec Jésus Christ. Si cela
ne nous amène pas vers les pécheurs,
cela ne sert à rien.
« Merci
Seigneur, de nous appeler à ta suite. Et d’ouvrir notre cœur à tous, sans rejeter
personne »
Année A : L’année A, on lit l’Evangile de Saint Matthieu. Matthieu a écrit plus spécialement pour les Juifs. C’est pour cela qu’il cite très souvent l’Ancien Testament, que les Juifs connaissaient bien. Il montre que Jésus est venu, et qu’Il est bien le Sauveur annoncé par les prophètes. Il fait venir le Royaume de Dieu, en réalisant une Alliance Nouvelle de Dieu avec les hommes. Matthieu nous montre Jésus, comme le Maître qui enseigne avec autorité. Et que la foi, c’est mettre en pratique la Parole de Dieu, pour faire la volonté de notre Père.
LE ROYAUME DE DIEU
Dans l’Evangile,
Jésus parle très souvent de la Bonne
Nouvelle du Royaume (Matthieu 4, 23 – Matthieu 9, 35 – Luc 4, 43 etc.).
Jésus nous a appris à prier ainsi : «
Notre Père… que Ton Règne (ton Royaume) vienne ». Le Royaume c’est vraiment
ce qu’il y a de plus important. Comme le dit encore Jésus (Matthieu 6,33) : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa
justice, et Dieu vous donnera tout le reste en plus ». Jésus, le nouveau
Moïse, prononce ces paroles en haut de la montagne. Elles s’adressent à tous
les hommes, comme les béatitudes. Pas seulement aux chrétiens. Le Royaume c’est
un trésor, une perle fine (Matthieu 13, 44-45) pour lequel nous sommes prêts à
tout laisser.
Le Royaume, c’est d’abord Jésus lui-même. C’est Lui que nous aimons, c’est avec Lui que nous
vivons, c’est autour de Lui que nous nous rassemblons. Jésus disait : « Quand deux ou trois sont réunis en mon
nom, Je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18, 20). Le Royaume, c’est vivre
avec Jésus, et comme Lui.
Le Royaume de Dieu
n’est pas au ciel, il est sur la terre,
comme nous l’a dit Jésus dans la prière du Notre Père « Que Ton Règne vienne, Que Ta Volonté soit faite, sur la terre comme au
ciel ». Le Royaume, c’est commencer à vivre déjà sur la terre, comme nous
vivrons au ciel. Le Royaume est pour tous, pas seulement pour les chrétiens. Et
Dieu y appelle sans cesse de nouvelles personnes, comme le maître a appelé les
ouvriers aux différentes heures de la journée (Matthieu 20,1). Le Royaume est pour tout le monde, car
Jésus « a racheté pour Dieu, des hommes
de toutes tribus, de toutes langues, de tous peuples et de toutes nations »
(Apocalypse 5,10). Cela, Dieu le disait déjà, par la bouche
d’Isaïe (56,7): « Ma
maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples ». Et
Jésus explique « Il y a beaucoup de
places, dans la maison de mon Père » (Jean 14, 2).
Le Royaume, comme
l’Evangile, est d’abord pour les pauvres
et pour ceux que l’on fait souffrir à cause de la justice (comparer Matthieu 5,
3 + 10 et Luc 4, 18-21). C’est donc à eux que nous annonçons l’Evangile en
premier. Et aussi aux pécheurs, et
aux hommes et aux femmes de mauvaise vie. Jésus l’a dit avec force : « Les récolteurs d’impôts (publicains) et les
prostituées arriveront avant vous, dans le Royaume de Dieu » (Matthieu 21,
31).
-Quels sont les signes de ce Royaume, qui nous montrent ce que nous devons faire, pour
qu’il arrive parmi nous ? En
premier, c’est l’Amour. Quand l’enseignant de la loi rappelle le commandement de Moïse « Tu aimeras le
Seigneur Ton Dieu de tout ton cœur… tu aimeras ton prochain comme toi-même »,
Jésus lui dit : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » (Matthieu 12, 34).
Comme nous le dira Jésus, à la fin du monde « Venez, vous qui êtes les bénis de mon Père. Recevez le Royaume qu’Il a préparé pour vous, depuis le début du
monde… car j’ai eu faim, vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif, j’étais
étranger, nu, malade, en prison…vous m’avez accueilli et aidé ». Et
Jésus ajoute : » Tout ce que tu
as fait au plus petit de mes frères, c’est à Moi que tu l’as fait »
(Matthieu 25, 40). Il ne s’agit donc pas seulement d’aimer, mais de reconnaître
dans tout homme un enfant de Dieu, et un frère ou une sœur de Jésus. C’est de
cette façon-là, que nous pouvons vraiment évangéliser. Et accueillir tous les
hommes dans le respect, et sans distinction. Evangéliser et faire venir le
Royaume, c’est pardonner et avoir pitié de nos frères (Matthieu 18, 23).
(13, 43). C’est en même temps être patient. Et
supporter le mal qui est dans le monde avec espérance, comme le maître attend
le temps de la moisson, pour brûler la mauvaise herbe (Matthieu 13, 24). Le
Royaume c’est se faire petit devant Dieu et devant les hommes, comme un enfant
(Matthieu 18, 1). Et se faire le
serviteur de tous, comme Jésus a lavé les pieds de ses apôtres (Jean 13).
Le Royaume, nous demande de laisser le mal, comme le dit Jésus dès le début de
sa mission : « Le Royaume de
Dieu s’est approché de vous. Changez de vie, et croyez à la Bonne Nouvelle de
l’Evangile » (Marc 1,15). Le Royaume est comme un filet, qui attrape
toutes sortes de poissons, et que les anges viendront trier à la fin du monde
(Matthieu 13, 47).
Tout
cela nous demande d’agir en vérité. Car
« ce ne sont pas ceux qui disent
Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux. Mais ceux qui font
la volonté de mon Père « (Matthieu 7, 21). Et Paul explique : « le Royaume de Dieu ce n’est pas une
affaire de paroles, mais de puissance (dans l’Esprit Saint)» (1ère aux Corinthiens 4, 20), « ce n’est pas une question de
nourriture ou de boisson, mais de justice, de paix et de joie dans l’Esprit
Saint » (Romains 14, 17). Le Seigneur nous demande donc d’écouter le Saint Esprit, pour « tirer de notre trésor, de l’ancien et du nouveau ».
Et de nous adapter au monde de ce temps (Matthieu 13, 52). De commencer tout
petit, comme la graine de moutarde, qui est la plus petite des graines
(Matthieu 13, 21). Et ensuite de grandir peu à peu, et d’étendre nos bras pour
accueillir nos frères, comme l’arbre étend ses branches pour que les oiseaux
viennent se reposer. Et qu’ils puissent ensuite repartir librement, poursuivre
leur propre chemin (Matthieu 13, 31).
Il s’agit de partager la vie des hommes, et de nous
engager dans la société. Comme le levain doit être mélangé à la pâte pour
agir, et la faire lever toute entière (Matthieu 13, 33). Jésus a dit à Pierre :
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je
bâtirai mon Eglise ». Mais Il ajoute
« Je te donnerai les clés du Royaume ». Pas seulement les clés de l’Eglise
(Matthieu 16, 19). L’Eglise doit donc être au service du Royaume. « Un règne sans limite et sans fin, règne de
vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et
de paix » (Préface du Christ Roi). Il s’agit de faire grandir la paix, partout dans le
monde, ensemble avec tous les hommes de bonne volonté.
Dans
l’Evangile de Matthieu, on a 1°): la préparation du Royaume : chapitres 1 à 2,
2°) le
programme du Royaume, dans le discours sur la montagne : chapitres 3 à 7 ;
3°)
l’annonce du Royaume par des missionnaires, avec des miracles qui montrent,
qu’ils disent la vérité : chapitres 8 à 10 ;
4°)
les obstacles au Royaume, qui viennent des hommes : chapitres 11 à 13 ;
5°)
les débuts de l’Eglise, signe et réalisation du Royaume : chapitres 14 à 18 ;
6°)
les chefs juifs qui s’opposent au Royaume de DIEU : chapitres 19 à 25 ;
7°)
la venue du Royaume par la mort et la résurrection du CHRIST : chapitres 26 à
28.
Pendant le carême,
nous jeûnons pour partager et aider nos frères qui ont faim, et qui souffrent.
Nous prions davantage, et nous suivons en particulier le chemin de la croix.
Nous nous formons dans la foi, par des conférences et des récollections. C’est
le temps de nous retrouver davantage en communauté. Bien sûr, nous vivons déjà
tout cela pendant toute l’année. Mais le Carême, c’est l’occasion que Dieu nous
donne, pour nous réveiller. Profitons-en !
-Le Carême dure 40
jours, comme Jésus qui a jeûné 40 jours au désert, avant de commencer sa vie
publique : annoncer l’évangile, guérir les malades et tous ceux qui
souffrent, défendre et libérer ceux qui sont écrasés et rejetés : les
lépreux, les prostituées, les publicains, les femmes, les enfants, les
étrangers, les samaritains, etc. Nous jeûnons 40 jours pour vivre davantage
avec Jésus. Et pour nous préparer à
faire le travail de Jésus : annoncer l’évangile, aider nos frères et
lutter pour la justice.
Les
40 jours du carême nous rappellent aussi, les 40 ans que le peuple hébreu a
passés dans le désert. Dans le désert, la vie est dure. Il n’y a pas beaucoup à
manger, on manque d’eau, on souffre. Mais le plus important des 40 ans du
peuple dans le désert, ce ne sont pas ces souffrances. C’est l’Alliance d’amour que Dieu a fait avec
son peuple, en lui donnant les dix commandements. L’important du carême ce
n’est donc pas le jeûne, mais de garder la parole de Dieu, dans l’amour. C’est
le temps de nous réveiller, pour aimer davantage nos frères et nos sœurs qui
souffrent. Comme Dieu l’a dit à Moïse : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toutes tes
forces, de tout ton esprit et de toute ton âme. Et tu aimeras ton prochain
comme toi-même ».
Le
temps du Carême, c’est le temps de la libération
du peuple : Dieu a libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte. Et Il
l’a fait entrer dans la Terre, qu’Il leur avait promise. En Egypte, on tuait
leurs garçons, on mariait leurs filles de force. Ils étaient soumis aux travaux
forcés, sans être payés, ils étaient humiliés. Le temps de Carême, c’est le
temps où nous cherchons à libérer notre peuple, de toutes les formes
d’esclavage, et de toutes les souffrances. Un temps où nous cherchons à
construire un pays nouveau, « une
terre nouvelle où la justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ce temps de
carême nous appelle donc, à construire notre pays. Il en a besoin. Isaïe nous
dit, au nom de Dieu (58,12): «
Si tu luttes pour la justice, on reconstruira chez toi les ruines, tu relèveras
les fondations des générations passées. On t’appellera celui qui répare les
fentes, et qui bouche les trous des murs. Celui qui refait les chemins, pour
que tout le monde puisse marcher dans la paix. Et habiter dans un pays de paix ».
Pendant ce temps de Carême, Dieu nous appelle à reconstruire notre vie. Pas
tout seul, mais avec tous les citoyens et citoyennes du pays. Nous ne voulons
pas changer seulement notre propre vie, ni même changer notre communauté
chrétienne. Dieu nous appelle à changer notre pays tout entier. Libérer notre
peuple, comme Dieu a libéré le peuple hébreu au temps de Moïse.
Le
Carême c’est surtout la préparation aux fêtes de Pâques. Nous vivons ces 40
jours avec Jésus, pour nous convertir, et pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle. Pour devenir pendant ce
temps de carême, des hommes et des femmes nouveaux. Pas seulement changer notre
comportement, mais d’abord nos idées (laisser les idées païennes d’autrefois,
mais aussi les idées païennes d’aujourd’hui). Et changer notre cœur.
Le Carême, c’est aussi le
temps de préparation des catéchumènes au baptême. Pour ressusciter avec le
Christ, le jour de Pâques, à une vie nouvelle, et devenir de vrais enfants de
Dieu. Les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de l’Année A nous montre Jésus comme
l’eau de la vie (Jésus et la Samaritaine), la lumière de nos cœurs (Jésus
guérit l’aveugle de naissance) et la vie de Dieu (la résurrection de Lazare).
C’est pourquoi on peut reprendre ces trois derniers évangiles, également les
années B et C s’il y a des catéchumènes
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