dimanche 2 avril 2017

2-4-17 : 5° dimanche de Carême A : La résurrection de Lazare.(Jean 11,1-45)



Un homme est tombé malade. C’est Lazare du village de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Marie c’est celle qui a versé du parfum sur les pieds du Seigneur, et qui les a essuyés avec ses cheveux. Lazare qui est malade, c’est son frère. Donc les deux sœurs font dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». Quand il apprend cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est faite pour la gloire de Dieu. Par elle, le Fils de Dieu sera glorifié ». Jésus aime Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand Il apprend que Lazare est malade, il reste deux jours à l’endroit où il se trouve. Ensuite seulement, il dit aux disciples : « Revenons en Judée ». Les disciples lui disent : «  Maître, il n’y a pas longtemps, les juifs ont voulu te tuer à coups de cailloux. Et tu veux retourner là-bas ! ». Jésus répond : « Est-ce qu’il ne fait pas jour, pendant 12 heures ? Celui qui marche pendant le jour, il ne tombe pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde. Mais celui qui marche pendant la nuit, il tombe, parce que la lumière n’est pas en lui ». Après ces paroles, Jésus ajoute : « Lazare notre ami s’est endormi, Je vais le réveiller ». Alors les disciples lui disent : «  Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé ! ». En effet, ils pensaient que Jésus parlait du sommeil, alors qu’Il parlait de la mort. C’est pourquoi Jésus leur dit clairement : « Lazare est mort. Et Je suis content de ne pas avoir été là-bas, à cause de vous. Pour que vous croyiez. Mais maintenant, allons auprès de lui ». Thomas, dont le nom signifie jumeau, dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, mourir avec lui ». Quand Jésus arrive, Il trouve que Lazare est enterré, depuis quatre jours déjà. Le village de Béthanie est tout proche de Jérusalem, environ une demi-heure de marche. C’est pourquoi, beaucoup sont venus montrer leur amitié à Marthe et à Marie, dans leur deuil. Lorsque Marthe apprend que Jésus est arrivé, elle part le rencontrer, pendant que Marie reste à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que maintenant encore, Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas ».  
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera ». Marthe répond : « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, le jour de la résurrection des morts ». Jésus lui dit : « Moi, Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi, même s’il est mort, il vivra. Et tout homme qui vit et qui croit en Moi, il ne mourra  jamais.  Est-ce que tu crois cela ? ».  Elle répond : « Oui, tu es le Messie. Tu es le Fils de Dieu, Celui qui est venu dans le monde ». Quand elle a dit cela, Marthe va appeler sa sœur Marie. Elle lui dit tout bas : « le Maître est là, et Il t’appelle ». Dès qu’elle entend cela, elle se lève et va rejoindre Jésus. Jésus n’est pas encore entré dans le village. Il est toujours à l’endroit où Marthe l’a rencontrée. Les juifs qui sont à la maison avec Marie pour la consoler, la voient se lever, et sortir rapidement. Ils la suivent, en pensant qu’elle va pleurer sur le tombeau. Marie arrive à l’endroit où se trouve Jésus. Dès qu’elle Le voit, elle se jette à ses pieds. Elle Lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort !». Quand Jésus voit qu’elle pleure, et que les juifs qui sont venus avec elle pleurent aussi, Il est rempli d’une grande émotion.  
Il  demande : « Où l’avez-vous  mis ? ».  Ils lui répondent : « Seigneur viens voir ». Alors Jésus pleure. Les juifs se disent : « Voyez comme Il l’aimait ». Mais certains d’entre eux disent : « Il a ouvert les yeux de l’aveugle, est-ce qu’Il ne pouvait pas empêcher Lazare de mourir ? ». Jésus est repris par la tristesse. Le tombeau, c’est un trou dans la terre : une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre ». Marthe, la sœur du mort, lui répond : « Mais Seigneur,  il sent déjà mauvais. Voilà quatre jours qu’il est là ». Alors Jésus dit à Marthe : « Est-ce que je ne te l’ai pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Donc on enlève la pierre. Alors Jésus lève les yeux au ciel, et Il prie : « Père, Je te dis merci, parce que tu m’as écouté. Je sais bien Moi, que tu m’écoutes toujours. Mais si j’ai parlé, c’est pour la foule qui est autour de Moi. Pour qu’elle croie, que tu m’as  envoyé ».  Après cela,  Il crie d’une  voix  forte :
 « Lazare, viens dehors ». Le mort sort, les mains et les pieds attachés, et le visage enveloppé dans un tissu. Jésus leur dit : « Détachez-le, et laissez-le marcher ». Les nombreux juifs qui sont venus entourer Marie, et qui ont vu ce que Jésus a fait, croient en Lui.
« Seigneur je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu »

Avant de réfléchir à cet Evangile, je ferme les yeux. Je revis l’histoire, en regardant le comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur.
D’abord, regardons comment chacun se conduit, et ce que cela nous enseigne.
Jésus : Aujourd’hui Lazare, l’ami de Jésus, est mort. Jésus vient prier pour lui, et consoler ses sœurs (voir Luc 10, 38-42 et Jean 12, 1-11). Comme le dit Saint Jean : « Jésus aime Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare ». Jésus sait bien qu’il doit faire la volonté de son Père. C’est pour cela, qu’Il ne se dépêche pas d’arriver au village à Béthanie. Il va ressusciter Lazare. Mais ce qu’Il cherche dans cela, ce n’est pas d’être admiré ni félicité. C’est seulement la gloire de son Père (4). Jésus ne fait rien pour lui-même. Pour ramener Lazare à la vie, Il prie d’abord  son Père. Il le fait aussi, en pensant à tous ceux qui sont là, pour qu’ils aient la foi : «  Père, je te remercie de m’avoir écouté. Je sais bien que tu m’écoutes toujours. Je te dis cela à cause des hommes qui m’entourent, pour qu’ils croient que tu m’as envoyé » (42). Jésus est vraiment le Fils du Dieu tout puissant. Il est plus fort que la mort. Il est le Fils du Père, et Il vit toujours avec son Père. Il le prie sans arrêt, Il fait toujours ce que Dieu lui demande. C’est pour cela qu’Il peut dire à son Père « Tu m’écoutes toujours ».
Jésus pense à l’avenir. Il prépare les apôtres à sa mort, Il les rassure devant la mort de Lazare : « Est-ce qu’il n’y a pas douze heures par jour, pour marcher dans la lumière ? » (9). Jésus est vraiment la lumière du monde, comme nous l’avons vu dimanche dernier, avec la guérison de l’aveugle de naissance (Jean 9). Jésus est heureux d’encourager ses apôtres dans la foi : « Je suis heureux de n’avoir pas été à côté de Lazare, au moment de sa mort. Parce qu’ainsi, vous allez croire en Moi ».
Nous voyons combien Jésus est plein de bonté et de patience. Il est plein de tendresse, envers Marthe et Marie. Jésus est un vrai ami, il est bon, et il aime vraiment les gens. Quand Lazare meurt, Jésus va voir sa famille, pour les condoléances. Il veut consoler Marie et Marthe. Jésus pleure. Il aime vraiment son ami Lazare  (35). Il nous aime vraiment, de la même façon et pour toujours.

Quand Lazare sort du tombeau, Jésus dit : « Détachez-le et laissez-le marcher » (44). Ces paroles ce n’est pas seulement, pour que Lazare recommence à vivre sa vie normale. Elles veulent dire quelque chose pour nous. Jésus veut nous libérer de Satan qui nous tenait attaché, et nous délivrer de tout péché et de tout mal. Il veut que nous marchions sur le chemin de Dieu, pour faire grandir la vie de nos frères, et la vie du monde.
La résurrection de Lazare, c’est le plus grand des « signes » que Jésus a fait. C’est un geste très grand, qui montre que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Les grands prêtres ne peuvent pas l’accepter. Ils vont décider de tuer Jésus (n° 53).
 Les apôtres : D’abord, ils ont peur pour Jésus. Ils voient qu’il y a de plus en plus de gens, qui sont contre Lui. Ils ont compris, que les pharisiens et les chefs du peuple veulent le tuer. Mais souvent, ils ne comprennent pas Jésus. Par exemple, quand celui-ci dit : « Lazare se repose ». Ils pensent qu’il dort seulement (12). Pourtant, les apôtres aiment Jésus, et ils veulent le suivre jusqu’au bout. Comme le dit Thomas « Allons mourir avec Lui » (16). Nous sommes comme les apôtres. Parfois, nous avons de la peine à comprendre les paroles de Jésus, et surtout à les vivre. Faisons confiance à Jésus, comme les apôtres. Suivons-le, même si nous ne savons pas où Jésus veut nous conduire.
Nous voyons que Jésus est toujours avec ses apôtres. Il veut vraiment leur donner, tout ce qu’Il peut. Si nous marchons avec Jésus, comme les apôtres, nous aussi nous serons dans la lumière.

Marthe : Elle est l’amie de Jésus, elle a confiance en Lui. Avec Marie, elles ont tout de suite prévenu Jésus, quand Lazare était malade (3). Dès que Marie entend que Jésus est arrivé, « Elle court vers Lui » (20).  Elle garde confiance, même après la mort de Lazare (20) : « Je sais que même maintenant, Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas ». Mais elle pense que c’est seulement à la fin du monde, que Jésus ressuscitera les corps (24). Jésus la fait grandir peu à peu dans l’espérance. Pour qu’elle croie que Jésus nous donne la vie dès aujourd’hui, et chaque jour. Pas seulement au dernier jour. Il lui dit « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi, il vivra, même s’il est mort. Celui qui vit et croit en Moi aujourd’hui, il ne mourra jamais ».

Jésus ressuscite Lazare, sans attendre la résurrection des morts. Cela nous montre qu’Il nous fait vivre en ressuscité dès aujourd’hui, d’une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu, la vie éternelle. Il demande à chacun d’entre nous, comme aux Marthe, « Crois-tu cela ? ». A chacun de répondre : « Oui, Seigneur je crois que Tu es le Fils de Dieu, le Sauveur qui est venu dans le monde ». Mais il ne faut pas le dire, seulement avec notre bouche.  Il faut le dire, par toute notre vie.

Marthe ne se contente pas de croire, elle appelle sa sœur, pour qu’elle vienne rencontrer Jésus, elle aussi. C’est cela notre responsabilité : conduire à Jésus nos frères et nos sœurs qui souffrent. Et  d’abord prier Jésus pour eux. Les gens disent à Jésus, en parlant de Lazare qui est mort : « Seigneur, viens et vois » (n° 34). Nous demandons nous aussi à Jésus, de venir auprès de nos frères qui sont morts dans leur cœur, à cause du péché. Pour qu’Il les fasse vivre à nouveau, dans son amour.

Ce n’est pas facile de vivre notre foi en vérité, surtout au moment de la mort. Jésus dit : « Enlevez la pierre du tombeau ». Marie répond « Mais Seigneur, il sent déjà mauvais, car il est enterré depuis quatre jours ». Jésus lui rappelle « Est-ce que je ne t’ai pas dit : si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (40). Même si nous croyons vraiment en Jésus, et que nous avons confiance en Lui, cela ne  sera pas toujours facile de Le suivre. Ne nous décourageons pas, si nous avons de la peine à vivre avec Jésus. En particulier au moment du deuil, à cause de nos coutumes traditionnelles. Souvent on se pose la question : pourquoi notre frère, ou notre sœur, est-il mort ? Comme les apôtres qui demandaient à Jésus, au sujet de l’aveugle né : « Qui est responsable pour qu’il soit aveugle, lui ou ses parents ? ». Et aussi à cause de toutes les mauvaises habitudes que nous avons prises dans la vie moderne, au moment de la mort : avec les grandes dépenses d’argent d’un côté, et de l’autre le manque de soutien que nous apportons aux veuves et aux orphelins. Sans parler des disputes pour l’héritage. ( voir mon site http://armel.duteil.free.fr. Taper dans le cadre : recherche sur le site, en haut à gauche, les mots : mort, enterrement, deuil, veuve, orphelin, et aussi accusations, sorcellerie…)
Ce n’est pas seulement au moment de la mort, que nous avons de la peine à vivre notre foi. C’est dans tous les domaines de notre vie. Nous devons apprendre, à aller à la rencontre de Jésus, comme Marthe. Savoir nous lever, laisser notre tristesse et nos habitudes, marcher dans la vie avec confiance, et foi en Jésus.  Au n° 40 : Jésus dit : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Est-ce que nous savons voir la gloire de Dieu, dans notre monde aujourd’hui. ? Est-ce que nous savons reconnaitre toutes les bonnes choses, que Jésus fait pour nous sauver ?  En particulier son amour pour les hommes. Pas seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres. Sans être jaloux de ce que Jésus fait pour eux, comme nous le sommes parfois, mais au contraire pour dire merci à Dieu.
-Marthe croit que son frère Lazare revivra, à la fin du monde, au moment de la résurrection des corps. Nous aussi, nous savons que celui qui croit en Jésus, et qui suit ses commandements, après la mort, sa vie sera transformée en une vie nouvelle, pleine et immortelle. Comme Jésus, qui est ressuscité avec son corps. De la même façon, nous ressusciterons avec nos corps, qui seront transfigurés en corps glorieux.  Jésus nous attend auprès du Père.  Et la force de l’Esprit Saint, qui L’a ressuscité, nous ressuscitera nous aussi, en union avec Lui.
Croire que Jésus est ressuscité, c’est-à-dire qu’Il est toujours vivant, c’est le cœur de notre foi.
·         Est-ce que je peux dire, en vérité, « je crois en la Résurrection de Jésus » ?
·         Sinon, quel moyen prendre, pour augmenter ma foi ?
·         Nous nous rappelons l’enseignement de Saint Paul sur la mort. Par exemple, Romains 8, 38 : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » - Philippiens 2, 8 : « Le Christ s’est fait obéissant, jusqu’à la mort » - Philippiens 1, 21 « La mort est un bienfait pour moi », etc…
Mais Jésus va beaucoup plus loin. Il dit : « Je suis la Résurrection et la vie ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous croyons qu’il y a une vie après la mort. Et que celui qui croit en Jésus, il vivra, même s’il est mort. Mais nous pouvons commencer une vie nouvelle, dès aujourd’hui. Car depuis notre baptême, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. A nous de vivre en enfants de Dieu ressuscités, chaque jour, avec Lui. Sans attendre le ciel.
Marie : C’est elle qui était assise aux pieds de Jésus, une autre fois, pour l’écouter (Luc 10, 38). C’est elle aussi, qui a versé du parfum sur les pieds de Jésus, pour annoncer sa mort et son enterrement (Jean 12, 1-8). Car Jésus nous aime. S’Il est mort, c’est par amour pour nous. Dès que Marie apprend que Jésus est là, elle se dépêche d’aller jusqu’à Lui. Alors que Jésus n’est pas encore entré dans le village. Si nous voulons suivre Jésus, il ne faut pas rester assis dans nos églises, ou enfermés dans nos paroisses. C’est au dehors que Jésus nous attend, dans la vie de chaque jour. Au moment de quitter ce monde, Jésus dit à ses apôtres : « Allez dans le monde entier ». Et dans l’histoire du grand repas de mariage, le Maître dit à ses serviteurs : » Allez sur les chemins des villages, jusque dans la brousse » (Luc 13,23).           
Marthe dit à Jésus, la même chose que sa grande sœur : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » (32). Quand Jésus voit que Marie pleure, Il est très touché, et Il pleure lui aussi : Il est tout triste, Il est troublé dans son cœur. Quand nous souffrons, que nous sommes tristes et découragés, n’ayons pas peur de pleurer aux pieds de Jésus. Il nous accueillera. Il nous comprendra, et même, Il pleurera avec nous.

La foule : Quand ils entendent que Lazare est mort, beaucoup de gens viennent, pour consoler Marthe et Marie (19). Et ils suivent Marie, quand elle va voir Jésus (31). C’est très important d’entourer nos frères et nos sœurs, quand ils sont touchés par la mort, pas seulement le jour de l’enterrement, mais tout le temps du deuil (voir notre livret : célébrons ensemble notre vie dans la foi).
La foule regarde Jésus, et dit : « Voyez comme Il aimait Lazare (36) ». Et nous, est-ce que nous savons voir les bonnes choses, que font les gens autour de nous ? Et dire merci à Dieu ?

Malgré tout certains doutent. Ils disent « Lui qui a ouvert les yeux des aveugles, est-ce qu’Il ne pouvait pas empêcher Lazare de mourir » (n° 37). Cela nous montre que nous avons encore beaucoup à faire, pour aider nos frères à grandir dans la foi en Jésus. Car tous ne croient pas. Au contraire les pharisiens et les chefs du peuple sont contre Jésus. Et ils décident de le mettre à mort (n° 50). Jésus n’a fait que le bien, pourtant ils veulent le tuer. Ne  nous étonnons pas si aujourd’hui encore, des gens refusent de croire en Jésus. Cela ne doit pas nous décourager.
-2°) Et nous, que faire ?
Par ce miracle, Jésus nous fait comprendre beaucoup de choses, sur la façon de vivre notre foi : Jésus est devant le tombeau, et Il pleure. Puis Il dit « Enlevez la pierre ». Marthe, la sœur du mort dit : «  Mais il sent déjà mauvais »… Alors Jésus crie d’une voix forte : « Lazare, sors dehors ». Le mort sort, les mains et les pieds attachés, et le visage recouvert d’un linge. Jésus dit « Détachez-le et laissez-le aller » (39-45).
Nous sommes tous plus ou moins morts dans notre cœur, à cause de nos péchés. Nous ne sommes pas entièrement mauvais. Nous cherchons à vivre notre foi le mieux possible. Nous faisons beaucoup de bonnes choses. Mais malgré tout, il reste des endroits dans notre cœur, où nous sommes morts. Il y a des parties dans notre vie, qui ne vivent pas de la vie de Dieu. Et à cause de cela, comme Lazare, nous sentons mauvais, et nous commençons à pourrir (n° 39). Nous ne sommes pas heureux de cela. Nous voudrions sortir de notre paresse, de notre égoïsme, de notre orgueil et de tous nos mauvais désirs. Et des mauvaises habitudes qui nous enferment, et nous empêchent de marcher librement. Mais tout seul, nous n’arrivons pas à changer. Jésus Lui, peut nous faire sortir des tombeaux, dans lesquels nous sommes enfermés, d’une façon ou d’une autre, chacun à notre manière. Jésus nous dit aujourd’hui « Sors ».
En effet, Jésus est venu pour nous donner la vie, une vie totale (Jean 10, 10). Il veut nous faire vivre, totalement heureux. Il nous libère de l’orgueil, qui nous rend esclaves de nous-mêmes. Et aussi esclaves de notre soif de pouvoir, qui nous pousse à nous montrer devant les autres, pour être admirés. Et à les commander. Nous nous laissons prendre par l’amour de l’argent. Nous ne sommes pas capables de dominer notre sexualité, pour la vivre dans l’amour. Nous pensons à nous-mêmes, au lieu de penser aux autres. Nous cherchons notre intérêt, et notre plaisir personnel. Nous ne voulons pas faire assez d’efforts pour changer. Ni pour construire une nouvelle société avec nos frères. Nous nous contentons d’une petite vie tranquille, sans nous déranger et sans sortir de nous-mêmes. Nous ne sommes plus capables de faire de grandes choses. Nous n’avons plus d’idéal, ni de but dans la vie. Nous sommes endormis, fatigués, et même couchés.
Jésus vient nous sortir de nos tombeaux, et nous faire vivre. Il nous fait sortir de la nuit du péché, pour entrer dans la Lumière de Dieu. Il va nous libérer de tout ce qui nous attache et nous empêche de vivre libres et heureux, comme nous le désirons au plus profond de notre cœur. Il va enlever le linge qui cache notre visage. Pour nous montrer dans la vérité, devant Dieu et devant nos frères et nos sœurs, avec un vrai visage de chrétien. Il va nous enlever toutes les bandes qui nous attachent. Il va nous redonner la force de marcher sur la route du bonheur, de la paix et de la joie.  Par ce miracle, Jésus nous montre qu’il a la force de Dieu. Il peut vraiment nous faire passer de la mort à la vie, Il peut changer nos cœurs et nous arracher de la main de Satan. Car l’amour de Jésus pour nous est sans limite. Il veut à tout prix nous aider. Et Il pleure en nous voyant morts, à cause du péché et du mal que nous faisons, comme Il a pleuré devant le tombeau de Lazare. Aujourd’hui c’est pour nous qu’Il dit : « Enlevez la pierre qui le tient enfermé dans le tombeau ».

C’est cela le carême : entendre l’appel de Jésus, et y répondre. Nous libérer de tout ce qui nous tient attaché, et sortir de la nuit, pour entrer dans la lumière. Et ressusciter à une vie nouvelle avec Jésus, à la fête de Pâques. Aujourd’hui, nous nous demandons : quelles sont les parties de ma vie qui sont mortes, à cause de ma paresse et de mes mauvaises habitudes ? Quelles sont les parties de mon cœur, qui sont devenues mauvaises, à cause du péché ? Comment enlever la pierre qui me tient enfermé dans le mal, comme dans un tombeau ? Comment enlever le linge qui cache mon visage, pour vivre dans la vérité devant Dieu et devant les autres ? Nous sommes tous pécheurs. Mais Jésus veut nous pardonner. Ne nous laissons pas mourir, ne nous laissons pourrir, ne restons pas dans nos tombeaux, écoutons la voix de Jésus qui nous appelle, pour sortir et marcher dans le chemin de Dieu, et aller vers nos frères.
-3°) Aujourd’hui, c’est l’occasion aussi de réfléchir, à la façon dont nous vivons le deuil.
Nous passons beaucoup de temps dans les enterrements : la veillée le soir, l’enterrement, les condoléances dans la famille avec le repas, les visites les jours suivants. Bien sûr, cela est bon. C’est important de soutenir nos frères et sœurs en deuil, comme l’a fait Jésus. Mais est-ce que nous ne devrions pas revoir nos façons de faire ? D’abord, nous faisons beaucoup trop de dépenses. Et ensuite, la famille n’a plus d’argent. Et ce sont la veuve et les orphelins qui souffrent. Pendant une journée entière, nous abandonnons toutes nos activités, nos engagements et même notre travail. Est-ce normal ? Nous passons beaucoup de temps le jour de l’enterrement. Mais souvent, ce n’est pas dans la prière, ou le soutien de la famille, mais dans des conversations inutiles, sans même penser au mort. Jésus a prié son Père, et consolé Marthe et Marie, devant le tombeau de Lazare. Mais nous, est-ce que nous prions vraiment au moment des enterrements ?
 Et ensuite, nous abandonnons la famille du mort, et nous la laissons dans sa tristesse. Avec la tentation de chercher, qui est responsable de cette mort. Et de retourner aux habitudes païennes, avec toutes les accusations et disputes que cela entraîne. La famille nous a demandé d’enterrer leur parent à l’Eglise. N’est-ce pas normal qu’ensuite, les responsables de la Communauté chrétienne (CEB) viennent voir avec eux, comment vivre ce temps du deuil, dans la foi et l’amour ? Et en particulier, comment soutenir la veuve et les orphelins. C’est très bien d’aller prier avec la famille au cimetière. Mais c’est aussi très important, qu’ensuite la CEB envoie chez eux les jours qui viennent 2 ou 3 personnes, pour prier avec la famille. Pour les conseiller, et qu’ils vivent ce temps du deuil dans la foi, en laissant les pensées d’autrefois. Et aussi pour éviter les disputes, au moment de partager l’héritage, etc…. N’est-ce pas pour ces choses-là, qu’ils ont besoin de nos conseils ? Nous n’attendons pas, qu’ils viennent nous demander notre soutien. Nous le proposons à chaque fois. Sans forcer personne. Mais il faut savoir, si vraiment la CEB est notre famille chrétienne, dont nous faisons tous partie.
Il y a des veuves qui abandonnent toutes leurs activités et leurs engagements, par peur de ce que les autres vont dire. Est-ce normal ? Est-ce la meilleure façon d’honorer leur mari qui est mort ? Ne devraient-elles pas continuer au contraire, ce qu’elles faisaient quand leur mari était vivant,  par respect et par amour pour lui ? Rappelons-nous tout ce que les veuves faisaient dans les 1° communautés chrétiennes. Et tout ce que ces communautés chrétiennes faisaient pour elles. Nous pouvons relire la 1ère lettre à Timothée 5, 3-11, et la 1ère aux Corinthiens 7, 8 + 39, pour vivre le veuvage dans la foi. Et comment aider  les veuves et les orphelins (Jacques 1, 27). Déjà dans l’Ancien Testament, le Seigneur défend la veuve et l’orphelin. (Deutéronome 10, 18 ; 14, 29 ; 24, 17 et 27, 19). Voir aussi les psaumes 67, 6 et 149, 9.
Rappelons-nous aussi les veuves, dont on nous parle dans l’Evangile. Anne qui prie sans arrêt au Temple (Luc 2, 37) ; la veuve de Naïm, à laquelle Jésus rend son fils (Luc 7, 12) ; la veuve de Sarepta, aidée par le prophète Elie ; et la pauvre veuve, qui a donné tout ce qu’elle avait en offrande au Temple, et que Jésus a félicitée (Marc 12, 42). Sans oublier Tabitha ressuscitée par Pierre (Actes 6, 43

 « Seigneur, aide-nous à vivre le deuil, dans la foi et l’espérance 

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