vendredi 12 juin 2015

Jeudi 11-6 (Mat 5,20-26)




«Seigneur, apprends- nous à nous réconcilier avec nos frères. Et à garder ta Loi en vérité»
Aujourd’hui, Jésus nous dit : » Si vous n’obéissez pas à Dieu, mieux que les maîtres de la Loi et les pharisiens, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume de Dieu ». Les pharisiens étaient de vrais croyants. Ils étaient très attachés aux commandements de Moïse, et à l’enseignement des prophètes. Et ils avaient raison. Mais le problème, c’est qu’ils gardaient souvent ces paroles de l’extérieur,  en gardant les gestes, mais en oubliant leur vrai sens, et ce que Dieu veut vraiment. Et même en changeant les commandements de Dieu, à leur avantage. Par exemple, quand Moïse a donné la permission aux hommes, de renvoyer leur femme. Parce que leur cœur était trop dur. Alors qu’au début, ce n’était pas cela que  Dieu avait dit, à la création du monde (Mat 19,4). Et quand Jésus est venu leur expliquer le vrai sens  des choses, et comment vivre la foi en vérité, ils ont refusé. Ils n’ont pas voulu changer leur cœur et leur vie. Ils ont préféré tuer Jésus.
Jésus, notre Maître,  continue à nous  enseigner, comment vivre les commandements de Dieu en vérité : ce qu’il nous demande, c’est d’avoir comme lui, un vrai amour dans tout ce que nous faisons. Pas seulement laisser les mauvaises choses (le péché et le mal), mais changer notre cœur. En effet, des gens disent : « je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je suis un bon chrétien ». Mais d’abord, il  n’y a pas besoin d’être chrétien, pour savoir qu’il ne faut pas tuer, ou voler. Nos ancêtres le savaient déjà, et ils nous l’ont enseigné. Les musulmans qui nous entourent, ils le savent aussi. C’est  pour cela que nous devons faire comprendre ces commandements  à tout le monde, et pas seulement aux chrétiens. Car ils sont pour tous. Pour que tous vivent dans l’amour, pas seulement respecter les commandements de Dieu.
Jésus nous demande d’être fidèles, totalement et  jusqu’au bout, comme lui. Pas seulement ne pas tuer, mais même pas nous mettre en colère. Ni traiter notre frère d’imbécile, ou de fou. Et cela, même s’il a fait le mal. Car il reste toujours un enfant de Dieu. Il a donc droit au respect, malgré tout.
·         Jésus va beaucoup plus loin. Il ne dit pas « Si  tu as quelque chose contre ton frère, va faire la paix  avec lui ». Il dit : « si ton frère a quelque chose contre toi ». Toi tu n’as rien fait de mal, tu n’as rien contre lui. Malgré tout, c’est à toi de faire le premier pas. Justement parce que tu n’es pas en colère contre lui : tu es plus libre, et c’est plus facile pour toi. L’autre qui a quelque chose  contre toi, c’est plus difficile de venir te voir,  car il se sent coupable. En toutes  choses, Jésus nous demande de faire le premier pas vers nos frères.
Cela nous montre que notre offrande à Dieu, à l’offertoire de la messe, ce n’est pas  seulement du pain et du vin. Ce sont tous nos efforts, pour mettre la paix et l’amour autour de nous, que nous offrons à Dieu. Tous les gestes d’amitié et de partage, que nous avons vécus pendant toute la semaine. C’est ce que les prophètes enseignaient autrefois, mais les hommes l’ont oublié (voir Isaïe 58 sur le jeûne). C’est donc sans cesse, qu’il nous faut revenir à la vérité de la Parole de Dieu.
·         Enfin Jésus nous appelle à la réconciliation  (à faire la paix), quand quelqu’un nous accuse. Plutôt que d’aller au tribunal. C’est notre intérêt. C’est cela qui va mettre la Paix entre nous. Jésus nous explique, comment nous réconcilier, nous conseiller, et régler nos problèmes en communauté chrétienne (Mat 18,15-17). Et Saint Paul insiste (1° Cor 6,1-11) « Pourquoi allez-vous dans les tribunaux, où vous serez jugés d’une façon païenne ? Est-ce qu’il n’y a pas parmi vous, au moins un homme sage, qui est capable de régler un problème entre frères chrétiens ?...Il vaudrait mieux supporter l’injustice… ». Comme dit Jésus, « sinon, tu iras en prison. Et tu dépenseras tout ton argent ».
C’est pour cela qu’on a mis dans nos différentes régions,   des comités de réconciliation  (des chambres de justice) : pour que les gens s’entendent, au lieu d’aller à la police et au tribunal. Pour nous chrétiens, c’est important de soutenir tous ces efforts de réconciliation, qui se font dans le pays. Et de mettre la paix entre ceux qui ne s’entendent pas autour de nous… en commençant par nous- mêmes.
·         Tout ce que Jésus nous dit, il l’a déjà fait en premier. Il est un homme de Paix. Il a réconcilié les hommes entre eux, mais aussi avec Dieu. Avec lui, c’est possible de faire grandir la paix, et de mettre la réconciliation entre nous.
« Merci Seigneur, pour l’amour, la réconciliation, et la paix que tu nous donnes »
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs,
L’Evangile de ce dimanche fait encore partie de ce qu’on appelle le “discours de la montagne”, la première grande prédication de Jésus. Aujourd’hui le thème est l’attitude de Jésus à l’égard de la loi juive. Il affirme: « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5,17). Jésus ne veut donc pas supprimer les commandements que le Seigneur a donnés par Moïse, mais il veut les porter à leur plénitude. Et il ajoute tout de suite après que “l’accomplissement” de la Loi demande une justice supérieure, une observance plus authentique. Il dit en effet à ses disciples : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » (Mt 5,20).
Mais que signifie ce « plein accomplissement » de la Loi ? Et cette justice supérieure, en quoi consiste-t-elle ? Jésus nous répond avec quelques exemples – Jésus était pratique, il parlait toujours avec des exemples pour se faire comprendre. Il commence par le cinquième commandement du décalogue : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre’... Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal.» (vv. 21-22). Par là, Jésus nous rappelle que les paroles aussi peuvent tuer ! Quand on dit d’une personne qu’elle a une langue de vipère, que veut-on dire? Que ses paroles tuent ! Par conséquent, non seulement il ne faut pas attenter à la vie du prochain, mais il ne faut pas non plus déverser sur lui le poison de la colère ni le frapper avec la calomnie. Ni dire du mal de lui. Nous arrivons aux médisances : les médisances, aussi, peuvent tuer, car elles tuent la renommée des personnes ! Il est si laid de médire ! Au début cela peut sembler une chose agréable, même plaisante, comme sucer un bonbon. Mais à la fin, cela nous remplit le cœur d’amertume, et nous empoisonne nous aussi. Je vous dis la vérité, je suis convaincu que si chacun de nous prenait la résolution d’éviter les médisances, à la fin il deviendrait saint ! C’est une belle route ! Voulons-nous devenir saints ? Oui ou non ? [Foule: Oui!] Voulons-nous vivre attachés aux médisances comme à une habitude ? Oui ou non ? [Foule : Non !] Alors nous sommes d’accord : pas de médisances ! Jésus propose à celui qui le suit la perfection de l’amour : un amour dont l’unique mesure est de ne pas avoir de mesure, d’aller au-delà des calculs. L’amour du prochain est une attitude tellement fondamentale que Jésus va jusqu’à affirmer que notre rapport avec Dieu ne peut être sincère si nous ne voulons pas faire la paix avec le prochain : « Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère. » (vv. 23-24). C’est pourquoi nous sommes appelés à nous réconcilier avec nos frères avant de manifester notre dévotion au Seigneur dans la prière.
De tout cela, on comprend que Jésus ne donne pas d’importance à l’observance disciplinaire et à la conduite extérieure seules. Il va à la racine de la Loi, visant surtout l’intention, c’est-à-dire le cœur de l’homme, d’où nos actions bonnes ou mauvaises prennent leurs origines. Pour obtenir des comportements bons et honnêtes, les normes juridiques ne suffisent pas, mais il faut des motivations profondes, expression d’une sagesse cachée, la Sagesse de Dieu, qui peut être accueillie grâce à l’Esprit Saint. Et nous, par la foi en Christ, nous pouvons nous ouvrir à l’action de l’Esprit, qui nous rend capables de vivre l’amour divin.
A la lumière de cet enseignement, chaque précepte révèle sa pleine signification comme exigence d’amour, et tous se rejoignent dans le plus grand commandement : aime Dieu de tout ton cœur et aime ton prochain comme toi-même.
Dans l’Évangile du jour (Mt 5, 20-26), Jésus explique « comment l’amour doit être entre les chrétiens », a souligné le pape : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. »
Les docteurs de la loi « avaient une philosophie spéciale », qui consistait à dire « tout ce qu’il faut faire », mais « sans le faire » eux-mêmes : « ils n’étaient pas cohérents... Ils savaient que le premier commandement était d’aimer Dieu ; que le second était d’aimer son prochain ». Mais ils faisaient « des subtilités sur ce que signifie aimer son prochain ».
Au final, ils faisaient preuve « non pas d’amour » mais plutôt « d’indifférence à l’égard du prochain ». Ce qui « n’est pas la justice mais un équilibre social ».
Au contraire, le chrétien doit suivre « trois critères » : tout d'abord, « le critère d’un sain réalisme », exprimé dans l’Évangile par « Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin. »
Cela signifie que « si tu as quelque chose contre quelqu’un, [que tu es] en lutte avec quelqu'un », il ne faut pas « mener les [différends] jusqu’à leurs limites » mais « se mettre d’accord » : « ce ne sera pas l’idéal, mais un accord est une bonne chose. C’est du réalisme, car l’effort consenti pour passer un accord » sert à « sauver beaucoup de choses : l’un fait un pas, l’autre fait un autre pas » et « ainsi, au moins, il y a la paix » même « une paix très provisoire ».
« Le second critère est le critère de la vérité » : « Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. »
Ce critère se rapporte au commandement « tu ne tueras pas » : « mal parler de l’autre, c’est tuer, parce que les deux ont la même racine : la haine. Tu n’as pas le courage de le tuer ou tu penses que c’est trop, mais tu le tues d’une autre manière, par les commérages, les calomnies, la diffamation ».
Le troisième critère est « un critère de filiation » : « Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »
L'homme ne peut pas « tuer son frère », parce qu'ils ont « le même Père ». Et il « ne peut pas aller vers le Père s'il n'est pas en paix avec son frère », il « ne peut pas parler avec le Père s'il n'est pas en paix avec son frère », « au moins par un accord ».

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