(Mat 6, 1-6 + 16-18)
« Seigneur,
apprends-nous l’humilité ».
Nous réfléchissons chaque année à cet évangile, le
mercredi des Cendres, pour commencer le Carême. Mais comme Jésus, nous voyons
qu’il y a des gens qui cherchent à se montrer devant les autres, pour qu’on les
félicite. Aujourd’hui, Jésus nous demande l’humilité :
pour la prière, pour l’aumône, comme pour le jeûne : ne pas chercher à nous montrer devant les hommes. Car c’est Dieu
qui nous récompense, dans le secret. Cela ne doit pas nous empêcher de donner
l’aumône. Au contraire, nous continuons à donner l’aumône, mais nous faisons
encore plus : nous donnons aux
pauvres, les moyens de gagner leur vie
par eux-mêmes. Nous ne nous contentons pas de jeûner, mais nous
changeons notre vie. Et nous prions comme des vrais enfants de Dieu, en vérité
devant notre Père, et non pas comme des païens.
D’abord, Jésus nous rappelle que Dieu
est notre Père. Il nous aime, plus que personne. Il veut notre bien, en
nous donnant son amour et sa vie (n°1). Récompense Mais pour cela, il nous faut
chercher la récompense de Dieu, et non pas celle des hommes (2). C’est
pourquoi, nous cherchons à vivre toute notre vie dans l’amour, en enfants du
Père. Pas pour nous montrer, mais par amour de Dieu notre Père.
Nous nous rappelons aussi, comment Jésus a jeûné, et comment il a prié. De même, nous jeûnons.
Mais nous ne montrons pas un visage triste. Ce que nous montrons, ce sont nos bonnes actions. Et bien sûr, nous enseignons à ceux qui nous entourent,
musulmans comme chrétiens : comment prier, comment faire l’aumône et
comment jeûner.
• Ces
trois textes (Mat 6, 1-6 + 16-18) résument l’essentiel
de la vie du croyant : être saint (le jeûne, moyen de conversion), vivre
avec Dieu (la prière), et dans l’amour
de nos frères (l’aumône). Ces trois devoirs étaient connus par les croyants,
depuis le début de la première Alliance (l’Ancien Testament). Ils ont été
beaucoup conseillés, par Moïse. Tous les croyants les pratiquaient. Par exemple
dans la première Alliance, on félicite beaucoup Tobie, parce qu’il faisait
beaucoup l’aumône aux pauvres. C’est pour cela qu’il était juste. Et que Dieu
l’a sauvé, et a eu pitié de lui.
Jésus lui-même a
pratiqué ces trois choses. Il priait son Père sans arrêt, pour se laisser
conduire en permanence par le Saint Esprit. Il a jeuné 40 jours, pour se
préparer à sa mission. Et pour vaincre Satan. Et Il a félicité la veuve pour sa
petite aumône, parce qu’elle a donné tout ce qu’elle avait. Car l’aumône est le signe de quelque chose de beaucoup plus
important, et de plus large. Il ne s’agit pas seulement de donner un peu
d’argent. Mais d’aimer les pauvres, et de les soutenir de toutes les manières
possibles. Comme Jésus l‘a fait. Car Il a fait plus que donner l’aumône
aux mendiants, qui avaient faim ou étaient handicapés. Il a nourri la foule
entière. Et il a guéri les handicapés, dans leur corps, mais aussi dans leur
coeur. Il a chassé les esprits mauvais, qui les tenaient attachés. Et en
plus, Jésus a donné aux apôtres, le pouvoir de le faire après Lui. Jésus n’a
pas guéri seulement les corps, mais aussi les esprits et les cœurs. Il n’a pas
donné seulement l’aumône, Il s’est donné lui-même. Pour nous sauver pour
toujours, de tout péché et de tout mal. La véritable aumône doit aller jusque
là.
Ces
trois textes que nous venons de lire ne cherchent pas à tout dire sur l’aumône, la prière et le jeûne. Dans ces trois
textes, Jésus ne cherche à nous enseigner qu’une seule chose : l’humilité
et la discrétion. Prier, jeuner et faire l’aumône dans le secret. Et donc
laisser l’orgueil. Ne pas chercher à nous montrer devant les hommes, et ne pas
chercher des félicitations de leur part. Dieu sait ce que nous faisons, et Il
connait notre cœur. Mais il existe de nombreux autres passages de l’Evangile,
qui nous donnent d’autres idées qui se
complètent, sur ces 3 choses. Ils sont importants pour bien comprendre ces
textes d’aujourd’hui. Et pour les mettre dans un ensemble plus large, en
pensant à d’autres passages de la Parole de Dieu qui vont ensemble.
Au sujet de
l’aumône : Il s’agit de faire l’aumône en vrai croyant. D’abord
comme le dit Jésus ici, faire l’aumône dans le secret et l’humilité. Car nous
le savons bien, il y a des gens qui font l’aumône pour se montrer, et pour être félicités. Pour qu’on dise du bien
d’eux, et qu’ils sont de vrais croyants charitables.
Mais il y a aussi des gens qui font l’aumône, en humiliant les pauvres. Ils les
abaissent, et ils leur demandent d’être reconnaissants. Et après l’aumône, ils
les renvoient, sans amour et sans respect, en leur disant : »
Maintenant, va-t-en ! ».
Certains font ainsi l’aumône, sans véritable amour. Par exemple, ils font l’aumône à la gare
routière. Mais c’est pour avoir la chance,
et ne pas avoir d’accident. Ils font l’aumône parce qu’un magicien, un devin ou
un charlatan leur a dit, qu’ils doivent donner la cola ou faire l’aumône :
pour trouver du travail, réussir leur examen, ou autre chose. Ceux qui font
l’aumône dans ces conditions, finalement, c’est leur propre intérêt et leur propre bonheur qu’ils cherchent. Ils ne le
font pas, par amour de leurs frères qui souffrent.
Il faut placer l’aumône dans notre vie, et la vie de la
société. Et savoir que l’aumône est un geste d’amour. Mais ce n’est pas la
seule façon d’aimer, et l’amour ne se
limite pas à cela. Déjà dans l’Ancien Testament, Moïse insistait pour qu’on
fasse l’aumône, mais surtout qu’on ne
fasse pas souffrir le travailleur, le pauvre, la veuve, l’orphelin et
l’étranger. Qu’on ne les utilise pas, et que l’on ne profite pas d’eux (voir
par exemple Deutéronome 24, 12-18). Plus tard les prophètes ont également
beaucoup insisté là-dessus. Par exemple Amos (2, 6-10). Mais aussi les autres
prophètes, comme Malachie. En effet, il y a des gens qui font l’aumône. Mais en
même temps, ils ne paient pas leurs travailleurs, ou les autres personnes
qu’ils font travailler : les artisans, tailleurs, menuisiers, soudeurs,
électriciens… à qui ils font des commandes. Il y a des gens qui font l’aumône.
Mais ils ne paient pas leurs dettes, et ils ne sont pas clairs avec l’argent
(comme Jésus va le dire un peu plus loin, dans Matthieu 6, 19-34). Mais bien
sûr, de leur côté, les travailleurs
doivent se former et bien faire leur travail, exécuter les demandes qu’on leur
donne, ne pas demander trop cher, ne pas manger l’argent de la commande, etc…Il est aussi très important, de se demander d’où vient l’argent de l’aumône, comme le rappelle Jacques (5, 2) : « vos richesses sont pourries. Votre or et votre argent sont couverts de rouille. Et cette rouille portera témoignage contre vous. Vous n’avez pas payé le salaire de vos travailleurs. Leurs cris sont arrivés, jusqu’à mes oreilles. Car vous avez vécu, dans le luxe et les plaisirs. Et vous avez condamné l’innocent». Car des gens se sont enrichis, en faisant souffrir leurs frères, en volant, ou en détournant l’argent de l’Etat. Et ils pensent qu’en faisant une petite aumône aux pauvres, Dieu va le leur pardonner. En tout cas, la parole de Paul est claire, et elle s’adresse à tous : « Même si je distribue tous mes biens aux pauvres, si je n’ai pas la charité ça ne sert à rien » (1ère aux Corinthiens 13,3).
De même, l’amour ne doit pas nous empêcher de réfléchir, et d’être intelligents. Car il y a des gens qui ont vraiment besoin, de notre aide et de nos aumônes. Et il y en a d’autres qui font de la mendicité leur métier. Et qui sont paresseux. Dans quelle mesure faut-il les aider ? Et comment faire pour qu’ils changent ? C’est à chacun de réfléchir devant Dieu, et avec ses frères chrétiens, dans la communauté. Car il y a une façon de faire l’aumône, qui n’aide pas les gens. On fait d’eux, des mendiants et des assistés. On les empêche de prendre leurs responsabilités, d’agir par eux-mêmes, et de prendre leur vie en mains. Cela nous demande, de revoir la façon dont nous aidons les pauvres. Jésus a nourri la foule. Mais Il a demandé à un petit enfant, d’apporter les pains et les poissons qu’il avait (Jean 6,9).
Nous pensons en particulier aux enfants des écoles coraniques (les talibés), que l’on envoie mendier dans les rues. Au début, c’était pour leur apprendre l’humilité. Mais c’est devenu un véritable système d’exploitation. Chaque élève doit ramener chaque jour une somme d’argent, qui ne lui profitera pas, mais qui sera récupérée par son marabout, le maitre d’école coranique. S’il ne ramène pas l’argent demandé, il est frappé. Et alors souvent, il s’enfuit, et il va vivre dans la rue. Car il ne peut pas retourner dans sa famille : on le ramènerait de force, à l‘école coranique. Et dans la rue, il est récupéré par des chefs de bandes, qui l’envoient voler, après l’avoir drogué pour cela. Et qui vont même profiter de lui sexuellement. C’est pourquoi, beaucoup de personnes refusent de donner l’aumône à ces enfants, car ils n’en profiteront pas. Et c’est maintenir un système d’exploitation très grave des enfants. Pourtant, ces enfants ont besoin d’être aidés. Ils ont besoin de soutien. Il faut donc chercher, pour voir comment les aider efficacement, pour leur propre bien. Et surtout voir comment changer les choses, et faire cesser cette exploitation des enfants. L’aumône ne peut pas se faire sans la justice, et le respect des droits humains. En particulier des droits des enfants.
Ce que nous disons pour l’aumône, c’ est vrai aussi pour le jeûne. Par exemple, certaines personnes jeûnent, beaucoup plus pour leur intérêt personnel, que pour se rapprocher de Dieu. Je ne parle pas seulement des sportifs. Ou des jeunes filles qui jeûnent, pour être minces et belles ! Mais de ceux qui jeûnent, pour que Dieu les fasse réussir à leur examen, leur donne un bon travail, ou les fasse trouver un bon mari ou une bonne femme. C’est normal de chercher tout cela, et Dieu est certainement d’accord. Mais pour réussir à son examen, il vaut mieux étudier sérieusement, et entrer dans un groupe de travail. Plutôt que de jeûner seulement, ou de faire une neuvaine ! Pour trouver du travail, il vaut mieux se former, être sérieux et faire toutes les démarches nécessaires pour cela, même si c’est difficile. Il ne s’agit donc pas de vouloir commander à Dieu, et de lui dire ce qu’il doit faire pour nous. Sinon, cela devient du chantage. Quand Jésus a jeûné quarante jours au désert, et que Satan est venu le tenter, il a été clair : « Tu ne demanderas pas au Seigneur ton Dieu, de faire des miracles pour toi » (Mat 4,7). Nous reparlerons du jeûne au chapitre 9.
De même, Jésus nous a demandé de prier, en disant : « Père
que Ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel ». La volonté de
Dieu, c’est que nous travaillions. Comme Jésus a travaillé jusqu’à 30 ans, à
Nazareth.
Jésus dit : »quand tu veux prier, entre dans ta chambre, ferme la porte, et prie
Dieu ton Père dans le secret ». Mais cela ne doit pas nous empêcher de
prier en public. Car Jésus a dit aussi : » Quand 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux »
(Mat 18,19). Et dans la 1° communauté chrétienne, ils priaient tous
ensemble (Actes 2,46-47).
« Seigneur, merci de nous montrer le
vrai chemin de la foi »
16-18 De même, nous jeûnons. Mais nous ne montrons
pas un visage triste. Ce que nous montrons, ce sont nos bonnes actions. Comme le disait déjà le prophète Isaïe (58, 1-12): « Le jeûne que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes,
de relever ceux qui sont écrasés, de renvoyer libres ceux qui sont exploités et
opprimés. C’est de casser tout ce qui écrase et fait souffrir l’homme… Le jeûne
que j’aime, c’est de partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi
le pauvre, qui n’a pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu, tu lui donnes des habits, et tu ne refuses
pas d’aider celui qui est ta propre chair »
Et bien sûr, nous enseignons à ceux qui nous entourent,
musulmans comme chrétiens, comment prier, comment faire l’aumône et comment
jeûner.
« Seigneur
apprends–nous l’humilité »
Le jeûne que Dieu aime (Isaïe 58, 1-12) :
Dieu
dit, par le prophète Isaïe (n° 6) : « Le jeûne que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes,
de relever ceux qui sont écrasés, de renvoyer libres ceux qui sont exploités et
opprimés, c’est de casser tout ce qui écrase et fait souffrir l’homme… Le jeûne
que j’aime, c’est de partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi
le pauvre qui n’a pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu, tu lui donnes des habits, et tu ne refuses
pas d’aider celui qui est ta propre chair »
Il ne faut pas séparer la vie religieuse et la vie sociale. Prier ne suffit pas.
Dieu nous demande de relever celui qui est écrasé, et d’aimer l’autre comme
soi-même. Relever les autres, c’est cela qui me guérit moi-même. L’autre est ma
propre chair. Quand je fais du mal à l’autre, je me fait du mal à moi-même
Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction :
partager la lumière de l’Evangile, et chercher ensemble le chemin à suivre.
Aider les autres. Ne pas se contenter de les regarder. Ni de prononcer des
simples paroles de pitié.
Construire notre vie sur la Parole de Dieu. C’est elle qui nous montre le chemin. Nous
n’avons pas besoin d’aller chez les marabouts ou chez les devins. Que faire
pour avoir le bonheur ? Aimer Dieu, et Dieu se chargera de nos problèmes.
Comme dit le psaume : « Mets
tous tes soucis dans le Seigneur ». Par exemple, pour les jeunes qui
préparent leurs examens, ça ne sert à rien d’aller chez les charlatans. Faire
confiance à Dieu… à condition de travailler sérieusement bien sûr.
• Certains
chrétiens veulent jeûner comme les
musulmans. Ils ne mangent pas de toute la journée. Ils attendent la nuit pour
cela. Pour nous les chrétiens, le plus important du carême, ce n’est pas le
jeûne. Et il faut bien comprendre ce qu’est le jeûne. D’abord quand je jeûne,
je me sens plus faible. Le jeûne c’est pour connaître mes faiblesses, pour
chercher à m’améliorer. C’est pour me faire
petit devant Dieu, et devant mes frères et mes sœurs.
Isaïe dit (n°
5) « Courbez la tête comme un jonc ».
Le jeûne c’est pour développer notre humilité. Sans humilité, il y a des choses
que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une force qui vient du cœur et que
le jeûne peut libérer en nous. C’est une faiblesse physique qui nous donne la
force du cœur.
Le jeûne, c’est un dépouillement spirituel. Il ne
suffit pas de se priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon parce
que nous avons besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de
nourriture c’est le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des
mauvaises habitudes, des mauvaises tendances.
Il ne faut pas jeûner seulement avec notre estomac,
mais aussi avec nos yeux, notre langue, nos oreilles etc. A quoi ça sert de
jeûner, si avec ma langue j’attaque les autres, je dis des mensonges et des
mauvaises choses ?
Le jeûne c’est pour se dépouiller, pour être meilleur.
Le carême c’est le temps des efforts. Mais ces efforts ne sont valables que si
nous le faisons par amour, pour Dieu et pour les autres. Quand je jeûne, je me
prive de nourriture à cause de Dieu. C’est pour montrer que pour moi Dieu est
plus important que la nourriture, l’argent, les habits, la fête etc.
• Finalement
le jeûne c’est un appel à la conversion :
Comme le dit Dieu, par le prophète Isaïe, « pourquoi je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous
jeûnez, vous continuez à traiter vos affaires. Vous ne pensez pas à moi, mais
vous pensez à l’argent. Vous exploitez et vous faites souffrir vos
travailleurs. Vous jeûnez, mais vous continuez à vous disputer, à vous battre
et à frapper les autres méchamment du poing ». Qu’est-ce qui est
important dans le carême ? Le carême c’est un temps de conversion comme
nous le dit Jésus dans l’évangile de ce dimanche : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ».
• Le
Carême c’est aussi le temps de la
charité. C’est ce que nous rappelle la journée Caritas. Quand je jeûne, je
me prive d’un repas, mais ce repas je dois le donner aux pauvres. C’est ce que
l’on appelle le jeûne-partage. J’accepte volontairement d’avoir faim, pour
sentir dans mon corps ce que les pauvres sentent, pas seulement pendant le
carême mais pendant toute l’année, parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand
je sens physiquement leurs souffrances, je trouve le courage de partager avec eux.
On a donné l’exemple de quelqu’un qui ne jeûne pas, mais qui donne à manger
chaque jour à une famille nécessiteuse de son entourage. Il nous faut un jeûne
concret. Prendre des décisions précises et les mettre en pratique. Le jeûne est
à vivre tous les jours et la première chose, c’est de faire grandir la justice
autour de nous. (voir le verset 6)
• Au
sujet de l’abstinence, ce qui est
important ce n’est pas de se priver obligatoirement de viande, mais c’est
l’effort que l’on fait et la privation qu’on accepte volontairement. C’est
pourquoi pour certains, il sera plus important de se priver d’alcool, de
cigarettes plutôt que de viande. Ou pour les enfants, se priver de gâteaux ou
de bonbons. Et là encore, quand ils se privent de bonbons, nous leur demandons
que cet argent avec lequel ils allaient acheter ces bonbons ou ces gâteaux, ils
le donnent en offrande pour les pauvres. (action de Carême)
• Le
jeûne dure 40 jours, comme Jésus qui a jeûné 40 jours au désert, avant de
commencer sa vie publique : annoncer l’évangile, guérir les malades et
tous ceux qui souffraient, défendre et libérer ceux qui étaient écrasés et
rejetés : les lépreux, les prostituées, les publicains, les femmes, les
enfants, les étrangers, les samaritains etc. Nous jeûnons 40 jours pour vivre
davantage avec Jésus et pour nous préparer
nous aussi à faire le travail de Jésus : annoncer l’évangile, aider
nos frères et lutter pour la justice.
Les 40 jours du carême nous rappelle aussi les 40 ans
que le peuple hébreu a passés dans le désert. Dans le désert, la vie est dure.
Il n’y a pas beaucoup à manger, on manque d’eau, on souffre. Mais le plus
important des 40 ans du peuple dans le désert, ce ne sont pas ces souffrances,
c’est l’Alliance d’amour que Dieu a
fait avec son peuple, en lui donnant les dix commandements. L’important du
carême c’est donc de garder les commandements et la parole de Dieu, dans
l’amour. Comme Dieu l’a dit à Moïse : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toutes tes forces, de tout
ton esprit et de toute ton âme, et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Le temps du Carême, c’est le temps de la libération du peuple : Dieu a
libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte et il l’a fait entrer dans la Terre
qu’Il leur avait promise. En Egypte, on tuait leurs garçons, on mariait leurs
filles de force. Ils étaient soumis aux travaux forcés, sans être payés, ils
étaient humiliés. Le temps de Carême, c’est le temps où nous cherchons à
libérer notre peuple de toutes les formes d’esclavage, et où nous cherchons à construire un pays
nouveau, « une terre nouvelle où la
justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ce temps de carême nous appelle
donc à construire notre pays. Le Sénégal en a besoin, spécialement en ce moment
des élections, en ce temps de violence et de morts. Isaie nous dit, au nom de
Dieu : « Si tu luttes pour la
justice, on reconstruira chez toi les ruines, tu relèveras les fondations des
générations passées. On t’appellera celui qui répare les brèches et bouche les
trous des murs. Celui qui refait les chemins pour que tout le monde puisse
marcher dans la paix et habiter dans un pays de paix ». Pendant ce
temps de Carême, Dieu nous appelle à reconstruire notre vie, pas tout seul,
mais avec tous les citoyens et citoyennes du Sénégal.
Nous ne devons donc pas seulement changer notre propre
vie, ni même changer notre communauté chrétienne. Dieu nous appelle à changer
notre pays tout entier. Libérer le peuple du Sénégal, comme Dieu a libéré le
peuple hébreu au temps de Moïse.
Le Carême c’est surtout la préparation aux fêtes de
Pâques. Nous vivons ces 40 jours avec Jésus, pour nous convertir et pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle
aux fêtes de Pâques. Il faut que nous devenions pendant ce temps de carême, des
hommes et des femmes nouveaux. Changer pas seulement notre comportement mais
d’abord nos idées (laisser les idées païennes d’autrefois, mais aussi les idées
païennes d’aujourd’hui), et changer notre cœur.
Ces conseils d’Isaïe au n° 6, 7 et 10, nous rappellent
que le Carême est un temps de joie et de
bonheur, et non pas un temps de tristesse. Comme le dit Isaïe, verset
9 : « Si tu fais cela, ta
lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures guériront rapidement,
ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te suivra. Quand tu crieras,
Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras il te dira me voici... Si tu te prives
de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si tu donnes à manger à
celui qui est exploité, alors ta lumière brillera dans la nuit, et ta lumière
sera pour toi comme le milieu du jour. Dieu te conduira sans cesse, il te
donnera à manger en plein désert, il donnera la force à tes os. Tu seras comme
un jardin arrosé, comme une source qui jaillit dans le désert, et dont les eaux
ne s’arrête jamais ». Le carême c’est donc un temps de grâce, de joie
et de bonheur, et cette joie nous la partageons avec les autres.
NB Jeûn
er pas seulement avec son
ventre, mais avec ses yeux, sa langue, ses oreilles, ses mains ses pieds
Pas seulement se priver de nourriture, mais d’abord du
péché, et aussi des désirs, plaisirs
Commentaires inspirés par Isaïe 58 :
1-12
Dieu semble
insensible. Il ne répond pas au peuple, parce que leurs prières ne l’atteignent
pas. Leur jeûne ne lui convient pas, à
cause de leurs comportements envers leurs frères. Certes, ils consultent le
Seigneur, pour savoir ce qu’ils doivent faire pour lui être agréable. Mais dans
leur pratique, ils séparent la vie religieuse de la vie sociale. Ce qui est
impossible dans le recherche de Dieu.
Il ne suffit
pas de prier pour restaurer la relation avec Dieu. Cela passe avant tout par la
réparation des injustices, des inégalités sociales : mettre les autres DEBOUT en leur permettant de se nourrir, se
vêtir, se loger, se soigner, étudier…
Celui qui agit
ainsi donne de la Lumière à son Frère, et Dieu est avec lui. Ne pas reculer
devant sa propre chair, aimer l’autre comme soi-même. Le Prophète Isaïe
constate que c’est cela qui permet la guérison de sa propre blessure et le
rayonnement de soi.
L’Ami de Dieu
et des Hommes marche dans la vie comme un homme à la fois éclairé et éclairant : sa Lumière est celle de
la Bienveillance du Seigneur à son égard, et celle dont il éclaire le pauvre et
l’indigent vers qui il se tourne et partage.
Voici ce que
nous avons à faire en communauté :
·
Prière
·
·
Catéchèse et évangélisation ;
·
Lutter
contre les injustices ;
·
Aider
les pauvres et ceux qui souffrent
·
Réconcilier
les gens et faire grandir la paix ;
·
Travaux
communautaires.
2) CE PARTAGE DE LA PAROLE DE DIEU : (Isaïe
58, 1-12) nous a permis de revisiter le jeûne Chrétien.
Jeûner ne rime pas
avec :
·
Privation;
·
Économie;
·
Mauvaises habitudes;
·
Injustices.
Mais c’est plutôt
le temps de :
·
Conversion ;
·
Partage;
·
Humilité (se
faire petit devant Dieu et devant nos frères);
·
Amour : aimer Dieu, aider les autres;
Si c’est cela le
jeûne, a dit un membre de la commuanuté,
donc le Carême c’est tous les jours, car un Chrétien se reconnaît à ses actes.
En paraphrasant Saint-Exupéry, elle ajoute « aimer c’est regarder dans la même direction » et répandre la
justice.
Il faut aussi
rapporter La Parole de Dieu à soi même, à la vie de tous les jours :
·
Faire des actions concrètes pour le quartier;
·
Reconstruire Notre Pays
le Sénégal sur le plan constitutionnel, des valeurs, de l’éthique…
Par rapport à notre
environnement, respectons le jeûne musulman, mais nous ne sommes pas obligés de
faire comme eux.
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