Les anges quittent les bergers, et retournent au ciel. Les bergers se disent les uns aux autres : « Allons jusqu’à Bethléem, pour voir ce qui est arrivé, que le Seigneur nous a fait connaître. Ils se dépêchent d’y aller. Ils trouvent Marie et Joseph avec le bébé, couché là où on donne à manger aux animaux. Quand ils les ont vus, ils vont raconter ce que l’ange leur a dit, au sujet de ce petit enfant. Et tous ceux qui entendent les bergers, sont étonnés de ce qu’ils disent. Marie elle, garde tout cela dans son cœur. Elle y pense en elle-même. Puis les bergers prennent le chemin du retour. Ils chantent la grandeur de Dieu. Et ils disent merci, pour tout ce qu’ils ont entendu, et ce qu’ils ont vu. Car tout s’est passé, comme l’ange le leur avait dit.
Voici la lettre d’un aumônier de prison :
Fêter Jésus, pauvre, né loin de
sa maison, refusé à la maison de passage de Bethléem, et qui naît dans un trou
dans la terre, cela veut dire quelque chose pour des prisonniers. Eux qui sont
également loin de leurs familles, dans un grand état de misère, rejetés et
abaissés. L’un d’entre eux a dit, pendant la célébration : «Nous sommes
comme les bergers de ce temps-là : pauvres, mis à l’écart et méprisés.
C’est donc à nous en premier, que les anges s’adressent, quand ils
disent : « Un Sauveur est né pour vous ». La prison m’a obligé
à réfléchir à ma vie, et à me convertir. Maintenant je suis devenu moi aussi,
un homme de bonne volonté. Cette fête de Noël vient vraiment m’annoncer une
bonne nouvelle : le Christ est venu me sauver en prison ».
Un deuxième ajoute : « C’est vrai, cette prison est vraiment
un lieu de conversion, pour réfléchir et changer notre vie, et accueillir Jésus
qui nous sauve, si nous le voulons ».
Un autre explique : « Dieu a envoyé des anges aux bergers.
Nous croyons que les anges nous protègent encore aujourd’hui, ici, dans ce Camp
Pénal, comme ils ont protégé Jésus qui est né dans la brousse, à l’écart de la
société ».
Nous avons lu les textes de la messe de l’aurore du jour de Noël et
nous avons partagé chacune des trois lectures, dans nos différentes langues.
D’abord Isaïe qui nous dit (62, 11-12) : « Le Salut arrive ; tu as reçu le salaire de tes actes,
maintenant tu vas recevoir ta récompense ». Dans ce Camp pénal, nous
formons une communauté et une famille. Nous aussi nous sommes un peuple saint,
le peuple des rachetés. Dieu vient à notre recherche, Il ne nous a pas
abandonnés, nous sommes une maison « non délaissée ». Après avoir
reçu le salaire de nos actes (la prison), nous espérons aussi recevoir la
récompense (la liberté).
Et Paul nous dit, comme à Tite (3,4-7) : « Aujourd’hui, la bonté du Seigneur pour les
hommes est apparue dans cette prison, et son amour ». Dieu ne regarde
pas les injustices que nous avons faites. Il nous sauve dans sa bonté, par le
baptême et l’Esprit Saint (d’ailleurs plusieurs des prisonniers
suivent la catéchèse, et se préparent au baptême). Cet Esprit Saint, « Dieu l’a fait descendre en grande
abondance sur nous, par Jésus-Christ. Le Christ nous rend justes, par sa grâce.
Pour que nous vivions à nouveau, une vraie vie ».
-Nous avons vu ensuite, comment mettre en pratique cet Évangile (Luc 2, 15 à 20) : « Quand les anges quittent les bergers, ceux-ci se lèvent aussitôt. Ils marchent jusqu’à l’enfant : Ils l’adorent et lui apportent leurs cadeaux : des petits moutons, fruits de leur troupeau et de leur travail. »
Il n’est donc pas question pour nous de rester assis à pleurer, à penser à l’extérieur, et à nous décourager. Noël nous appelle à nous mettre debout, et à marcher. Pour avancer dans la vie, et aller ensemble vers Dieu, et vers les hommes nos frères. Puisqu’en ce jour, Dieu se fait homme, et Il vient partager la vie de tous les hommes. Nos frères, notre prochain, c’est d’abord ceux avec qui nous vivons, dans cette prison.
Ensuite, « les bergers vont annoncer la bonne nouvelle
de la naissance d’un Sauveur, aux habitants des villages, tout
autour ». Nous nous sommes demandés : comment annoncer cet
Évangile, et apporter la paix et le salut, à ceux qui vivent avec nous, dans
cette prison. Pour qu’ils retrouvent sinon la joie, au moins l’espérance et le
courage. Et que, eux aussi puissent dire merci à Dieu.
La plupart de ceux qui sont
avec nous sont musulmans. Mais les musulmans eux aussi connaissent Jésus.
Ils le reconnaissent comme un grand
Prophète : le Coran en parle de nombreuses fois, de même que de Marie.
Tous, chacun selon sa foi, comme Marie, « nous
gardons ces paroles, et le souvenir de cette fête, dans nos cœurs ».
Et nous y repensons dans la prière.
A la fin de la messe, chaque prisonnier est venu prier
personnellement, en silence devant la crèche. Ce fut un moment très fort de
notre célébration. Dieu seul sait ce qu’ils ont pensé, et dit dans leur cœur, à
ce moment-là. V
oir aussi le commentaire du 1° Janvier, sur ce même Évangile
JOYEUX NOEL ET BONNE ANNEE A TOUS
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